God électrique
Dark Vador : "je suis ton père"...Déjà là, c'est rude.
Alors imaginez un peu : "Eric, je suis ton grand père !"
Eh oui, la biographie commence par un premier coup de théâtre pour le jeune Eric Clapp : il découvre que ses parents sont en fait...ses grands parents. Suite à cette révélation pour le moins traumatisante, il se réfugie dans la musique, l'alcool et la névrose et se fait appeler
Peter Green...
Ah, ben tiens ,non.
En fait, pour se réconforter pendant cette période un peu compliquée, le jeune Eric découvre la musique et surtout Buddy Holly et s'exerce à jouer la version blues (déjà) d'une chanson folk : Scarlett Ribbons. Puis c'est la plongée dans le blues (Muddy Waters, John Lee Hooker, B.B. King, Freddie King etc. et bien sûr,
Robert Johnson), les filles et l'alcool.
Le temps du succès arrive avec son intégration au sein des Yardbirds, qu'il quitte au moment de "For your love", quand il sent que son intégrité bluesy est compromise. Tout le monde sait bien sûr qu'il sera remplacé par Jeff Beck et
Jimmy Page (pour mon autre héros de la 6 cordes -Gilmour- c'était un peu tôt et Roy Buchanan n'était quand même pas vraiment sexy).
Pour en revenir à EC, il rejoint en 1966 le "père" du british blues John Mayall et ses Bluesbreakers. Sa légende s'amplifie tant que le groupe produit un album "John Mayall and the BluesBreakers with
Eric Clapton" et que les graffitis "Clapton is God" fleurissent un peu partout (il semblerait après enquête, que cette affirmation soit un peu exagérée. Mouaiiis. Pas sûr...).
Cette fois, EC commence à se sentir à l'étroit et il part fonder le groupe Cream avec Jack Bruce et Ginger Baker. Résultat : le meilleur groupe imparfait de l'histoire du rock, des succès, des prises de têtes et des prises d'autres choses. EC passe à mon goût, un peu rapidement sur cette période qui l'aura quand même vu selon moi, produire ses meilleurs soli sur trois albums.
Nouvelle période trouble avec participation au formidable Blind Faith, puis Derek & The Dominos avec les musiciens de Delaney § Bonnie. C'est la sortie de son album le plus célèbre, "Layla...", hommage à Pattie Boyd, la femme de son ami
George Harrison, dont il est amoureux (pourquoi faire simple ?).
Les années suivantes sont jalonnées de disques, "461 Ocean Bvd" (influence Marley), "Slowhand" (influence JJ Cale), de drogues et de beuveries, de succès (I Shot The Sheriff, Cocaïne) et d'échecs.
Le style laid back qu'il va adopter se met en place et le livre évoque alors les années de vie plus ou moins rangée, les disques des années 80 (où il complimente -assez étrangement pour quelqu'un qui a joué avec autant de monstres de feeling, le jeu de
Phil Collins), la désintoxication, le terrible drame qui inspira "Tears in Heaven" (la perte accidentelle de son fils), ses démêlés sentimentaux (passages assez cocasses) avec la Carla B désormais bien connue (passer de Clapton à Jagger, puis à Bertignac...mais où s'arrêtera t'elle ? Non ?!).
Aujourd'hui, on a l'impression qu'EC est enfin apaisé.
Bien sûr, les fans auraient aimé davantage de précisions ici ou là, des développements plus poussés sur telle ou telle période, mais il faut reconnaître que le tout est bougrement lucide, honnête au point d'exposer les dimensions parfois peu glorieuses du bonhomme et qu'il met constamment en relief l'incroyable modestie de celui qui est sans doute le plus grand, justement parce qu'il ne le croit pas.