Doctor Ayahuasca

Ouvrage reçu lors de la dernière opération Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier babelio et les éditions Guy Trédaniel pour l'envoi de cet ouvrage.
Ici, l'auteur nous fait partager son expérience lors de son voyage au Pérou et de sa rencontre avec une médecine puissante à base de plantes d'origine amazonienne. Pour ce voyage intérieur, le lecteur doit, tout comme l'auteur qui témoigne des voyages initiatiques qu'il a fait sur place afin de retrouver la paix intérieure, de se débarrasser de tous ses préjugés. Comme l'explique si bien l'auteur, il ne s'agit pas de négliger la médecine occidentale telle que nous la connaissons, surtout dans le cadre de maladies graves mais au contraire, de considérer cette pratique, bien qu'interdite en Europe en raison de l'utilisation des plantes citées ici, comme complémentaire. Il avertit également le lecteur qu'il doit se préparer à une telle pratique et surtout, ne pas la pratiquer seul mais se faire accompagner par des guérisseurs expérimentés comme ce fut le cas pour lui.

Dans ce voyage auprès du Docteur Ayahuasca et des autres guérisseurs qui ont accompagné l'auteur au cours de ces expériences, le lecteur peut se retrouver un peu déstabilisé, surtout si il n'accorde aucune foi en ce type de pratiques. Jan Kounen pour sa part a été guidé dans ces sortes de voyages par des serpents, qui se trouvent régulièrement représentés sur ces pages. Il a fait l'expérience de se retrouver dans une sorte de transe afin d'essayer d'apaiser ses interrogations sur ce monde dans lequel nous vivons et avec lequel il ne se retrouve plus connecté et apparemment, cela a marché pour lui et il nous en donne quelques clés !

Cependant, la raison pour laquelle je n'ai pas totalement accroché avec cette lecture est due en grande partie aux dessins qui m'on quelque peu déstabilisée et même dérangée par moments. L'on y découvre des créatures étranges et cela peut parfois être perturbant mais apparemment, cela retranscrit bien l'expérience qu'à vécue l'auteur, à savoir une étape obligatoire de se débarrasser de ses vieux démons (étape qui peut être mal vécue si l'on ne choisit par le bon guérisseur pour nous y accompagner - enfin celui qui ne nous correspond pas à nous - avant de pouvoir retrouver une espèce de sérénité !

Une curiosité qui m'a intriguée, dérangée par moments certes mais pas entièrement déplus. Une lecture avec une note peut-être un peu sévère mais j'avoue que mon avis était assez mitigé. Je ne peux cependant que vous inciter à découvrir par vous-mêmes afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion et serais curieuse de recueillir vos retours de lecture !

En regardant la couverture, vous devez vous dire : « Il a fumé la moquette ou quoi ? »
C'est à peu près ça, sauf que ça ne se fume pas, ça se boit.
Jan Kounen, partage son expérience de thérapie par les substances hallucinogènes, auprès des Shipibos, un peuple amazonien du Pérou. Les pages sont de grandes illustrations baroques, nerveuses, agitées, psychédéliques, effectuées d'après ses rêves. Bon, pourquoi pas, mais c'est juste une accumulation de dessins. J'ai aimé l'aspect foisonnant, en écriture automatique, mais ça s'arrête là. le texte est souvent répétitif, l'auteur donne ses impressions au fil de sa montée, on est loin des recherches poétiques d'un Henri Michaux ou d'un Charles Baudelaire. Puis dans la deuxième partie, on est carrément dans le prosélytisme pour les médecines parallèles, voire l'incitation à la drogue, comme un manuel pour vendre sa came. Tout ça est vraiment très fumeux (même si ça ne se fume pas !).

Je remercie Babelio et les éditions Guy Trédaniel de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique. Il y a 20 ans (déjà !), j'étais allée voir au cinéma Blueberry, l'expérience secrète de Jan Kounen, très attirée, déjà à l'époque, par ce que le réalisateur avait à dire, sous couvert de western, sur sa découverte des plantes psychotropes au contact d'une tribu autochtone d'Amérique du Sud. le film en tant que tel m'avait un peu laissée sur ma faim, j'avais trouvé l'histoire inégale, mais j'étais ressortie de la salle très secouée à cause de la scène où l'on voit les visions du héros en transe. Ces visions m'avaient vaguement donné la nausée et éveillé en moi une certaine angoisse, et ce sont exactement les sensations que j'ai retrouvées en lisant Doctor Ayahuasca.

Ce livre est en effet rempli des visions que Jan Kounen a eues lors des nombreuses cérémonies au cours desquelles il a bu de l'ayahuasca. C'est fascinant parce qu'il décrit par le menu comment se déroule la cérémonie, l'absorption de la plante, les vomissements, l'ivresse, les visions, et toujours, toujours le chant du guérisseur ou de la guérisseuse pour l'accompagner, le guider et le ramener.

Les mots sont importants pour exprimer la sensation de purification, l'impression d'enlever des couches et des couches de pensées parasites pour devenir une personne plus joyeuse et bienveillante. Mais ils peinent à décrire la dissolution de la réalité et les images qui défilent pendant la transe. C'est là que le talent de dessinateur de Kounen prend le relais et c'est ce qui fait de ce « journal de bord dessiné » un témoignage précieux, comme si on accompagnait l'artiste dans ses visions, comme s'il les filmait avec une caméra mentale.

Ces dessins hallucinés donnent l'impression de toucher du doigt quelque chose de métaphysique, un peu comme si on se rendait compte qu'on est dans la Matrice et qu'on commence à voir au-delà de l'illusion. C'est réellement fascinant… et ça me donne envie de partir en courant, allez savoir pourquoi. (Peut-être parce que je déteste perdre le contrôle et qu'il faudrait une sacrée dose de confiance et de lâcher-prise pour s'abandonner à une telle expérience ?)

En tout cas, je suis très contente d'avoir lu cet ouvrage graphique et je pense que c'est très important qu'un tel témoignage existe. Kounen cherche véritablement à créer un pont entre notre civilisation occidentale et la sagesse ancestrale des peuples autochtones et je pense qu'il y parvient, notamment dans les dernières pages, quand il écrit :

« La nature est la plus puissante des technologies. Je viens d'elle, je suis une de ses parcelles ou cellules. Je suis un élément d'un vaisseau intelligent traversant le vide intersidéral.

Les indigènes ont conservé cette connaissance, cette alliance avec le vaisseau et ses interfaces intelligentes, les plantes enseignantes. »

Journal illustré, témoignage transcendant et vibrant hommage aux guérisseurs shipibos qui sont devenus comme une deuxième famille pour l'auteur, Doctor Ayahuasca est un ouvrage puissant qui ne laisse pas indifférent.e, loin de là. (J'avoue que je serais tout de même curieuse de savoir pourquoi ces visions emplies de serpents me déclenchent une angoisse quasi-existentielle. Aurai-je le courage de poursuivre cette exploration ? La réponse au prochain épisode, peut-être.)
Lien : https://aujourdhui-je-maime...

Je remercie l'opération Masse critique pour ce livre.

L'ayahuasca, ou yagé, est une préparation hallucinogène originaire d'Amérique du Sud.
Décoction à base de lianes traditionnellement consommée par un grand nombre de cultures indigènes de l'Amazonie, qui la sacralisent et lui allèguent une capacité curative, purificatrice et magique, l'ayahuasca se présente sous la forme d'un épais breuvage coloré à la saveur âpre. En raison d'une composition chimique complexe marquée par la présence d'un puissant psychotrope naturel, la DMT, l'ayahuasca a pour propriété principale de plonger ses utilisateurs dans un état de conscience et de perception plus ou moins fortement modifié. le plus souvent, celui-ci se caractérise par d'intenses hallucinations sensorielles et visuelles, elles-mêmes fréquemment accompagnées de nausées et de vomissements dus à la nature astringente et émétique du mélange. Dans le cadre d'un usage traditionnel de la substance, ces visions sont considérées comme un voile qu'un chaman s'attachera à lever par divers biais, lors de cérémonies dont le rituel varie en fonction des pratiques et croyances des différentes tribus du bassin amazonien.
Par extension, ayahuasca est le nom donné aux lianes du genre Banisteriopsis dont l'écorce sert principalement à la composition de cette boisson.

Les hallucinations perçues par Jan Kounen sont merveilleusement retranscrites dans cette bande dessinée délirante où les effets psychotropes de cette boisson l'amène dans un monde psychédélique aux personnages étranges, grâce à des guérisseurs et autres curanderos.
Il décrit les étapes cérémonielles qui mènent à cette transe psychique et explique ses différents états d'esprits délirants.
Je n'ai jamais testé ce genre de drogue mais cela semble assez spécial avec tous ces rituels à pratiquer...