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Citations de Valérie Zenatti (411)


Il (Leonard Cohen) psalmodie presque : (...) Il est dit dans la Kabbale que tant qu'Adam et Ève ne sont pas capables se se regarder dans les yeux, Dieu ne peut s'asseoir sur son trône. D'une certaine manière, ma partie masculine et ma partie féminine refusent de se rencontrer ce soir. Et Dieu n'est pas assis sur son trône. Et c'est terrible qu'une telle chose arrive à Jérusalem. Nous allons quitter la scène et nous allons essayer de méditer profondément dans les loges pour retrouver nos contours. Si nous y parvenons, nous reviendrons.
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Dans ses gestes sa voix et son regard il y avait la satisfaction d’offrir, de faire du bien, elle était là pour une mission qu’elle accomplissait avec la bonté de ceux qui puisent leur bonheur dans celui qu’il procure aux autres.
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Un jour dans la salle d’attente dans le cabinet du dentiste, je feuillette Paris-Match. Un témoignage exclusif sur l’Iran de Khomeiny. J’y lis pour la première fois le mot «geôle» et un noeud se forme dans ma gorge. On raconte des yeux crevés sur lesquels pissent les gardiens de la Révolution, des membres mutilés, des cellules où le jour n’entre jamais. Je ne comprends pas que ce soit écrit dans le journal, que je puisse lire ces horreurs dans une salle d’attente à Paris, presque au moment où cela a lieu, sans voir le monde se soulever autour de moi pour arrêter la main des bourreaux.
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J’aime avoir un ami qui pense, comme moi, qu’on ne peut pas prendre le risque de mourir sans avoir lu certains livres.
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Puis nous nous sommes mis à parler cette langue dans laquelle nous n'avions pas vécu, c'est-à-dire une langue dans laquelle nous n'avions pas découvert le monde ni été aimés, dans laquelle nous n'avions pas souffert non plus, et surtout dans laquelle n''étaient pas inscrits les silences de l' enfance. Nous nous sommes glissés dans l'hébreu comme dans des draps rugueux, dans une hospitalité qui créait grossièrement mais sûrement un espace involiable par le passé,dont on pouvait se donner l'illusion qu'il n'avait pas eu lieu.
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On pourrait croire au hasard, oui. Le hasard existe peut-être. Certainement. Mais quel importance, au fond? C'est la signification que nous donnons aux événements, le lien que nous tissons entre eux ,qui est important.
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Ma grand-mère m'a souvent parlé de Jaffa, de la maison qu'habitait sa famille. "C'était un vrai palais, disait-elle. Le vent frais faisait danser les voilages. La mer était aussi belle qu'ici, mais elle me semblait plus calme, plus grande, plus libre. A Gaza, mon fils, même la mer ressemble pour moi à une prison."

Il y a quelques années, j'ai travaillé en Israël. (Un jour, peut-être, je te raconterai.) Je suis allé à Jaffa. J'ai cherché la maison. Je l'ai trouvée.

Elle était beaucoup plus petite que je l'avais imaginée. Moins somptueuse aussi. Ce n'était pas un palais, c'était une simple maison en pierre avec un balcon en fer forgé vert. Je l'ai prise en photo, en faisant attention à ce que l'on ne me voie pas. On m'aurait peut-être accusé d'espionnage ...

Lorsque j'ai donné les photos à ma grand-mère, ses yeux se sont remplis de larmes. Elle m'a serré contre elle en chuchotant : "Toi, Naïm, tu n'es pas un garçon comme les autres. Qu'Allah te protège jusqu'à la fin de tes jours, qu'Il te donne la force d'être ce que tu es."
Elle est morte peu de temps après. On l'a enterrée avec la photo de sa maison.

Voilà, Tal, tu peux être rassurée maintenant. Je ne suis pas mort. Je ne suis pas blessé. Je suis juste très fatigué.
Salut,
Naïm
(en arabe : "le paradis" ...)
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Qu'est-ce que j'attends de lui? Comment j'ai envie qu'il soit avec moi? Je lui ai dit que les questions ne ne se poseraient pas si je n'étais pas israélienne et lui palestinien. Mais c'est ainsi : nous sommes nés là où la terre brûle, où les jeunes se sentent vieux très tôt, où c'est presque un miracle lorsque quelqu'un meurt de mort naturelle.
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Le sentiment que ce qui s’effondre entraîne tout à sa suite a un point commun avec l’amour : on croit toujours que c’est la première fois que cela arrive, que l’on n’a jamais rien connu de tel et, surtout,
que rien ne sera plus jamais comme avant.
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En Israël, tous les extrêmes de la société se côtoient, difficilement parfois. Ils y a des gens trop riches et d’autres honteusement pauvres. Des ombres noires qui se balance en priant Dieu et des silhouettes en mini-jupe qui dansent en croyant au plaisir et à l’instant présent. Des militants qui veulent la paix maintenant, et qui savent que, pour cela, il faudra donner aux Palestiniens le droit de vivre comme ils l’entendent. Et d’autres qui proclament leur attachement à la Terre, à la Bible. […].
Dans le pays où je vis en 1989, il y a mille révolutions à faire.
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L’heure était venue de cesser de lutter, et d’accepter d’aller dormir quelques heures avant que le réveil la somme d’entamer une nouvelle journée, parce qu’elle n’avait pas le choix, on la poussait dans le dos, tous les jours, pour qu’elle avance sans y penser, pour qu’elle mène les siens en mer, puis à bon port. Chaque matin. Chaque soir.
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Il n'y a plus de singulier, moi, toi, il, elle, il y a juste un pluriel : les Palestiniens. Les pauvres Palestiniens. Ou les méchants Palestiniens, c'est selon. Mais le pluriel est toujours là. Pour ceux qui nous aiment sans nous connaître, ceux qui nous détestent sans nous connaître, nous ne sommes jamais un + un + un, mais quatre millions. On porte tous notre peuple sur le dos, c'est lourd, lourd, lourd, ça écrase, ça donne envie de fermer les yeux.
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- Le temps passe si vite. Il faut profiter de chaque seconde.
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Pendant longtemps, et jusqu’à cet instant devant la galerie d’art à Sarajevo, je me suis toujours sentie à peu près aussi égarée dans ce monde qu’une chanson de Léonard Cohen dans un congrès néonazi.
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Papa pense que c’est normal que Gontran soit méchant, avec un prénom pareil. Selon lui, lorsqu’on porte un prénom vraiment ridicule, on en veut normalement à ses parents et, très injustement à la terre entière.
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A la caserne de Touggourt, on prend à peine le temps de répondre à la femme qui s'exprime moitié en français moitié en arabe, passe du vouvoiement au tutoiement de manière incohérente, appelle "mon fils" le lieutenant qui s'est arrêté un instant pour l'écouter, touché, elle lui évoque sa grand-mère corse, elle est à la recherche du sien, de fils, il est tirailleur, Jacob Melki, il a une très belle voix et des cheveux chatains, une cicatrice sur le crâne côté gauche, il s'est cogné au coin de la table quand il avait un an et demi, il était sage mais plein de vie aussi, il avait dansé en battant des mains, perdu l'équilibre, c'est comme ça qu'il s'est cogné, il a beaucoup saigné, ça saigne tellement la tête, j'ai couru avec lui dans les bras jusqu'au dispensaire sans m'arrêter, sans respirer, maintenant il est soldat français, tu ne sais pas où il est mon fils ?
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Je n'aimerais pas vivre dans un pays où il n'y a rien à changer. (p. 213).
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elle voulait désormais vivre sa vie avec la sensation de la terre mouillée après la pluie, fraîcheur et promesse s’élevant dans la brume
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L’armée, ici, fait partie de notre vie. […]. Le garçon ou la fille de dix-huit ans donne deux ou trois des plus belles années de sa vie au pays. Concernant l’armée, tout le monde à l’air d’accord sur un point : c’est extrêmement fatigant, mais indispensable.
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Ce jour-là, la mer était grande comme ma tristesse.
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