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Alice au royaume de Joker tome 5 sur 7
EAN : 9782355928512
192 pages
Editions Ki-oon (13/08/2015)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Alice a décidé de s'installer chez Vivaldi, dans le château de Coeur, et y mène un quotidien paisible jusqu'à l'arrivée du Joker et de son mystérieux cirque. Si Alice ne sait trop que penser de ce nouveau venu, les habitants de Wonderland semblent inquiets : le retour du Joker marque le début d'une période de faux-semblants qui pourrait bien être fatale à la jeune fille... Qui est le Joker, et quel est ce mystérieux jeu qu'il compte imposer à Alice ?
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Etoiles Norabénistes : ******

Joker No Kuni No Alice - Circus To Usotsuki Game
Traduction : Géraldine Oudin
Adaptation Graphique : Clair Obscur

ISBN : 9782355928512

ATTENTION AUX SPOILERS EVENTUELS. AVEC LES MANGAS, DIFFICILE DE LES EVITER !

Eh bien ! vous l'avez attendue longtemps, cette cinquième représentation d'"Alice au Royaume de Joker" et je m'en excuse lol! bien sincèrement. Décembre fut assez exténuant sur nombre de plans. Et puis, avant de faire une fiche, il faut que je la "sente" au bout de mes doigts, au-dessus du clavier. Aujourd'hui, ça va : le Grand Dieu Thôt m'a donné son feu vert, nous pouvons nous lancer.

Depuis la fin du tome précédent, Alice connaît l'identité de la personne dont la vue - elle est la seule, d'ailleurs, à la voir, cette personne - l'attire de façon aussi hypnotique dans la prison co-gérée par les deux Jokers. Mais elle ne comprend pas pourquoi sa soeur aînée (puisque c'est elle qu'elle voit) a échoué dans cette lamentable cellule. Lorina, assurément, ne saurait être coupable de quoi que ce soit puisque Lorina est parfaite. Cette question va devenir une telle hantise pour Alice que, dans ce tome précis, nous allons la voir s'égarer de plus en plus souvent dans cette inquiétante prison où les jouets abandonnés et rafistolés traînent toujours à terre avec, par-ci, par-là quelques bonbons entamés ou non. Son objectif, bien sûr, est de libérer Lorina. Après tout, les évasions restent possibles, elle ne l'ignore pas, pourvu que l'on possède la clef de la cellule où est enfermé celui qu'on veut libérer. Mais Alice pense encore aux clefs sous leur forme habituelle : elle ne se doute pas que celles qui ouvrent les cellules des prisonniers de Joker-Gardien peuvent être beaucoup plus complexes et d'une tout autre nature que les clefs classiques.

Même s'il ne l'admettrait pas pour une empire tout entier de cellules, les fréquentes visites de la jeune fille sont bien loin de déplaire au Joker-Gardien. Non qu'il se montre plus aimable avec Alice lorsqu'elle arrive mais un détail (car je ne pense pas qu'il s'agisse là d'une erreur d'impression) prouvera sans peine au lecteur un tant soit peu observateur qu'il s'est habitué à elle et qu'il éprouve bien pour elle, même s'il met beaucoup de coeur à le dissimuler, un sentiment des plus ambigus. Ce détail, il suffit, pour le noter, que vous regardiez attentivement la couleur des bulles par lesquelles s'exprime le Joker-Gardien lorsqu'Alice discute près du chapiteau avec le Joker-Directeur de Cirque : d'un noir rébarbatif et quasi maléfique au tout début, cette couleur brille désormais d'un blanc très pur bien que, fidèle à lui-même, notre Joker-Gardien ne puisse s'empêcher de glisser, çà et là, quelques taquineries un peu pointues. Il faut dire également que l'une des premières scènes du volume, où Alice l'affronte une fois de plus seule à seul et en son domaine à lui, c'est-à-dire, au milieu des cellules, tourneboule complètement le Joker-Gardien, si gravement même que le lecteur en arrive presque à le plaindre sur l'instant. C'est sans nul doute des paroles, à la fois gentilles et sincères que la jeune fille échange ce jour-là avec lui, que naît la "douceur" toute relative mais néanmoins réelle avec laquelle, par la suite, il s'adresse le plus souvent à elle.

Bien que ce cinquième tome déborde cette fois-ci d'action, il trouve tout de même le moyen de nous éclairer sur des questions que nous avons déjà soulevées auparavant et qui nous avaient laissés perplexes :

1) dans le tome V par exemple, il devient clair, lorsque le Lièvre de Mars conte à Alice la façon dont le Chapelier s'y est pris pour le libérer, que l'affection qu'il voue à Blood Dupré n'exclut en rien une possibilité d'homosexualité latente mais jamais représentée. Elliott March est amoureux du Chapelier, et probablement les deux hommes sont-ils bisexuels sans aucun problème. Rappelons d'ailleurs à ce propos qu'il est d'usage, dans le manga japonais, de considérer que, à l'adolescence, l'être est naturellement bisexuel et hésite entre ses deux tendances. L'homosexualité n'est pas, en principe, entourée de cette honte issue de la tradition des religions nées dans le désert moyen-oriental. En ce sens, la bisexualité est acceptée même si, en accord avec la Nature, qui sait ce qu'elle fait bien mieux que des clans de Féministes-gayo-lesbiens hystérico-macroniques éparpillés sur la planète, tôt ou tard, la majeure partie des adolescents bascule tranquillement vers l'hétérosexualité.

En ce qui concerne le Chapelier et son bras droit, on peut aussi rappeler la proposition, taquine certes en apparence, mais où perce cependant une note très sérieuse, faite à Alice par Dupré et concernant un "ménage à trois" - l'élément complémentaire du trio ne pouvant être qu'Elliott. Il n'y a en effet qu'avec le Lièvre de Mars que le Chapelier accepterait de "partager" Alice. Pourquoi, selon vous ?

2) c'est aussi dans ce tome que l'auteur et l'éditeur lèvent le voile (qui ne nous dissimulait plus grand chose, il faut bien le dire) sur l'identité du fameux "Bourreau." C'es Ace, le Chevalier de Coeur, nul n'en doute plus. (Et puisque nous avons parlé un peu plus haut de bisexualité, nous pouvons aussi nous interroger sur la relation entre Julius Monrey et Ace en nous rappelant la tristesse et le mal-être que ressentait le Chevalier de Coeur tout au long du "Cycle de Trèfle", où l'Horloger n'apparaît pas.)

Mis à la porte tous deux une énième fois par un Julius exaspéré qu'ils empêchent de travailler comme il l'entend - et avec d'autant plus de soulagement pour Julius qu'Alice commençait à lui poser des questions gênantes - les jeunes gens se retrouvent à la poursuite de l'une des "victimes" désignées du Chevalier. Alice, évidemment, ne fait rien d'autre que mettre une nouvelle fois Ace dans la bonne direction et se refuse à regarder le triste spectacle. Et c'est un peu plus tard que le Chevalier de Coeur lui avoue qu'il l'aime, lui aussi, avant de lui chuchoter à l'oreille, dans une bulle noire : "Petite Peste !", levant ainsi les doutes qu'Alice pouvait encore conserver quant à son implication avec les Jokers. Apparaît d'ailleurs instantanément un Lièvre de Mars solidement armé - à la fin du tome précédent, Dupré lui confiait une certaine mission : celle de protéger Alice car ses qualités télépathiques comme la performance de sa police personnelle avaient dû le prévenir que le Chevalier de Coeur tenterait, par la stupeur que ressentirait alors la jeune fille, de la faire "basculer" en douceur dans l'univers des Jokers.

Notre héroïne, bien que secouée, est donc sauvée une fois de plus par l'entremise de la Chapelier Family. le Chevalier de Coeur s'éloigne, riant toujours, proclamant bien haut que Blood et Elliott sont "déjà sur l'échafaud" mais que tel n'est pas encore le cas d'Alice, laquelle "hésite encore", ce qui laisse entendre qu'elle n'est pas encore tombée, selon l'expression consacrée, "sous sa juridiction" à lui, Ace le Bourreau.

3) Pour ce qui est de Peter White, en grande discussion d'affaires avec le Chapelier au début du volume, il confesse à ce dernier qu'il perd tous ses moyens - ou presque - quand il doit aider Alice dans la prison des Jokers. Mais ses sentiments pour elle n'ont pas changé. Seulement, dès le départ - et on peut le constater dès les premières pages du premier tome d'"Alice au Royaume de Coeur" - il lui a menti au sujet du fameux flacon. Ce flacon ne contenait aucune "potion de coeur", rien que les sentiments négatifs et refoulés de la jeune fille. Parmi eux, ceux qu'elle éprouve pour sa soeur aînée. En dupant la jeune fille, en la faisant ainsi mettre de côté tout élément qui pouvait la rattacher au monde où elle était née, le Lapin Blanc espérait pouvoir la garder pour toujours à Wonderland. Et la chose a bien failli réussir. le problème, c'est que, pour ce faire, il eût fallu que Peter acceptât de son côté de devenir une ombre, assez proche d'Alice pour qu'elle ne l'oubliât pas mais assez éloignée pour qu'elle ne se rappelât pas les dimanches passés avec Lorina et aussi ce que tous - pas seulement l'équipe Jokers-Bourreau - appellent son "crime."

Ce crime, quel est-il ? Nous nous sommes interrogé ... et nous hésitons . Nous sommes même allé jusqu'à songer que, dans une crise de jalousie par rapport à son ancien professeur, Alice avait pu tuer ou blesser sa soeur dont nous savons, depuis le premier Cycle, qu'elle est morte. A moins que Lorina ne se fût délibérément effacée pour qu'Alice eût toutes ses chances auprès du professeur qu'elle-même avait éconduit, se consumant ensuite à petit feu, victime de cet amour auquel elle avait tourné le dos pour que sa petite soeur fût heureuse. Mais voilà, nous savons aussi que ledit professeur a refusé les avances d'Alice tout en les provoquant en parallèle - ce qui n'est pas d'un homme bien, sur ce plan, nous partageons l'avis du Chapelier.

Or, c'est ce "crime", quel qu'il soit, qu'Alice voit dans la cellule, en la personne de Lorina. Un fantasme certes, une représentation, une illusion mais la jeune fille ne peut s'empêcher d'imaginer tout ce qu'il se passerait si Lorina était libérée : tous ses amis de Wonderland ne l'abandonneraient-ils pas au bénéfice de sa sa soeur aînée, si parfaite ? et Blood, qui ressemble tant, en tous cas physiquement, au professeur de son passé, ne tomberait-il pas sous le charme de la nouvelle venue, si parfaite, si merveilleuse, bref tout le contraire de la pauvre Alice qui, comme elle ne cesse de se le répéter depuis des pages et des pages, n'a rien pour elle, ne vaut pas grand chose, etc, etc . ?

4) avec l'arrivée de la Saison d'Avril et l'irruption des Jokers dans l'histoire, aucun retour en arrière n'est possible. Bien que, en théorie, la présence d'Alice ne soit pas interdite à Wonderland, elle est devenue, peu à peu, un grain de sable qui paraît nuire au bon déroulement du jeu. Il faut donc la supprimer : soit en l'emprisonnant, soit en lui coupant la tête.

Mais tant que la jeune fille n'a toujours pas choisi celui qu'elle aime vraiment, rien n'est possible. Pas même semble-t-il pour les Jokers. Quant à Ace, tout bourreau qu'il est, comme il se révèle, avec Alice, l'être qui hésite le plus souvent à Wonderland, et à peu près pour tout comme pour rien, il est lui aussi quelque peu paralysé. Surtout que l'idée qu'Alice, si indécise par nature, puisse tomber amoureuse de lui, son parfait jumeau sur le plan du doute et de l'indécision généralisée, n'est pas pour lui déplaire.

Enfin, enfin, ô miracle ! Alice réalise qu'elle peut abandonner le conditionnel du verbe "aimer" et qu'elle aime - au présent, mais oui, réjouissez-vous, bonnes gens ! - qu'elle aime à la folie cette canaille de Chapelier. Tout le monde pourrait enfin respirer n'était un petit détail ... c'est que l'heure est venue pour le Chapelier d'hésiter à se déclarer. On ne le dirait pas comme ça, à le voir, mais c'est un grand timide - si, si ! Dire à Alice qu'il veut coucher avec elle, ça ne le gêne pas. Lui affirmer par contre la vérité : c'est que, pour une fois, le désir, chez lui, est inextricablement lié au sentiment, ça, ça oui, par contre, ça le plonge dans l'embarras.

D'autant qu'Alice, qui le soupçonne tout de même d'être sincèrement amoureux d'elle, ne le rejoindra que s'il lui fait sa déclaration en bonne et due forme. Na !

Elle envisage d'ailleurs déjà la situation future - on en conclut donc qu'elle ne doute pas un seul instant d'amener le Chef Suprême de la Mafia de Wonderland à se déclarer, même si elle exigeait qu'il le fît en public - et se demande, non sans inquiétude, comment va réagir Vivaldi, sur le territoire de laquelle elle vit désormais. Si Alice devient officiellement la compagne du Chapelier, elle passe du coup à l'ennemi pour Vivaldi - sauf dans ce territoire sacré que reste, tant pour Vivaldi que pour Blood Dupré, lesquels sont frère et soeur, ne l'oublions pas, la fameuse Roseraie ...

Alice, vous l'avez peut-être remarqué, veut faire les choses "bien." Toujours. En la circonstance, cela implique avant tout de prévenir Peter White dont elle trouve au passage qu'il l'évite un peu trop depuis quelque temps. Elle se rend donc dans son bureau où il l'invite fort aimablement à prendre le thé. Là, elle lui dit tout à trac - ou presque - qu'elle a chois et qu'elle Aime - avec une majuscule - le Chapelier. C'est seulement après l'avoir dit que cette impulsive se rend compte que, sans le Lapin Blanc, qui n'a jamais cessé de lui témoigner sa flamme personnelle, jamais elle n'aurait fait la connaissance de Blood Dupré puisqu'elle n'aurait jamais su qu'existait Wonderland ...

Je vous laisse découvrir la fin de ce tome V d'"Alice au Royaume de Joker", fin qui vaut son pesant d'or puisqu'elle est le témoin de l'un des rares moments de violence de Peter White envers Alice ...

Et rendez-vous, je l'espère ce mois-ci, pour la fiche du sixième tome ... Bonne lecture - et faites attention à tous les détails si vous voulez comprendre un maximum à cet hommage remarquable rendu, par les éditions Quin Rose, au monde merveilleux de Lewis Carroll. ;o)
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Alice passe de plus en plus de temps avec Blood. Arrivera-t-elle encore longtemps à lui résister ?
Pendant ce temps, les autres personnages comme Julius ou Peter essaient de la protéger de Joker. Que veut-il à Alice ?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[...] ... LE BUREAU DU CHAPELIER. DE PART ET D'AUTRE D'UNE LARGE TABLE, SE FAISANT FACE, LE LAPIN BLANC ET LE CHAPELIER SE SONT REUNIS, EN TOUS CAS OFFICIELLEMENT, POUR PARLER TERRITOIRES ET NEGOCIATIONS.

PETER (assis, de dos - Ton officiel) : Je crois que je vais être forcé de faire une concession sur ce point !

BLOOD (assis lui aussi mais faisant face au lecteur, mi-ironique, mi-compatissant) : Eh bien ! Tout de suite les grands mots ! Ce serait plutôt à moi de dire ça, tu ne penses pas ?

LE LAPIN BLANC, CADRE A LA TAILLE. IL LIT ATTENTIVEMENT UNE FEUILLE DE L'UN DE SES DOSSIERS. DU CHAPELIER, ON NE VOIT QUE LE BRAS PLIE. INVERSION DE L'IMAGE : LE CHAPELIER, LUI, NE FEINT PAS, IL REGARDE LE LAPIN BLANC DONT ON NE VOIT QUE LE BRAS GAUCHE PLIE. DANS LA CASE SUIVANTE, LE CHAPELIER POSE SON DOSSIER DEVANT LUI ET LE GESTE PRODUIT UN CLAQUEMENT SEC.

BLOOD (hors cadre, d'un ton calme et particulier, qui signifie au Lapin Blanc qu'ils peuvent parler d'homme à homme) : Parle, si tu as quelque chose à me communiquer.

RETOUR SUR LE LAPIN BLANC, LES YEUX BAISSES. IL INCLINE LA TÊTE, DANS L'UN DE CES GESTES DE POLITESSE PROPRES A LA CULTURE JAPONAISE ET QUE LE MANGA CONSERVE, QUELLE QUE SOIT LA NATURE DU PERSONNAGE MIS EN SCENE.

PETER (sincère) : Je voulais juste te remercier de t'être assuré qu'il n'arrive rien à Alice !

TOUJOURS FACE AU LECTEUR, LE LAPIN BLANC EST CADRE EN ANGLE. SON REGARD EST UN PEU MEFIANT. FACE A LUI, ON NE DISTINGUE QUE L'EPAULE ET LE BRAS GAUCHES DU CHAPELIER.

PETER (y allant pas à pas : le sujet est bien plus délicat qu'une négociation de territoire ...) : Cela dit, tes intentions m'échappent encore ! Tu es tellement discret qu'elle n'a rien remarqué ...

PETITE CASE OU SE DESSINE LE PROFIL DROIT DU CHAPELIER AVEC SON PETIT SOURIRE ENIGMATIQUE ET LES YEUX SOIGNEUSEMENT BAISSES. ON LE SENT TOUT DE MÊME SATISFAIT DE SON INCURSION EFFECTIVEMENT TRES DISCRETE DANS LA PRISON DES JOKERS - CE QUI A TOUT DE MÊME PERMIS AU JOKER-DIRECTEUR DE CIRQUE DE S'ETONNER DE L'INTENSITE DES SENTIMENTS QU'IL PORTAIT A ALICE.

PETER (hors cadre - étonné mais catégorique) : Ça ne te ressemble pas !

BLOOD (avec malice et faisant allusion au retard du Lapin Blanc à l'entrevue pour la négociation dont ils traitent, retard qui provient du fait que lui aussi est allé jeter un coup d'œil chez les Jokers) : Tu peux parler ... Ce n'est pas ton style d'être en retard ...

IMAGE INVERSEE. PROFIL GAUCHE DU LAPIN BLANC, TOUJOURS LES YEUX BAISSES.

PETER (toujours prudent mais il lui faut un confident, même si ce ne peut être que le Chapelier) : Je ne vais pas te mentir ...

GROS PLAN SUR SES MAINS CROISEES, PRES DES DOSSIERS DEVENUS INUTILES.

PETER (avec difficulté) : Quand je me demande pourquoi je la retrouve devant cette cellule, mon jugement s'obscurcit... Il faut que ça cesse !

RETOUR SUR LE CHAPELIER, SONGEUR.

BLOOD (résumant la situation) : En bref, tu te rends enfin compte que tu ne remplis pas ton rôle ! Je comprends que tu te sentes découragé. Alors ...

GROS PLAN SUR LE VISAGE DU CHAPELIER, LES YEUX TRES CLAIRS. IL COMPATIT SINCEREMENT - OU C'EST UN MERVEILLEUX ACTEUR.

BLOOD (allant au charbon parce qu'il faut bien que quelqu'un y aille, en dépit de la sincérité de l'amour du Lapin Blanc pour Alice - N'oublions pas non plus que le Chapelier sait ce que ses paroles impliquent pour le Lapin Blanc - Si le dialogue était su scène, le comédien l'interprétant devrait trouver le moyen de faire passer dans son texte à la fois une infinie douceur - il respecte les sentiments du Lapin Blanc - et une grande brutalité - il ne saurait tolérer qu'Alice soit ainsi mise en danger) : Si tu arrêtais les frais ?

GROS PLAN SUR L'OEIL GAUCHE DU LAPIN BLANC, DE PROFIL. IL FIXE QUELQUE CHOSE QU'IL EST SEUL A VOIR ET QU'IL NE PEUT ADMETTRE. POURTANT, IL SAIT QU'IL DOIT L'ADMETTRE POUR SAUVER ALICE DES JOKERS - EN FAIT, IL A SANS DOUTE COMPRIS QU'IL PARTAGEAIT LE POINT DE VUE DE DUPRE. DANS LA CASE SUIVANTE, IL SE LEVE AVEC VIOLENCE, EN COLERE CONTRE LUI, CONTRE LE CHAPELIER, CONTRE CE JEU IDIOT, CONTRE TOUT PROBABLEMENT. ... [...]
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[...] ... LE CHEVALIER DE COEUR ET ALICE DANS LA FORÊT, ACE SUIVANT LA JEUNE FILLE.

ACE (étonné qu'Alice ne lui ai fait aucune remarque sur l'exécution qu'il vient d'accomplir) : Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu ce genre de conversation. Avant, tu me houspillais sans arrêt ...

ALICE (son ton est celui d'un constat qu'elle est trop honnête pour éviter de faire mais qui, dans le fond, ne lui plaît pas) : J'ai du mal à comprendre qu'on puisse tuer aussi facilement ... Malgré ça, j'ai choisi de rester ici ...

SON PROFIL GAUCHE SE DETACHANT SUR LE TRONC D'UN ARBRE DEVANT LEQUEL ILS PASSENT.

ALICE (toujours ce même ton de constat qui l'embarrasse et lui cause problème) : Je suis forcée de reconnaître que les choses se passent d'une certaine façon.

PLAN OU ELLE APPARAÎT DE DOS, CADREE A MI-EPAULES.

ALICE (résolue cependant à bien montrer ce qu'elle pense toujours des "exécutions") : Mais ça ne signifie pas pour autant que je suis d'accord.

RETOUR SUR LE CHEVALIER DE COEUR, CADRE LUI AUSSI AUX EPAULES, LES YEUX BAISSES.

ACE (constatant, lui aussi mais son constat personnel n'a pas l'air de lui causer problème) : Sur ce point, tu n'as pas changé depuis ton arrivée ! Tu es toujours aussi gentille ...

GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE, UN PEU MEFIANTE (CAR, D'UNE PART, ELLE SUSPECTE LE CHEVALIER DE LUI PREPARER UNE DECLARATION, ET, D'AUTRE PART, DE NE FAIRE QU'UN AVEC LE BOURREAU DONT LES JOKERS NE CESSENT DE LUI PARLER).

ACE (hors cadre, énumérant d'une voix presque hypnotique) : Douce ... et indécise !

ALICE (boudeuse mais comment nier la vérité des allégations du Chevalier de Cœur ?) : Tu parles. d'un compliment !

GROS PLAN SUR LA MAIN GANTEE DU CHEVALIER DE COEUR S'EMPARANT DOUCEMENT DES DOIGTS D'ALICE.

ACE (hors cadre et d'une voix qui convainc même le lecteur) : Je t'aime comme tu es, moi ...

ZOOM ARRIERE SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE CHEVALIER DE COEUR, A DROITE DE L'IMAGE, TIENT TOUJOURS ALICE PAR LA MAIN.

ACE (répétant, de plus en plus convaincant si possible) : Je t'aime !

TRES GROS PLAN SUR LES YEUX D'ALICE, INDECIS MAIS SOUPÇONNEUX. PUIS L'IMAGE BASCULE. ON VOIT LA JEUNE FILLE, PROCHE DU TRONC DE L'ARBRE ET AYANT PROBABLEMENT RETIRE SA MAIN. LE CHEVALIER EST DERRIERE ELLE, DE DOS.

ALICE (énervée) : Ne dis pas n'importe quoi !

ACE (insinuant) : Tu essaies encore de fuir ... Tu es comme ça ... avec tout le monde !

GROS PLAN SUR LE VISAGE PENSIF D'ALICE.

ALICE (en son for intérieur) : Ce n'est pas vrai !

ACE (hors cadre, cherchant, en répétant les phrases dont Alice se sert si souvent pour se dévaloriser, à atteindre un but sur lequel on s'interroge encore) : "Je suis banale ..." "Je n'ai rien pour moi ..."

GROS PLAN SUR LE VISAGE DU CHEVALIER DE COEUR, DE TROIS QUARTS.

ACE (mettant les points sur les "i") : A ton avis, que va-t-il arriver aux sentiments que tu rejettes ?

PETITE CASE OU L'ON NE DISTINGUE QUE LE MENTON ET LES LEVRES D'ALICE. RETOUR SUR LES DEUX PERSONNAGES. LE CHEVALIER DE COEUR EST SOURIANT FACE A UNE ALICE DONT ON NE VOIT QUE LA BARRETTE EN FORME DE NOEUD QUI RETIENT SES CHEVEUX.

ACE (tout sourire, désinvolte et, en même temps, comme étonné par ce qu'il dit bien qu'il le sache depuis longtemps) : Etrangement, c'est ce qui me plaît chez toi, cette tendance à te torturer pour un rien ... C'est trop mignon !

ALICE (furieuse et qui a peut-être pris de mauvaises manières en allant voir trop souvent le Joker-Gardien) : Tu veux ma main dans la figure ?

PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU CHEVALIER DE COEUR QUI SE PENCHE VERS LA JEUNE FILLE COMME S'IL VOULAIT L'EMBRASSER. ALICE POURSUIT, COMME SI ELLE NE SE RENDAIT PAS COMPTE.

ALICE (froide et vexée) : Je savais bien que tu te moquais de moi !

PLAN TRES RAPPROCHE SUR LES LEVRES SOURIANTES DU CHEVALIER DE COEUR, TOUT PRES DE L'OREILLE GAUCHE DE LA JEUNE FILLE. PUIS UN PLAN ENCORE PLUS GROS SUR LES YEUX ECARQUILLES DE LA JEUNE FILLE.

ACE (dans un chuchotement serti dans une bulle noire - et l'on perçoit alors chez lui, même s'il s'amuse, la même ambiguïté sexuelle et sentimentale envers la jeune fille que celle plus ou moins mal dissimulée par ses compères les Jokers) : Petite peste !

RETOUR EN ARRIERE. LE PROFIL GAUCHE DU CHEVALIER DE COEUR, SOURIANT, DESINVOLTE, A DROITE. LE PROFIL DROIT D'ALICE, SAISIE ET EPOUVANTEE, A GAUCHE, FIXANT SON INTERLOCUTEUR. ET, AU TOUT PREMIER PLAN, LE CANON D'UN REVOLVER QUI NE PEUT VISER QUE LE CHEVALIER.

ALICE (qui n'a pas vu l'arrivant - et qui se demande si elle a bien compris ce que lui a chuchoté Ace et tout ce que cela impliquait) : Hein ?!

VIOLENT ECLAIR DE LUMIERE PROVENANT DU COUP D'EPEE QUE LE CHEVALIER DE COEUR PORTE AU LIEVRE DE MARS. L'UN DES DEUX (OU LES DEUX ?) A BOUSCULE ALICE POUR QU'ELLE NE SOIT PAS VICTIME DE LEUR VIOLENCE. DANS LA CASE SUIVANTE, LE LIEVRE DE MARS SERRE ALICE CONTRE LUI TOUT EN BRAQUANT SON REVOLVER SUR LE CHEVALIER DE COEUR, HORS CADRE.

ELLIOTT MARCH (dur, catégorique et fort de la mission que lui a confiée le Chapelier) : Fini de jouer ! Je ne te laisserai pas faire de mal à Alice !

ALICE (levant les yeux vers son sauveur et d'un ton qu'on peut imaginer plus hébété que surpris) : Elliiott ?! Qu'est-ce que tu fabriques ici ?

ELLIOTT (lui répondant avec gentillesse tout en continuant à fixer Ace d'un air venimeux) : J'avais quelques bricoles à régler ... ... [...]
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...] ... LE CHAPITRE XVII S'OUVRE SUR ALICE, DEBOUT, IMMOBILE DEVANT LA GRILLE DE LA CELLULE OU ELLE VOIT LORINA. SURVIENT LE JOKER-GARDIEN, QUI S'ARRÊTE DERRIERE ELLE, A LA FOIS SATISFAIT ET BOUGON.

JOKER-GARDIEN (affichant une hostilité qu'il ne ressent peut-être pas) : Encore toi ? Ça t'amuse de venir la regarder ?

GROS PLAN SUR ALICE QUI SE TOURNE VERS SON INTERLOCUTEUR.

ALICE (indignée) : Bien sûr que non ! Je ne serais pas obligée d'être ici si vous la laissiez sortir !

JOKER-GARDIEN (hors-cadre et d'un ton à la fois sec et ironique) : Désolé, ce n'est pas mon rôle.

CADRES TOUS DEUX A LA TAILLE, LES DEUX PERSONNAGES SE FONT FACE. ALICE VEUT AVOIR LE DERNIER MOT, COMME TOUJOURS. LE JOKER-GARDIEN FEINT L'INDIFFERENCE - A MOINS QU'IL NE SOIT SINCERE DANS SA REPONSE.

ALICE (d'un ton futé et désignant l'objet) : Dans ce cas, à quoi vous sert ce trousseau de clefs ?

JOKER-GARDIEN (qui aime bien jouer au plus fin avec elle - Il écarte les bras en feignant la perplexité) : Bonne question !

GROS PLAN SUR LE TROUSSEAU DE CLEF PENDU A SA CEINTURE. PUIS RETOUR SUR UNE CASE-SOUVENIR GRISEE DANS LAQUELLE LES JOKERS SE FONT FACE, ECHANGEANT LEURS CLEFS.

JOKER-GARDIEN (hors cadre et donnant l'impression que la chose l'intrigue tout de même un peu) : L'autre jour, j'ai emprunté celui de l'autre Joker ... malheureusement, aucune clef n'était la bonne !

ALICE (hors cadre elle aussi, mi-impatientée, mi-ironique) : Evidemment !

RETOUR SUR ALICE TOURNEE VERS LA GRILLE DE LA CELLULE. DERRIERE ELLE, BRAS CROISES, LE JOKER-GARDIEN.

ALICE (qui a l'air un peu dans un état second) : Laissez-moi essayer les vôtres.

JOKER-GARDIEN (qui en hausserait pratiquement les épaules) : Tu plaisantes ?

GROS PLAN SUR SON VISAGE, CE QUI PERMET DE VOIR QU'IL EST SINCERE.

JOKER-GARDIEN (un peu à contre-cœur mais tentant tout de même d'aller jusqu'au bout) : Je ne voudrais pas te donner de faux espoirs ...

RETOUR SUR ALICE QUI, SANS TOURNER LA TÊTE, L'ECOUTE ATTENTIVEMENT TOUT EN RESTANT SUR SES GARDES. TOUJOURS SANS REGARDER SON INTERLOCUTEUR, ELLE ESSAIE DE L'ATTENDRIR TOUT EN FAISANT APPEL A SA RAISON.

ALICE (mine de petite fille triste) : Pourquoi refusez-vous de me dire comment je peux libérer ma sœur ?

JOKER-GARDIEN (hors-cadre et avec une sorte d'amertume mêlée d'impatience) : Tu perds ton temps ...

PLAN SUR LA GRILLE D'UNE CELLULE VIDE AVEC LES OBJETS HABITUELS SUR LE SOL. LES DEUX PERSONNAGES SONT HORS-CADRE.

JOKER-GARDIEN (qui se doute bien qu'Alice cherche à le charmer mais qui ne peut pas résister) : Qu'est-ce qu'il y a ?

ALICE (on peut imaginer un soupir accompagnant sa réponse) : Non, rien ... Oubliez ça ...

JOKER-GARDIEN (faisant marche-arrière sans que le lecteur puisse assurer s'il est déçu ou pas. Mais sa réponse laisse entendre qu'il pourrait aider la jeune fille) : C'est toi qui vois !

ALICE DE PROFIL DEVANT LA CELLULE DE LORINA. ELLE EST CADREE A LA TAILLE. ELLE PENSE ET L'IMAGE QUI SUIT, OU L'ON VOIT LE LIEVRE DE MARS DE DOS, NOUS INDIQUE A QUI.

ALICE (hors-cadre et poussant sa chance) : Pourtant ... quelqu'un a déjà réussi à s'échapper, non ?

RETOUR SUR LE JOKER-GARDIEN DONT ON APERÇOIT LE PROFIL A L'OEIL MAQUILLE.

JOKER-GARDIEN (avec un mélange de douceur et de sécheresse) : Je ne te conseille pas d'essayer ... Tu n'es pas à la hauteur.

ALICE, DONT ON N'APERÇOIT QUE LE HAUT DE LA MANCHE, SEMBLE S'ÊTRE RETOURNEE VERS SON INTERLOCUTEUR. CELUI-CI, PRUDENT, SE TIENT PLUS LOIN, LES BRAS TOUJOURS CROISES, TRES "MILITAIRE."

ALICE (songeuse et triomphante à la fois) : Alors, c'est vraiment possible ...

JOKER-GARDIEN (méfiant) : En effet ...

GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE QUI S'ETONNE DEVANT LES PROPOS DU JOKER-GARDIEN.

JOKER-GARDIEN (hors cadre et hésitant) : Mais ... pas de la façon que tu espères !

ALICE (qui réfléchit désespérément) : ...

GROS PLAN SUR SON VISAGE, QUI S'ECLAIRE DE L'UN DE CES BEAUX SOURIRES DONT ELLE A LE SECRET.

ALICE (radieuse et apaisante) : Je comprends ... Laissons cela de côté pour l'instant, alors ...

DANS LA CASE SUIVANTE, LE JOKER-GARDIEN N'EN CROIT PAS SES OREILLES ET ALICE COMMENCE A S'ENERVER DEVANT LA SOTTISE MASCULINE.

JOKER-GARDIEN (qui n'en revient pas) : Hein ?! Tu es devenue raisonnable ?

ALICE (un tantinet vexée) : Pas du tout !

LE PLAN S'INVERSE. LE JOKER-GARDIEN EST DE DOS, DUBITATIF, ET ALICE LE REGARDE TOUT EN RESTANT PRES DE LA GRILLE.

ALICE (du ton dont on essaie d'expliquer à un parfait imbécile une évidence pourtant incontournable) : Seulement, vous ne m'en direz pas plus, n'est-ce pas ? Même si j'insiste ?

JOKER-GARDIEN (se résignant, après tant d'autres, à admettre une vérité qui définit parfaitement Alice et probablement l'attrait qu'elle exerce sur la gent masculine) : Ce que tu peux être FRANCHEMENT agaçante ! ...

GROS PLAN SUR LE VISAGE D'ALICE QUI S'EXPLIQUE, RAISONNABLE ET DOUCE.

ALICE (d'un ton tranquille) : Je n'ai pas l'intention d'abandonner mais j'ai confiance en vous : vous ne me mettriez pas en garde pour rien. Je ne choisirai cette solution qu'en dernier recours.

PLAN HORIZONTAL AVEC LE DOS DU JOKER-GARDIEN AU PREMIER PLAN ET ALICE, DE FACE, TOUJOURS PRES DE LA GRILLE ET SI ABSORBEE DANS SON RAISONNEMENT QU'ELLE NE SE REND PAS COMPTE DE L'EFFET PRODUIT.

JOKER-GARDIEN (se demandant s'il a bien entendu) : Tu me fais confiance ?

ALICE (très tranquille) : Vous ne savez pas mentir. Pas comme votre compère !

NOUVEAU PLAN. LE JOKER-GARDIEN S'EST RAPPROCHE, ALICE N'A PAS RECULE. AFFRONTEMENT EN VUE.

ALICE (continuant à exposer les éléments de son raisonnement) : En fait, vous êtes plutôt quelqu'un de bien ... Vous cachez juste votre jeu ... un peu comme Julius !

JOKER-GARDIEN (se réfugiant derrière la seule menace qui le rassure, lui, et la bulle est noire) : Tu veux un coup de matraque ? (Comme à part lui et le graphisme redevient normal) : On n'a rien en commun !

CASE-SOUVENIR OU LE JOKER-GARDIEN SE REMEMORE LA PREDICTION DU LAPIN BLANC. ON NE VOIT QUE LES VISAGES, SOMMAIREMENT CRAYONNES, DES DEUX PERSONNAGES, LE LAPIN BLANC AU-DESSUS DU JOKER-GARDIEN) :

PETER WHITE (paisible) : Alice répondrait à ma place ...

JOKER-GARDIEN (qui a des sueurs froides de se savoir deviné par cette jeune fille qui l'attire) : Ça me donne la chair de poule ... Exactement comme le Lapin Blanc l'avait prédit ...

RETOUR SUR LES PIEDS D'ALICE, QUI S'EN VA, AU SOULAGEMENT (REGRET ?) DU JOKER-GARDIEN.

ALICE (toujours très polie) : Désolée, je dois y aller.

JOKER-GARDIEN (hargneux et moqueur) : C'est ça ! Si tu n'as rien de mieux à fiche, va-t-en ! ... [...]
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GROS PLAN SUR LE MASQUE ACCOMPAGNE DE QUATRE ROSES QUE LE JOKER-DIRECTEUR DU CIRQUE PORTE TOUJOURS A LA TAILLE.

LE MASQUE (par lequel, nous le savons depuis belle lurette, s'exprime le Joker-Gardien, d'un ton sec mais sans grande conviction, d'ailleurs les bulles sont blanches alors que, nous le savons aussi, que, quand il est vraiment fâché, il en produit de très noires) : Il a raison, sale mioche ! Arrête de dire n'importe quoi, ou je t'en colle une !

LES DEUX PETITS S'ENFUIENT. RETOUR SUR LA TABLE DE JEU, VUE DE HAUT. ALICE S'ASSIED FACE AU JOKER QUI PREND SON JEU DE CARTES.

ALICE (grondeuse, au Joker-Gardien) : Ne soyez donc pas si sévère, ce ne sont que des enfants ...

JOKER-GARDIEN A TRAVERS LE MASQUE (ton méprisant et peut-être vaguement jaloux, mais là aussi, les bulles sont blanches) : Tsst ... Idiote ! Ils sont sans intérêt. Pourquoi te préoccuper d'eux ?

GROS PLAN SUR ALICE, CHOQUEE.

ALICE (joue-t-elle le jeu ou sa réplique marque-t-elle une authentique indignation ? Nous n'ignorons pas qu'elle aime les affrontements verbaux, quitte à pousser son partenaire à bout) : Oh ! Vous pourriez être plus poli !

GROS PLAN SUR LES JEUX DE JOKER ET D'ALICE. CELUI D'ALICE MONTRE NETTEMENT QU'ELLE A LA MAIN.

ALICE (ravie, avec un petit sifflement - moqueur, qui sait ?) : J'ai de la chance aujourd'hui !

JOKER-DIRECTEUR DE CIRQUE (peut-être un peu moqueur lui aussi car nul n'ignore plus, pas même Alice, qu'il la laisse volontiers gagner) : Ça alors ... Tu m'impressionnes !

JOKER-GARDIEN TOUJOURS PAR L'ENTREMISE DU MASQUE (ton par contre indéfinissable) : Tu as perdu, Joker !

GROS PLAN SUR ALICE, CADREE AUX EPAULES.

JOKER-GARDIEN TOUJOURS INVISIBLE (voix qu'on devine taquine) : Je parie ... qu'elle a triché ...

ALICE (dont le premier réflexe est de froncer les sourcils) : Pardon ?

JOKER-DIRECTEUR DE CIRQUE (hors cadre et faisant faussement mine de calmer le jeu pour mieux amener sa réplique de la vignette suivante) : Calme-toi, Joker !

GROS PLAN SUR LE JOKER-DIRECTEUR DU CIRQUE, CADRE UN PEU AU-DESSOUS DES EPAULES.

JOKER-DIRECTEUR DU CIRQUE (sourire éclatant) : Désolé, Alice ... Il est de mauvaise humeur parce qu'il aimerait passer plus de temps avec toi ...

JOKER-GARDIEN (qui proteste assez mollement quoi qu'on le sente un peu irrité) : N'importe quoi !

RETOUR SUR ALICE, TOUJOURS ASSISE, UN DOIGT SUR LE MENTON ET LES YEUX PERDUS. ELLE EST CADREE A LA TAILLE MAIS LES BULLES EMPÊCHENT LE LECTEUR DE BIEN LE VOIR.

ALICE (songeuse, ton poli mais si raisonnable qu'on comprend que, dès le départ, elle a accepté de jouer au chat et à la souris avec le Joker-Gardien comme avec celui qu'elle a devant elle) : C'est gentil, mais mon cœur est déjà pris ... Et puis de toute façon, je ne me vois pas sortir avec un masque !

JOKER-GARDIEN PAR LE BIAIS DU FAMEUX MASQUE (il feint d'être fâché mais on sent que, malgré son caractère facilement mis en ébullition, il a apprécié la réplique) : Espèce de petite ... !

JOKER-DIRECTEUR DU CIRQUE (hors cadre et qui, lui aussi, a aimé ce "Et toc !" final de la part de la jeune fille) : Ah ! Ah ! Ah ! Alors, c'est vrai ? Tu es amoureuse de quelqu'un ... ? ... [...]
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[...] ... LA PETITE FILLE DU CIRQUE DE JOKER, DEBOUT SOUDAIN DEVANT ALICE, JUSQUE LA ABSORBEE DANS SES PENSEES. DANS LA CASE SUIVANTE, ALICE, QUI LA RECONNAÎT ET EST HEUREUSE DE LA VOIR, SE PENCHE VERS ELLE.

LA PETITE FILLE (de ce ton docte qu'ont parfois les enfants) : Tu as l'air de bien t'amuser !

DANS LA CASE SUIVANTE, DE GAUCHE A DROITE : ALICE (DE DOS ET CADREE A LA TÊTE SEULEMENT), LA PETITE SANS-VISAGE AU MILIEU (DE FACE, CADREE AUX EPAULES) ET SON COMPAGNON DE JEU HABITUEL, QU'ON N'AVAIT PAS VU DEPUIS LONGTEMPS, ET QUI VIENT DE LA REJOINDRE (DE FACE LUI AUSSI MAIS CADRE A LA TAILLE, LES MAINS DERRIERE LE DOS).

LE PETIT GARÇON (d'un ton perplexe) : Tu crois ? Moi, j'ai pas l'impression ...

LA PETITE FILLE (ton habituel à toute fille ou femme devant l'étonnant manque de perspicacité du sexe dit "fort" devant ce qui crève les yeux) : T'y connais rien, au cœur des filles !

LE PETIT GARÇON (du tac au tac et très logique) : C'est normal ... On n'a pas de cœur, nous !

ALICE (en son for intérieur) : Il est trop mûr pour son âge ...

LE PETIT GARÇON, DANS LA VIGNETTE SUIVANTE, EST CADRE PRATIQUEMENT AUX GENOUX. IL A LE VISAGE REJOUI.

ALICE (hors cadre, intriguée) : Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu ... Il me semble que tu étais "raplapla" ...

LE PETIT SANS-VISAGE (tout joyeux) : Ouais ! Mais Joker m'a soigné !

ALICE, CADREE AUX EPAULES, LES YEUX RONDS. DERRIERE ELLE, LES ARBRES DE LA FORÊT OU LE CIRQUE A PLANTE SON CHAPITEAU.

LA PETITE FILLE (hors cadre, d'un ton attendri) : C'est vrai qu'il est gentil ...

LE PETIT GARÇON (hors cadre également, d'un ton définitif et vaguement rancunier) : Pas comme l'autre !

ALICE (évoquant dans sa bulle les visages si semblables des deux Jokers, l'un sous sa casquette militaire, l'autre sous son chapeau de Joker, pour elle-même) : Ils parlent duquel ?

PAGE SUIVANTE. CASE GRISEE OU LE JOKER DIRECTEUR DU CIRQUE, UN DOIGT SUR LES LEVRES, SE SUPERPOSE SUR UN ARRIERE-PLAN COMPOSE DES CELLULES DE LA PRISON.

ALICE (hors cadre, pensant et refusant peut-être par sa pensée de "basculer" dans le monde de la prison) : Ces enfants font partie du Cirque.

GROS PLAN SUR LE JOKER DIRECTEUR DU CIRQUE, CADRE A LA TAILLE ET APPARAISSANT CETTE FOIS A L'EXTERIEUR DU CHAPITEAU,

JOKER (visiblement très heureux de voir Alice) : Désolé, Alice !!! J'étais sous le chapiteau ...

DANS LA VIGNETTE SUIVANTE, DE GAUCHE A DROITE : LA PETITE FILLE (CADREE A LA TÊTE), LE PETIT GARÇON (CADRE AUX EPAULES), ALICE (CADREE AUX EPAULES ELLE AUSSI MAIS DE DOS) ET JOKER, DE FACE, S'AVANÇANT VERS LE PETIT GROUPE.

ALICE (toujours polie) : Non, non, c'est moi ! Je viens vous déranger sans arrêt ...

JOKER-DIRECTEUR DU CIRQUE (avec une sorte d'avidité mais conservant toute sa gaieté) : Alors ? Où tu veux aller, cette fois ?

ALICE (un peu ennuyée de quitter le Parc d'Attractions mais le devoir reste le devoir) : Je dois rentrer au Château, donc au Printemps !

LA PETITE FILLE SE RACCROCHE A LA MAIN GAUCHE DE LA JEUNE FILLE. TOUTES DEUX SONT CADREES UN PEU PLUS BAS QUE LA TAILLE MAIS SEULE ALICE EST DE FACE.

LA PETITE FILLE (ton déçu) : Tu pars déjà ?

LE PETIT GARÇON (hors cadre et prudent) : Allons, ne l'embête pas, sinon tu vas te faire disputer !
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