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Critiques de Viola Ardone (380)
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Le train des enfants

Un livre qui fait du bien.

Oui , je sais, il y’a un terme anglais pour cela

Je ne l’emploie pas ici car il ramène à une littérature un peu facile

Ce n’est pas le cas avec Le train des enfants de Viola Ardone

qui part de faits historiques pour raconter cette merveilleuse aventure qui débute à Naples en 1946

Le petit Amerigo vit à Naples dans un quartier populaire.C’est l’aprés guerre. Personne n’est bien riche dans ces ruelles de Naples mais la vie suit son cours auprès de sa mère Antonietta

Un jour , grande nouvelle, il apprend qu’il va prendre le train pour aller dans le Nord de son pays

Il ne sait pas que plusieurs milliers d’enfants su Sud comme lui sont concernés

Il s’agit d’une initiative du Parti Communiste pour permettre à des jeunes défavorisés de « gravir l’échelle sociale »

Les enfants seront pour quelques mois en famille d’accueil

Quelques pages savoureuses sur la perception du Parti Communiste dans les milieux populaires

Et le voilà parti avec un peu d’appréhension et beaucoup de curiosité

Il est reçu par une famille sympathique.On pense à Peppone, le rival de Don Camillo

Je ne raconterai pas la suite .Viola Ardone ,avec toujours beaucoup d’optimisme et de talent, sait nous emporter dans l’aventure du petit Amerigo

C’est très bien écrit, avec une fraîcheur enfantine qui ne tombe jamais dans la mièvrerie

Viola Ardone a choisi de ne pas alourdir son texte par des considérations complexes et de laisser parler Amerigo

Cela donne un roman qu’on lit avec facilité ,plaisir mais aussi avec une certaine curiosité historique

Un succès tout à fait mérité

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Le choix

Années 1960, Sicile

Oliva a 15 ans. Elle vit dans un petit village où les conventions ancestrales ont encore cours.

Tout le monde épie tout le monde. Et ensuite les langues coupantes bavardent.

Oliva, éprise de liberté, aimant étudier, pense pouvoir devenir institutrice grâce au soutien de son père qui, tout taiseux qu’il est, impose le silence à sa femme Amalia emplie d’amertume et de reproches.

Malheureusement pour elle, Oliva est jolie, pauvre mais jolie. Cela causera sa perte.

Quel magnifique roman qui expose les coutumes archaïques qui régissaient la vie des villages notamment celle des femmes (N’oublions pas que dans certaines régions du monde, le sort des filles est tout sauf enviable) au travers du combat de cette très jeune femme qui veut obtenir justice.

Les chapitres courts posent le contexte de cette communauté écrasée par des règles patriarcales validées légalement, transmises aux filles par leurs mères comme les sentences qu’Amélia assène à ses filles à tout heure du jour faites de « Ne… pas », « Ne… pas », « Ne …pas » jusqu’au drame.

J’ai trouvé alors que le rythme était plus rapide et si le personnage d’Oliva est attachant ce sont vraiment les parents qui m’ont conquise.

Salvo (je me suis demandé si son prénom avait un rapport avec l’idée de sauveur) semble au début très en retrait, peut-être indifférent, occupé à son potager, à sa cueillette d’escargots ou de grenouilles. Puis au fil du récit, la dimension de son personnage prend une ampleur légitime, d’une très grande intégrité.

Mais c’est l’évolution d’Amalia que j’ai trouvé la plus intéressante. Elle qui a toujours tout fait comme il fallait, comme on disait , choisit elle aussi de dire « Non ».

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Le choix

Depuis la sortie de le train des enfants, j'avais envie de lire Viola Ardone sans m'en donner le temps ! C'est le Challenge Féminin qui m'a donné l'occasion de lire celui-ci et je suis très contente de l'avoir fait même si le sujet est LE sujet qui me heurte et me révolte depuis que je suis en âge de comprendre la société !



Bienvenue dans un village sicilien en 1960 où la culture du Mâle est à son paroxysme, considérant les avancées sociétales acquises depuis quelques années dans le monde “civilisé”, dont fait partie l'Italie... sur le papier tout du moins !



Toute fillette sera un jour une femme et deviendra un objet, propriété des hommes qui, sous n'importe quel prétexte, peuvent la violer puisqu'ils la veulent, non par le faux prétexte de l'amour, mais pour le besoin de posséder ce qui leur fait envie !



Cette “culture” existe depuis la nuit des temps car ces mêmes hommes ont réussi à faire croire aux femmes que c'était dans l'ordre des choses, qu'elles devaient maintenir cette tradition sous peine de devenir des femmes perdues, des dévergondées, des cruches cassées... !



Dans le roman, qui n'est pas une fiction, si ce n'est par les personnages, Oliva, jeune fille sauvage et indépendante a la chance d'avoir un père intelligent qui écoute son coeur, moderne comme le reprocheront les autres hommes, et qui va forcer les villageoises à laisser Oliva choisir sa vie d'adulte ! Même si ce choix fait suite à une violence extrême !



Quels que soient l'époque et le lieu, le changement de mentalité passera avant tout par les femmes, lesquelles sont en charges de l'éducation des enfants. Tant que certaines refuseront d'entendre raison sur le fait que les femmes sont des Hommes comme les autres et ont donc le droit d'être libres et de choisir, les choses resteront en l'état !



Il n'est pas dit qu'en Sicile ou ailleurs, en pays dits civilisés, ça ne soit pas encore le cas et ce comportement dévastateur pour la société est en nette progression dans les pays soumis à la dictature d'une religion !



J'ai vraiment aimé la façon d'écrire de l'autrice, de donner vie à ses personnages, plus particulièrement à Oliva qui a une personnalité complexe, attachée par la tradition et libérée par l'amour de son père ! Un livre plein de délicatesse malgré les mots qui dénoncent les faits !



A lire absolument et je vais trouver le moyen de remonter son précédent livre dans ma liste, l'autrice le mentionne d'ailleurs dans celui-ci à travers une des femmes qui vont aider Oliva.



Jeux en Foli...ttérature XVII

Challenge Féminin 2022/2023

Challenge Entre Deux Thèmes 2023
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Le choix

Avec Le choix, Viola Ardone ré-utilise avec succès la recette de Le train des enfants qui a conquis un énorme lectorat.

J'ai lu l'un à la suite de l'autre.

Quatre parties. Les trois premières, à hauteur d’adolescente, dessine un drame en trois actes: Oliva a quinze ans et vit à Martorana, un village de Sicile dans les années soixante.

Comme dans le Train, on retrouve ce vocabulaire simple, populaire et parfaitement coloré qui porte haut la parole des personnages, une expression caractéristique (mythique) propre à l’héroïne : « Le…, moi je suis pour (ou contre) », des personnages typés, parfois picaresques, rarement caricaturaux, le quotidien misérable des pauvres etc.

Evidemment, même si c’est un peu moins magique, ça fonctionne parfaitement. On a le visage brulé par le soleil assassin, on tremble de froid dans la boue, on vit comme on peut, de pas grand chose, de l’amitié, de poésie aussi, un peu.

Mais surtout on est assigné à vie à sa condition. Ici la condition d’une adolescente pauvre qui devient une jolie jeune femme grâce à ( à cause de ) la malédiction du « cardinal », des menstrues donc.

« Moi, le cardinal, je suis contre …les règles du cardinal, c’est: marche en regardant tes pieds, file droit et reste à la maison »

Oliva, la narratrice, a un frère jumeau Cosimino, le préféré de sa mère. Il glandouille tranquillement pendant que les femmes s’activent. La mère est une mégère calabraise qui édicte des règles aussi strictes qu’immuables. La femme sicilienne des années 60 est la soeur de peine de la femme afghane d’aujourd’hui. D’ailleurs, Oliva a une soeur ainée, Nellina, qui vit en recluse chez son mari violent depuis la fausse-couche qui l’a littéralement brisée.

Le personnage du père est très intéressant. Il est dépeint comme une sorte de Bartleby rural, très très peu causeur (« Je préfère ne pas…. ») mais qui, comme le héros de Melville, aura son heure de gloire.

Cerise sur la Casatta, on retrouvera Maddalena, la vaillante communiste napolitaine du Train des enfants, qui sera, là aussi, au bon moment.

La dramaturgie est parfaitement réglée : on marie les filles à 15 ou 16 ans, si elles ne veulent pas on les viole et on transforme le crime en « mariage réparateur ».

Les trois premiers actes déroule avec maestria une narration épique où le lecteur (ou la lectrice, enfin là c’est moi) serre les dents, se révolte, rugit, bougonne, sourit et finit par pleurer.

Mais, mais ,mais il y a ce fameux quatrième chapitre qui rebat les cartes, ré-assigne les principaux rôles, permet une analyse plus fine et plus distanciée.

Il se déroule en 1981. Alors la narration se divise entre Oliva et son père, à tour de rôle jusqu’au dénouement où…on pleure à nouveau, bien sur.



Oui ,le crime d’honneur et le mariage réparateur n’ont été aboli, dans la loi italienne, qu’en 1981:  Abrogation des articles 544 et 587 du code pénal.
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Le choix

Roman à la croisée de plusieurs genre : drame sur fond historique, féminisme militant, sociologique.

C'est avant tout un "roman pour se sentir bien", qui m'a un peu fait penser à celui de J.B Andrea, "Veiller sur elle", en moins grandiloquent.

Pas de figure mythique, de simples villageois de Sicile dans les années soixante, pris dans les filets de la pauvreté et de la tradition qui l'accompagne bien souvent.

Facile donc pour un simple lecteur d'éprouver de l'empathie pour cette héroïne féminine avant d'être féministe qu'est Oliva.

Les petits clins d’œil ici et là à l'histoire contemporaine, comme le rôle décisif de sa maîtresse d'école, Madame Rosaria, dans son parcours d'émancipation participent au réalisme du roman.

Les caractères des personnages aussi, celui de la mère méditerranéenne, du père taiseux, du carabinier pragmatique, créent cette atmosphère propice à l'immersion.

Un bon roman moins manichéen que le titre ne le laissait supposer.

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Le choix

Mon 2eme roman de Viola Ardone, 2eme excellent roman.



Un jeune homme séquestre et viole une adolescente. Cette affaire ferait la une des médias, choquerait l’opinion publique et le violeur écoperait d’une lourde peine.



Mais dans la Sicile des années 1960, ça ne se passait pas comme ça. La loi permettait au violeur de réparer, c’est-à-dire épouser la victime. Tout le monde trouvait son compte : le violeur échappait à la prison et au crime d’honneur ; la famille voyait sa carafe cassée ramassée.

Oliva âgée de 16 ans, qui a toujours obéi aux règles, qui a toujours dit OUI, a décidé de dire NON à cette loi. Une loi faite pour sauver les vauriens et condamner les victimes.

Elle refuse d’appartenir à son violeur ; elle est déterminée à se rebeller contre les vieilles règles d’une société archaïque.

L'histoire magnifiquement écrite, est basée sur une histoire vraie qui s’est passée il n’y a pas si longtemps que ça, qui reste très contemporaine dans beaucoup de pays où naître fille est souvent synonyme de malchance.

Même s’il reste encore du chemin à faire pour les droits des femmes, Viola Ardone retrace celui parcouru par nos grand’mères et mères pour l’éducation, l’emploi, le mariage, le divorce, l’avortement, pour avoir ‘le choix’.



Une histoire que je recommande de lire et faire lire. Impensable de ne pas la lire.

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Le train des enfants

Je n’ai pu résister à la belle couverture du livre de Viola Ardone.

Et j’ai bien fait. Je me suis régalé.

« Une sauce ‘’ genovese ‘’, ça doit reposer » nous dit Antonetta, la mère d’Amerigo, le jeune héros de ce livre.

J’ai fait la même chose avec cette lecture qui date de quelques semaines: c’est toujours une petite merveille.

Avec toutes les critiques précédant celle-ci, vous connaissez désormais l’histoire.

J’arrive avec pas mal de trains de retard…

Ce récit est une sorte de roman parfait. Pour rester dans les métaphores culinaires c’est comme un « œuf parfait ». Il y a tout juste comme il faut.

J’avais très peur d’un feel-good napolitain réservé aux lectrices de Elle ( Attention, je n’ai rien contre, j’ai lu Elle chaque semaine pendant 30 ans) ou d’un clone d’Elena Ferrante . Force est de constater qu’il n’en est rien.

A l’initiative du Parti communiste, en 1946, un déplacement des enfants des familles très défavorisées de Naple est organisé vers le Nord : l’Emilie-Romagne en fait, avec comme épicentre Bologne la Rouge.

Certains y trouveront une famille de substitution, d’autres une seconde famille, d’autres encore une famille-relais. Certains ne le supporteront pas.

Nous suivrons donc l’impayable Amerigo, 8 ans, débrouillard au bagout savoureux, qui aide sa mère célibataire à survivre dans la misère bruyante et parfois joyeuse des bas-quartiers napolitains. C’est à la fois drôle et poignant, impossible à lâcher bien sur.

Viola Ardone est particulièrement maligne : elle écrit les trois premières parties à hauteur d’enfant et on ne peut que souscrire à ce qu’Amerigo voit et ressent. On adhère complètement à sa vision des choses, on endosse ses peurs, ses joies, ses peines. Les personnages de son monde sont truculents et typés, on se les représente très bien et donc on se construit un schéma mental précis, on croit savoir ce qui est bien et bon, mal ou mauvais. Il n’y a pas de zone grise quand on a 8 ans.

Et il y a cette phrase géniale qui fonctionne à fond et qu’il répète souvent : « Ma mère, c’est pas sa spécialité… » à propos de tout ce qui manque à sa vie d’enfant.

La quatrième partie chamboule tout et nous cueille comme un uppercut.

Difficile de ne pas spolier. Disons seulement que tout ce qu’on croyait comprendre, la colère qui bouillonnait en nous, l’affection pour certains et la haine des autres, tout cela va être remis en question radicalement.

C’est le coup de génie de l’auteure, sans doute ce qui l’a fait connaitre au monde et remporter un immense succès populaire.

Impossible de ne pas y aller de sa petite larme, bien sur, car le sujet du livre, c’est l’amour vibrant, passionnel et en même temps se dérobant sans cesse, entre une mère et son fils.

C’est un très beau livre, bouleversant de finesse et d’intelligence, un livre où on apprend mille choses de la vie à Naples dans l’immédiate après-guerre.

On se dit qu’alors, les Récits étaient très forts, portés par des idéologies marquées : on pensait sa vie et on vivait sa pensée. Comme cette formidable famille d’accueil communiste, à Modène, où le collectivisme, la redistribution et la fraternité n’étaient pas que des mots de politiciens. J’aurai beaucoup aimé vivre ça.

Mais l’Histoire a basculé vers la disparition des grands Récits.

Ce livre les ressuscite sans manichéisme, sans idéalisation mais avec force, tendresse et humour.

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Le choix

Oliva, en grandissant, garde encore un pied dans l'enfance. Elle aime donner des formes aux nuages avec son ami Saro, courir à toute allure dans les rues de son petit village sicilien, manger des gâteaux plein de crème, réciter ses déclinaisons latines comme un mantra, aller à la chasse aux escargots avec son père ou rêver des stars qu'elle trouve dans les magazines que lui refile en cachette son amie Liliana. Nourrie aux préceptes de droiture et de bonne conduite inculqués par sa mère, la jeune fille rêve d'une vie sans histoires et se conforme autant que possible à ce que l'on attend d'elle, sans pour autant se départir d'une certaine indépendance et d'un goût prononcé pour la liberté.

Mais avec l'adolescence, celle que l'on jugeait laide avec sa peau mate, ses petits yeux noirs comme des olives et ses cheveux bruns hirsutes, embellie et devient désirable, notamment aux yeux de Paterno, le petit caïd du coin… Peu soucieux de respecter le protocole, ce dernier lui mène une cour farouche et effrontée mais, face aux refus répétés de la jeune fille, seule la violence parviendra à faire plier le roseau…



A travers le récit de cette innocence volée parmi tant d'autres, Viola Ardone nous livre un épisode mémorable de l'histoire italienne: celui où, pour la première fois, une femme a osé refuser un “mariage réparateur”, quitte à rester une “femme déshonorée” aux yeux de la société. Allant contre cet héritage ancestral, transmis de mère en fille, selon lequel une femme ne vaut rien sans un mari, elle a osé réclamer justice et réparation au risque de se heurter à l'injustice d'une loi encore trop ancrée dans le passé et les traditions…



Malgré peut-être quelques longueurs, j'ai trouvé cette histoire absolument passionnante! Elle nous rappelle à quel point les acquis sociaux d'aujourd'hui sont le résultat de combats longs et acharnés qui ont nécessité bien du courage. Si nous sommes à l'heure des #metoo et de la parole des femmes qui se libère, les années 60 étaient encore bien loin de ces considérations… En cela, Viola Ardone nous offre un portrait saisissant d'une époque et d'une culture très marquées par les traditions et les superstitions.



Le récit est construit sur quatre époques et l'auteur prend le temps de développer ses personnages ainsi que le contexte dans lequel ils évoluent, ce qui nous permet de grandir et de nous heurter au monde en même temps qu'Oliva. On s'attache très vite à cette famille qui tente de se fondre dans le paysage mais s'avère plutôt avant-gardiste, laissant à sa fille la possibilité de faire des études (même si ça ne sert à rien pour une fille, bien entendu) et la soutenant corps et âme dans ses choix. En cela, la relation au père est assez formidable.



La plume de l'auteure, quant à elle, est très fluide et immersive avec ses mots truffés de dialecte et ses sentences qui peuvent sembler bien désuètes aujourd'hui. En somme, voilà un très bon roman qui se dévore, offre de beaux portraits de femmes et devrait en toucher plus d'un(e)!



Merci à Sandranae d'avoir précisé dans sa chronique que le personnage d'Oliva était probablement inspiré de Franca Viola car je serais complètement passée à côté des accents véridiques de l'histoire sans cette information!

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Le train des enfants

"L'ingratitude est un crime odieux " comme le disait Voltaire.



Après la seconde guerre mondiale et la fin du fascisme, l'Italie est gangrénée par la misère notamment le sud. Les communistes décident d'organiser un programme d'accueil des enfants de Naples par des familles du Sud de Modène et Bologne.



Amerigo, petit garçon de sept ans, qui vit seul avec sa mère, va faire partie de ce projet. Ce départ en train signifie de devoir abandonner pour quelques mois sa mère Antonietta.



S'agit-il d'un abandon, d'un départ sans retour, d'un départ provisoire ou d'un acte d'amour ultime d'une mère envers son fils ?



Amerigo va découvrir une vie plus douce et confortable, une nouvelle famille et de nouvelles attaches dans sa famille d'accueil du nord.



Comment revenir à Naples après avoir gouté au confort et à l'opulence ?



Roman basé sur des faits réels, l'Italie a transféré 70 000 enfants du Sud vers le Nord entre 1946 et 1952.



Roman triste et bouleversant qui aborde les thèmes de la loyauté, de l'ingratitude, du besoin de pardon et surtout de la rédemption d'Amerigo, devenu adulte.
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Le train des enfants

Dans le Naples d'après guerre, Amerigo Speranza et d'autres enfants démunis sont envoyés dans le nord quelques mois auprès de familles d'accueil. Dans le train ils reçoivent des vrais souliers que personne n'a jamais mis avant et aussi un manteau mais le manteau ils le jettent par la fenêtre pour qu'il puisse servir à leur frère qui n'a pas pu partir.



Comme est touchante cette solidarité entre le nord et le sud, tellement belle que t'en deviendrais communiste;-)



Entre rires et larmes, cette aventure racontée avec toute la naïveté et la spontanéité d'un gosse mériterait à elle seule les cinq étoiles, mais Viola Ardone y greffe en plus la triste et brève relation d'Amerigo avec sa mère Antonietta, surtout généreuse en taloches, une relation complexe un peu responsable de ce qu'il est devenu.

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Le choix

En 1960, dans un petit village sicilien Olivia est une petite fille joyeuse. Elle passe son temps entre l'école qu'elle adore, son amie Liliana (la fille d'un communiste), Saro son copain handicapé et la chasse aux escargots avec son père. Ils sont pauvres mais elle est heureuse.

Elle sait que cette insouciance finira le jour où elle aura son "cardinal"(rouge cardinal...). Ce jour-là sa robe sera rallongée, elle marchera tête baissée, ne regardera plus les garçons. Une fille ne doit pas provoquer. Les hommes, eux, ont tous les droits.

En 1960 existe une loi toute simple et sans appel qui dit : "noir sur blanc, qu'un homme qui prend une femme de force reste libre s'il offre le mariage en échange". Il sera libre si la fille refuse le marché, par contre elle, la dévergondée, gardera la honte sur elle et sur toute sa famille.

Nous sommes en totale immersion dans la Sicile des années soixante. On cerne très bien tous les personnages auxquels on s'attache ou qui nous révoltent.

On assiste à des scènes très marquantes comme celle de la veillée mortuaire où prières et commérages se mélangent.

Olivia obéit en tout à sa mère qui ne tolère aucun débordement dans son éducation stricte et sans nuance.

Quand le malheur arrive, Olivia se sent très coupable. Heureusement il y a son père, un taiseux, qui se débrouille toujours pour lui faire comprendre son soutien.



Le choix va se présenter à Olivia...



Dans la troisième partie on la retrouve en 1980, date à laquelle la loi est abrogée.

Les relations familiales ont bien évolué. Reste toujours ce sentiment d'une vie voilée de tristesse et de renoncements, dans une Sicile ancrée dans des traditions tenaces.

C'est un très beau livre, lumineux sous le soleil, bien sombre dans les maisons où on craint le regard des autres et les"langues cassantes".











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Le choix

Naître fille serait-il une malchance dans la Sicile des années 60 ?



Les mentalités paysannes et l’éducation des filles stigmatisent une vision rétrograde de cette société, montrant le chemin parcouru vers notre époque de revendications d’égalité des sexes.



Raconté à hauteur d’adolescente au démarrage du récit, le quotidien de la petite Olivia se vit dans un climat détestable de grenouilles de bénitiers et de cancanages rageurs, de vertus à préserver pour l’honneur, de conditions de vie réglées comme au couvent.

Malgré cela, la honte va s’abattre sur la famille, brisant le contrat social des filles à marier « pures » face aux hommes prédateurs.



Une histoire à l’ancienne de peur, de honte et d’ignorance, accentuée par la mentalité sicilienne, quand le crime d’honneur et le mariage réparateur étaient encore dans la loi italienne.



Un fait intemporel qui fait écho à notre actualité où s’entendent enfin les victimes, où aucun pragmatisme ne doit cautionner l’agression, que les femmes soient « sages » ou « dévergondées ». Une histoire qui pointe le courage d’une jeune femme agressée à dénoncer ce qu’elle a subi, à refuser le fait accompli, et à se reconstruire .

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Le train des enfants

Inspiré de faits historiques, ce roman situe l’action dans l’Italie d’après-guerre. Tout commence à Naples où plusieurs enfants issus des milieux défavorisés partent en train vers le nord de l’Italie. Ce sera un séjour temporaire et l’occasion pour ces enfants de découvrir une autre vie loin de la pauvreté qu’ils ont toujours connue.

Le roman est divisé en 4 parties. Dans les trois premières on découvre l’histoire à travers la voix enfantine d’Amérigo, tandis que dans la quatrième il raconte avec sa voix d’adulte. Je peux dire que Viola Ardone assure dans les deux registres.

Le train des enfants est un roman bouleversant qui parle de racines, d’identité et des choix qui s’imposent parfois. Il y a plusieurs extraits émouvants et parmi eux, je retiens le moment du départ des enfants. Avant que le train démarre, quelques enfants jettent à leurs mères par la fenêtre, les nouveaux manteaux reçus pour le voyage. C’est leur façon d’exprimer l’amour pour leur famille et l’envie de venir en aide à ses frères et sœurs qui sont restés dans la pauvreté. Amérigo fait de même, malgré qu’il est fils unique. Il espère qu’avec son manteau, sa mère pourra se faire une veste…

Aussi tendre que bouleversant, un roman qui reste en mémoire.

A lire sans hésitation.

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Le train des enfants

Il est des livres qui vous happent dès les premières lignes. Impossible dès lors de le lâcher, ou difficile du moins, car la vie quotidienne a des raisons que la littérature ignore. Il n'empêche qu'une fois monté dans ce train, j'ai apprécié tout le voyage en regardant bien partout et tant pis si « È pericoloso sporgersi ». Un voyage amusant, bouleversant, plein de surprises comme se doit de l'être un voyage pour être autre chose qu'une promenade. Il arrive que la gare d'arrivée ne soit pas digne du trajet, ici, soyez rassurés, vous resterez émerveillés.

Le narrateur, pendant les trois quarts du livre est un enfant. Jolie performance que de porter une parole enfantine sans verser dans le factice. L' Amerigo d'Ardone rejoint le Momo de GaryAjar, autre môme écrivain dans mon panthéon décidément décousu. le Train des enfants, c'est mieux que chez la Mère à Titi (Renaud, si tu m'entends !), c'est beaucoup l'Italie. Surtout celle de l'après-guerre, époque Vittorio de Sica et son Voleur de bicyclette, pourtant c'est davantage à Ettore Scola ou à Luigi Comencini que je pensais au fil des pages. Signe supplémentaire que ce roman est réussi, ce ne sont pas seulement des flashes cinématographiques qui reviennent mais les senteurs de la cuisine italienne, les inoubliables airs d'opéra, les lumineux musées. Et comme de musée à Musset, il n'y a qu'un souffle, depuis hier, je fredonne « Ainsi, mon frère tu t'en reviens de ce pays dont je me souviens, comme d'un rêve… », paroles d'Alfred mais musique d'un fils de napolitaine exilée à Sète. Que de correspondances ! Pays singulier que cette botte où deux pieds, celui du Nord et celui du Mezzogiorno se disputent, rendant la pérégrination chaotique, donc par conséquent riche en création : le pas de côté est autrement plus artistique que la marche militaire.

Dans une chronique, j'ai moins de mal à écrire le mot « Putain » que le mot « Résilience » tellement ce souverain poncif est décliné à toutes les sauces réchauffées dans les micro-ondes de la pensée rapide. Pourtant pour qualifier le livre d'Ardone, ce terme est idoine. Les héros de ce roman s'engagent dans un processus de reconstruction à l'instar de ce pays meurtri par le Duce, ruiné et désormais déchiré entre l'aspiration monarchiste et l'espérance communiste… La trame historique est importante sans faire perdre de vue le cheminement d'Amerigo et des autres… Pas étonnant que la microhistoire ait été inventée dans la péninsule…

Dépêchez-vous de prendre vos billets pour le train des enfants d'autant que la réservation devrait être plus facile que sur le site de la SNCF.
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Le train des enfants

Le voyage d’un enfant napolitain vers le nord de l’Italie pour y trouver gîte et couverts dans les familles plus aisées, par une action de solidarité du Parti communiste de l’après-guerre.



Le jeune Amerigo, sept ans, passe dans un autre monde où le quotidien est facile, les chaussures neuves, la faim assouvie, la protection parentale sans faille et les relations chaleureuses. Quelques mois après, le retour au pays natal est un choc encore plus grand que l’était le départ vers l’inconnu, une brisure dans la naïveté d’un enfant qui vit alors une cruelle frustration.



Doit-on en conclure à la chance d’un autre avenir ou constater à regret que la séparation provoque une fracture dans la relation maternelle ? Ce contexte d’entraide crée une duplicité entre perte de la mère mais confort matériel, éloignement de l’enfance mais ouverture au monde.

Un choix de vie s’imposera à la croisée des chemins.



Un roman où l’enfant narrateur apporte une voix parfois écartelé entre candeur et maturité mais toujours pétulante de vivacité et de gouaille.

Une histoire de tendresse et d’humanité qui reste en tête, la dernière page tournée.

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Le train des enfants

1946, Naples. Amerigo, un petit garçon de 7 ans, quitte son quartier natal comme de nombreux enfants défavorisés du sud de l'Italie, suite à une campagne de lutte contre la pauvreté menée par le Parti communiste.

Il prend le train, direction le Nord, à Modene, où il est recueilli par une jeune femme membre du parti, Derma.

Loin de sa mère Antonietta, il va se découvrir une nouvelle famille, des nouveaux repères, une vocation à la musique.

Le retour à Naples s'annonce "compliqué", comment va t'il vivre ce retour auprès de sa mère? Un choix qui conditionnera sa vie entière et changera son destin.

Viola Ardone, l'auteure, s'est inspirée de faits réels, méconnus de l'histoire italienne.

En effet, entre 1946 et 1952, le PC italien et l'Union des femmes italiennes ont envoyé par train près de 70000 enfants pauvres du sud de l'Italie dans des familles d'accueil du Nord.

J'ai trouvé ce livre captivant et bouleversant.

Un très beau roman sur le déracinement et ses conséquences.
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Le train des enfants

Il treno dei fanciulli.

Naples, 1946, l’extrême pauvreté d'après-guerre . Dans les quartiers populaires, les jeunes mères n'ont que leur corps et le partagent pour nourrir leurs enfants. Les gamins récupèrent de vieux chiffons qu'il faut laver pour en tirer quelque lires.

La quatrième de couverture présente l'essentiel.

Amerigo, le narrateur, n'a d'abord pas envie de partir en Haute Italie. Il est vif, intelligent ,il aura bientôt huit ans. Son meilleur copain fait partie du voyage. Cela n'atténue pas la tristesse de la séparation. Dans le train de nuit, il ne trouve pas le sommeil.

Viola Ardone a su rendre l'émotion et, ensuite, le déchirement d'être "double".

Presque cinquante ans plus tard, Amerigo revient à Naples. Il est devenu une personne nouvelle mais pour cela il a dû renoncer à une part de lui-même et éprouve un sentiment de culpabilité.

Ce roman est effectivement très émouvant, voire bouleversant, sur les inégalités, les séparations, d'avec la mère, d'avec son quartier d'origine.

J'ai beaucoup aimé. L'enthousiasme général n'est pas surfait.

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Le choix

1960, Martorana, petit village sicilien . Oliva Denaro est une petite fille pleine de vie, qui aime courir "à coupe-souffle", passer ses journées avec Saro, son ami d'enfance, boiteux de naissance, et surtout aller ramasser les escargots à l'aube avec son père... Pas très jolie mais vive et intelligente Oliva finit par voir le Cardinal et comme toutes les jeunes filles de cet âge se retrouve prisonnière des traditions, du regard des autres .. et puis il y a le prédateur. Et en Italie 2 articles dans le code pénal , le mariage réparateur et le crime d'honneur, donnent carte blanche au prédateur ... et ensuite? la victime a t'elle d'autre choix que d'accepter d'être unie à son bourreau ou peut elle dire non et s'exposer à l'opprobre public ? de victime à coupable il n'y a qu'un pas

Viola Ardone signe un roman magistral où la fiction se mêle intimement à L histoire. le choix d'Oliva est aussi celui de beaucoup d'autres femmes de par le monde, un choix qui trace la voix pour qu'enfin le consentement ait force de loi..

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Le train des enfants

Après la guerre, en Italie du Sud, la pauvreté était telle que le Parti communiste local et une association de femmes ont organisé le départ de près de 70000 enfants vers l'Italie du Nord où accueillis par des familles, pendant quelques mois, ils ont été "requinqués".

Viola Ardone raconte dans ce roman cet épisode de l'histoire de l'Italie, inconnu de beaucoup. La situation du personnage principal, le petit Amerigo, est parfaitement décrite. Élevé par une mère seule elle-même perdue, dépassée par la solitude et la pauvreté, elle offre à son fils une affection visible mais peu de stabilité matérielle. Tout manque, la nourriture, l'éducation, l'autorité. C'est la mort dans l’âme que la mère et l'enfant, finiront par se résoudre à accepter la proposition offerte.

On devine le dépaysement des enfants qui arrivent dans des familles structurées, qui offrent non seulement une sécurité matérielle mais aussi une attention, une écoute qui leur étaient inconnues jusqu'alors. Le retour dans leur milieu d'origine ne se fera pas sans mal !

J'aurais aimé que l'autrice décrive davantage les sentiments ressentis au chamboulement qu’a dû provoquer la confrontation de ces deux univers si différents.

Cela reste un roman dont la lecture dégage beaucoup de douceur et de bienveillance.
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Le train des enfants

Un roman historique flamboyant, inoubliable.



Une belle leçon sur la SO-LI-DA-RI-TE, la GE-NE-RO-SI-TE.



Grâce à Viola Ardone, je découvre un pan de l'histoire de l'Italie de l'après-guerre, que je ne connaissais pas.



1946, l'Italie du Sud fasciste sort de la guerre détruite, meurtrie. Avec l'accord des parents, le parti communiste envoie des milliers d'enfants défavorisés dans des trains, vers des familles d'accueil dans le Nord, plus prospère et relativement épargné par la guerre. Ils pourront oublier pour un temps leur pauvreté, connaitre le bonheur.

Mais le retour dans leurs vraies familles risque d'être traumatisant psychologiquement à cet âge-là. A-t-il été pensé, planifié ?



Avec une plume pleine de tendresse et de délicatesse, Viola Ardone donne la parole à un petit napolitain de 7 ans, Amerigo, pour nous raconter sa vie avant et après son voyage dans un train pour Bologne où il sera accueilli par ce qui deviendra sa famille de coeur.



Je lirai surement ce roman à mes petits-enfants plus tard. Je leur dirai que manger à sa faim, avoir des vêtements chauds, des chaussures neuves, aller à l'école, avoir une chambre, fêter son anniversaire, recevoir des câlins, sont des privilèges. Beaucoup d'enfants ne les ont pas eus dans un passé récent, et ne les ont toujours pas aujourd'hui.



Accueillez Amerigo chez vous le temps d'une lecture, il vous arrachera des rires, des sourires et peut être des larmes.

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