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EAN : 9782330039141
165 pages
Actes Sud (04/02/2015)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Hanté par le mythe de l'amour impossible, Tomas Espedal poursuit sa réflexion sur le travail d'écriture et la vie d'écrivain. Dans le sillage d'Héloïse et Abélard, il se confronte à l'image sublime et dérangeante du vieil homme et de la jeune fille. L'écho d'un amour qui semble résonner depuis la nuit des temps et qui s'inscrit aussi dans sa propre histoire. C'est peut-être contre la nature que l'auteur va devoir lutter?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il a quarante-huit huit ans et fait plus âgé "Dès qu'il a vue, il a oublié l'âge qu'il avait. Leur rencontre n'avait pas d'âge."

"Nous nous sommes rencontrés à une fête. C'était le réveillon du Nouvel An. le langage du bonheur et en tout point simple et brutal : elle était la fille la plus belle que j'aie jamais vu.
Le langage du bonheur peut être blessant : à ses yeux, j'étais un homme âgé.
Ou plutôt : nous nous sommes reconnus tout de suite.
La jeune fille et l'homme âgé. Nous avions besoin l'un de l'autre. Nous allions nous aimer.
Comment écrire sur le bonheur ? Que puis-je dire sur le bonheur, si simple et banal, si calme et transparent ? Comme lorsqu'elle était allongé sur le canapé et que je la voyais à peine, tellement j'étais habitué.
(...)
De toute ma vie je n'ai jamais été aussi heureux."

Pourtant, le narrateur a vécu avant cette rencontre, il a été marié et est père. Mais il vit le grand bonheur, l'amour le plus grand et le plus beau avec cette fille beaucoup plus jeune que l'on prend pour sa fille.
"Cela se produisait tout le temps.
Nous sortions, quelqu'un nous abordait, voulant faire la connaissance de ma fille.
C'était honteux.
Nous avions honte.
D'où venait ce sentiment de honte ?
Le bonheur était-il honteux? Notre bonheur était honteux, il n'était pas naturel, il était contre nature.
Nous avons cessé de sortir. Nous nous isolions à la maison."
Se protéger du regard des autres pour garder leur amour intact.

Le narrateur nous rappelle que les amours avec des différences d'âges ont toujours existé. Comme Héloïse et Abélard : un amour interdit entre une jeune femme de dix-sept ans et un professeur chargé de son éducation. La passion sera plus forte que tout mais leur relation se terminera dramatiquement. La grande différence d'âge est synonyme de péché et sème l'opprobre. Il faudrait savoir bâillonner les coeurs...

Lorsque son amoureuse le quitte, le temps le rattrape comme si le bonheur l'avait épargné. Il s'agit d'une d'un homme vieilli qui ne se reconnaît plus. Il s'abandonne, ne cherche pas à lutter.
Un roman écrit avec une grande pudeur et sans faux-semblants.
Est-ce l'auteur qui se cache derrière le narrateur? Peu importe car le résultat est un roman qui prend aux tripes par sa beauté, son universalité et les toutes dernières pages m'ont remplie les yeux de poissons d'eau...

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Je viens de finir ma lecture et je dois dire que j'ai du mal à émettre un avis dessus. J'en ressors perplexe.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, certains passages m'ont vraiment plu parce qu'ils étaient criant de vérité. Je pense notamment lorsque l'auteur évoque le chagrin d'amour et toutes les conséquences morales et physiques que cela peut engendrer sur notre nature. Sa réflexion sur le temps qui passe, notre jeunesse intérieure qui elle, ne disparaît pourtant jamais, a été pour moi une véritable claque émotionnelle.
Tomas Espedal partage également avec son lecteur sa vie d'écrivain, de père, sa recherche incessante du bonheur, de savoir qui il était au plus profond de lui-même et qui voulait-il être. Je ne peux pas nier que tout ceci n'était pas une balade agréable mais il n'y a pas eu cette « petite étincelle » entre ce livre et moi. Je ne crois pas que ce livre restera ancré dans ma mémoire. J'espérais quelque chose de différent, de plus profond concernant certains aspects des thèmes que l'auteur a pu aborder. Notamment sur sa relation interdite avec Janne, j'aurais vraiment aimé que cela soit plus étayé, surtout du point de vue d'un homme. J'en attendais sûrement beaucoup, et c'est peut-être cela qui m'a déçue.
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Tomas Espedal nous emmène dans des contrées lointaines, de Copenhague au Nicaragua en passant par Rome, pour tenter d'explorer l'amour et la nature humaine...
Le sujet est universel, l'amour sans limite et sans âge, ainsi l'homme mur qui a déjà eu plusieurs "vies" tombe sous le charme de la jeune fille...
Le récit est émaillé d'éléments que l'on sent autobiographiques, de choses vues lues ou entendues, de lieux habités ou parcourus ce qui le rend poétique et saisissant...
La force de ce livre réside dans la pudeur avec laquelle chaque évènement de cette vie est évoqué jusqu'à l'immense solitude.



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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Je reposais mon visage contre ses seins ; ce devait être un vieux désir, plus vieux que moi ; j’étais heureux. Jamais je n’avais connu un tel sentiment de bonheur, provoqué par quelque chose d’aussi naturel, la courbe blonde de sa peau nue, les seins parfaits d’une jeune fille : ce n’est que plus tard, bien des années plus tard, que je deviendrai enfin coupable, que j’irai contre la nature ; en trente-trois ans, je n’ai pas changé.
Je suis le même, exactement le même qu’à cette époque-là ; rien en moi n’a changé. Mon visage a vieilli, et mon corps aussi, bien sûr ; sinon tout est comme autrefois. »
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« Ne pourrais-je pas me trouver une nouvelle petite-amie ? Non, ce n’est pas possible. Pas quand on a déjà aimé.
Dans ma lettre je lui ai écris : j’ai du mal à t’imaginer avec quelqu’un d’autre que moi, et il m’est venue difficile de m’imaginer avec quelqu’un d’autre que toi. »
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« À l’extérieur, tout change ; à l’intérieur nous pouvons conserver les choses en l’état ; les meubles, les lampes, les pièces.

À l’intérieur, nous pouvons retenir le passé, ou plutôt nous y accrocher, à l’intérieur nous restons heureux, sans âge. »
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Je sais maintenant que le bonheur est difficile à décrire ; il vit sa propre vie tranquille et invisible dans l'existence quotidienne de deux personnes qui s'aiment.
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« Jamais je n’ai aimé quelqu’un comme j’ai aimé Janne. Le grand amour à l’âge de quarante-huit ans ; ça peut vous tuer. »
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Videos de Tomas Espedal (2) Voir plusAjouter une vidéo
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Lecture en anglais de Tomas Espédal, à partir de son texte "Marcher"
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