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J'ai toujours aimé la beauté des ruines; mais, celles- ci , sous leur vêtement de graminées, de mousses et de lichens, ne s'étaient pas tout à fait départies de leur violence originelle.

À Cézembre , la nature n'avait pas éteint le souvenir de la bataille sans merci qui s'y était livrée : elle en avait simplement apaisé l'horreur.



( p.161)
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Club N°56 : BD non sélectionnée

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BD onirique.



Le dessin est très plaisant.



Les couleurs sont chatoyantes.



Le scénario tient presque la route, il manque un petit quelque chose...



Une BD sur la quête d'identité, de soi.



Aaricia

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Les promeneurs qui s'attardaient au Parc Monceau, par les beaux couchants d'automne, aperçurent quelquefois un couple étrange, qui, d'abord, prêtait à sourire, et donnait ensuite penser. Certes, le soldat russe devenu civil, vêtu d'un vieil uniforme sans galons, n'est pas un type exceptionnel dans le Paris d'après-guerre, où l'on rencontre fréquemment des femmes plus bizarres encore que Priscille Séverac; mais, par leur assemblage, Priscille et Féodor prenaient un caractère fantastique, composaient une énigme vivante que l'on ne pouvait considérer sans étonnement.

D'où venaient ces deux êtres disparates ? Quelle sorte de relations existaient entre ce jeune hercule blond et cette maigre quinquagénaire à la démarche cassée, aux gestes incertains, à la longue figure jaune sous un chapeau de deuil ? Qui eût écouté leur conversation, eût trouvé, dans leurs propos, la même disparité que dans leur aspect physique. L'un parlait, avec les chantantes modulations des Slaves, un français barbare, sans articles, où les mots avaient des sons et des sens imprévus. L'autre employait ce que les Anglais appellent le "patois de Chanaan", mais sans aucune grandiloquence, à petites phrases courtes et simples.

Depuis qu'elle avait retrouvé le Russe à l'église, Priscille ne vivait plus que pour le revoir. Le temps qui s'écoulait, entre leurs rendez-vous au Parc Monceau, ne se mesurait plus par les heures régulières, par l'alternance des jours et des nuits : c'était une longue rêverie, coupée d'accès fébriles, une attente aussi passionnée que l'attente de l'amour, avec, par moments, cette impatience qui soulève les voyageurs à la fin d'une traversée, lorsque apparaît la terre chérie comme un nuage bleu sur l'horizon. Priscille faisait son travail accoutumé avec une ponctualité automatique, mais son corps seul agissait, son corps seul habitait la maison de madame Quenelle. L'esprit, devançant le jour désiré, vivait toutes les émotions de la rencontre prochaine. Quand arrivait ce jour, Priscille perdait absolument la mémoire de ce qui n'était pas sa mission. Elle laissait l'aiguille piquée dans la toile, la boîte à ouvrage ouverte sur la table, et elle mettait son chapeau et son manteau avec des mains maladroites, que le besoin de partir au plus vite faisait trembler.

Féodor Ivanovitch n'était pas toujours bien exact. Il ne possédait pas de montre, et n'avait pas le sens de l'heure. Quand il trouvait Priscille, errant dans l'allée du Parc, en proie à la torture nerveuse de l'espérance, il ne s'excusait même pas. Il disait seulement :

- J'ai plaisir...

Et l'intime satisfaction de son cœur éclairait sa figure puérile.

Il disait aussi :

- Vous, pareille ma maman.

Ce mot de « maman » attendrissait Priscille, mais Féodor se trompait : elle n'était pas une mère pour lui; elle n'était pas une femme, avec les instincts qui viennent de la chair et du sang; elle ne l'aimait, ni comme un fils, ni comme un homme. Ils étaient, elle et lui, deux Âmes au service de Dieu, deux âmes qu'unissait une liaison toute spirituelle.

Elle ne pouvait pas lui expliquer cela, et elle prenait, comme il les lui donnait, ses témoignages affectueux, contente de faire du bien à un pauvre garçon sans patrie et sans mère. Elle savait aussi que cette tendresse filiale était un moyen d'action nécessaire pour suppléer aux insuffisances du langage. Féodor subissait le charme de Priscille, comme tant d'autres, - les Bridain, les Pouldu, Giorgio Nera, M. Pouchkine - l'avaient subi, bon gré, mal gré. Il ne semblait pas très étonné que cette pieuse femme lui eût témoigné, spontanément, une affection si chaude et si douce. Ne l'avait-il pas sauvée lorsqu'elle était disait que Dieu avait fait un miracle en sa faveur et qu'il en ferait beaucoup d'autres ? L'idée du miracle est familière aux primitifs. Féodor Ivanovitch acceptait toutes les interprétations que lui suggérait Priscille, lorsqu'elle parlait de leur première rencontre, de la Russie, d'un sauveur qui viendrait. Tout ce qui était confus, incertain, inachevé, dans cette histoire, ne gênait pas sa raison, car il ne raisonnait guère, et il se résignait, plus facilement que Priscille, à garder en lui, à sentir en elle, quelque chose d'incommunicable.

Elle, cependant, aurait voulu entendre le récit de sa vie, non par vaine curiosité, mais pour y découvrir des correspondances et des "figures", en exerçant son génie prophétique sur le passé. Une conversation logique, en termes précis et clairs, étant impossible, Priscille se contentait de lambeaux qu'elle rajustait malaisément. Elle savait que Féodor Ivanovitch était né du côté des monts Ourals; qu'il était fils de pauvres paysans; qu'il avait fait la guerre; qu'il était revenu chez ses parents et s'était caché dans les bois pour échapper aux commissaires bolcheviks; qu'il avait gagné le Caucase et Constantinople "en marchant beaucoup la nuit et presque mourant de pas manger", avec cet ami qui logeait maintenant dans sa maison. Les noms russes qu'il prononçait, rendaient ce récit incompréhensible pour Priscille. Elle ne pouvait ni reconstituer, ni placer dans leur cadre et à leur date, des événements racontés de cette façon désordonnée et fragmentaire.
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Les Bridain et les Pouldu ne comptaient plus revoir Priscille. Elle leur avait envoyé, de Venise, une carte illustrée représentant le Campanile, avec ces mots écrits en travers :

"Souvenir respectueux de votre dévouée.

P. S."

Depuis, rien. Ils se demandaient quelquefois si leur ancienne domestique n'habitait pas quelque prison italienne ou quelque hôpital de fous, et ils ne doutent plus, maintenant, qu'elle n'eût la tête dérangée.

Ils n'aimaient pas beaucoup à parler d'elle, parce qu'ils avaient subi son influence et qu'ils craignaient le ridicule. Comment avouer que cette fille extravagante les avait obligés, naguère, eux, des bourgeois sensés, des libres penseurs, des matérialistes à regarder du côté de l'autre monde !... Madame Bridain avait eu du vague à l'âme; madame Pouldu était retournée à l'église de son enfance; Léon lui-même, le positif Léon, l'ennemi des superstitions cléricales, avait essayé d'évoquer des esprits logés dans un guéridon tournant !... Et ils avaient poussé la bonté ou la bêtise à un tel point qu'ils avaient écouté les divagations de Priscille ! Ils avaient cru ou presque à la survivance du Tsar ! Ils avaient espéré qu'ils toucheraient, intégralement, les coupons de leurs titres !

Priscille partie, l'enchantement s'était dissipé. Plus de livres de spiritisme sur le guéridon immobilisé ! Plus d'église ! Plus de malaise moral ! Les Bridain et les Pouldu se réveillaient d'un étrange rêve, et le souci de l'argent, le goût des bons repas, attestaient leur retour à la santé. Du fond de l'Auvergne, une bonne leur était venue, qui aimait l'argent et les gros plats, une bonne qui ne chantait pas d'hymnes dans la cuisine, qui dormait pesamment, parlait crûment, riait fort; qui, le soir, quand on l'admettait dans la salle à manger où la famille était réunie, écoutait la lecture du feuilleton, mais ne comprenait rien à la politique.

Celle-là ne cassait pas les assiettes, par nervosité, mais elle les lavait à peine.

Lorsque Priscille arriva, sans s'être annoncée, à la fin d'avril, madame Bridain ne l'accueillit pas très chaudement.

- Que vous voilà maigrie et pâlie ! lui dit-elle avec une intention de blâme, comme si Priscille s'était engagée à revenir grasse et florissante.

L'infortunée Messagère ne tenait pas beaucoup de place sur la chaise qu'elle occupait. Ses vêtements montraient la trame. Une de ses chaussures baillait. Le crêpe de son chapeau, roussi et fripé, avait la triste couleur d'une souris morte. Quant au visage de Priscille, il était si jaune que, par contraste, le bleu obscur des yeux semblait avivé.

Poliment, elle demanda des nouvelles de la famille et s'extasia sur la belle mine de madame Bridain qui, dans son fauteuil, était comme un Bouddha femelle, tassé, ramassé et cramoisi,

- Tout le monde va bien... Et, vous savez, Priscille, j'ai eu de la chance. J'ai trouvé une bonne qui me convient admirablement.

- J'en suis heureuse pour Madame... J'étais sûre que le Seigneur ne laisserait pas Madame dans l'embarras...

- Et vous, Priscille ?...

- Madame ?

- Vous, est-ce que le Seigneur vous a tirée d'embarras ?...

Madame Bridain fixait, du regard, la bottine blessée.

- Il m'a ramenée en France... C'est pour le pas décisif.
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Il y avait une voix qui parlait en elle. Depuis plus de vingt ans, elle l'entendait, pensée distincte de sa pensée, voix inarticulée, insonore, à la fois conseil, commandement, consolation, voix de Dieu, croyait Priscille. C'était la même voix qui avait gémi et tonné par la bouche des petits prophètes cévenols; la même voix qui s'élève du fond des âmes que la per- sécution ou la maladie ont désaxées, et que sollicite un gouffre mystique où elles trouvent l'extase dans la douleur. Comme les Illuminés du Désert, Priscille annonçait la fin prochaine des temps, le règne de la Bête, l'immolation de l'Agneau, puis le salut, avant le Jugement, par un peuple choisi de Dieu, et par le chef de ce peuple. La grande guerre et les révolutions européennes, interprétées dans un sens spirituel, n'étaient, à ses yeux, que la confirmation des prophéties. Le bolchevisme, d'essence juive, n'était-ce pas le triomphe passager de l'Antechrist ? La disparition mystérieuse du Tsar, ne correspondait-elle pas à certaines "figures" de la Bible qui impliquent la mort apparente et la résurrection, la défaite et la revanche ?

Ainsi s'étaient formées, dans l'esprit de la pauvre fille, des hypothèses devenues des certitudes. Catholique, elle eût trouvé, au-dessus d'elle, l'autorité d'un confesseur qui l'eût réduite à la règle commune ou brisée... Protestante, ne relevant que de sa conscience, libre d'interpréter la Bible en toute bonne foi, elle s'était écartée des pasteurs et des temples, et ne s'était heurtée qu'à des médecins. Qu'ils fussent incrédules par métier, c'était bien naturel, pensait Priscille. Elle ne s'était pas irritée quand ils lui avaient dit : "Vous rêvez tout éveillée et votre prétendue vocation n'est que le délire de votre orgueil." Elle avait répondu simplement : "L'épée est-elle orgueilleuse du coup qu'elle a porté et la faucille de la moisson qu'elle a faite ?... Je suis un instrument aux mains du Seigneur, et par moi-même, rien..."

Ceux-là mêmes qui l'avaient tourmentée en voulant la guérir, n'avaient pas été insensibles à l'exquise qualité de cette âme, aussi blanche que l'âme d'un petit enfant. L'amour qui rayonnait d'elle la faisait aimer. Priscille pardonnait aux incrédules...

"S'ils avaient su ! pensait-elle... S'ils savaient !..."
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Si vous croisez la route de personnes qui tarissent votre lumière, qui ont peur de votre puissance, qui vous empêchent de briller aussi fort que vous le pouvez, fuyez. Si votre lumiere, votre valeur met quelqu'un mal à l'aise, it's not your f*ucking problem. Vous n'avez pas à vous diminuer pour autant. Et prenez garde à celles et ceux qui essaieront de vous la prendre, en pensant briller plus fort.
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Le matin du 11e jour, le corps fluet de Kate Mullan ressemblait à celui d'une enfant d'a peine 13 ans, elle faisait peine voir. Trop faible pour ouvrir ses yeux cernés de noir, elle devinait aux bruits de pas pesants, la présence d'un homme dans la chmabre. Après quoi, elle l'entendait maugréer comme si quelqu'un lui tenait compagnie ; "ça sent mauvais là-dedans, faut ouvrir la fenâtre, laver les draps, et lui trouver des linges propres ; je demanderai à la femme du pasteur de s'en charger et de lui arranger les cheveux. Je n'ai jamais vu une tignasse pareille, on dirait la crinière d'un cheval. Après ça, faudrait qu'elle se lève, ça lui faerait du bien de marcher un peu et peut-être qu'elle aura envie de descendre, un peu de distraction ne lui fera pas de mal".
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« Je ne crois pas que nous soyons censés aimer les gens avec mesure.

Je ne crois pas non plus que nous soyons censés les aimer un peu avant de poursuivre notre chemin. »
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« Souffrir à cause de toi est la meilleure chose qui pouvait m'arriver dans la vie »
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« Il y a toutes sortes d'amours dans ce monde, je le sais, maintenant, même si je ne le mesure pas encore complètement- disons que ce n'est pas une pleine lune: au mieux, je suis en période de lune croissante pour ce qui est de comprendre, à mon niveau, ce qu'est l'amour. On prétend que l'amour peut tout, mais est-ce vrai? Le peut-il réellement? Car « tout» veut dire tellement de choses.

[…]

Donc peut-être que l'amour ne peut pas tout, mais juste un peu. Parce que tout est si vaste et l'amour si varié, telle la lumière décomposée par un prisme.

Si vous déplacez celui-ci dans une pièce, l'angle selon lequel elle le traverse change, et le rayon réfracté aussi.

Je sais que certains sont magnifiques, que d'autres vous libèrent, ou vous disloquent, vous empoisonnent, vous aveuglent, vous font grandir ou vous brisent de mille façons perceptibles uniquement par vous, jusqu'à ce que vous devier vous relever et que le poids de cet amour achève de vous broyer les os. »
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« Je la regarde, la fille de mes rêves, l'amour de ma vie, alpha, oméga, début et fin, jusqu'à ce que la mort nous sépare, et même à ce moment-là je m'accrocherai encore - et tout ce que je dis, c'est: «Ouais.»

— Elle t'en a fait voir de toutes les couleurs, fait remarquer Tom.

Je réfléchis à son observation.

— Aucune idée. Je ne sais jamais si nous dansons au milieu des flammes ou gravissons une montagne en traînant chacun notre tour l'autre, inconscient, derrière nous. »
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« Quelle était la probabilité que nous tombions justement sur ceci, à ton avis ?

— Je n'en sais rien, Cassie. Mais ce qui est très clair, c'est qu'il y a là-haut quelqu'un qui s'amuse comme un petit fou avec nous », dis-je en levant les yeux au plafond.
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« Le problème, avec Parks et moi, je crois, c'est que nous aimons l'autre plus que nous-mêmes.

Encore une fois, ça paraît romantique, mais ça ne l'est pas...

Parce que si elle s’aimait plus qu'elle ne m'aime, elle aurait fichu le camp il y a des années. Je ne mérite pas toutes les chances qu'elle a plus ou moins essayé de m'accorder.

Et si je m'aimais plus que je ne l'aime, j’aurais coupé les liens qui nous unissent dès qu'elle a commencé à m'étrangler avec.

Je me serais laissé dériver, dans l'obscurité, loin de sa lumière, mais je ne l'ai pas fait, je n'ai pas pu, et je ne le ferai pas, parce que, dès qu'il s'agit d'elle, je n'ai plus aucun instinct de survie.

Je mourrai dans ses bras ou sur les marches de chez elle en essayant d'y retourner, je m'en fous. »
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« Nous sommes l'union de toutes les nuances de l'amour que nous éprouvons, avons éprouvé et continuons accidentellement d'éprouver l'un pour l'autre, de l'entrelacs complexe formé par les fils de nos destins noués ensemble et des secrets de l'autre. Nous sommes un seul cœur brisé qui bat dans nos deux poitrines. »
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Lutter était dans son tempérament, un principe de vie, car un homme qui n'osait pas affronter les obstacles était un éternel vaincu. Il pouvait être battu, mais il ne serait jamais vaincu.
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The future fans out in brilliance, powered by imagination and ego and

hope and a thousand other things, but all that glory can be condensed across

time into the choice to sit and write words down. It doesn’t even have to be

done well—that’s what revision is for. It just has to be completed. There is

such a space, a stretch of desert, between imagining something, writing it,

and then finishing it. Execution is a particular discipline, something built

out of corded rigor, tight and greased with sacrificial blood. There are many

components to this spell: how to make the task at hand the only one that is

real; how to work when you don’t want to; how to summon your want and

collar it for your purposes, setting it to work.

I bribed myself with the future. I dangled the things I wanted in front of

my greedy eyes, and in the flush of that desire I reminded myself that

writing five hundred words right now would reel in the world I wanted.

There is always something you can do right now; there is always a first

step, no matter how small it is. Seeds are often tiny, and it means nothing

about what they will grow up to be. You plant them anyway, and that’s what

making the work is.
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Avec de l'eau bouillie, de la ouate, des compresses le charmant Castor passa une partie de la nuit à étancher le pus qui sourdait sans fin dès qu'on pressait l'abcès. La douleur devenait supportable, diminuait, et j'avais le loisir d'observer son visage amoureux et pur, qui, par la désolation et la compassion peintes sur chacun de ses traits, me faisait penser irrésistiblement aux femmes de Giotto que j'avais vues à Padoue, sur les fresques de la Capella degli Scrovegni.
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Selon l'une des règles élémentaires de la finance, voler l'argent d'une banque laisse toujours un déficit.
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« Elle sait. Elle sait tout de moi, et je sais toujours tout d'elle, et ce n'est probablement pas sain, au contraire, à vrai dire, parce que non seulement je n'arrive pas à tourner la page, mais en plus, même si je savais comment m'y prendre, je ne le ferais sans doute pas.

Parce que ses yeux, là maintenant, où je lis ses émotions à vif, sa tristesse-les mêmes que les miennes-, sont des ancres posées au fond de la mer de ce que nous sommes, avons été et serons, même si je n'ai pas la moindre idée de ce dont il s'agit. »
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Je me sens sur le fil du rasoir, comme si la moindre poussière pouvait me faire basculer du mauvais côté, vers des profondeurs dont on ne revient jamais. Pourtant, je suis là. Je respire encore.
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