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EAN : 9791092444599
72 pages
l'Atelier contemporain (14/11/2017)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Ensemble de quatre-vingt-dix haïkaï inauguré et clos par deux poèmes en vers libre, « Bruire », septième recueil de Daniel Blanchard, est un album d’instants ténus où convergent l’immédiat et lointain, la présence et le deuil, l’intimité de la pensée et l’ouverture de l’espace. 6 portraits d’un arbre, créés spécialement par le peintre Farhad Ostovani, ornementent le livre.
Des quatre-vingt-dix haïkaï de Bruire émane une parole ténue.
Sous cette forme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Quel cadeau réconfortant, illuminant la grisaille du jour! Merci à Masse critique et aux éditions " L'atelier contemporain" pour cet envoi.

Bruire: émettre un bruit léger... La légèreté, c'est exactement ce qui caractérise ce recueil d'haikus. Mais elle s'associe aussi à beaucoup de profondeur. Dans l'écoute attentive de l'eau qui écoule le temps, de l'arbre qui grandit dans le coeur, du " tourbillon des martinets"...

Tout d'abord, j'ai trouvé très juste la définition du haiku donnée par Daniel Blanchard:

Haiku?
Pensée, saisie au vol,
fait trois pas de danse, et s'enfuit
éclairer d'autres yeux."

Les textes sont bien dans l'esprit japonais de ce poème court de l'instantanéité, ils captent un éclat, un éclair, une subtile émotion liée à l'observation de la nature.

Au début et à la fin du livre, l'auteur nous offre en plus deux longs poèmes en prose, qui permettent de mieux comprendre sa démarche. Son inspiration tourne essentiellement autour de la rivière et de l'arbre.Deux éléments démultipliés dans le recueil, magnifiés, subtilement mis en valeur:

" le temps vide ma tête...
Les mots m'ont fui, bruissement d'air
entre les frondaisons"

C'est l'arbre surtout qui est au coeur de tout, et les esquisses délicates du peintre iranien Farhad Ostrovani , six portraits d'arbre, accompagnent avec bonheur les mots du poète.

Les haikus m'ont émue et apaisée à la fois. Certains m'ont imprégné le coeur. Je les porte en moi, merci à Daniel Blanchard pour cette belle offrande...
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Ensemble de quatre-vingt-dix haïkaï « Bruire », est le septième recueil de Daniel Blanchard. S'agit d'un album dans lequel se mêlent le proche et le lointain, la présence et l'absence définitive, le secret de la pensée intime et l'ouverture temporelle et spatiale.
6 portraits d'un arbre, créés par le peintre Farhad Ostovani, né dans le nord de l'Iran, à Lahijan, en 1950, enguirlandent le recueil.
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Daniel Blanchard n'écrit pas ses haïkus sur les lignes mais dans la marge. Il dit l'absence comme un arbre sans feuille, le lendemain sans lendemain avec l'eau déjà écoulée avant même d'avoir été bue. La forme est pure, la forme est courte, essentielle, concentrée, l'écriture dépouillée raconte qu'entre maintenant et après existe un espace-temps qui se vit comme une caresse : un sourire optimiste qui durerait juste le temps d'un soupir avant que tout soit définitif.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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J'ai pris chaque haïku comme un cadeau.
N'est-ce pas le but de ce petit poème de dix-sept pieds ?
En cueillir selon sa couleur, selon sa propre humeur.
Dix-sept pieds pour partir en bord de mer, au pied du croissant de lune, ou sur la douce surface d'un coeur amoureux.
Daniel Blanchard m'a fait voyager dans les mots, et dans ce qu'ils peuvent représenter de plus beau. Un décor, une balade, une lumière, une odeur, une couleur, une passion.
Cette édition de Bruire (oh quel titre ravageur pour des élans poétiques !) est soignée, éclairée, épurée. Avec de belles illustrations de Farhad Ostovani.
Je m'en irai repiocher à l'envi, quelques haïkus, de ci de là.
Merci Babelio pour le Masse Critique.
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Au crépuscule d'une vie, après avoir marché dans les ans, le temps vient de ralentir le pas, puis de s'arrêter. Un regard en arrière sur les années écoulées, après avoir été rivière, on devient arbre, on prend racine et se soumet au cycle des saisons, on perd peu à peu ses feuilles, on voit le monde d'en haut, on surplombe son passé et la mémoire revient en bourgeon avec nostalgie.
Avec deux poèmes libres et quatre-vingt-dix haïkais, Daniel Blanchard laisse l'arbre qu'il est devenu composer ce magnifique recueil : Bruire. Ils évoquent le chant de l'arbre lorsque le vent des souvenirs le fait frémir. Les émotions surgissent en brefs poèmes : tendresse, regrets d'un temps révolu et peur, angoisses, solitude devant la prochaine disparition.
Fins, subtiles, sensibles, ces haïkus ne peuvent qu'émouvoir. Un beau témoignage de vie mis en vers du printemps à l'hiver.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
approche de l’arbre


Tout au long, j’ai marché d’un pas de rivière
dans le courant, j’ai marché au fil de l’air, au fil des mots, sur le souffle
marché jusqu’ici, sur mon erre, jusqu’à maintenant
« demain », « ailleurs »… c’était une pensée d’hier
« maintenant », « ici », a pris sur moi, c’est une pensée d’arbre
dans l’ébranlement de l’arrêt, arbre me voici
tout au long, peut-être, ai-je porté en moi cet arbre
tacite, en attente
tout au bout de l’égarement, comme je touche l’arbre, je me reconnais
à bout de course, à bout de souffle, je reprends pied, je reprends terre
la terre prend sur moi, les ténèbres de la terre, son étreinte insatiable
à mesure que baisse en moi le jour, l’arbre en moi s’éveille
et dans mon corps s’éploie, comme un sommeil, l’immensité interne
de l’arbre
tout au long, jusqu’à finir, l’arbre soutient ma patience
tout au long, de sa lenteur subtile
à présent, à cette lenteur, je me reconnais: c’est de ce pas que je
parcours de bout en bout l’instant
comme jadis, dans l’ombre pâle des mélèzes, mon haleine suspendue
comme, du fond de mes entrailles, j’entrais dans la danse du grand
chêne échevelé, tournoyant au fil des siècles
jusqu’à me dissiper dans son ralentir vertigineux
comme, aussi, se jouait le bonheur de l’instant dans le rayon de soleil
tressautant comme dé sur la paume frémissante de l’érable
alors, tout à coup, s’éclairait ton visage dans mon regard
puiser au fond de soi un geste comme pensée, comme sève, pour le porter
à travers l’air, le soutenir tout au long des temps sur son élan, sa sincérité
dire ainsi ce que je sais
cette immobilité qui me gagne, me gorge des eaux du sol profond, cette
félicité comme de larmes
à l’aveugle, je suce la mémoire de l’humus, la sève de mes mots
et si je dis « à présent », n’est-ce pas l’arbre en moi qui parle ?
qui donne une gorge, une voix à l’air fugitif ?
sur les lèvres, tout un bourgeonnement, tout un feuillage de mots tus
l’arbre en moi, c’est l’oubli, les mots de l’oubli, ce bruissement de brise
dans la ramure
« ici », « à présent », léger dans la conversation des arbres
j’étreins devant moi mon absence comme de branches la nuit.
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miroitements


À la rivière, bienvenue
un acquiescement dans le silence, l’abîme du corps
bienvenue à ce regard vide de l’instant jaillissant
à longues heures, à longs jours, à longueur de vie, à mesure, bienvenue
et à corps perdu, soutenir ce regard qui interroge, cette clarté qui
élucide: un désir intarissable de naissance.
Au secret de la montagne, j’ai bu lèvre à lèvre l’eau nue sur la dalle
scintillante
cet éclat, ce ruissellement de jour, en moi jusqu’au dernier instant
une source, du fond du cœur, une pensée limpide, qui court en moi,
sans moi – le flot qui me laissera sur le bord
musique profonde, la cadence de l’instant dans la chair, cette note qui
éclot et se fane
bredouillis d’incessante naissance, d’adieu
toujours ce songe d’ici, ce regret d’ici, du fond du corps un
raidissement d’arbre – basse branche que le courant déporte et
toujours ici ramenée
mémoire amont de la source, ou hantise de l’absence aux confins de
mon corps ?
À la rivière enfant, bienvenue – à ce babil qui dit tout de moi. Du fond
du cœur, l’ébriété de l’instant jaillissant
une peau frémissante, une risée vient à moi – ce sourire de
reconnaissance
au profond de mes yeux, ce regard blanc, béant, et ce remous de gouffre
en moi, l’eau bue lèvre à lèvre, les yeux dans les yeux… Corps à corps,
la caresse mortelle de l’instant.
Miroitements, ici et là, une pensée, entre l’ombre et le reflet, hier et
demain, une pensée cherche ses mots.
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Il neige sur la ville –
du fond de l'enfance, la montagne
me soulève la poitrine.

p.13
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D'un coup d'aile
l'oiseau trace le paraphe de ma vie
sur l'eau si lente.
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Ma parole s'enroule
autour d'une pensée, puis tombe,
Écorce de bouleau.
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Video de Daniel Blanchard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Blanchard
Le Cercle Littéraire de la BNF
Marie-Hélène Lafon, Daniel Blanchard, Stéphane Velut Présenté par Laure Adler et Bruno Racine
Entretien du 26 octobre 2009 (60 min)
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