El club de las viudas

Le club des veuves.

Mai 1943. Carlos Lombardi a ete finalement gracie et il peut reintegrer la police. Comme il reste quand meme suspect, vu ses antecedents republicains, on l'incorpore au bureau des affaires non resolues, communement designe par “el pudridero”, le pourrissoir. En espérant qu'il y pourrisse lui-meme, perdant son temps a enqueter des affaires d'un temps revolu, sans pouvoir mettre son nez dans les manigances du present.

Mais Lombardi fait contre mauvaise fortune bon coeur, et se lance a la recherche de quatre soldats phalangistes disparus pendant la bataille de Belchite, surtout pour aider son ancien co-equipier de l'agence Hermes, qui essaye d'enqueter pour le compte d'une des veuves presumees.

Lombardi va devoir voyager beacoup pour cette enquete. A Belchite encore en ruines, dans la province d'Aragon; a Soria et a Zamora, plus a l'ouest de la peninsule; a Valencia enfin, sur la côte mediterraneenne. Il decouvrira que pas tous les disparus sont morts, mais qu'ils se cachent parce qu'ils ont justement beaucoup de choses a cacher.
Comme toujours chez cet auteur, une affaire en couvre une autre, ou plusieurs autres, et ce n'est pas que des disparitions que Lombardi devra elucider.

Mais surtout, comme toujours, nous serons plonges dans l'histoire sociale et politique de l'epoque. L'entetement de Franco de laisser Belchite en ruines, en faire un musee accusateur de la republique, comme si son camp n'etait en rien responsable de ces ruines.
Et la persecution de certaines elites, accusees de franc-maconnerie. Franco, obnubile par la franc-maçonnerie, qu'il considérait pire que le communisme, avait fait sienne la fallacieuse chimere du “contubernio judeo-masonico”, la “conspiration judeo-maconnique” du cure antisemite Juan Tusquets, et en 1940 il promulgue la loi de repression de la franc-maconnerie, par laquelle il fera fusiller plus de 10.000 personnes et enfermera des milliers d'autres pour de nombreuses annees.

Mais revenons a Lombardi. Cela fait un certain temps, depuis qu'on l'a sorti du penitencier de Cuelgamuros (dans le premier tome de ses aventures, Tiempo de siega), qu'il joue l'equilibriste sur corde raide, entre ses idees et ce qu'il est force de faire, et de taire, pour conserver une maigre liberte. En fin de ce livre, fatigue, il est peut-etre mur pour faire un choix crucial. Reverrons-nous Lombardi? Et dans quel encadrement? Aurons-nous droit a un cinquieme opus ou est-ce que celui-ci clot la serie?
La seule chose que nous savons est que Guillermo Galvan etait gravement malade pendant son ecriture. Je crois savoir qu'il s'en est remis. Je lui souhaite sante et force. C'est le souhait egoiste d'un lecteur.