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EAN : 9782384820771
Philippe Rey (04/04/2024)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Un premier roman délicat et poignant sur les traces d`un père qui n`a pas su l`êtreIls ont quatre et six ans quand leur père disparaît de leur vie. Il avait pourtant promis de rentrer fêter Noël avec eux. Il n`est pas revenu. Il est parti dans cet archipel mystérieux et lointain, l`Indonésie, qui fait rêver les deux petits garçons du fond de leur grise Bretagne. Élevés par leur mère et leur grand-mère, Joseph et Gurvan devenus adultes se mettent en quête de ce père ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Gurvan et Joseph ont grandi sans père. Un jour alors qu'ils n'avaient que quatre et six ans, il est parti en Indonesie, son pays, leur promettant de revenir bientôt, à Noël. Mais cette promesse il ne l'a jamais tenue et il a disparu, s'est comme évaporé, ne répondant à aucune des nombreuses lettres que les deux garçons longtemps lui ont adressé. Ils ont grandi choyés et entouré de beaucoup d'amour auprès de leur mère et de leur grand mère « mais personne n'osait leur avouer que leur père les avait abandonnés. On leur laissait penser qu'un jour il reviendrait ». Mais pour eux difficile de comprendre ce geste et de dépasser cette immense déception, cette promesse non tenue, et impossible malgré tout de n'a pas continuer à l'aimer.
Alors quand quinze ans plus tard celui-ci réapparaît, l'heure est enfin venue pour eux de tenter de lever le voile sur ce père tant fantasmé, de confronter leurs rêves et leurs questionnements à la réalité, et de renouer avec leurs racines indonésiennes lors d'un voyage à la rencontre de leur histoire.

Guérit on jamais des blessures de l'enfance, de ces absences qui laissent des vides impossibles à combler? C'est la question que nous pose l'auteur en nous racontant son histoire dans ce très beau roman. Parce que ce texte bien que très intime est surtout très pudique, l'auteur trouvant la juste distance dans son récit que l'on lit comme une enquête, entre curiosité et fascination. On ne peut qu'être touché par la force de ces deux jeunes hommes. Par leur détermination à comprendre et par leur capacité à ne pas juger, à ne pas tomber dans une rancune qui pourtant serait compréhensible face à la défaillance de ce père et à l'exubérance de son comportement. Et elle est tellement touchante cette absence de rancoeur, et ce malgré la détresse poignante dans laquelle les plonge les mensonges de ce père tant attendu, ce père dont ils doivent faire le deuil alors même qu'il est encore en vie. Et on est impressionné devant leur maturité, leur bienveillance et la force du lien qui les lie tous deux. Une force qu'ils puisent sûrement dans l'indéfectible amour de leur si douce grand mère.
Au delà de cette histoire singulière, j'ai aimé aussi l'universalité du message qu'il porte sur le métissage, sur ce sentiment de différence qui est ressenti par ceux qui en sont issus, cette impression de n'être jamais vraiment à sa place, a fortiori lorsque ces cultures sont aussi éloignées que la Bretagne et l'Indonesie.
J'ai découvert enfin un pays méconnu, son histoire contemporaine et son mode de vie bien loin des clichés réservés aux touristes.
Une vraie belle découverte. Un livre trop peu vu que je vous conseille
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans les familles asiatiques, le silence et les non-dits règnent souvent sur tout le reste. Il est plus important de garder la face que de se confronter à certaines vérités. J'étais spectateur d'une histoire sur laquelle je n'avais aucune prise. Je découvrais mon pays, ma famille, mon père, ses mensonges et ses secrets. C'était déjà beaucoup pour moi. J'étais dans l'incapacité de prendre en charge l'histoire de cet autre enfant abandonné.
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« Après tout, on a toujours été heureux sans lui. On n'a pas besoin d'un père. » C'était une manière de nous consoler. Il faudrait nous y faire: nous n'aurions jamais le père dont nous avions rêvé. Nous n'aurions jamais de père tout court, d'ail-leurs. On ne rattrape pas quinze ans d'absence en quelques semaines. On ne peut pas forcer un père à aimer ses enfants.
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J'avais avalé les boniments de mon père avec cupidité et vanité. Quand il débitait ces mensonges, j'étais le premier à le croire. Au fond, je les acceptais car ils étaient moins douloureux à vivre que nos rêves d'enfants.
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Ce soir-là j'ai compris pour la première fois que le plus difficile à vivre quand un proche nous déçoit, ce n'est pas tant qu'il nous fait souffrir, mais plutot qu'on n'a pas d'autres choix que de continuer à l'aimer
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Avant de me rendre à Yogyakarta, toute ma vie je m'étais senti inadapté au rythme français. J'étais un koala à qui on essaye d'apprendre à courir comme Usain Bolt.
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