Je vais défendre la petite salope. La petite menteuse.
Oui, défendre.
AU BEAU TÉTIN
Tétin refait, plus blanc qu'un œuf,
Tétin de satin blanc tout neuf,
Tétin qui fais honte à la rose,
Tétin plus beau que nulle chose,
Tétin dur, non pas tétin, voire
Mais petite boule d'ivoire,
Au milieu duquel est assise
Une fraise ou une cerise,
Mais je gage qu'il est ainsi.
Que nul ne voit, ne touche aussi,
Tétin donc au petit bout rouge,
Tétin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller,
Tétin gauche, tétin mignon,
Toujours loin de son compagnon,
Tétin qui porte témoignage
Du demeurant du personnage,
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie de dedans les mains,
De te tâter, de te tenir ;
Mais il se faut bien contenir
D'en approcher, bon grès ma vie!
Car il viendrait une autre envie.
...
C. Marot
S'envolent les colombes
Se posent les colombes
Prépare-moi la terre, que je me repose
Car je t'aime jusqu'à l'épuisement
Ton matin est un fruit offert aux chansons
Et ce soir est d'or
Nous nous appartenons lorsque l'ombre rejoint son ombre dans le marbre
Je ressemble à moi-même lorsque je me suspends
Au cou qui ne sabandonne qu'aux étreintes des nuages
Tu es l'air se dénudant devant moi comme les larmes du raisin
L'origine de l'espèce des vagues quand elles s'agrippent au rivage
Et s'expatrient
Je t'aime, toi le commencement de mon âme, toi la fin
Je savais ce que ma mère pensait : bientôt, les mains qui avaient largué ces bombes caresseraient le corps nu de sa fille.
En résumé, pour un Chinois, la négociation d'affaires, c'est d'abord une espèce de " je te respecte ou je ne te respecte pas". Un type de relation difficile à saisir pour les non-initiés.
Lors des révélations sur le producteur Harvey Weinstein qui faisait et défaisait la carrière de nombreuses actrices en fonction de leur capacité à résister à ses agressions sexuelles, on a beaucoup parlé des particularités du milieu du cinéma, ses actrices glamour, ses hommes tout-puissants... Puis on enchaîné les révélations dans tous les domaines : #MeToo de l'édition. De la politique. Du patin à glace. Du journalisme, de la pub. Doit-on attendre le #MeToo des artisans plumiers, de la chirurgie orthognatique et du rempaillage de chaises pour admettre que le problème n'est pas lié à un secteur, une profession ?
Depuis fort longtemps, les Chinois sont convaincus que l'art des affaires offre des similitudes avec l'art de la guerre. Aujourd'hui et plus qu'hier, ils s'inspirent de la stratégie militaire Sunzi ou d'autres fameux guerriers chinois.
- Ce type est infect !
- Viens, on va lui creuser une tombe au fond du jardin.
- J'ai voulu cuire des gyoza, mais ils accrochaient à la poêle. Du coup, j'ai gratté pour les décoller, et ils se sont déchirés. Pendant que je grattais, le riz sauté a cramé... Et en fin de compte, les gyoza aussi !
" Un français sur deux a désormais entendu parler du commerce équitable", disent les sondeurs. Mais combien de sondés pourraient dire ce qu'est vraiment le commerce équitable? Où il commence? Où il finit? Et quelle réalité se cache derrière ces mots qui fleurent bon la solidarité?
C'est ce qui m'a le plus blessé à mon retour à la vie ! Nous avions la culpabilité d'être revenus...
Latapie en offre de saisissants témoignages, comme lorsqu'il consacre à la « Beauté de la Méditerranée» un passage de son journal de voyage écrit au moment de la traversée maritime qui le conduit de Civitavecchia à Naples :
J'avais peu d'envie de dormir hier au soir. Je me mis à regarder la mer. C'est une superbe chose que cette longue trace brillante que laissent les vaisseaux derrière eux, C'est comme une flamme mêlée d'une infinité de diamants. Toute l'écume qui environne le vaisseau ressemble au sillon et présente un magnifique spectacle
Ce n’était pas un combat à mort pour toi, mais ça l’était pour lui.
Si tu me tiens pour un errant,
Je dérangerai tes cheveux avec mon soupir de l'aube!
Le dojo, où se déroulent les séances d'entraînement d'aïkido, devient un espace sacré où les pratiquants se rassemblent pour explorer les aspects spirituels de l'art.
Je t'aime parce que tout l'univers a conspiré à me faire arriver jusqu'à toi
Hippolyte est le fils de Thésée, célèbre dans la mythologie pour son
combat et sa victoire contre le Minotaure, une créature mi-homme mi-
taureau. Thésée était lui-même marié à Phèdre, mais cette dernière tombe
amoureuse du fils de son époux, Hippolyte. Celui-ci ne s’intéressant pas
aux femmes, il décline les avances de sa belle-mère. Dans la version écrite
par l’auteur Euripide, face à ce refus et vexée, Phèdre se suicide. Mais elle
meurt en laissant une lettre accusant Hippolyte de l’avoir violée et de
vouloir tuer son père pour le remplacer. Évidemment, Thésée croit Phèdre.
Non pas parce qu’on croit les femmes, lesquelles sont toujours soupçonnées
d’être des menteuses cherchant à monter les hommes les uns contre les
autres, mais bien parce qu’il est persuadé qu’Hippolyte veut prendre sa
place. Pour Thésée, cela va de soi, son fils convoite ses attributs du pouvoir
et cherche à se les approprier, à commencer par sa femme. Bref, Thésée
demande à Poséidon de tuer Hippolyte, ce que le dieu fait en envoyant un
monstre marin effrayer et emballer ses chevaux. Ce récit ne raconte donc
pas l’histoire d’un homme amoureux de sa femme qu’il venge d’un viol,
mais plutôt celle d’un père violent et impitoyable qui protège son territoire,
quitte à supprimer son propre fils. Tout le long du mythe, Hippolyte tente de
convaincre son père de son innocence et de sa loyauté envers lui. Mais
croire en l’innocence de son fils reviendrait à considérer qu’il n’a aucune
prétention et ambition au trône. D’ailleurs, les justifications de son fils ne
font qu’accentuer son ressentiment, car Hippolyte croit convaincre son père
en lui répondant qu’il ne convoite pas le pouvoir car celui-ci est
incompatible avec la sagesse qu’il recherche. Ainsi, en imaginant se
dédouaner et espérant recevoir la reconnaissance de son père, Hippolyte
renvoie en réalité à Thésée sa soif de pouvoir et son manque de vertu…
Face à ce qu’il prend pour un affront de la part de son fils, il importe peu à
Thésée de savoir si Hippolyte l’a réellement trahi ou non, car dans tous les
cas celui-ci n’est pas digne de son héritage. S’il l’a trahi, il ne peut se fier à
lui, s’il ne l’a pas fait, il reste quand même un fils illégitime qui mérite
d’être puni parce qu’il ne s’inscrit pas dans la masculinité hégémonique. À
la suite de la mort de Phèdre, Thésée laisse ainsi exploser sa rage et raille
violemment les comportements de son fils. Ce qui lui est insupportable et
exaspérant, c’est son apparente pureté et sa vertu : en effet, Hippolyte ne
cherche pas à séduire les femmes, est peu intéressé par la guerre et refuse
même de consommer de la viande ! Un mode de vie qui ne convient pas à
l’image du fils héritier que se fait Thésée . Ainsi, l’erreur du roi est de ne
pas voir qu’Hippolyte, fils mal-aimé et illégitime, ne souhaite en réalité
qu’une chose : son amour et sa reconnaissance pour ce qu’il est et non ce
que Thésée attend de lui. La vraie tragédie présentée dans ce récit est celle
d’un père qui refuse de croire ou d’accepter que son fils n’ait pas envie de
s’inscrire dans sa vision de la masculinité hégémonique. Encore une fois,
dans ce récit, ce qui se joue, c’est la relation entre un fils héritier et son
père. La figure de l’épouse n’apparaît quant à elle que plus tard et incarne la
menace séparant le fils du père. Ainsi, si nous jouions au jeu de
l’interprétation des récits antiques, nous pourrions déduire que ce mythe
explique le complexe des jeunes garçons craignant d’être répudiés par la
figure d’autorité légitime de la masculinité. Nous pourrions alors en déduire
que le complexe de Thésée pousse les garçons vivant en société patriarcale
à reproduire les schémas virilistes et sexistes qu’ils ont observés, dans
l’espoir de conserver les privilèges que leur octroie le genre masculin.
Certaines personnes ont tendance à voir la vie en négatif. Elles sont faciles à reconnaître car elles ne s'expriment qu'en négations. Elles ne passeront pas une bonne journée. Pour elles, "la journée n'aura pas été mal". Elles ne diront pas que tout va bien, mais qu'il "n'y a pas à se plaindre".
Dans son livre Un souvenir d’enfance, paru en 1905, Freud énonce l’idée
que l’amour que le nourrisson porte à sa mère est comparable à la nature
d’une relation amoureuse puisque celle-ci « comble non seulement tous les
désirs psychiques mais aussi tous les besoins corporels ». Pour lui, le
premier objet d’amour chez l’enfant, peu importe son genre, serait la figure
maternelle. Puis vers l’âge de 3 ans, se déclenche chez le petit garçon le
complexe d’Œdipe qui se résout vers 7 ans, à l’âge de raison. Or, comme le
rappelle la sexologue et autrice Amélie Sauvé, nous savons aujourd’hui
qu’entre 18 mois et 3 ans, l’enfant prend conscience de son genre. Par ce
qu’il observe autour de lui, il déduit qu’il existe deux genres, un masculin et
l’autre féminin. Avant 3 ans, l’enfant est capable d’identifier les éléments
extérieurs différenciant l’un et l’autre. L’enfant comprend que le masculin
et le féminin se différencient par une manière de s’habiller, par l’apparence,
les comportements et attitudes… Amélie Sauvé rappelle que l’enfant de
moins de trois ans « a aussi conscience qu’il appartient à l’un ou l’autre de
ces genres et rejettera tout ce qui est associé au genre opposé, car il est
convaincu que le fait d’être un garçon ou une fille dépend uniquement des
signes qu’il perçoit dans son environnement ». Puis, entre 3 et 5 ans, âge
du prétendu complexe d’Œdipe, c’est l’étape dite de la stabilité de genre.
D’après les sociologues, c’est à cet âge que les enfants vont performer à
outrance l’expression du genre qui leur a été assigné à la naissance, afin de
prouver au monde extérieur qu’ils appartiennent à la catégorie de genre
attendue d’eux. Évidemment, certains enfants se conforment plus ou moins
facilement. Parfois, l’observation seule suffit, parfois, l’enfant change en
raison de moqueries d’autres enfants ou de réflexions d’adultes. D’autres
enfants encore, une minorité, ne s’y conforment jamais, préférant
l’éventualité de subir la potentielle pression et la violence sociale à celle de
se ranger.
Au regard des connaissances que nous possédons aujourd’hui sur le
genre, je pense qu’il existe une autre manière de comprendre ce qu’il se
passe en termes de dynamiques dans la petite enfance. Dans un premier
temps, l’enfant aime et s’attache à celui qui s’occupe de lui et comble ses
besoins affectifs et psychiques, or, le plus souvent, et en raison des
répartitions genrées au sein de notre société, c’est la mère qui s’occupe du
nourrisson dans le cadre d’un modèle familial hétérosexuel. Lorsque
l’enfant assigné garçon prend conscience de son genre, celui-ci va donc
performer l’image qu’il se fait de la masculinité et imiter les représentations
qui sont autour de lui. Il peut alors ressentir de la jalousie envers son père,
non pas parce qu’il est secrètement amoureux de sa mère mais bien parce
que la figure du père est l’archétype de la masculinité. Dans un mélange
d’admiration et de volonté d’être validé par la figure d’autorité masculine
qui se présente à lui, l’enfant assigné garçon va alors convoiter les attributs
du pouvoir masculin. Il comprend alors, par les représentations qu’il
observe autour de lui, que la conjugalité hétéro fais partie des
représentations de cette masculinité qu’il convoite. Ainsi, la jalousie du fils
envers son père peut se porter sur la mère, non pas parce que celui-ci est
déjà un Casanova dans l’âme, mais bien parce que les représentations qui
l’entourent expriment l’idée qu’être un homme, un vrai, implique d’avoir
une compagne. L’enfant assigné garçon se construisant en se distanciant de
tout ce qui est féminin et donc inférieur, il peut trouver en sa mère une
figure de trophée viril qu’il sait inaccessible. Ce n’est pas sa mère qu’il
désire et qu’il peut convoiter en tant que telle, mais les attributs du pouvoir
masculin auquel on lui demande d’adhérer. D’ailleurs, le petit garçon est
loin de vouer un amour total à la figure maternelle. Comme le notait déjà le
philosophe, économiste et politicien anglais Stuart Mill : « Les gens ne
savent pas comme les garçons se rendent vite compte de leur statut de
supériorité. Comme ce sentiment grandit et prend force en même temps
qu’eux. Comme tous les écoliers se le transmettent. Comme le fils se croit
vite supérieur à sa mère tout en montrant peut-être une certaine indulgence
à son égard mais aucun respect réel . » Ainsi, dès l’enfance, l’enfant
assigné garçon est déjà partagé entre sa volonté de se distancier de la gent
féminine et l’injonction paradoxale à l’hétérosexualité qui l’accompagne.
Quant aux filles, elles comprennent très vite que la validation de leur
identité de genre passe par le regard masculin et notamment par leur
apparence. La petite fille intègre tôt qu’on attend d’elle qu’elle soit belle,
sage et docile dans l’espoir de trouver plus tard son prince charmant. Poussé
à imiter sa mère tout en se comparant à elle, l’enfant assigné fille se
détournera lui aussi de la figure maternelle pour davantage s’intéresser à la
reconnaissance masculine. En définitive, si l’enfant aime indéniablement sa
mère, il comprend très tôt que l’amour le plus valorisé n’est pas l’amour
maternel. Puisque cet amour est réputé inconditionnel, dans une société où
l’on place le mérite comme valeur suprême, l’intérêt de l’enfant pour sa
mère décline, puisqu’il la pense acquise. Ainsi, qu’il soit assigné fille ou
garçon à la naissance, l’enfant désire avant tout la reconnaissance
paternelle, puisqu’elle est foncièrement plus gratifiante en société
patriarcale. La psychanalyse commet donc selon moi une erreur
fondamentale : celle de plaquer un désir sur des enfants qui sont en réalité
en quête de reconnaissance et construisent leur identité en fonction de ce
qu’ils imaginent être attendu d’eux.
Pour Judith Butler, ce conditionnement dans l’enfance se construisant sur
des normes genrées très distinctes a pour conséquence d’annihiler une
partie de notre identité. Afin d’obtenir de la reconnaissance sociale, nous
allons donc encrypter une partie de nous-même, celle qui ne correspond pas
aux normes de genres attendues de nous . Tout comme nous sommes
nombreuses et nombreux à avoir enfoui notre créativité infantile, qui
s’exprimait par la peinture ou le chant, nous encryptons notre part non
hétéronormative en nous. Au fil du temps, nous oublions donc une partie de
ce que nous sommes pour coller au moule social. Pour la philosophe, cette
entreprise n’est pas sans conséquences puisque l’enfant conditionné à
l’hétérosexualité va enterrer au fond de lui sa part non hétérosexuelle au
point de développer plus tard une forme de mélancolie. Pour en revenir à
Freud et au complexe d’Œdipe, il est intéressant de comprendre que le
psychanalyste a choisi d’isoler ce mythe plutôt accessoire dans la
mythologie grecque pour établir sa théorie, alors qu’une immense partie de
cette mythologie, notamment dans l’Iliade et l’Odyssée, ne parle que de
quête des héros cherchant à obtenir une reconnaissance paternelle. Je pense
à Télémaque, fils d’Ulysse, partant à la recherche du père disparu et
fantasmé. Ou encore à Hippolyte, fils de Thésée, cherchant à être reconnu et
aimé, mais qui sera désavoué par ce dernier. C’est aussi Polyphème, le fils
cyclope de Poséidon qui l’appelle à la rescousse pour se venger d’Ulysse
parce que ce dernier a crevé son seul œil. C’est enfin tout ce petit monde
qui craint autant qu’il vénère le père suprême, Zeus. Si je pense qu’il est
vain d’interpréter des textes antiques en les analysant avec nos yeux
modernes, nous pourrions rétorquer aux partisans du complexe d’Œdipe un
tout autre complexe : celui du complexe d’Hippolyte, pour désigner les
conséquences de l’éducation genrée sur les petits garçons, poussés à se
construire en idéalisant la figure d’un père fantasmé et idéalisé qui revêt
tous les attributs de la masculinité hégémonique. Ces derniers fondent leur
identité dès la petite enfance en se séparant du féminin pour se construire
comme des fils en quête d’un héritage paternel qu’ils considèrent comme
légitime. Pour parvenir à obtenir la reconnaissance paternelle et les attributs
du pouvoir détenus par ce dernier, l’enfant doit marcher dans ses pas et lui
obéir, sans quoi il sera déshérité voire éliminé.
Étrangement, les cauchemars sont arrivés bien après la libération, et ils persistent encore aujourd'hui.