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EAN : 9782752910073
304 pages
Libretto (10/04/2015)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Robert Blewitt, alias Bobby Blue, a vingt ans lorsqu’il rejoint Daniel Collins au sein de la police de Mount Hay, dans l’état du Queensland, Australie. Il fait alors la connaissance d’Esme, l’épouse de Daniel, et de leurs deux filles, Irie et Miriam.

Bobby Blue semble emprunter une voie bien éloignée de celle de son enfance libre et orageuse passée dans le bush avec son ami de toujours, Ben Tobin, jeune chien fou à la réputation de mauvais garçon.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le challenge nomades en noir s'achève et je lis à toute vitesse les derniers opus restants tels ce Coal Creek d'Alex Miller ! Un polar à la première personne écrit comme une tragédie. On sait dès le début que l'affaire finira mal, le narrateur nous l'annonce cash, mais il reste parfois de la lumière dans un désastre, tout n'est pas perdu.

Bobby Blue nous raconte tout à sa manière brute de décoffrage, l'écriture colle au personnage qui a appris à lire tardivement, peu avant l'écriture du récit, puisque dans le bush c'est une qualité peu utile à la survie. le jeune homme a parcouru le désert aux côtés de son père et de celui de Ben Tobin pour rabattre vers les zones d'élevage des taureaux sauvages. Puis, à la mort du paternel, il s'est rangé et engagé comme policier sous les ordres d'un gars de la côté, Daniel Collins. On sent tout de suite que son chef est à côté de la plaque dans les montagnes, mais Bobby n'a pas très envie de le mettre au parfum. Il manifeste même l'envie de démissionner, mais il y a Irie, la fille aînée de Collins. Irie a seulement treize ans, cependant un rien d'adulte transparait déjà en elle, elle apprend à lire à Bobby et découvre le bush où, contrairement à son père, elle se sent chez elle. Peu à peu, entre elle et Bobby nait un sentiment diffus, tandis qu'entre Daniel Collins et l'ami d'enfance de Bobby, Ben, une tension se crée, tension capable de tout dévaster...

Les paysages, l'écriture, (même si parfois elle m'a un brin gênée) et les réflexions du narrateur (l'auteur certainement) sur l'incompréhension humaine envers l'animalité font écho en moi, les sentiments sont puissants et le suspens est bien présent jusqu'à la fin, c'est tragique, oui on le sait, et c'est beau et inattendu. Et c'est vite lu, trop vite peut-être, mais cette année j'ai le temps.

Un petit bijoux en polar ! Essayez !
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Début : la mort de la mère, le caractère du père, les relations en retenue, pudiques. le texte, écrit dans un style simple, presque familier, proche du langage parlé, met immédiatement en place l'univers du bush. Des hommes solides, liés à la nature, aux éléments et aux bêtes, plein de bon sens, avares de paroles, sensibles pourtant ("Les derniers mots qu'il m'a dit : "Je t'aime, fils" p. 14)
"Alex Miller tells his story in simple and apparently artless prose that has its own dignity and poetry, but is full of uneducated expressions" Sydney Herald Tribune October 5, 2013
Beaucoup d'attachement à Bobby Blue. Personnage confiant légèrement naïf (pas péjorativement) que je rapproche de la manière dont les Amérindiens conçoivent le monde. Les gens "civilisés" avec leurs connaissances livresques méprisent ces "paumés" de la montagne et pensent leur apporter "généreusement" leur savoir, inconscients de tout ce qu'ils ignorent eux-mêmes pour pouvoir vivre là. Ce qui est d'une évidence assourdissante pour les autochtones est invisible pour les Collins, symboles du colon.
Tout au long du livre, j'ai écouté Bobby, sa sagesse issue de cet héritage familial et des longues années d'observation dans le bush. Il a une capacité de compréhension de l'humain peu commune et regarde avec beaucoup de discernement les réactions de cette famille ou de son ami Ben. Il a cette capacité de donner une chance à chacun.
Et toute cette intelligence du monde se retrouve face à ces "civilisés", Daniel et Esme Collins, les gens du sud, les journalistes, les politiciens, et tout cela ressemble tellement à cette mode du bashing, arme de destruction massive d'un individu, qu'on voit si souvent aujourd'hui.
Pendant toute cette lecture, je me suis délectée de ce personnage et de sa sensibilité. Et je savais, puisque lui-même nous prévient tout au long du texte, que tout cela ne se terminerait pas très bien. Je repense en particulier à ce moment où il observe son ami amoureux,et constate comme cet amour l'a transformé et la certitude de Bobby que l'enfant de Ben serait un enfant heureux.
J'ai quitté Coal Creek hier soir avec une plaie à l'âme, comme le deuil de ces bonheurs perdus à cause de l'idiotie des hommes.
Je vais aller lire d'autres romans d'Alex Miller en espérant y retrouver "quelque chose de Bobby"...
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Queensland, années 50. Depuis la mort de son père, Bobby Blue a dû arrêter de parcourir le bush à cheval à la recherche de taureaux sauvages. Avec son paternel et son meilleur copain, le bagarreur Ben Tobin, il passait ses journées en pleine nature, bivouaquant devant un feu de camp le soir venu avant de s'endormir à la belle étoile. Une jeunesse libre et tumultueuse dont il s'est amendé en entrant dans la police. Son nouveau chef, Daniel Collins, arrive d'une grande ville côtière avec sa femme et ses deux filles, dont la belle Irie âgée de 13 ans et avec laquelle Bobby va nouer une profonde complicité. Esprit étroit manipulé par sa femme, Daniel ne cherche pas à s'imprégner des moeurs et coutumes locales, il se considère avant tout comme un homme civilisé face à des rustres mal embouchés. le jour où les policiers sont appelés à Coal Creek pour arrêter Ben qui aurait frappé sa petite amie, Bobby se retrouve pris au piège entre la loyauté qu'il doit à son supérieur et l'inébranlable amitié qui le lie à celui qu'il connaît et apprécie depuis l'enfance.

J'ai eu du mal au départ. le rythme est assez lent, il y a pas mal de digressions, de retours en arrière pas forcément passionnants, de réflexions un peu cucul. La caricature est poussée à l'extrême entre les blancs-becs de la côte pensant tout savoir et prenant tout le monde de haut, et les cul-terreux du bush, authentiques cow-boys australiens à l'ancienne, amoureux d'un environnement sauvage que les premiers nommés ne pourront jamais comprendre. Et puis je n'aime pas du tout ce procédé consistant à annoncer l'air de rien des événements à venir, du genre « si j'avais su alors que... » ou « je ne pouvais pas me douter à ce moment là que... ». J'ai toujours l'impression que l'auteur essaie de relancer notre attention avec ces tics d'écriture et je vois cela comme un aveu de faiblesse, comme s'il nous disait, « bon, là, tu t'ennuies un peu, mais ne te sauve pas, tu vas voir, des choses géniales vont arriver ! ».

En gros, j'ai peiné, me demandant même si j'allais aller jusqu'au bout. Mais au moment où la tragédie se déploie (dans les 75 dernières pages), où les faits s'enchaînent sans temps mort, cela devient excellent. C'est douloureux, plein d'émotion contenue et surtout on va à l'essentiel. Rien que pour ça je ne regrette pas d'avoir découvert cet auteur dont j'avais beaucoup entendu parler au moment de la sortie en France de son premier roman il y a deux ou trois ans (« Lovesong »). Et puis je fréquente trop peu la littérature australienne, c'est un plaisir de m'y plonger de temps en temps.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Lorsque je ne me promène pas dans les grands espaces américains, j'aime me balader dans le bush australien, me perdre dans cette nature parfois hostile où l'être humain doit se révéler au grand jour.


Je découvre ainsi Alex Miller un auteur qui a sans contexte mérité ses lettres de noblesse dans le monde de la littérature en dépeignant avec virtuose des destinées tragiques dans son pays natal. Dans Coal Creek vous allez découvrir l'histoire de Bobby Blue, un jeune homme entrant au sein de la police dans l'Etat du Queensland.

Il y a deux points forts à ce livre qui ressortent généralement dans ce genre littéraire : les protagonistes et l'écriture. En premier lieu, les protagonistes. Vous allez découvrir cette histoire au travers des yeux, des pensées de Bobby Blue personnage central qui va ainsi vivre ses premières expériences en tant qu'adulte. Il y a ensuite Daniel son supérieur, sa femme et leurs filles et de l'autre Ben Tobin : meilleur ami du héros.

Il y a ici une véritable lutte, un authentique affrontement entre le passé et le présent de Bobby, entre son travail et son amitié : d'un côté la conviction d'un patron étroit d'esprit de la culpabilité de Ben et de l'autre un jeune homme étrange, le coupable idéal. Ce sont les longues réflexions de Bobby qui permettent ainsi de faire connaissance avec chaque personnage. Il est à la fois acteur et spectateur de tout ce qui se déroule et c'est en cela que le point de vue narratif est très intéressant.

J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture proche du nature writing où on découvre ce qu'est le bush australien, la domination de la nature et ce que cela peut créer sur l'homme. En définitive, une très bonne découverte !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Ce n'est pas une lecture facile que nous propose l'auteur, mais une de celle qui prend son temps, une qui demande un minimum d'investissement du lecteur car tout comme la philosophie de vie de Bobby Blue, il ne faut pas précipiter les choses, elles finissent toujours par arriver, tôt ou tard, comme la fin du roman, inexorable, annoncée par les signes avant-coureurs qui jonchent le roman, pointés du doigt par le héros mais que Daniel, shérif du coin et son épouse, Esme, ne voient pas, contrairement au lecteur donc, qui croit deviner la tragédie qui semble se profiler à l'horizon et la redoute en même temps, sans rien pouvoir faire. Une tragédie précipitée par l'arrivée de Daniel et Esme, étrangers de la ville qui voudraient importer à Mount Hay leur façon de vivre, bien meilleure selon eux que celles des locaux, des « péquenauds » ignorants, avec Esme qui veut tout diriger, changer les autres et qui se mêle de tout avec ses grands principes, ses opinions bien arrêtées et l'inflexibilité qui la caractérisent, surtout des affaires de son mari, ex-militaire discipliné, qui a l'habitude de recevoir des ordres, qu'on décide pour lui et qui croit tout savoir lui aussi mieux que tout le monde. Ils vont être confrontés à l'âpreté et à la nature sauvage d'un bush dont ils ignorent les codes et de ses habitants, comme Ben Tobin, qu'ils ont jugé avant même de le connaître alors que Bobby nous en fait un portrait bien différent : celui d'un être tiraillé par son passé d'enfant battu par son père mais qui cache au fond de son coeur une sensibilité accrue et réveillée par l'entrée de Deeds dans sa vie. Bobby va se retrouver pris entre deux flammes.
L'auteur, anglais d'origine, semble lui s'être parfaitement adapté à son nouvel environnement, qu'il nous donne à voir. Il fait la part belle à la nature, la brousse et le bush dans ce roman qui entre parfaitement dans la catégorie du nature writing, première lecture du genre pour moi et j'ai bien aimé, même si j'ai eu un peu de mal avec l'écriture au départ, à cause notamment des « papa » et « maman » qui parsèment le texte alors que le narrateur est un homme adulte. Heureusement, cette gêne est vite passée, j'ai su faire abstraction et me suis totalement immergée dans ma lecture qui donne à voir des paysages magnifiques et permet de voyager tout en restant chez soi. Une belle découverte pour laquelle je remercie les éditions Phébus et le site Babélio pour son opération Masse critique.
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Payot - Marque Page - Alex Miller - Lovesong
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