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Sophie Aslanides (Traducteur)
EAN : 9782351782941
608 pages
Gallmeister (01/06/2023)
4.04/5   36 notes
Résumé :
La petite ville côtière de Vigil Harbor est un havre de paix pour ses habitants dans une Amérique qui n’arrive plus à échapper aux tensions d’un monde de plus en plus dangereux. Alors que des attentats ont régulièrement lieu et que les ouragans se multiplient, les habitants de Vigil Harbor tentent de se construire un quotidien rassurant. Qu’il s’agisse d’Austin, architecte renommé pour sa construction de maisons résistant aux tempêtes, ou de son beau-fils Brecht, re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Vigil Harbour – le nom a son importance – petit port tranquille du Massachussetts. Nous sommes dans un futur très proche. Dans cette petite ville riche et protégée de la côte Est des États-Unis, la pandémie a durement frappé pendant la décennie précédente, et plus récemment, la tempête Cunégonde a causé de considérables dégâts, mais peu de choses en comparaison des tremblements de terre qui ont dévasté Kyoto et San Francisco. À cause du dérèglement climatique, il n'y a presque plus de poissons dans les océans. Brecht a plus ou moins 22 ans, on ne sait trop dans ce chapitre où c'est lui qui raconte son histoire. Son père est mort quand il avait 8 ans, pendant la première épidémie de corona virus. le jeune homme a abandonné ses études universitaires à New York et il est revenu vivre chez sa mère, Miriam, et son beau-père, Austin, un architecte à succès. Brecht travaille avec Celestino, un immigré guatémaltèque de longue date, pépiniériste doué et consciencieux, pratiquement le seul habitant de Vigil Harbour qui n'a pas la peau blanche. Celestino travaille pour Austin et pour ses clients. Brecht souffre de SPT : il a été témoin d'un attentat à la bombe à New York et on comprend bien qu'il est loin d'être remis de ces visions d'horreur.
***
Incluant Brecht, on suivra ainsi huit personnages qui racontent leur histoire dans des chapitres titrés de leur nom. Julia Glass excelle dans cette histoire à plusieurs voix. Elle distingue de manière appréciable et pertinente les narrateurs grâce aux différences de niveaux de langue (les jurons de Pétra), de tons (les sarcasmes de Margo et la naïveté d'Egon), etc. S'ils ont tous des expériences communes, les différents traumatismes de leur passé, qui leur reviennent souvent à la mémoire, et les inévitables compromis de leur présent en font des personnages uniques, construits, fouillés et, à un moment ou à un autre, touchants. Quelques chapitres en italique parsèment En ces temps de tempêtes. Un narrateur à la troisième personne nous y éclaire sur certaines situations du passé, voire du présent. Si le premier chapitre situe Vigil Harbour, un autre nous donne plus de détails sur le mystérieux personnage d'Issa, un autre encore nous montre un personnage que tout le monde cherche alors qu'il se cache et grelotte sous la pluie. Non, je ne dirai pas de qui il s'agit… Certains personnages ne sont vus que par les yeux des autres : Issa, Deeanne, Ernesto, Celestino…
***
Momentanément, pris par l'histoire des personnages qui tâchent de vivre aussi bien que possible dans ce monde en mutation, on oublie les catastrophes passées, les attentats, la violence, le sort des immigrés clandestins. Les personnages de ce beau roman seront tous rattrapés par un présent plein de surprises, et certains aspirent à une reconstruction qui passe par la compassion et l'altruisme. Les destins de chacun s'entrecroisent, avec bonheur ou non, livrant au lecteur une part de leur vérité qui ne cadre pas toujours avec l'image qu'ils projettent. L'intrusion d'un dangereux personnage plein de charme va modifier profondément la vison du monde de certains d'entre eux. J'espère que je n'ai pas donné l'impression qu'il s'agit là d'une dystopie sinistre dans laquelle tout se passe mal ! C'est seulement la vie quotidienne dans un monde qui a changé et dans lequel il faut bien vivre. Cela n'empêche ni les bons moments, ni les naissances, ni les projets d'avenir, ni l'amour, ni l'humour. Ni les catastrophes, vous l'aurez compris... J'ai adoré ce roman : faites-vous plaisir !
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En s'appuyant sur le traumatisme de la pandémie et du confinement, sur la menace du terrorisme et sur les ravages du réchauffement climatique, Julia Glass précipite ses lecteurs dans une Amérique terrorisée par l'avenir, une Amérique de 2034.
L'écart entre notre présent et ce futur dystopique est si minime que la convention littéraire n'a d'autre mission que d'accroître l'angoisse du lecteur face à des menaces de plus en plus réalistes.

Cette plongée dans un futur proche est d'autant plus percutante qu'elle se concentre sur une Amérique protégée, une petite ville blanche où le temps semble s'être arrêté, une bourgade portuaire où il fait bon vivre. Dans cette ville fictive, Virgil Harbor, dans ce décor si familier dans l'imaginaire américain, l'auteure nous présente des habitants qui vont s'exprimer successivement sur les crises personnelles qu'ils ont vécu et sur celles qu'ils vont vivre suite à l'arrivée de 2 intrus.

Les premières lignes donnent le ton: "Imaginons que la géographie décide de nos destinées, que les lieux façonnent nos personnalités." Ainsi dans ce havre de paix, les personnages de Julia Glass tentent de donner le change, de préserver leur bulle puisqu'ils ont gagné à " la loterie géopolitique " en étant sur un promontoire qui n'est pas menacé par la montée des eaux.
Malgré cela, les habitants ont déjà été confrontés à des crises. Pour Brecht l'étudiant , il s'agit d'un attentat auquel il a miraculeusement échappé mais qui a tué son ami. Austin, son architecte de beau-père, a connu une histoire d'amour qui s'est terminée tragiquement. le mariage de deux couples est en train d'exploser, alors que des familles choisissent l'école à la maison pour ne pas exposer leurs enfants aux violences du monde. Celestino, le paysagiste, même s'il est inséré dans la vie de la communauté, sent toujours peser la menace d'une expulsion.

L'architecture des premiers chapitres est d'une grande densité et risque de perdre quelques lecteurs. En effet, l'auteure a choisi de dérouler la vie de 9 personnages, projet ambitieux qui prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture. Lorsque le puzzle se met en place, et surtout lorsque les deux étrangers apparaissent, les problèmes du monde viennent fusionner avec les problèmes de chacun.
Autour de l'éco-terrorisme, qui n'est absolument pas justifié mais qui trouve cependant des circonstances atténuantes vu la gravité de la situation, Julia Glass transporte ses personnages dans un thriller à l'humour ciselé qui révèle la force de résilience de chacun.
Brecht, de retour à New York, s'adresse en pensée à sa mère :" Si je detaillais, je dirais ceci: je suis sur une ile dont la côte est menacée, il y a des gardes, des flics, des rangers et toutes sortes de gens en uniformes qui surveillent, il y a des bassins écrêteurs là où il y avait autrefois des terrains de basket, il y a des periodes estivales où les températures atteignent 38° C cinq jours d'affilée, et on est peut-être menacé de tempêtes, de bombes, de contagion, de pandémies et de pagaille, mais je vais bien. "

On ne peut échapper ni au passé, ni à l'avenir. Mais la manière dont des catastrophes peuvent séparer mais finir par rassembler des êtres humains est le message optimiste qui vient contrebalancer les constats terribles dressés dans ce beau roman.
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Les tempêtes sont celles qui agitent la ville de Virgin Harbor, Massachusetts, endroit pourtant privilégié et préservé des malheurs et séismes qui secouent l'Amérique. Les attentats se multiplient au même rythme que les tempêtes ; la peur et l'insécurité gagnent les endroits aussi préservés que Virgin Harbor. L'autrice ancre son histoire dans les années 2030/ 2035 (c'est une supposition de ma part puisqu'aucune date n'est mentionnée).
Les voix des habitants de ce site côtier se succèdent et le lecteur doit faire un effort de mémoire pour capter les caractéristiques de chaque narrateur dont les vies semblent indépendantes les unes des autres. Et puis les protagonistes, animés par le talent de Julia Glass qui fouille farfouille et trifouille en longueur, largeur et profondeur vont se croiser et se mêler les uns aux autres pour former une communauté.
La venue d'un homme mystérieux au passé douteux mais au présent magnifique bouleverse la vie à Virgin Harbour, les tempêtes deviennent intérieures et révèlent les fragilités mais surtout la force et la cohésion de toutes ces personnes.
J'ai absorbé toutes les tempêtes proposées par Julia Glass, dans ce roman choral, avec beaucoup d'amusement et de délice. Ce livre n'est pas poreux, la tension et la peur des habitants de Virgin Harbour n'ont pas ébranlé mon ravissement de lectrice.
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Les tempêtes mentionnées dans le titre du dernier roman en date de Julia Glass peuvent se prendre aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. Nous sommes en effet dans un futur très proche où le réchauffement climatique se fait de plus en plus violent , où les attentats continuent à faire des victimes, aussi bien physiques que psychologiques .
Pour rendre compte de tout cela , l'autrice se penche sur le microcosme privilégié de Vigil Harbor et offre tour à tour la parole à huit personnages, d'âge et de conditions sociales différents (on y retrouve d'ailleurs un jardinier apparaissant dans un de ces précédents romans). Communauté qui sera troublée par l'arrivée d'un homme et d'une femme qui ne sont peut être pas ce qu'ils affirment être...
Gros roman choral de 598 pages, En ces temps de tempête se dévore puis se savoure tout à la fois. A son habitude, Julia Glass y fait preuve d'un grand sens de la construction narrative, mais aussi d'une grande humanité, se penchant avec beaucoup de bienveillance sur ses personnages.  Suspense et humour sont au rendez-vous , il est grand temps de craquer !
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N'ayant jamais été déçue par un roman de Julia Glass, je n'ai pas hésité lorsque j'ai vu sa dernière parution. Roman choral, comme d'habitude, ce sont huit personnages différents qui prennent la parole à tour de rôle, nous permettant de creuser profondément leur personnalité et les relations qui les unissent les uns et les autres.

L'histoire se déroule dans une petite ville du Massachussetts, Vigil Harbour, dans un futur proche, une poignée de décennies peut-être. le dérèglement climatique s'est accentué, les catastrophes se sont faites de plus en plus dramatiques, tremblements de terre, tempêtes, virus mortel, etc .. Ont suivi des attentats, à New-York notamment, rendant le quotidien anxiogène et incertain.

Curieusement, Vigil Harbour paraît à l'abri de cette ambiance délétère, en tout cas pour le moment et une petite communauté privilégiée essaie d'y vivre encore en bonne intelligence, et veut croire à un avenir supportable.

Le premier narrateur, Brecht, jeune adulte, a survécu à un attentat à New-York, où il était étudiant. Traumatisé, il est revenu chez sa mère, Miriam, à Vigil Harbour et a abandonné ses études. Il a pour seule compagnie son copain, Noam. Son père est mort d'un virus (covid ?) lorsqu'il avait huit ans. Son beau-père, Austin, architecte, lui procure un travail chez Célestino, immigré de longue date, qui créé et entretient des jardins.

Dans cet endroit relativement préservé vont surgir deux personnages inattendus, poursuivant chacun des buts cachés. Ils vont apporter le trouble avec eux, provoquant des réactions en chaîne aux conséquences imprévisibles.

Je ne vais pas en raconter davantage, c'est une histoire fouillée dans laquelle il faut entrer progressivement. L'autrice excelle dans la description des personnages et des interractions entre chacun d'entre eux. C'est finement observé et peu à peu les liens se font avec subtilité.

Les révélations arrivent, jusqu'à une dernière partie assez tendue, avec un suspense qui monte. Les changements liés au bouleversement climatique imprègnent toute l'histoire, soulevant des questionnements fondamentaux.

La part belle est faite aux personnages, deux couples explosent entraînant des recompositions surprenantes ; j'ai particulièrement aimé, Margo, ancienne professeur de Brecht, qui encaisse le départ de son conjoint avec une autre en épaulant vigoureusement l'autre mari quitté qui se laisse couler. L'avenir montrera qu'elle sait faire face à pire que cela.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Il m’a dit qu’il n’avait jamais auparavant compris comme il était possible de tomber amoureux d’une personne si mentalement déséquilibrée ; peut-être que cela arrivait quand on se persuadait que le déséquilibre était simplement un genre d’équilibre qu’on n’avait jamais vu avant. »
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Tout le monde a un tiroir mental contenant des jours précis qu’il a mis de côté pour les revivre, les reconstituer, les regretter peut-être, d’une manière irrépressible, avec tous les détails.
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Je me rappelle quand Mme T un jour nous a parlé de regarder les poèmes comme des ponts : qui relient, qui vous emmènent de l'autre côté, qui défient la gravité de la prose. Ce qui les rend si forts est rarement clair à l'œil nu. Avec la prose, a-t-elle dit, tu t'accroupis; avec la poésie, tu t'élèves et tu t'envoles.
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- Pensez à toutes les insomnies qui n’existeraient pas si les gens n’avaient pas d’enfants.
Poliment, papa rit.
- Un monde sans enfants ? Non merci.
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Si je détaillais, je dirais ceci : je suis sur une île dont la côte est menacée. Il y a des gardes, des flics, des rangers et toutes sortes de gens en uniforme qui surveillent, il y a des bassins écrêteurs là où il y avait autrefois des terrains de basket, il y a des périodes estivales où les températures atteignent 38° cinq jours d'affilée, et on est peut-être menacés de tempêtes, de bombes, de contagion, de pandémies et de pagaille, mais je vais bien. Je fais travailler mon esprit, je fais travailler mon corps. Je mange - parfois très bien.
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