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Citations de Valérie Zenatti (411)


Tal, je ne l'ai jamais vue. Je ne la verrai sûrement jamais. Jamais.
Elle existe sans exister. Elle existe sur l'écran du cybercafé Aman.
Il y a ses mots sur l'écran, son énergie, ses questions.

Je lis tout très vite, je suis toujours terrifié à l'idée qu'on découvre que je corresponds avec une Israélienne. Une ennemie, un point c'est tout.
Satan déguisé en femme, qui est pire que Satan en version homme ...
Je change de code de connexion tous les jours. J'efface ses messages aussitôt lus. Mais je ne peux pas l'effacer de mon disque dur.

Je n'en reviens pas. A Jérusalem, il y a une fille de dix-sept ans,Juive, Israélienne, qui pense à moi, à ce surnom ridicule de Gazaman. (...)

Son dernier message m'a flanqué par terre. Elle décrivait tellement bien la destruction, bien mieux que des gens qui vivent ici auraient pu la dire.
Elle avait les mots, elle s'était mise à notre place, elle ressentait tout.
Et puis, il y a eu cette phrase : "Dis-moi juste si toi, tu vas bien."
Je l'entends encore, comme un écho sans fin. Dis-moi juste si toi, tu vas bien.
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Je voudrais ne plus être moi, pour quelques temps. Me reposer de ma mémoire.
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Et il y avait quelque chose de très important qu‘elle avait oublié de lui dire : elle l’aimait jusqu’à l’infini. Oui, je t’aime depuis avant que la Terre existe et jusqu’au bout de l’univers, après il n’y a rien, personne ne peut t’aimer plus que moi.
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Bakbouk: A mon avis, si on est d'accord sur les mots, on est d'accord sur tout.
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- On lui passe tout sous prétexte qu'elle est excellente en ceci et parfaite en cela...
- Parfaite, parfaite... Vous avez oublié de qui elle descend?
[...]
- De qui elle descend ?!
- Comment... vous ne savez pas?
- Non... Vas-y, raconte!
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Il m’a dit moi c’est Abel. Le seul des trois fils d’Adam et Ève dont le nom se perpétue. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’appelle Caïn ou Seth.



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La douleur viendra plus tard, dans l'ambulance qui traversera Jérusalem pour me conduire à l'hôpital, et une fille aux longs cheveux blonds tiendra ma main en promettant, Ça va aller, ça va aller, et la lumière néonesque des urgences m'aveuglera mais je ne fermerai pas les yeux, j'entendrai autour de moi de l'hébreu, de l'arabe, de l'espagnol, du russe et de l'ukrainien et me dirai je suis à Babel, Babel est un hôpital.
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Ce n'est pas parce que Dieu n'existe pas qu'on peut s'en passer si facilement
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Vous savez peut-être qu’avant
de basculer dans le camp des Romains, avant de devenir l’historien de
Vespasien puis de Titus, Josèphe lui-même a pris la tête de la révolte juive en
Galilée. Acculé avec ses hommes dans une grotte, il a fait face à une majorité
moins deux voix qui ne voyait que le suicide comme solution. Vous
connaissez la suite, Josèphe dit à son aide de camp que le projet divin était de
le garder vivant et il se rendit aux Romains. Josèphe reproche ensuite aux
assiégés de Jérusalem le même emballement suicidaire. Ce que je veux dire
par là, c’est que, pour Josèphe, il fallait choisir la vie, et définir le meilleur
moyen pour la préserver. Comment vivre, en quelque sorte, en affrontant la
question à chaque génération, en reconnaissant qu’il y avait eu une grandeur
juive et qu’elle avait pu se perdre, et qu’il en est de même pour tous les
royaumes. C’est peut-être l’attachement à l’idée d’une grandeur éternelle qui
distille le poison de la guerre. Nous sommes minuscules, vulnérables et
mortels, c’est notre condition immuable. Personne n’est au-dessus de nous
pour nous protéger. C’est à partir de là qu’il faut penser, pas à partir de la
puissance et du pouvoir.
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J'imagine une vie qui serait une éternelle errance où je m'arrêterais devant chaque personne croisée et l'écouterais quelques minutes.
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Je lui ai dit que les questions ne se poseraient pas si je n'étais pas israélienne et lui palestinien. Mais c'est ainsi : nous sommes nés là où la terre brûle, où les jeunes se sentent vieux très tôt, où c'est presque un miracle lorsque quelqu'un meurt de mort naturel.
(p 69)
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Je suis détendue. Ou plutôt: à l'extérieur de moi-même. Etrangère. Je suis pour moitié dans une base, et pour moitié "chez moi". Et les deux parties, jamais, ne se rejoindront. C'est une certitude. Rien ne pourra réunir les deux mondes, il faudra que je m'arrange toute seule pour supporter une double vie, en évitant de devenir schizophrène.
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Valérie Zenatti
Je ressens littéralement ce qu'on appelle "la joie de vivre". Sans doute parce que j'ai grandi à Nice, avec la mer au bout de la rue. Ce sentiment m'habite depuis toujours. Il me vient de mes parents. Mon père était cheminot, ma mère nous élevait. Ce sont des gens très simples (...)
Au fil des ans, ma joie de vivre suit des variations qui la rendent toujours neuve et toujours différente. Rien ne met plus en joie qu'une vraie rencontre. Quand tout à coup, dans le chaos de la vie, surgit le miracle des affinités, du langage commun, du partage possible. La joie de la rencontre, c'est la joie de la confiance dans l'humanité
.
("L'invitée", Télérama no 3770, 13 avril 2022)
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"C'est avec eux que j'ai appris qu'une langue était débord une musique, un assemblage de sons." - Eux = ses camarades de classes qui sont tous d'origine différentes;
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Une ville laide, oui, mais une ville qui vit à grande vitesse, comme si demain était synonyme de jamais, comme si tous allaient mourir dans quelques heures et qu'il fallait danser une dernière fois, boire un dernier verre, se soûler d'amour, de musique et d'alcool avant le grand saut.
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Le marié-qui-n'avait-pas-eu-le-temps-de-se-marier était abasourdi devant le cercueil. Il a voulu passer l'alliance au doigt de sa fiancée mais le rabbin a refusé, il a dit que la loi religieuse interdisait de célébrer une union avec une morte.
Je me demande si la loi religieuse a consacré un chapitre à la conduite qu'il faut tenir en cas de désespoir.
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Ici je ne suis le fils de personne, on ne m’appelle plus Jacob, on m’appelle Melki, ou soldat Melki, ou matricule 45 93 001073.
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Constantine, ocre et blanche, resserrée autour de son rocher,fière de son pont suspendu et des cinq autres ponts tendus autour d'elle,ville forteresse amoureuse des gorges qui la fendent en deux, disparaît brutalement au détour d'un virage, comme si elle n'avait jamais existé ailleurs que dans leurs jeux, leurs joies et leurs terreurs d'enfant.
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Alors, quand les secondes d'insomnie résonnent dans son crâne la scansion d'une défaite, que l'angoisse du jour qui se lèvera sur une nuit blanche étouffe sa poitrine, pour se bercer et réussir à s'endormir enfin, Jacob répète doucement son prénom, Jacob, Jacob, Jacob.
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Partez, partez, nous avons choisi de rompre le lien qui nous unissait depuis des siècles. Vous continuez à parler notre langue, à enduire vos mains de henné pour les fiançailles de vos enfants, à cuisiner comme nous, mais vous êtes des traîtres, alliés depuis cent ans aux Français, remplis d'orgueil à la pensée de posséder leurs cartes d'identité grises. Voyez, nous sommes capables d'atteindre l'être qui vous est le plus cher et que nous aimions aussi, un chanteur qui nous mettait en transe, accompagnait nos mariages et nos douleurs, disait mieux que nous ce que nous ressentions.
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