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Citations de Valérie Zenatti (411)


C'est à ça que je reconnais un bon livre. Quand le sourire et le désespoir sont mêlés. (p. 50)
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J'entends Maman qui n'a pas lâché le téléphone, et la voix claire et saccadée d'une correspondante de la radio, ou de la télé. Il y a certainement des morts. Il y a presque toujours des morts. Mais je ne veux pas savoir combien, ni qui. Pas aujourd'hui. Précisément parce que c'est arrivé juste à côté de chez moi.
Je voudrais mettre le silence à fond, mais comment fait-on ?
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ותהא נשמתו צרורה בצרור החיים
Et que son âme soit liée au faisceau des vivants.

Prière pour les morts (citant I Samuel 25:29)
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Garde tous tes rêves intacts, Tal. Les rêves, c'est ce qui nous fait avancer. Continue à croire, à vouloir tout ce que tu as toujours voulu. Que ce soit dans le domaine du cinéma ou de la paix.
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Sa mort n’était peut-être pas un scandale, encore que, mais son absence me déroutait. Elle engloutissait la poésie de sa démence, son affection tournée vers l’adolescente qu’il avait vue en moi jusqu’au bout, ses rides qui m’étaient toujours apparues comme une passerelle de cordes me reliant à un autre temps. Raconte, raconte-moi comment c’était quand tu étais petit, raconte-moi Carthage, la guerre, la France en terre étrangère, les ouvriers, les Italiens, ton arrivée à Paris, ça t’a fait quoi de changer brusquement de vie ?
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Je ne me lasse pas des pierres de Jérusalem, de la lumière qui explose sur elles, des odeurs, des visages, des religions juive, chrétienne, musulmane qui ont façonnée les rues. J’aime me promener dans le souk arabe de la Vieille Ville, boire un café turc, épais et amer, servi dans un verre ou déjeuner de pain arabe, au sésame ou au thym. Je contemple avec fascination les Juifs pieux devant le mur Occidental, vestige du Temple détruit il y a deux mille ans par les Romains, et appelé à tort en français « mur des lamentations ». Car ceux qui y prient ici en se balançant ne se lamente pas. Ils ont des regards hallucinés, comme s’ils voyaient ce que je ne vois pas ― Dieu ? ― en le tutoyant pour lui demander d’intervenir dans un monde devenu fou.
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- Paolo et moi, on s'est rencontrés à Rome, dans un congrès d'associations du monde entier. On a vu les gens de cette association, "Paroles libres". Ils nous ont dit que leur but était que, dans chaque région du monde où des gens souffraient, il y ait des équipes de psychologues pour les écouter.
- Tu vois, a poursuivi Paolo, on ne peut pas empêcher les conflits, on ne peut pas distribuer de l'argent à tout le monde. Mais, quand on écoute les gens, quand on peut les aider à trouver les déchirures qu'ils ont en eux, on arrive à raccommoder un peu les blessures, à faire en sorte que ces personnes se sentent plus fortes, même dans une situation très difficile.
- Et surtout, ce qui est important, a repris Willy, c'est que ces gens prennent conscience qu'ils existent dans leur individualité, qu'ils ne sont pas que des anonymes pris au hasard dans une foule où tout le monde se ressemblerait, parce qu'ils ont un destin commun. Ils sont uniques.
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Je suis piégé.
Elle m'a eu.
Et maintenant, j'ai peur.
J'ai même peur d'écrire la vérité. Et si un obus me tombait dessus avant que je déchire les feuilles? Et si on était en train de m'espionner, de me suivre, parce que, dans cette foutue bande de terre où nous sommes toujours les uns sur les autres, quelqu'un qui est seul, qui a envie d'être seul, c'est suspect.
Nous sommes en Orient. Ou dans le monde arabe. Ou en Méditerranée. Dans les trois cas, ça veut dire que les gens te prennent pour un malade si tu n'aimes pas être vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec ta famille, avec tes amis, avec les autres à la mosquée. Ensemble. Toujours ensemble.
Moi, je pense plutôt que je deviendrais fou si je n'étais jamais seul.
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Chaque dialogue traduit,chaque geste esquissé par eux s'inscrivait en moi comme une injonction : ne cède pas à la mélancolie,quand la terreur rôde et frappe ,c'est avec le corps que l'on résiste, mais aussi en se souvenant de qui nous sommes,en relisant les textes qui nous ont nourris ,en chérissant plus encore l'humanité ,c'est à dire nos fragilités.
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Je suis une montre qui s'est arrêtée à l'heure du crime, un coeur qui continue de battre alors que le cerveau ne répond plus.
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...ils ne se disent pas qu'ils se reverront, ils savent que ce serait un mensonge terne et vain.
Quand il passe le pas de la porte et se retourne une dernière fois pour lui sourire, elle lui dit, tue des Allemands, Jacob, tue-les tous, jusqu'au dernier, promets-le moi, même si tu dois mourir pour ça.
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[…] (un misogyne, d’après maman, c’est un garçon, ou même un homme, qui pense que les filles ne sont bonnes qu’à jouer à la poupée et qu’aucune fille ne pourra jamais être pilote ou boxeuse. Bien entendu, c’est faux depuis longtemps, seulement ils ne sont pas au courant.)
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Ginette pleurait sans cesse. Plus elle grandissait, plus ses pleurs s’intensifiaient, dans les bras, contre le sein de sa mère, bercée dans un cageot posé sur la pédale de la machine à coudre. Madeleine avait pensé que son lait était mauvais ou qu’elle n’en avait pas assez, elle s’était résignée à demander du lait en poudre au dispensaire. C’était la première fois qu’elle nourrissait un enfant au biberon et elle était désarçonnée, cela lui remémorait la première fois où elle était montée dans une automobile. Elle avait été surprise d’avancer sans effort, sans sentir le mouvement dans son corps.
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"Oh! Oui, c'était ainsi, la vie de cet enfant avait été ainsi, la vie avait été ainsi dans l'île pauvre du quartier, liée par la nécessité toute nue, au milieu d'une famille infirme et ignorante, avec son jeune sang grondant,un appêtit dévorant de la vie, l'intelligence farouche et avide, et tout au long un délire de joie coupé par les brusques coups d'arrêt que lui infligeait un monde inconnu."
Albert Camus, Le premier Homme.
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Les questions battent dans ma tête comme une porte qui claque dans le vent, obsédantes.
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Il y avait quelque chose de très important qu’elle avait oublié de lui dire : elle l’aimait jusqu’à l’infini, oui, maman, je t’aime depuis avant que la terre existe et jusqu’au bout de l’univers, après il n’y a rien, personne ne peut aimer plus que moi.
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(On a fait de lui un soldat, le mot contient une autre façon de bouger, s'habiller, manger et dormir, utiliser son corps et ses forces, et bientôt, il voudra dire tuer ou être tué.
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Elle dans le creux de son épaule, tous deux immobiles, ils goûtent au silence à deux, aux corps arrimés ...
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Il aime les mots lorsqu’ils sont chantés, on croirait qu’ils déploient un sens plus profond, plus juste, il aime les notes et les rythmes qui en disent plus encore, atteignent directement au cœur, au ventre, viennent le chercher pour l’entraîner dans la danse. Enfant, lors des mariages et des bar-mitsva, il ondulait devant les femmes. Elles frappaient dans leurs mains autour de lui avec des rires gourmands, certaines entraient en transe quand les violons, les ouds et les tambourins émettaient leurs notes lancinantes qui saisissaient leur corps, en prenaient possession pendant des heures, lui arrachaient les désirs et les douleurs tus, pour ne l’abandonner qu’une fois exsangue, essoré, et les yeux hagards des femmes ne reflétaient plus alors qu’une lueur sombre qui le fascinait.
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Par la grâce des mots de Jacob, du ton distingué qui les sculpte, des gestes souples qui l'accompagnent, l'appartement se transforme en château de Versailles et les deux femmes sont fascinées par la lumière qui inonde subitement la pièce, elles entrevoient une vie chimérique où les hommes parleraient aux femmes comme à des êtres précieux, dignes de respect et d'amour...
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