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EAN : 9782756019086
185 pages
Delcourt (07/09/2011)
3.64/5   7 notes
Résumé :
Un couple de pionniers du Far West participe à un rassemblement religieux en 1801 ; une communauté de mineurs se déchire sur fond de racisme et de ruée vers l'or ; une équipe de baseball juive itinérante parcourt les États-Unis et crée un golem dans l'espoir d'attirer des spectateurs... Trois récits de James Sturm adaptés du folkore américain qui brossent une autre histoire du pays de l'oncle Sam.
Que lire après America : The Revival ; Cents Pieds sous la lumière du jour ; Le Swing du golemVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Cet album regroupe trois histoires avec en toile de fond l'Amérique profonde : une histoire de fanatisme religieux dans le Kentucky en 1801, une histoire de chercheur d'or en 1886 dans l'Idaho et enfin une histoire d'équipe juive de baseball au début des années 20. Ce qui relie ces histoires, c'est la ferveur religieuse et les croyances superstitieuses. James Sturm s'attache tout particulièrement aux rapports entre les gens, amitié, méfiance, racisme… Il y a une ambiance sombre dans les deux premiers récits, le graphisme renforce cette impression. Changement de lumière dans le troisième, autour du baseball, là, je suis parfois un peu perdu car je ne comprends pas grand-chose aux règles de ce sport, mais on ressent bien le folklore qui draine autour, avec des équipes “ethniques”, les cubains, les indiens... Malgré la description d'une pauvreté intellectuelle, allant jusqu'à l'obscurantisme, il se dégage de ces récits une certaine tendresse, bien qu'un peu condescendante pour ces hommes, James Sturm ne cherche pas forcément à condamner, c'est simplement une manière de raconter que l'Amérique s'est construite comme ça et que c'est ce qui lui donne aujourd'hui sa personnalité trouble. C'est en cela que cette bande dessinée est particulièrement réussie et juste.
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Cane Ridge, Kentucky, 1801. Un couple de pionniers du Far West participe à un rassemblement religieux réunissant des dizaines de milliers de personnes. Persuadés que la puissance divine va se manifester, ils sont emportés par la folie mystique qui envahit les lieux.

En 1886, dans l'Idaho, une communauté de mineurs ayant créé la ville de Solomon's Gulch se déchire et bascule dans la folie par pure avidité.

Au début des années 1920, une équipe de baseball juive sillonne les Etats-Unis et doit faire face à l'antisémitisme ordinaire. En mal de liquidités, les Stars of David créent de toutes pièces un Golem pour attirer la foule à leurs matchs.

Les trois récits regroupés dans ce recueil plongent leurs racines au coeur du folklore américain. Religion, argent et Baseball : James Sturm revisite la sainte trinité du pays de l'oncle Sam. L'amertume est le sentiment qui traverse ces trois "nouvelles graphiques". Peuplée d'illuminés cupides, violents et racistes, cette Amérique là n'est pas belle à voir. Mais au-delà des faits avérés qui ont servi de trame à chaque histoire, l'auteur expose une vision très contemporaine de son pays. Car après tout, rien n'a vraiment changé. Et en utilisant le passé pour mieux éclairer le présent, James Sturm démontre que ces maux américains font en quelque sorte partie de l'ADN de son pays. le propos est donc assez désespéré. Difficile de voir d'où pourrait provenir la lumière. Une oeuvre atypique que certains pourront qualifier de lucide. Pas sûr pour autant que cette vision du pays soit partagée par beaucoup d'américains.

Ces trois histoires ont été réalisées à trois périodes différentes (1996, 1998 et 2001) et le fait de les réunir en seul volume permet de voir l'incroyable évolution graphique de James Sturm. Dans The Revival, la plus ancienne, le trait frôle l'amateurisme. le noir et blanc est brouillon, les personnages semblent raides comme des poteaux, bref, c'est franchement moyen. Dans la seconde, le trait charbonneux s'affine et l'utilisation des ombres est beaucoup plus pertinente. Dans la dernière, l'évolution est encore plus palpable. Même si le trait reste épais, il se rapproche de la ligne claire et est beaucoup plus lumineux. Sans compter que l'utilisation des teintes grises donne davantage de caractère à l'ensemble. Au niveau du découpage, on est dès le départ dans une narration très maîtrisée. Je ne sais pas si James Sturm s'est beaucoup inspiré de Will Eisner, mais force est de reconnaître qu'il sait raconter une histoire en bande dessinée.

Pour finir, un mot sur le travail de l'éditeur. Un grand merci aux éditions Delcourt qui permettent aux lecteurs français de découvrir une oeuvre plus proche de l'underground que des productions grand public. Une certitude, ce recueil ne fera jamais partie des meilleures ventes. Mais pour ceux qui aiment les BD singulières de grande qualité, vous pouvez foncer les yeux fermés.


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Lors de l'une de mes errances dans le rayon BD de la bibliothèque (il n'est pas particulièrement bien classifié je trouve, du coup, donc du coup faut parfois bien chercher pour trouver), je suis tombée par hasard sur ce comic book de James Sturn.

James Sturn n'est pas l'un des noms les plus ronflants de la bande dessinée américaine. Pourtant, quelques années après sa sortie de l'université, il se fait engagé comme assistant de production du magazine RAW d'Art Spiegelman (mondialement connu pour son chef-d'oeuvre, Maus). Ses divers comics ont été salué par la critique, notamment The Golem's Mighty Swing qui se trouve dans America et pour lequel il a gagné plusieurs prix.

Dans America, James Sturn nous dessine une autre facette de l'Amérique profonde. Un recueil de trois histoires toutes basées sur fond d'appartenance : à une religion, à une communauté, à une ethnie à travers trois époques. Ce sont aussi trois histoires qui chacune brassent un thème qui encore aujourd'hui font partie intégrante de la culture américaine. James Sturn jette un regard très critique sur son pays, très loin de la petite maison dans la prairie. Chacune de ses histoires est inspirée de faits réels.

The Revival
La première histoire nous amène au tout début du 19e siècle. Un couple se rend sur les lieux d'un grand rassemblement religieux comme des milliers d'autres fervents afin d'écouter prêches et sermons. James Sturn nous montre ici le rapport le plus profond qu'à l'Amérique et son rapport à la religion. Sorte de secte, il dénonce dans un esprit macabre les manipulations et croyances faite au nom d'un dieu.

Cent Pieds sous la lumière du jour
Véritable face cachée de la ruée vers l'or (expression qui s'adapte très bien au récit d'ailleurs), description ironique et hostile d'un des plus grands préceptes américains: s'enrichir. Dans une mine qui ne rapporte pas d'or, avec des personnages affreux et sans scrupules, l'auteur offre une métaphore de cette Amérique capitaliste, prête à tout, même à piétiner les autres pour son propre intérêt.

Le Swing du golem
De loin la meilleure histoire du recueil, on suit une équipe de baseball juive, The Stars of David, qui traverse l'Amérique, jouant des matchs locaux pour gagner de l'argent. La couverture du comic représente d'ailleurs cette histoire. C'est elle qui avait su attiser ma curiosité, il faut dire que j'aime particulièrement le base-ball (eh oui!), sport national américain par excellence. D'ailleurs, les cases représentant les matchs pourront convaincre même les non-adeptes de ce sport tant elles aident à la compréhension de l'histoire et des différents personnages. Dans un contexte où racisme et intolérance font la paire, on se rend compte du sort réservé aux Juifs durant les années 20. Alors qu'on a tendance à associer la ségrégation raciale aux États-Unis comme étant une situation affectant principalement les personnes noires, cette histoire montre d'autres faces de cette haine puante. Les Stars of David sont une attraction, partout on vient voir jouer les Juifs, partout, on veut voir l'équipe locale les écraser.

Les trois histoires ayant été dessiné séparément à des moments différents, on voit toute l'évolution dans le trait et le dessin de l'auteur. Un dessin plus géométrique dans le premier, très sombre aussi, qui petit à petit va apporter des formes plus souples et une plus grande clarté aux cases. le noir et blanc des deux premières histoires sont accompagnés d'un beige dans la troisième qui va donner plus de relief au dessin.

Petit OVNI du comic, America n'en reste pas moins criant de vérité. Publié chez Outsider (collection de Delcourt), cette collection se veut être celle du meilleur de la BD américaine indépendante.

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3 histoires issues du folklore américain.
3 époques.
3 ambiances.
Sans être inoubliable, l'ouvrage se lit facilement, nous mettant face à une culture différente, une histoire particulière qui s'est construite, comme souvent, dans les larmes et la douleur.
Le fil rouge est la religion. Ses dérives et ses accès. Ses combats aussi… Même si les références ne sont pas les nôtres, l'ouvrage ne laisse pas indifférent. le dessin, quant à lui, est simple et efficace.
Enfin, la troisième histoire, la plus longue, vous permettra de vous familiariser un peu avec les règles obscures du base-ball.
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critiques presse (2)
Lexpress
18 octobre 2011
[James Sturm] cerne par son esthétique sobre les reflets sombres d'une Amérique rongée par ses mythes, écrasée par les mensonges de son propre rêve.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BDGest
21 septembre 2011
Le propos de America est indéniablement actuel, et n’exhume le passé que pour mieux montrer d’où viennent les courants délétères qui parcourent les États-Unis […]. Cette réédition salutaire est une bonne occasion de se pencher sur les premiers pas de ce grand auteur américain, à l’œuvre trop rare et atypique.
Lire la critique sur le site : BDGest

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