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Sandre (01/01/2011)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Depuis le début des années 1960, l’oeuvre protéiforme de Michael Löwy constitue un ensemble considérable, multiple et pourtant unitaire. Elle se fait tour à tour philosophique, sociologique et historienne, n’hésitant pas à transgresser les frontières disciplinaires. Œuvre singulière, à l’image de son auteur : érudit et polyglotte, brésilien et français, issu de la culture juive d’Europe centrale, marxiste hétérodoxe et surréaliste.
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Que lire après Cartographie de l’utopie. L’œuvre indisciplinée de Michael LöwyVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Vincent Delecroix et Erwan Dianteill soulignent dans leur avant propos, des lignes de forces qui charpentent l'oeuvre de Michael Löwy : « l'intérêt pour les formes de pensées créatives, insoumises, pour ne pas dire insolentes », « une oeuvre transdisciplinaire qui refuse les barrières entre domaines scientifiques, qui conteste les normes académiques » et « une oeuvre transfrontalière ».

Les contributions sont issues du colloque international sur l'oeuvre de Michael Löwy qui s'est tenu à Paris les 12 et 13 mars 2009.

L'ouvrage est divisé en trois parties : « Images de l'homme et de l'oeuvre », « le romantisme et le marxisme travaillés par l'utopie » et « Judaïsme, christianisme, messianisme ». La postface de Michael Löwy est un « Hommage à Lucien Goldmann » dont les ouvrages sont aujourd'hui trop délaissés. Si l'ange de l'histoire de Walter Benjamin est souvent perché sur l'épaule des auteur-e-s, assez curieusement, nul-le n'évoque le temps retrouvé de Marcel Proust.

Fait assez rare, tous les articles de l'ouvrage méritent lecture et attention. Je ne vois pas comment évoquer tous ces textes, leurs qualités et les réflexions sur l'oeuvre de Michaël Löwy, si ce n'est en fonction de mes propres questionnements. Je choisis très subjectivement quelques propos de quelques auteur-e-s.

Régine Azria évoque un tikkun, c'est-à-dire, une oeuvre de réparation du monde et cite le kabbaliste Isaac Luria : recueillir les éclats de lumière brisés, dispersés lors de la catastrophe, celle de la brisure des vases. Sa lecture stimulante, n'en reste pas moins trop ”religieuse”, pour moi.

Dans le très beau texte d'Enzo Traverso, je ne souligne que : « La révolution ne peut être conçue comme une ”locomotive de l'histoire”, à l'époque où les rails et les locomotives nous font penser à la rampe d'Auschwitz, aux convois de la mort nazis ; elle apparaît plutôt comme un ”frein d'alarme” devant la catastrophe, mais elle n'a pas quitté notre horizon de visibilité, par moment elle l'a même rempli. »

Erwan Diantelli analyse les trois constellations de l'auteur « la constellation intègre le passé et le présent dans une totalité signifiante, ”messianique”, en rupture avec l'idée continuitiste du temps historique. »

En relisant les travaux de l'auteur sur Rosa Luxembourg, Isabel Loureiro souligne la centralité de « l'activité autonome des masses populaires », le conditionnement réciproque des moyens et des fins et indique « Autrement dit, l'histoire est un processus ouvert dont l'issue dépend de l'action de ceux d'en bas, de leur conscience, de leur organisation, de leur initiative. »

J'ai de plus particulièrement apprécié le texte de Pierre Bouretz « Sur quelques affinités électives », ses critiques et ses interrogations.

Je laisse de coté, les textes autour du romantisme, dont les analyses de l'auteur avec celles de Robert Sayre sont incontournables. Si j'en saisis bien des aspects, elles ne me parlent cependant moins que d'autres parties de son oeuvre.

Comment ne pas finir, par le premier texte du recueil, celui de Nicole Lapierre « Portraits de Michael Löwy par quelques-uns de ses auteurs favoris » dont est extrait le titre de cette note.

Un « exercice ludique et facétieux » qui nous parle, entre autres de : « Chapeau melon et gant de femme », « Horloge, fléchettes et coucou », « Jury, cotillons et cocottes en papier » et « Mais que vient faire le baratin, entre révolte et mélancolie ? ».

Une invitation à penser et à lire ou relire les ouvrages de Michaël Löwy. J'avoue avoir un faible particulier pour Rédemption et utopie. le judaïsme libertaire en Europe centrale. Une étude d'affinité élective (PUF 1988, réédition Editions du Sandre 2009), Walter Benjamin, avertissement d'incendie. Une lecture des thèses ”Sur le concept d'histoire” (PUF 2001) et Franz Kafka, rêveur insoumis (Stock 2004).

« Ce que l'intellectuel anticapitaliste refuse n'est pas tel ou tel aspect quantitatif, partiel, superficiel, du mode de production capitaliste, mais son fondement même. Ce qu'il désire n'est pas une amélioration, une réforme ou un aménagement du système, mais son bouleversement total, et son remplacement par un mode de vie qualitativement différent. »
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Ce que l’intellectuel anticapitaliste refuse n’est pas tel ou tel aspect quantitatif, partiel, superficiel, du mode de production capitaliste, mais son fondement même. Ce qu’il désire n’est pas une amélioration, une réforme ou un aménagement du système, mais son bouleversement total, et son remplacement par un mode de vie qualitativement différent.
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Vidéo de Vincent Delecroix
CONVERSATION Présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Vincent Delecroix, philosophe Camille Riquier, philosophe Corine Pelluchon, philosophe
Ce n'est jamais l'espoir qui fait vivre: ce sont les aléas de la vie qui donnent à l'espoir ses ailes ou, au contraire, les lui coupent. On le sait bien d'ailleurs: l'espoir, on le «nourrit», on le «caresse», on le «fait naître», on le «soulève», on le «suscite» - comme si, en lui-même, il n'était qu'immobile attente, tantôt confiante, tantôt naïve, de l'avènement d'un Bien, d'un événement favorable, gratifiant, bénéfique. D'ailleurs, une langue telle que l'espagnol, n'a qu'un seul verbe pour dire attendre et espérer. Aussi une vie qui ne se s'alimenterait que d'espoirs serait-elle aussi anémique qu'un amour qui ne vivrait que d'eau fraîche - car bien tenue est la limite qui les sépare des illusions, des douces tromperies (ameni inganni) dont parlait Leopardi. Certes, dans l'Ancien Testament, Dieu lui-même est nommé Espoir ou Confiance, les Pères de l'Eglise en ont fait une vertu théologale, et du «principe espérance» de Ernst Bloch la philosophie contemporaine s'est nourrie. Mais lorsqu'on dit que l'espoir fait vivre - ou que l'espoir est toujours le dernier à mourir - il faudrait entendre que pour faire vivre l'espoir, il faut d'abord commencer soi-même, autrement dit «faire le premier pas» de l'action, le mettre en mouvement en faisant «un pas en avant», en s'engageant, en allant si l'on veut vers Dieu, par la foi, en allant vers l'autre, par l'amour et l'amitié, en allant vers autrui, par la bienveillance, l'hospitalité, la solidarité.
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