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EAN : 9782021387018
288 pages
Seuil (05/02/2018)
3.73/5   20 notes
Résumé :
Le recul du catholicisme en France depuis les années 1960 est un des faits les plus marquants et pourtant les moins expliqués de notre histoire contemporaine. S'il reste la première religion des Français, le changement est spectaculaire : au milieu des années 1960, 94 % de la génération en France étaient baptisés et 25% allaient à la messe tous les dimanches ; de nos jours, la pratique dominicale tourne autour de 2% et les baptisés avant l'âge de 7 ans ne sont plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comment notre monde a cessé d'être chrétien : voilà un titre qui m'aurait fait fuir s'il avait été choisi par un énième Cardinal ou évêque pour sonner le rappel des troupes et souffler sur les braises d'un catholicisme en déshérence.
Mais présentement, on ne sera pas dans le sermon ou l'auto apitoiement.

L'ambitieux projet est porté par un historien, Guillaume Cuchet, et donc par une analyse de sources historiques, notamment les enquêtes sur la pratique des catholiques, menées sous l'impulsion du chanoine Boulard, auquel l'ouvrage est dédié. Au delà de ce matériau, l'auteur brosse une large synthèse qui met à profit ses recherches personnelles et ses lectures pour avancer des hypothèses, et au final répondre de façon assez exhaustive à cette question qui pourrait sembler bien vaste.
Sur cette histoire très récente, le propos ouvre également des sentiers de recherche encore inexplorés.

Le résultat est une lecture passionnante et très stimulante pour quiconque s'intéresse à la place du catholicisme dans la société française. On y touche aussi une part intime d'histoire familiale puisque nous sommes les héritiers de ces générations de rupture. Au fil des sujets traités on retrouve des comportements ou anecdotes familières, et on comprend peut être mieux les parcours de nos proches des générations passées.
Pour les plus jeunes générations, comme la mienne, Guillaume Cuchet offre un panorama permettant de prendre conscience du choc de modernisation qui a ébranlé le catholicisme en tant que tel et dans le cadre plus global des mutations à l'oeuvre dans les années 60.
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Dans un essai historique bien mené, Guillaume CUCHET cherche à expliquer la désaffection des églises par nos contemporains. Pour cela il remonte aux premiers temps du siècle dernier.
En s'appuyant sur des études scientifiques sérieuses menées par l'Eglise de France des années 1945 à 1970, il identifie le décrochage au milieu des années 1960. Ce qui est intéressant dans son ouvrage réside notamment dans le fait qu'avançant des hypothèses il laisse le lecteur juge de son travail.
Et il faut dire que c'est un travail sérieux qui, même s'il peut être remis en cause par certains, ne manquera pas d'instruire le lecteur et le chrétien à propos de ce décrochage que peu cherchent à expliquer rationnellement.
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Analyse sommaire
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
22 mai 2018
L’ouvrage de Guillaume Cuchet écarte en réalité la possibilité de penser un catholicisme non institutionnel et plus sociologique. C’est un parti-pris de méthode intéressant.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
J'aurais tendance à dire personnellement que le concile a non pas provoqué la rupture (en ce sens qu'elle n'aurait pas eu lieu sans lui), mais qu'il l'a déclenchée tout en lui donnant une intensité particulière. On a longtemps eu du mal à en convenir dans I'Église, notamment en France, en partie parce qu'on avait peur en le faisant de donner raison, ne serait-ce que sur la chronologie, aux intégristes et traditionalistes qui ont depuis longtemps planté leur drapeau noir sur cette fâcheuse « coincidence ». Même si le concile s'inscrivait dans l'axe d'un processus de modernisation déjà bien amorcé dans certains milieux et domaines, il n'en a pas moins constitué, pour la masse des catholiques ordinaires, un choc religieux dont l'entrée dialectique avec la mutation socioculturelle simultanée a donné à la période son explosivité particulière.
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Une autre raison probable de cette difficulté à penser la rupture en temps réel est ce qu'il faut bien appeler la sanctuarisation idéologique du concile Vatican II, qui, de facon plus ou moins consciente, a longtemps sous-tendu les raisonnements sur le sujet. On a voulu éviter d'apporter de l'eau au moulin intégriste ou traditionaliste en admettant qu'il ait pu avoir raison au moins sur la chronologie, un peu comme, dans les mêmes années, on avait tendance à minorer le rôle de la Révolution dans le décrochage religieux de la fin du XVIIIeme siècle, pour éviter d'avoir l'air de ressasser de mauvais souvenirs. La génération du concile, qui a vécu l'événement comme un progrès majeur dans sa conception du christianisme, a eu le plus grand mal à admettre qu'il puisse avoir joué un rôle dans la crise et, pour être plus précis, dans le décrochage de la pratique. Tout au plus a-t-elle bien voulu convenir généralement du fait que le sens de la pratique avait évolué (en bien), privilégiant désormais, comme critères du christianisme véritable, les comportements volontaires et les engagements "évangéliques" , de type social ou politique en particulier.
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Le fait est que l'on assiste alors, dès 1963-1964, à une dépénalisation tout à fait nouvelle au sein du catholicisme de l'abstention religieuse, considérée désormais comme secondaire au regard des « vrais » critères de christianisme que seraient la sincérité des consciences, T'engagement militant ou le service de la cité et des pauvres. Les pratiques religieuses - ce qu'on appelait jadis, dans les anciens catéchismes, les « commandements de l'Eglise »- ont alors cessé d'être présentées comme des devoirs impérieux dont il fallait s'acquitter, bon gré mal gré, parce que c'était l'habitude, que le clergé le demandait et qu'il en allait du salut. Désormais, au contraire, la pratique religieuse devait être d'abord volontaire, et mieux valait à la limite s'en abstenir si l'on ne s'en acquittait que pour de "basses" raisons, comme obéir à de vieilles habitudes ou par crainte de Dieu.
Il en est résulté un vaste phénomène de décompression collective dont toutes les pratiques se sont ressenties, mais tout particulièrement celle de la confession parce qu'elle avait toujours été, pour le grand nombre, la plus coûteuse et la plus problématique.
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Tout se passe en fait comme si, assez soudainement, au terme de tout un travail de préparation souterrain, des pans entiers de l’ancienne doctrine considérés jusque-là comme essentiels, tels le jugement, l’enfer, le purgatoire, le démon, étaient devenus incroyables pour les fidèles et impensables pour les théologiens.
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Il est difficile de se figurer aujourd’hui qu’encore au début des années 1960, avec des nuances significatives selon les régions, les confessionnaux étaient pris d’assaut à la veille des grandes fêtes religieuses et que le sacrement de pénitence était considéré par le clergé comme l’un des plus chronophage de son ministère avec les enterrements. (p 200) (…) Cette chute de la confession constitue donc en soi un fait sociologique et spirituel majeur dont il est probable qu’historiens et sociologues n’ont pas pris toute la mesure. Rien moins, en somme, que la foudroyante mutation par abandon massif, en l’espace de quelques années seulement, d’une pratique qui a profondément façonné les mentalités catholiques dans la longue durée, ainsi que les formes culturelles de la culpabilité individuelle et collective.
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Videos de Guillaume Cuchet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Cuchet
Pour sa 6e édition, le Marathon des images atteint sa vitesse de croisière. La formule qui a fait le succès de ce rendez-vous reste inchangée : 24 historiennes et historiens feront l'analyse en 5 minutes « montre en main » d'une image ou d'un très court extrait de film. Mais le Comité organisateur continue d'innover : l'an passé, les trois présidents de séance avaient soumis aux spectateurs une « image mystère », que le public était invité à commenter. Cette année, dans un esprit participatif, le Comité lancera un appel à projets auprès du public et sélectionnera deux propositions d'intervention. Les festivaliers dont l'image aura été retenue seront invités à en faire le commentaire en toute fin de Marathon. Dernière nouveauté : la troisième séance sera suivie d'un échange informel entre le public et les Marathoniens, autour d'un verre.
Avec: Bruno BERTHERAT Régis BERTRAND Corinne BONNET Catherine BRICE Tal BRUTTMANN Guillaume CALAFAT Caroline CALLARD Anne CAROL Isabelle CARTRON Dominique CASTEX Joël CHANDELIER Philippe CHARLIER Paul CHOPELIN Guillaume CUCHET Jean-Paul DEMOULE Vanessa DESCLAUX Marie FAVEREAU Jérémie FOA Mathieu GRENET Emmanuel LAURENTIN Michel LAUWERS Flavie LEROUX Didier LETT Pascal ORY Annie SARTRE-FAURIAT Stéphanie SAUGET Lydwine SCORDIA Claire SOTINEL Mileva STUPAR William VAN ANDRINGA
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