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EAN : 9782363155306
464 pages
(01/04/2016)
4/5   2 notes
Résumé :
France : 2118-2148. La vie est rude sous les Républicats de Solis II et Solis III. Après une jeunesse éprouvante, Acilie, travaillant à présent au ministère de l’Évolution des idées, à l’exemple de sa mère animant une cellule de dissidence, est aujourd’hui, parmi bien d’autres, actrice de la révolution en cours… Aidée en cela par de proches voisins : un camp de « décados » originaux et quelques androïdes se différenciant des humains « black et white » d’alors, par l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le livre intrigue le lecteur par la richesse de son imaginaire. Cette histoire futuriste écrite par Julien Gabriels prend place au rayon des utopies sociales, genre H. G. Wells ou Jules Verne pour la vision d'une France devenue réservoir d'humanoïdes ambitieux, de décadents révoltés et d'androïdes serviles. le foisonnement des lieux, la description de nouvelles technologies mises au service d'une dictature installée au XXIIe siècle, la richesse d'expressions et de mots nouveaux (un glossaire en fin de volume montre l'ensemble de cette richesse sémantique) permet au lecteur de vivre l'angoisse d'un climat de répression et l'attente d'une révolte face à l'oppression. Un livre dense, intuitif, peut-être prophétique, qui convient à un large public.
J.C. T. Montrouge
Lien : http://julien-gabriels.iggyb..
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Acilie et la révoltion est un roman d'anticipation original, dont l'action se situe en France entre 2118 et 2148. À découvrir, comme bien d'autres romans de cet auteur très éclectique.
Lien : http://julien-gabriels.iggyb..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation

… Chapitre I

Acilie avait à présent parcouru les quelques centaines de mètres qui la séparaient du lieu où se tenaient leurs réunions secrètes. Il s’agissait des excavations d’une ancienne usine dont seule la partie souterraine avait survécu aux centaines d’espèces arboricoles composant les nouveaux massifs forestiers qui, peu à peu, avaient contrebalancé les effets nocifs du réchauffement climatique amorcé à la fin du vingtième siècle, et que l’on avait dû implanter très largement, partout où cela fut encore possible.

Veillaient à l’entrée d’un escalier en béton, moussu et fatigué par les ans, deux personnes : Damien et Thélérine, lasers défensifs pendillant à une ceinture de cuir ornée de clous en laiton. Ils l’accueillirent d’un sourire. Damien était d’un blanc nordique, petit et râblé ; vu sa couleur de peau, il appartenait au genre humain. Thélérine était une blonde pulpeuse, approchant la trentaine, au grain de peau carmin ; elle relevait du genre andros ou humas.

— Lusa Acilie, dit-elle.
— Lusa Thélérine, lui répondit Acilie. Je suis en retard, sans doute ?…
— Ça vient juste de débuter. Tu n’étais pas la seule en retard, vu ce temps de loup-garou !

Acilie ôta les peaux qui recouvraient ses brodequins, afin de chausser des estraquins de cuir fin, et descendit les marches. En effet, la réunion était commencée. À peine était-elle apparue que l’orateur du jour, qu’elle ne connaissait pas encore, l’apostrophait :

— Bienvenue, mondoyenne ! Et merci d’être là en dépit des conditions difficiles. Approchez-vous ! il y a encore de la place au premier rang…

Acilie gagna ce dernier, comme on l’invitait à le faire, sous les regards étonnés et subjugués d’une trentaine de personnes, car on connaissait, pour l’avoir vécue, la difficulté à progresser par ce temps hivernal et ce froid aigu ; et surtout qu’Acilie était arrivée seule, sans sa mère… Parmi l’assistance : la plupart « black et white », et quelques humas de couleur qui, peut-être un jour, prendraient leur part à la révolution prochaine si celle-ci pouvait enfin aboutir. Le conférencier, en costard foulard et insigne à la boutonnière, recommença pour Acilie le début de son allocution…

— Je répète donc, pour cette mondoyenne qui arrive à l’instant et que, vu le temps, je remercie, ce que j’avais dit juste auparavant. Le kimar de Saint-Justin m’a fait savoir, par l’un de ces émissaires ambulatoires, de bouche à « esgourdes » , qu’il nous donnera bientôt le feu vert pour de grandes actions.

Une main se leva, comme pour interroger…

— Oui, mondoyen, qu’y a-t-il ? demanda l’orateur.
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Chapitre I

Les peaux de bêtes sauvages, dont elle avait entouré ses brodequins, laissaient sur la neige immaculée et dense les traces d’une chimère, tandis que les flocons tombaient drus, balayés par un vent cinglant qui les amoncelait en congères. Sa progression était lente mais plus que jamais déterminée. Nulle réunion secrète de la cellule locale ne pouvait être ajournée, même par temps de chien et météo apocalyptique ! Et Acilie s’y rendait…

Alors qu’elle cheminait difficilement dans des bourrasques dignes des blizzards, son laser d’autodéfense – trouvé par hasard dans un champ – pendant à une ceinture de cuir mise par-dessus ses habits, une meute de loups aux abois hurlait dans le lointain. Quiconque, qu’il fût humain, animal sauvage ou domestique, avait un jour gouté à ce laser, ne s’en approchait plus de sitôt ! ; beaucoup le portaient par le fait de manière ostentatoire quand cela s’avérait crucial… C’était le cas d’Acilie aujourd’hui qui, ainsi parée, ne craignait personne : ni bandits de grand chemin qui hantaient les parages, ni bêtes hostiles et carnassières, ni démons de toutes sortes. C’était bien le seul luxe qu’elle possédait encore – d’une extraordinaire efficacité pour dégoter l’aléatoire pitance de tout exilé en forêt –, hormis le « luxe » du dénuement le plus total ; lequel dénuement avait un jour conduit sa mère à émigrer d’un quartier sordide jusqu’en lisière de forêt, d’où on l’avait délogée bien des fois ; jusqu’au jour bénit où Acilie eut l’idée qui leur permit de rester définitivement sur place…

*

Acilie était l’unique fille d’Adalinde de Myrenthrée d’Isicourt, arrivée en forêt avec sa mère à l’âge de quinze ans, sous le Républicat de Solis III, troisième du nom, et, toujours, démocratiquement élu ; grâce au lobbying de suprêmes collèges électoraux à la solde du pouvoir en place, plus qu’enraciné.
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… Chapitre II

Sur le mur, une cinévision , la vision du beau monde, autrement dit : le grand luxe, ici même ! Les réseaux généraux tels Internet, Mondianet (hypersécurisé) et Gallactonet (permettant d’échanger avec les premiers colons sidéraux) avaient depuis longtemps pris la place, pour le commun des mortels, de la désuète télévision. En revanche était apparue la cinévision, faisant peu de cas des souffrances du monde. Ne subsistaient que des émissions et des reportages en langage châtié, que les décados ne comprenaient plus ; encore moins compréhensibles pour ceux-ci, les sujets écrits et choisis pour une caste élitiste à l’abri du besoin, vantant les mérites de gens établis en dynasties, qui se partageaient richesses, récompenses et honneurs, et se servaient à bon compte du média pour leurs promotions personnelles. Il en était ainsi de la policratie et de maints profiteurs des systèmes en place.

Solis III intervenait justement à l’instant à la cinévision, comme il le faisait de temps en temps, pour parler à ses ouailles. Lorsqu’il apparut sur le fin écran quasi immatériel, les décados et recados présents firent une moue, car ils ne l’aimaient guère… Les plus décados d’entre eux levèrent même un doigt en l’air, un de leurs signes d’appartenance depuis presque deux siècles. Certains étaient néanmoins rivés à l’écran, quelquefois intéressés par ce qui se passait ailleurs… Mais comme de ce charabia et de ce dégueulis de mots, ils ne comprenaient goutte, Ivain et Octavus, deux andros amis, étaient là pour décoder puis traduire le discours dans le langage atrophié des décados. Et il en ressortait ceci, après qu’ils en eurent dégluti l’essentiel qu’ils reformulaient à leur manière : « bin, narindi, com’dab ! ».

Ivain avait beau tenter de les intéresser à l’essence même de ce discours parfumé à l’eau de rose, il n’obtenait d’eux que le mépris suprême pour leur président-souverain.

Octavus et Ivain étaient donc les rares liens qu’Acilie et sa mère entretenaient – du fait, par androïdes interposés – avec leurs encombrants voisins, plus férus de rapines que de tendresse ! Ce que ces derniers avaient néanmoins de commun avec elles, de ne pas porter l’oligarchie dans leur cœur ! ; et c’était déjà beaucoup, tant la tâche future s’avérait délicate… Aussi, les deux androïdes qui leur tenaient parfois compagnie, capables de discuter et de discourir avec eux dans leur langage « étuvé », savaient-ils de temps à autre modérer, voire endiguer leurs déviants travers, et permettaient-ils à tous de vivre dans un équilibre, certes instable, mais au moins salutaire pour l’environnement immédiat. On ne s’aimait point mais l’on se respectait ; dans certains cas, par armes dissuasives interposées !… Mais peut-être que la « révoltion » aura besoin de tous les bras qui se porteront un jour à son secours, peu importe lesquels : humains, humanoïdes, décados ou recados. Acilie en était convaincue.
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France : 2118-2148. La vie est rude sous les Républicats de Solis II et Solis III. Après une jeunesse éprouvante, Acilie, travaillant à présent au ministère de l’Évolution des idées, à l’exemple de sa mère animant une cellule de dissidence, est aujourd’hui, parmi bien d’autres, actrice de la révolution en cours… Aidée en cela par de proches voisins : un camp de « décados » originaux et quelques androïdes se différenciant des humains « black et white » d’alors, par leur « peau de couleur » occupant toute la gamme chromatique. Issu de cette « révoltion », et à la faveur d’une innovation d’envergure, le futur président-souverain qui sortira des urnes étonnera le monde entier…
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