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L'homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder
Finalement, tous mes métiers auraient pu avoir le même nom : illusionniste. J'ai consacré ma vie à communiquer, c'est-à-dire mentir.
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L'homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder
Finalement, tous mes métiers auraient pu avoir le même nom : illusionniste. J'ai consacré ma vie à communiquer, c'est-à-dire mentir.
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L'homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder
Ce qui manque aux humoristes professionnels, c'est la pitié. Leur verve est sans miséricorde. Dès que quelqu'un a un défaut, dès qu'un individu est maladroit, dès qu'un homme commet une erreur, ils s'engouffrent et ils le finissent à la pisse. Or l'absence d'empathie est la définition du psychopathe.
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Dismantling America (and other controversial essays) de Thomas Sowell
Personne ne comprendra réellement la politique jusqu’à ce qu’il comprenne que les politiciens n’essaient pas de résoudre nos problèmes. Ils essaient de résoudre leur propres problèmes - dont le fait d’être élu et ré-élu est numéro 1 et 2. Qu’importe le problème numéro 3, il est loin derrière.
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L'homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder
Avant Coluche, Pierre Dac avait annoncé sa candidature à la présidence de la République française le 9 février 1965. Il était le chef du Parti d'en rire et du MOU (Mouvement ondulatoire unifié) dont le slogan était : "Les temps sont durs, vive le MOU ! "
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Les grandes oubliées : Pourquoi l'histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq
La beauté physique des femmes ne va pas au delà de la peau. Si les hommes voyaient ce qui est sus la peau, la vue des femmes leur soulèverait le cœur. Alors que nous ne pouvons pas toucher du bout des doigts un crachat ou de la crotte, comment pouvons nous désirer embrasser ce sac de fiente?
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L'homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder
Le bouffon du roi, c'est sain ; le bouffon qui devient roi, c'est un nouveau système : le comico-populisme.
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Aux livres, citoyens ! de Jean-Michel Leterrier
Il y a la lecture de métro, haletante et saccadée, celle du train paresseuse et buissonnière, celle de la bibliothèque studieuse et apaisante.
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La Carte postale de Anne Berest
- … Ce qui est très important aussi, c’est de noter que les premiers départs concernent uniquement « les Juifs étrangers ». - C’est pensé, j’imagine… - Bien sûr. Les Français assimilés ont des appuis dans la société. Si les ordonnances avaient commencé par s’attaquer aux Juifs « français », les gens auraient davantage réagi – les amis, les collègues de travail, les clients, les conjoints… Regarde ce qui s’est passé pendant l’affaire Dreyfus. - les étrangers, eux, sont moins enracinés dans le pays – donc, ils sont invisibles. - Ils vivent dans la zone grise de l’indifférence. Qui va s’offusquer qu’on s’attaque à la famille Rabinovitch ? Ils ne connaissent personne en dehors de leur cercle familial ! Donc ce qui va compter, au départ, dans la mise en place de ces ordonnances, c’est de faire des Juifs une catégorie « à part ». Avec, à l’intérieur de cette catégorie, plusieurs catégories. Les étrangers, les Français, les jeunes, les vieux. C’est tout un système réfléchi et organisé. + Lire la suite |
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Dylan Thomas
Clown sur la lune Inédit posthume attribué à Dylan Thomas Mes larmes dérivent comme Les pétales d’une rose magique Et toute ma douleur coule De la faille des cieux et de neiges sans nombre. Je pense que si je retombais Sur terre, je m’effriterais ; C’est si triste et beau C’est le tremblement d’un rêve. |
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L'homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder
L'humour, le vrai, n'améliore pas le monde, il le rend brièvement supportable, le temps d'un hoquet.
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Dylan Thomas
Dans l’autrefois c’était la couleur du dire (Once It Was The Colour Of Saying) Dans l’autrefois c’était la couleur du dire trempant ma table du côté le plus laid de la colline avec un chavirement d’un champ où une école se tenait tranquille et une nappe noire et blanche de filles jouait toujours plus; les doux toboggans du dire je dois les anéantir pour que les noyés jeteurs de charme se lèvent comme coq et tuent quand je sifflais avec les garçons farceurs à travers le réservoir du parc où la nuit arrivée nous lapidions les froids les cinglés amants dans la saleté de leur lit de feuilles, l’ombre de leurs arbres devenait mot à plusieurs ombres et une lampe d’un éclair pour les pauvres dans la nuit; Maintenant mon dire doit être ma ruine, et toute pierre je la déviderai comme une bobine. |
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Dylan Thomas
Vingt-quatre ans Vingt-quatre ans me rappellent les larmes de mes yeux (Enterrez les morts de peur qu’ils ne marchent vers la tombe en cours) Je suis recroquevillé en tailleur dans la porte naturelle de l’aine cousant un linceul pour un voyage à la lumière du soleil carnivore. Habillé pour la mort, la pavane sensuelle a commencé, avec mes veines rouges débordantes d’argent, dans la direction finale de la ville élémentaire j’avance aussi longtemps que l’éternité. |
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Dylan Thomas
Le dialogue de la prière (The conversation of prayer) Le dialogue des prières sur le point d’être dites Par l’enfant qui va au lit et l’homme dans l’escalier qui monte vers son aimée mourante dans la haute chambre, L’un indifférent envers qui il ira dans son sommeil l’autre plein de larmes si jamais elle était déjà morte Passe de l’un à l’autre dans l’obscur le son qu’ils savent devoir s’élever depuis le sol vert jusqu’aux cieux questionnant, De l’homme dans l’escalier et de l’enfant dans son lit. Le son sur le point d’être dit dans les deux prières pour un sommeil dans un pays protégé et pour un amour qui meurt Sera le même chagrin qui s’envole. Qui consolera-t-il ? L’enfant dormira-t-il indemne ou l’homme va-t-il pleurer ? Le dialogue des prières sur le point d’être dites s’échange entre le vif et le mort, et l’homme dans l’escalier cette nuit ne la trouvera en train de mourir mais vivante et chaude au feu de son amour dans la haute chambre. Et l’enfant indifférent vers qui va sa prière se noiera dans un chagrin aussi profond que sa tombe toute faite, et au travers de ses yeux de sommeil il fixera la vague à l’œil sombre, le traînant en haut de l’escalier jusqu’à celle qui repose morte. + Lire la suite |
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Punch !, tome 1 : Dans la nature de Mélanie Allag
(Dans Moineau) La fillette Alice parle à la gentille femme qui tient un café. Alice : Maria... Maria : ? Alice : Pourquoi les autres me détestent comme ça ? Maria : ... Eh bien... Souvent les gens ont peur de ceux qui sont différents. Parce que pour quelqu'un qui vit sa vie sans se poser de questions... ça peut être effrayant de voir qu'il y a d'autres façons de faire, ou d'être. Tu comprends ? Alice : Pas trop. Maria : Tu leur fais peur parce que tu es libre. Libre par la force des choses... mais libre quand même. Ces gamins ont toute leur vie déjà tracée devant eux. Ils feront comme leurs parents et n'iront pas chercher plus loin. Mais toi... Alice : Moi je n'ai rien du tout. Maria : Rien. Ou bien tout. Tu n'as pas la vie facile mais tu as du courage à revendre. Et tu es loin d'être bête. Alors... |
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Dylan Thomas
J’ai tant voulu partir (I have longed to move away) J’ai tant voulu partir Loin des sifflements du mensonge passé Et du cri constant des vieilles terreurs, Devenant plus atroce à fur et à mesure que le jour Passe par-dessus la colline dans la mer profonde. J’ai tant voulu partir Loin du rituel des salutations Car il y a des fantômes dans l’air Et des échos de fantômes sur la page Et le tonnerre des appels et des notes. J’ai tant voulu partir mais j’ai peur. Quelque vie, pas encore usée, pourrait exploser Hors du vieux mensonge brûlant sur le sol Et, crépitant dans l’air, me laisser à moitié aveugle. Jamais dans la peur primale de la nuit, La séparation du chapeau des cheveux, Les lèvres serrées devant la radio, Je ne tomberai sous la plume de la mort. Et donc je ne m’inquiète pas de mourir, moitié usage et moitié mensonge. |
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Aux livres, citoyens ! de Jean-Michel Leterrier
Dans l'acte de lire se produit une curieuse alchimie entre l'humeur du jour, le confort, la disponibilité, l'attention.
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Dylan Thomas
Repose sans bouger, dors apaisé (Lie still, sleep becalmed) Repose sans bouger, dors apaisé, avec cette blessure Dans la gorge, te consumant et te retournant. Toute la nuit surnageant sur l’océan silencieux nous avons entendu le son Qui venait de la blessure enroulée dans le drap du sel. A un mille sous la lune nous avons tremblé en écoutant la houle sonore de l’océan comme sang de la blessure bruyante et quand le drap du sel se déchira en un orage de chants Les voix de tous ceux qui se sont noyés remontèrent dans le vent. Ouvre un sentier au travers de la lente et triste voile, Jette au grand large du vent les portes du bateau errant Pour qu’enfin commence mon voyage au bout de ma blessure, Nous avons entendu chanter la houle sonore de l’océan, nous avons vu Le drap du sel se raconter. Repose sans bouger, dors apaisé, cache la bouche dans la gorge, Ou nous devrons obéir, et avec toi chevaucher au travers des noyés. |
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Dylan Thomas
colline de fougères (Fern Hill) Alors j’étais jeune et si facile à vivre sous les larges branches des pommiers autour de la maison mélodieuse, et heureux de voir l’herbe si verte, la nuit par-dessus temps me fut laissé de héler et de grimper couvert d‘or dans l’apogée de ses yeux et honoré parmi des chariots j’étais devenu le prince des villes des pommes et une fois après quelque temps, majestueusement, je possédais et les arbres et les feuilles les chemins avec les marguerites et l’orge la descente des rivières et le fruit de la lumière. et comme j’étais alors jeune et vert et insouciant, célébré parmi les granges autour du jardin heureux et je chantais comme si cette ferme était ma demeure, sous le soleil qui redevenait jeune une fois seulement, temps me laissa jouer et exister qu’il soit couvert d’or pour la miséricorde de ses fins, et vert et or j’étais Chasseur et Berger, les veaux répondaient à mon cor, les renards des collines grognaient clair et froid, et le sabbat sonnait lentement dans les cailloux des flots sanctifiés. Pendant tout le temps du soleil, tout courait, tout était beau, les champs de foin montaient aussi haut que la maison, les mélodies des cheminées, tout était aérien et jouant, joliment et fluide et du feu vert comme de l’herbe Et nuitée sous les simples étoiles comme je montais dormir les hiboux avaient transporté la ferme ailleurs, longtemps j’ai écouté toute la lune, béni au milieu des écuries, les engoulevents volant parmi les meules, et les chevaux clignotant dans le Sombre. Et puis il fallait se réveiller, et la ferme, comme un blafard voyageur errant avec la rosée, revenait, le coq sur l’épaule : tout était brillance, c’était Adam et la toute jeune fille, le ciel recueillait à nouveau et le soleil s’arrondissait pour ce jour particulier. Cela devait donc être après la naissance de la simple lumière au commencement, lieu en tissage, les chevaux captivés marchant au chaud hors des hennissements de la verte écurie sur les chants de la félicité. Et honoré parmi les renards et les faisans de la gaie maison, sous le nuage tout neuf et heureux autant que le cœur puisse revenir de si loin dans le soleil naissant et renaissant encore et encore j’ai couru dans mes chemins nonchalants mes désirs dévalaient de-ci de-là au travers de la haute demeure du foin et rien ne m’importait, face au bleu commerce de mon ciel, puisque ce temps permet avec ses tournants plein de mélodies si rares, de tels chants du matin avant que les enfants verts et dorés ne le suivent en tombant hors de la grâce. Rien ne m’importait, en ces jours blancs comme des agneaux, ce temps m’emporterait au plus près du grenier peuplé par l’hirondelle démultipliée par l’ombre de ma main, dans la lune toujours montante, Ni dans cette chevauchée vers le sommeil, je devrais l’entendre voler avec les champs immenses et réveiller la ferme à tout jamais enfuie du pays des enfants. Oh comme j’étais jeune et si facile à vivre dans la miséricorde de ses fins, Le temps me maintient, encore vert et mourant, Bien que je chantais encore dans mes chaînes comme la mer. + Lire la suite |
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Dylan Thomas
RESTE IMMOBILE, DORS DANS L’ACCALMIE Reste immobile, dors dans l’accalmie, souffrant avec la blessure Dans la gorge, qui brûles et fais retour. Toute la nuit à flot Sur l’océan de silence nous avons perçu le son Qui venait de la blessure enveloppée dans le drap de sel. Sous la lune d’un mille au-delà, nous avons tremblé écoutant Le bruit de l’océan couler comme sang de la blessure criante Et quand le drap de sel se rompit en un ouragan de chants Les voix de tous les noyés nagèrent dans le vent. Ouvre un chemin à travers la triste lente voile, Ouvres grandes au souffles les portes du bateau errant Pour que commence mon voyage vers la fin de ma blessure, Nous avons entendu le bruit de l’océan chanter, et vu le drap de sel scander. Reste immobile, dors dans l’accalmie, cache la bouche dans la gorge Ou nous devrons obéir, et chevaucher avec toi entre les noyés. |
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Dylan Thomas
N’étant que des hommes, nous marchions dans les arbres Effrayés, abandonnant nos syllabes à leur douceur De peur d’éveiller les freux, De peur d’arriver sans bruit dans un monde d’ailes et de cris. Enfants nous nous serions penchés Pour attraper les freux endormis, sans briser de brindilles, Et après une douce ascension, Élevant nos têtes au-dessus des branches Nous nous serions émerveillés des étoiles inaltérables. Loin de la confusion, telle est la voie Tel est le prodige que l’homme sait Loin du chaos parviendrait la joie. Cela est la beauté, disions-nous, Enfants émerveillés par les étoiles, Cela est le but, cela est le terme. N’étant que des hommes, nous marchions dans les arbres, |