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Critiques de Wilfrid Lupano (3525)
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Communardes ! : L'aristocrate fantôme

Londres, avril 1871. Dans son bureau londonien, Karl discute avec son ami Engel. Il s'inquiète notamment de la tournure des événements qui bousculent Paris. Une ville aux mains d'une bande d'insurgés. Un peuple qui ose encore défier le gouvernement de Thiers. Pour se tenir au courant des faits, Marx a envoyé sur place une informatrice, Élisabeth Dmitrieff, une jeune aristocrate russe venue des steppes glacées. En quelques jours, elle est devenue la représentante de l'Union des femmes pour la défense de Paris et l'aide aux blessés, le premier mouvement féministe d'Europe. Aussi belle que téméraire, têtue et passionnée, elle fait parler d'elle dans le tout-Paris...



Lupano, dans ce volet à nouveau consacré à une figure féminine de la Commune, dresse cette fois-ci le portrait d' Élisabeth Dmitrieff-Tomanovsky, toute jeune aristocrate venue de Russie, envoyée par Karl Marx lui-même. D'abord missionnaire, elle va très vite s'engager auprès des Communardes jusqu'à en devenir une figure emblématique. L'auteur nous offre une petite leçon d'histoire, cette jeune femme russe restant au centre de cet album. Le scénario est habile, rondement mené et passionnant. À l'instar de la couverture, le dessin et les couleurs d'Anthony Jean sont tout à fait à propos: un trait fin et tout à fait charmant et des couleurs rétro judicieuses.
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Les Vieux Fourneaux, tome 1 : Ceux qui rest..

A la mort de Lucette, nos trois compères se rejoignent, se retrouvent et comme d'habitude, refont le monde. D'accord, un enterrement n'est pas le meilleur moment pour se chamailler ni pour "mater de la gonzesse" mais bon, ils ne sont plus à ça près. Ils ont fait leur temps alors, laissons-les rêver un peu...Cependant, Antoine, en plus de perdre sa femme a également perdu ses rêves en découvrant une lettre de cette dernière lui annonçant qu'elle a eu une liaison avec leur patron à tous à l'époque, le vieux aussi Garan-Servier, parti en Toscane. Il n'en faut pas plus à Antoine, même si cette histoire date d'il y a plus de quarante ans, pour embarquer son fusil, bien décidé à faire la peau à ce patron de "mes deux..." Quand à ses deux compagnons, les voilà partis avec Sophie, la petite-fille d'Antoine, enceinte de sept mois, à la pousruite de ce dernier !



Un premier tome rocambolesque, rempli de leçons de morale bien senties sur le capitalisme, sur l'écosystème et j'en passe mais le tout avec beaucoup d'humour ! Une bande dessinée riche en couleurs, extrêmement bien travaillé du point de vue graphique et là, je ne peux dire que "Je valide à 100 %". A lire et à relire
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Le loup en slip, tome 3 : Slip Hip Hip !

Dans la forêt, c'est l'effervescence ! L'on sort les fanions et les pompons, on installe la buvette, on prend bientôt place sur les gradins. Tout le monde se prépare pour la course "Rapide et furieux" ! Plusieurs candidats à plume vont se livrer à une compétition folle, une course effrénée pour savoir lequel d'entre eux est le plus rapide. Une fête célébrée en grande pompe qui ravit tout le monde... Tout le monde ? Visiblement non ! Car, sur les affiches, un vandale y a tagué "NUL !" en grosses lettres rouges. La brigade anti-loup, aussitôt dépêchée, décide de se charger du malotru. Mais revient tout amochée ! Puisqu'il n'y a pas de parachutistes ni d'armée pour combattre ce fou dangereux, on fait appel au loup en slip, évidemment ! Et ce qui terrorise toute la forêt va en surprendre plus d'un...



Le loup en slip, c'est le nom du théâtre de marionnettes de Sophie, dans Les vieux fourneaux. Un personnage devenu dorénavant le propre héros de ses histoires. Le loup en slip, Slip hip hip ! est la troisième aventure du loup toujours vêtu de son fameux slip à rayures blanc et rouge (il paraît que les rayures, ça amincit !). Au cœur de la forêt, alors que tous les animaux se préparent joyeusement à la course, l'un des leurs n'est visiblement pas content du tout, lui ! Et il le fait savoir. Rien de tel qu'un loup pas méchant pour comprendre et apaiser la colère de la "bête férofe" (aux dires de la brigade anti-tags). Ce récit, sans être moralisateur, aborde avec finesse la tolérance, la différence qu'il faut accepter chez les autres ainsi que la notion de victoire. Wilfrid Lupano, Mayana Itoïz et Paul Cauuet nous offrent un album aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Petit clin d'oeil sympa : une double page en toute fin d'album où l'on retrouve Antoine, Mimile, Pierrot et Sophie...
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Les Vieux Fourneaux, tome 1 : Ceux qui rest..

Je savais déjà que c'était dans les vieux pots qu'on faisait les meilleures soupes mais là, j'apprends que c'est dans les vieux fourneaux qu'on fait la crème de la crème de la bande dessinée !



Je ne vais pas y aller (avec ou sans déambulateur) par quatre chemins, cette série est un vrai bon gros coup de coeur !



Ils s'appellent Pierrot, Mimile et Antoine.



Trois petits vioques, trois vieux débris mais de sacrés beaux restes ! Ils font partie de la « pire génération de l'histoire de l'humanité ». de leur jeune temps de syndicalistes acharnés, ils n'ont pas perdu le gout du combat perdus d'avance ! Croisements de Don Quichotte, Mamie Nova et Mélanchon, ils m'ont offert de sacrées tranches de rires, à m'en faire pipi culotte (avec ou sans incontinence urinaire) !



Mention spéciale à Pierrot qui débraque à un enterrement en lançant : « Alors, y'a de la gonzesse, un peu ? » Je crois que je ne m'en suis pas encore remis !



Irrévérencieux, mais jamais vulgaires, Lupano et Cauuet créent une série juste culte, au ton moderne et leurs vieux briscards nous donnent envie de vieillir en beauté ! Tour à tour, tendre, insolent, jubilatoire et émouvant, on plonge avec une vraie délectation dans les aventures de ces vieux schnoks au coeur mi chamallow, mi Rambo ! On découvre, au fils des livres, un peu de leur passé, un peu de leurs secrets, beaucoup de la tendresse qui les unit.



Lire le premier tome, c'est se retrouver, comme moi, à courir chez sa librairie pour se procurer les quatre autres parus à ce jour ! Lire cette série, c'est avoir envie d'être un jour un vieux croulant aussi loufdingue que la bande à Pierrot !



J'ai croqué à pleine dents (avec ou sans dentier) dans cette bande dessinée géniale ! Et que ça fait du bien de se fendre la poire, de se sentir touché par des anti-héros inoubliables et maintenant indispensables à ma bibliothèque et à mes lectures (avec ou sans lunettes à triple foyer) !



Viens te payer une bonne tranche ! Les vieux fourneaux, ils déglinguent sa mémé !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le loup en slip, tome 2 : Le loup en slip s..

Pendant que certains savourent l'hiver à coup de raclettes et fondues au coin du feu, et/ou de descentes tout schuss et autres glissades dans la poudreuse, le loup en slip « se les gèle méchamment ».

Qu'es aquò ? « Méchamment », ok, pour un loup.

Mais il se gèle quoi ? c'est quoi « les » ?

Les possibilités sont multiples, vu qu'il ne porte qu'un \III/ alors qu'il neige et que ça caille sévère.

D'aucuns prétendent que ce \III/ est aussi chaud que beau, donc ce qui gèle serait hors du slip. Les pieds ? Les oreilles ?

A moins que...



Si le dernier 'Vieux fourneaux' m'a paru en-deçà des précédents, ce 2e 'Loup en slip' des mêmes auteurs m'a tout autant réjouie que le premier. ♥

Délicieux graphisme fourmillant de détails craquants, intrigue rigolote pour les enfants et aussi amusante pour les adultes, jeux de mots et homonymes vaguement coquins, échos à notre actualité sociale et à nos comportements et une bien jolie chute.
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Blanc autour

Prudence Crandall (1803-1890) est une institutrice américaine qui a ouvert en 1833 l'une des premières écoles destinée aux jeunes Afro-Américaines, à Canterbury dans le Connecticut, suscitant une forte opposition parmi les habitants de la ville.



"Blanc autour" de Wilfrid Lupano (au scénario) et de Stéphane Fert (au dessin) reprend justement cet épisode. Parce que les parents des filles blanches à qui elle fait classe menacent de les retirer de l'école si elle s'entête à continuer d'accueillir Sarah, une jeune fille noire, Prudence Crandall ne se démonte pas et prend l'initiative de les remplacer par toutes jeunes filles noires en désir d'instruction.



De là, nous suivrons cette institutrice dans ses démarches et son combat, dans les difficultés auxquelles elle doit faire face au quotidien (menaces et désapprobation des habitants de la ville, exécution de ces menaces parfois aussi, "désagréments" judiciaires). Nous suivrons également quelques-unes de ses élèves, ainsi qu'un petit sauvageon noir qui récite à qui veut bien l'entendre (ou pas) des extraits des Mémoires de Nat Turner.



L'histoire en elle-même vaut le détour, d'autant qu'elle se déroule dans le Connecticut 30 ans avant l'abolition de l'esclavage mais dans lequel il est déjà aboli. En 1832, moment où débute cette histoire, les Noirs sont donc "libres". On pourrait penser que le Connecticut était en avance par rapport à d'autres États, et c'est le cas, mais bien du chemin lui reste à parcourir encore : parce que si les Noirs sont libres, ils restent une "race inférieure", considérés comme moins que rien. Question égalité entre les hommes, il faudra repasser...



Prudence et ses élèves, ainsi que les quelques personnes abolitionnistes qui les soutiennent, doivent faire face quotidiennement aux préjugés, racisme, ségrégation et discrimination raciales. Prudence a mené un véritable combat et c'est ce combat que l'on découvre grâce à ce roman graphique.



Si je n'ai pas su apprécier les dessins comme il se doit, que j'ai trouvés un peu méli-mélo ou peut-être un peu trop enfantins, le scénario quant à lui est un gros coup de poing qu'on se prend en pleine face. Il nous fait passer par quantité d'émotions diverses, de la colère à la tristesse en passant par des sentiments d'injustice.



J'avais longuement hésité à la bibliothèque, parce que justement en le feuilletant je voyais bien que le graphisme ne me plaisait pas. Et c'est uniquement grâce aux conseils de ma bibliothécaire qu'il a finalement atterri dans mon panier à emprunts. Conseils que je ne regrette absolument pas d'avoir suivis parce que j'en ressors convaincue malgré tout.



Un roman graphique fortement féministe comme je les aime, percutant, et d'autant plus réaliste qu'il s'inspire d'une histoire vraie.

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Le Loup en slip, tome 1

Un régal , ce loup en slip.



Il fait bien peur ce loup, il a tous les attributs de l’empêcheur de tourner en rond. Mais il alimente aussi tout un petit commerce qui surfe sur la récupération des fragilités humaines; Autrement dit, on voit très bien qui il pourrait figurer…

Mais voilà quand on va au fond des choses, , qu’on s’interroge sur chaque préjugé, et que l’on commence à comprendre le pourquoi du comment, les choses peuvent évoluer.



L’auteur glisse adroitement le lien avec Les vieux fourneaux





A lire à tout âge, et ne pas oublier de chercher avec attention tous les petits détails planqués dans les pages.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le Loup en slip, tome 1

Alerte ! Il y a un loup dans la forêt. Facile à reconnaître : regard fou, poils dressés, crocs menaçants.

La défense s'organise : pièges, alarmes, cours de karaté, anxiolytiques, brigade anti-loup.

Et IN-FOR-MA-TION, à gogo. On ne parle que de ça, partout. C'est important de savoir d'où vient le danger pour se préparer à l'affronter. C'est pratique d'avoir un coupable tout désigné, aussi, pour lui mettre les problèmes sur le dos. Et puis c'est bien de vendre des gadgets et des armes, ça fait marcher le commerce, les industriels vous remercient.



Lorsqu'elle découvre le vrai visage de ce loup, la population est presque déçue de le trouver si normal, si peu effrayant.

Mais c'est quand même bien lui qui est à l'origine de la disparition des trois petits cochons, non ? Voire...



Une histoire qui, comme le célèbre 'Le loup est revenu' (Geoffroy de Pennart), tourne en dérision les a priori, la peur, la rumeur, et bien sûr les médias qui les relaient, décuplant ainsi la terreur.



On retrouve l'humour et le talent scénaristique des auteurs (cf. 'Les Vieux fourneaux') dans cet ouvrage qui plaira à la fois aux petits et aux grands. Les plus jeunes aimeront l'intrigue, les dessins rigolos, les allusions aux fesses du loup et à son slip (cf. le succès de 'Ma culotte' d'Alan Mets). Les adultes apprécieront les références à l'actualité - en vrac : terrorisme, stigmatisation de minorités, médias, sensationnalisme, politicien(ne)s et leurs discours sécuritaires démagos...
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Les Vieux Fourneaux, tome 2 : Bonny and Pie..

Après des aventures rocambolesque en Sardaigne où Antoine, après avoir appris que sa chère et tendre, feu Lucette, l'a fait cocu, a vengé son honneur en compagnie de ses amis de toujours, Pierrot et Mimile, les trois comparses vaquent à leurs occupations. Pierrot, de retour à Paris, se démène à fond dans ses actions militantes "Ni yeux ni maître". Or, après avoir fait un détour à la boulangerie, il est intrigué par un colis que lui a déposé le facteur. Surprise d'autant plus étonnante qu'il contient un sacré paquet de billets. Quand il voit qu'il est envoyé par une certaine Ann Bonny, son sang ne fait qu'un tour...

Il faut dire que Sophie, la petite-fille d'Antoine, ne savait pas quoi faire de tout cet argent plus ou moins donné par l'amant de sa grand-mère qui l'a confondue avec cette dernière. Elle croyait évidemment faire une bonne action...

Antoine, de son côté, vient rendre visite à Pierrot. Une grosse manif' dans Paris, organisée par "Ni yeux ni maître", les attend. Il avait rendez-vous avec Mimile. Mais, ce dernier s'est défaussé, préférant aller voir Sophie et sa fille qui vient de naître. C'est dans un bar branché de la capitale qu'il se rend. Et quelle surprise de voir attablés tous ces petits vieux jouant au rami et s'abreuvant de thé au jasmin. Le séjour parisien risque bien de s'animer...



Quel plaisir de retrouver Pierrot, Mimile et Antoine! Ces trois-là n'ont rien perdu de leur verve et de leur bonhomie. Bien au contraire, car bien malgré elle, Sophie va déclencher un tollé dans la vie pas si tranquille de ce cher Pierrot. Lupano reprend la même recette et nous régale avec ces personnages si attachants et ces situations drôlissimes, notamment les rencontres avec la boulangère ou avec Jean-Childéric, alias Jean-Chi ou bien les attentats gériatriques. Le scénario est rondement mené et les dialogues sont savoureux. De la tendresse, de l'humour, des bonnes actions, des flashbacks touchants et des p'tits vieux à croquer, le tout dans un emballage semi-réaliste où les couleurs fusent.



Les vieux fourneaux ont encore de l'énergie à revendre!
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Le Loup en slip, tome 1

Livre acheté pour un petit lecteur au grand sens de l’humour.

Je n’ai pu résister à l’envie de le lire.

Cette histoire de loup au fondement frileux est un régal !

La peur et ses mécanismes décryptés.

Pourquoi imaginons-nous toujours le pire au lieu d’en avoir le cœur net.

Les rumeurs se propagent, le coupable idéal est vite montré du doigt et pourtant …

Un très bel album joliment illustré avec une foultitude de détails.

Mais aussi beaucoup d’humour.

Bref j’ai adoré ce loup en slip. Trop craquant !

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Le singe de Hartlepool

La bêtise humaine côtoie souvent le comique, au pire le grotesque. Malheureusement, elle peut produire aussi des histoires tragiques, non pas pour ceux qui les causent mais pour ceux qui les subissent, le grotesque restant à ceux qui les causent... Il faut bien qu'ils prennent la part des choses qui leur revient de droit...

Nous sommes en 1814, au large des côtes du petit village anglais de Hartlepool. Un navire de la flotte napoléonienne fait naufrage lors d'une tempête.

Le lendemain matin, les villageois découvrent parmi les débris sur le littoral le seul survivant du vaisseau échoué, un singe, un chimpanzé, qui n'est rien d'autre que la mascotte de l'équipage et qui, plus est, porte un uniforme de marin français avec le fameux tricorne.

À cette époque, les habitants de ce village détestent les Français comme tant d'autres habitants de tant de territoires anglais. J'imagine qu'en face, ici, la réciproque devait être vrai au même moment.

Ils n'ont jamais vu de Français, ils n'ont d'ailleurs jamais vu de singes non plus. Celui-ci est donc le bouc émissaire parfait, d'autant plus que la victime incarne à merveille le rôle idéal : elle est agressive, bestiale et son côté physique représente parfaitement l'image que les Anglais ont des Français... La foule en délire menée et chauffée par le Maire décide de traîner le quidam animal en justice...

Cette fable tragi-comique, inspirée paraît-il d'un fait réel, est une BD survoltée qui m'a enthousiasmée sur un sujet qui n'a rien à voir finalement avec les guerres napoléoniennes et qui demeure malheureusement actuel...

Aux manettes, nous avons ici Wilfrid Lupano pour le scénario et le texte et Jérémie Moreau pour le dessin. C'est vif, c'est enlevé, c'est impitoyable et le graphique retranscrit à merveille les stigmates inoubliables des visages de ces villageois en proie au destin qui les anime et surtout en proie à leurs émotions. La bêtise humaine, pour ceux qui auraient encore un doute, peut se dessiner aussi sur les visages. Oui parfois la bêtise humaine peut inviter par un dessin très suggestif au délit de faciès. La preuve ici ! Ce n'est pas bien, hein ?!

La bouffonnerie dans les traits des personnages pourraient nous faire sourire et même rire.... Cependant...

Ce qui est terrible dans cette fable c'est son côté intemporel, quel que soit le côté de l'océan. Il ne faudrait surtout pas dresser de mauvaises intentions à l'égard de nos amis d'outre-manche car les naufrageurs des côtes finistériennes du nord n'étaient pas des tendres non plus et les personnages du récit n'ont rien à leur envier...

Le célèbre Anatole le Braz dans La Légende de la mort en parle de manière éloquente et magnifique.

Mais le propos n'est pas ici de dépeindre ce fait historique empreint de légende. L'ignorance est bien au coeur de ce récit, démontrant effroyablement comment cette ignorance peut nourrir les nationalismes exacerbés, les ressentiments haineux, puis à deux pas de là les sentiments xénophobes que nous connaissons malheureusement sur nos terres et qui plus est, en périodes électorales.

Ne nous trompons pas de rivage, celui de Hartlepool n'est qu'un exemple. Celui de la haine offre malheureusement des territoires plus larges au pays des primates que nous sommes au quotidien...

On ne s'étonnera guère si dans cette histoire les seuls personnages épris d'humanité sont des enfants, un médecin en voyage et ce pauvre singe aux yeux malheureux sidérés d'effroi...

Un récit essentiel sur l'intolérance, qui donne à frémir... Et à réfléchir aussi...

Je ne résiste pas à l'envie de vous partager cette citation qui figure en postface de l'ouvrage :

"La nation et une société unie par des illusions sur ses ancêtres et par la haine commune de ses voisins."

Dean William R. Inge.

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Les Vieux Fourneaux, tome 2 : Bonny and Pie..

Ah si j'avais su, j'aurais emprunté cette série à mon père bien plus tôt...mais bon, comme on dit, il n'est jamais trop tard, bien au contraire et là, cela fait franchement du bien de lire des bandes dessinées pareilles, remplies d'humour mais avec des messages extrêmement forts !



Mimile, Pierrot et Antoine, notre bande de joyeux drilles s'embarquent cette fois pour de nouvelles aventures lorsqu'Antoine doit retrouver Pierrot à "l'île de la tordue" située en plein Paris. En fait d'île, il s'agit d'une sorte de paradis fiscal mais à l'envers : c'est ici que les vieux reçoivent les jeunes classés "hors normes" afin de faire capoter ce fichu système capitaliste...enfin bien sûr ne pouvant pas le faire capoter, du moins, à l'emmerder parlons franchement. Pierrot reçoit, tout comme Antoine une grosse somme d'agent mais pour ce dernier, un mystère de plus car la lettre l'accompagnant est signée de son amour de jeunesse, Anita, qu'il croyait morte il y a cinquante ans. C'est donc à son tour d'avoir une énorme peine de coeur, persuadé qu'il est passé à côté de sa vie ...sentimentale ! Lorsqu'il tente de mettre fin à ses jours, Sophie, la petite fille d'Antoine, qui accompagne nos trois compères depuis le début de ces aventures et qui n'est pas étrangère à l'affaire, va tout faire pour réparer son erreur !



Un graphisme toujours aussi bien travaillé et un second volume vraiment à la hauteur du précédent ! Il me tarde de me plonger dans le troisième volet et ne peux, en attendant que vous conseiller, si ce n'est déjà faire, de lire ou de relire cette série qui sera, malheureusement je crois (et heureusement, cela dépend de quel côté l'on se penche, moi j'ai choisi les messages décrits ici) toujours d'actualité !

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Les Vieux Fourneaux, tome 6 : L'oreille bou..

Il est de mauvais poil, Pierrot. Pas le temps de p!sser au troquet sans que le minuteur des toilettes le plonge dans l'obscurité, et plutôt trois fois qu'une... Economie d'énergie ? Et la terrasse chauffée 16h par jour pour les fumeurs, alors ?

Il est toujours actif pour l'association 'Ni Yeux ni Maîtres' ; les cannes et fauteuils roulants s'avèrent diablement efficaces contre les CRS.



Avec cette opération 'Geneviève', on s'attend à rester peinards à Paris, dans le 18e, entre petits verres au comptoir et mini-terrorisme.

Non, Mimile a un plan pour ses deux vieux potes. En route pour l'aventure ! Pierrot n'a pas fini de râler...



Ce 6e volet est donc résolument exotique, vert, écolo, dérangeant.

Plutôt moins drôle que les précédents (je garde un souvenir flamboyant des dialogues du premier tome), mais intéressant.



Merci aux auteurs de nous rafraîchir la mémoire sur la colonisation qui n'a pas fini de faire des dégâts, avec l'exploitation de richesses d'ailleurs.

La France aussi est responsable de déforestation & pollution, de destruction massive de la faune et de la flore amazoniennes, y compris sur ses propres terres (piquées à d'autres, mais ceci est sans doute un détail de l'histoire ?). Y a pas que le vilain président brésilien qu'il faut montrer du doigt...



A la même heure dans un an, les gars ! On croise les doigts (et on reste masqués).



♥ merci au clic & cueillette de V. ♥
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Les vieux fourneaux, tome 5 : Bons pour l'a..

Ils sont de retour et ils sont tous là, Antoine, Mimil, Pierrot, Sophie et Juliette ! Et le plaisir des retrouvailles est intact.



Nos Vieux fourneaux sont plus militants et déterminés que jamais. Il faut dire que l‘époque ne manque pas en sujets de mobilisation, réfugiés, migrants, indifférence des uns, bêtise des autres… Et puis comme toujours au coeur de tout ça, la famille, l'amour au sens large, sans distinction entre liens du coeur et liens du sang.



Les grandes lignes posées, on rit aux trouvailles des auteurs, aux répliques vachardes qui font mouche, frappées du sceau du bon sens. Réjouissances encore avec les scènes du coup de gueule de Fanfan ou du coup de folie de Mimil.



Un cinquième tome réussi, toujours aussi politique, social, émouvant et vraiment drôle.



Les Vieux fourneaux, Bons pour l'asile, je ne sais pas mais bons pour nos zygomatiques, c'est certain !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Les Vieux Fourneaux, tome 1 : Ceux qui rest..

Je me suis enfin décidée à sortir le premier tome de la série des vieux fourneaux, j'ai tardé et ce n'est pourtant pas faute de lire des critiques élogieuses !

Que dire après toutes ces belles critiques ? Rien de plus. Ces trois vieux bonhommes sont terriblement attachants et les dialogues sont truculents, dignes d'Audiard. La tirade de la petite fille de l'un d'entre eux est excellente et m'a fait beaucoup rire.

Les personnages sont tous hauts en couleur et on aime ça.

L'avantage d'avoir tardé, c'est que je peux me plonger dans la suite immédiatement.
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Le Loup en slip, tome 1

Les philosophes et les philanthropes, les paroliers et les parodistes, les polémistes et les polémologues, les démocrates et les démagogues, les politiciens et les statisticiens, les cathodistes et les marchétistes, les colporteurs et les crieurs, tous ceux qui savent et qui le font savoir, ont de tous temps négligé un aspect fondamental de la réalité, un aspect vestimentaire, un vêtement en particulier, le slip, pas le slip griffé ou fendu ou ficelle, mais vous savez, le slip rayé, tricoté, celui qui tient chaud, a une poche sur le côté, et fait les fesses douces et dodues.

Même pas besoin de sauter dedans à pieds joints pour devenir un homme (ou une femme).
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Les Vieux Fourneaux, tome 1 : Ceux qui rest..

Depuis le temps que j'en entendais parler, je me suis lancée.

Tome 1 : pour les BDs je lis dans l'ordre ;-)



Deux vieux de la vieille, Pierrot et Mimile, qui en retrouvent un autre Antoine à l'occasion de la crémation de sa femme, enfin à l'apéro qui suit la crémation, vu le temps qu'il leur a fallu pour arriver, entre oubli, recherche d'un costume et vieille guimbarde.

Une lettre posthume, et Antoine qui part sur les chapeaux de roue jusqu'en Italie. Poursuivi par ses deux comparses et sa petite fille, Sophie.



Des dessins que j'ai beaucoup appréciés, des personnages bien reconnaissables, ce qui n'est pas toujours le cas dans les BDs à mon avis, beaucoup d'humour et des dialogues incisifs, sans oublier une petite pointe d'émotion par ci par là.



J'ai passé un bon moment et je poursuivrai avec le tome 2

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La bibliomule de Cordoue

J'arrive un peu sur cette BD après que le train du succès soit passé. Encore une fois, l'auteur prolifique Wilfrid Lupano nous offre le meilleur avec ce conte aux accents andalou. Oui, il frôle souvent le génie dans la création de ses œuvres qui nous emmènent loin tout en restant dans une approche parfois amusante.



Cela s'inscrit dans le cadre de la dynastie des Omeylades de Cordoue dans une Espagne occupée par un califat depuis 711 avec la défaite du roi wisigoth et chrétien Rodrigue. La descendance de cette dynastie va régner pendant près de 7 siècles sur la péninsule ibérique (jusqu'en 1492). On sait que les divisions internes vont favoriser la reconquête chrétienne venue du Nord.



Le récit se situe d'ailleurs en 976, une année un peu troublée puisque Hicham 2 n'a que 11 ans à la mort suspecte de son père le grand Al-Hakam II qui a porté Cordoue à son apogée. Il est incontestable d'affirmer que les apports des musulmans ont enrichi la culture espagnole. Voilà pour le contexte géo-politique de cette Bd pour le moins ambitieuse dans on approche.



Après, on va suivre les aventures pour le moins rocambolesque de trois protagonistes différents qui vont tenter des sauver le savoir. Le thème reste celui de l'importance de la transmission du savoir.



J'ai beaucoup aimé la conclusion qui donne une suite dans l'histoire qui se répète inlassablement. Au nom de la religion et du pouvoir, on détruit des livres de par le monde même si le savoir peut parfois survivre malgré tout. Une réflexion finale est de savoir comment demain se manifestera le prochain péril qui menacera le savoir. Les accès refusé à Internet sont une des pistes évoquées par l'auteur.



Au final, c'est un bel ouvrage que voilà qui rend hommage à tous les autres et à la culture et au savoir de manière générale. Il faut se battre pour préserver cela de tout obscurantisme. A noter que cette très belle histoire est agrémentée d’un superbe graphisme avec des couleurs chaudes. C'est également un petit trésor pour tout bibliophile qui se respecte !
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Vikings dans la brume

J’ai adoré cette BD ! Le mythe du grand viking blond à qui rien ne résiste en prend un sacré coup ! La fière équipée décide de faire une sorte de raid. Au menu, pillages, incendies et autres joyeusetés… Le chef ne doit pas faillir car il a emmené son fils avec lui afin de lui apprendre le métier. Les femmes ne sont pas oubliées dans cet album. On les voit tenir le village d’une main de maître. Et elles sont plutôt ravies de voir les hommes partir !



J’ai souri à chaque page, j’ai ri, j’ai passé un bon moment avec ces vikings qui, à mon avis, ne sont pas admissibles au Valhalla !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Les Vieux Fourneaux, tome 1 : Ceux qui rest..

J'avais déjà rédigé une appréciation sur la bande dessinée presque culte en 2014. Je l'ai effacée car je l'ai trouvée à côté de la plaque.

J'ai vu le film la semaine dernière , mon beau-fils m'a passé les quatre premiers tomes et nous en avons parlé lors du souper de samedi? Chacun était sensible à des thèmes différents.

Le film reprend plusieurs tomes. Ma critique également.

C'est difficile de refaire la critique du premier seul.

Dans le film, les trois septuagénaires sont bien fidèles à l'image que les scénaristes ont voulu donner.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de la petite-fille qui reprend la compagnie du "Loup en slip" de sa grand-mère.

Elle met les anciens devant leurs responsabilités, ces vieux râleurs.

Des hommes en groupe, cela peut être la meilleure et la pire des choses.

La pire des choses quand ils s'acharnent sur Berthe.

La meilleure quand ils militent pour leur travail, quand ils se témoignent leur amitié.

Très réussi les 4 tomes. Je lirai certainement le cinquième.

Cet après-midi, nous n'avons pas su résister, nous avons acheté "Le loup en slip" tome 1.
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