Boris Vian et ces romans noirs à l'américaine connu sous le pseudo "
Vernon Sullivan" continu de marqué, des générations de lecteurs. "
Et on tuera tous les affreux", fait parti pour notre plus grand plaisir de la collection que lui consacre Glénat en adaptant ces romans en bande dessinées. A la fois déjanté et fantastique, humour noir et érotisme sont au rendez-vous, tout en restant fidèle à un cahier des charges très strict: sexe, suspense et sang.
Rocky est un héros, jeune, beau gosse, bodybuildée à qui on ne la raconte pas, les filles sont raide dingue de lui. Mais Rocky dont l'entrainement exige un comportement chaste, veut garder sa virginité jusqu'à ces vingt-ans. Il forme avec le journaliste un duo plutôt classique, le privé et le gratte-papier. Il y a des flingues, des bourre-pif, des caisses Américaines, de bien curieux personnages, des femmes fatales, belles, mais dangereuses...
Bien avant les autres, Sullivan utilise le thème dans ces romans d'anticipation, des manipulations génétiques sur des êtres humains, avec bien sur un registre polar bien dans l'esprit, "
Vian Sullivan" c'est parodique certes mais c'est aussi une critique non dissimulée sur les dérives sociales, politiques, raciales américaines.
À la fois directeur de collection et adaptateur,
Jean-David Morvan, propose un scénario décapant, fidèle à l'oeuvre originale, un travail à la hauteur du plaisir qu'il a pris semble-t-il à se plonger dans l'univers tourmenté de
Vernon Sullivan.
Sublimés par les dessins envoûtants d'
Ignacio Noé qui excelle dans le croquis de l'Amérique des années 50, cet mise en images allié à une forte colorisation concorde parfaitement à l'ambiance du roman et ces personnages aux expressions très exaltées et à la plastique si particulière restent bien dans le ton.
Une très belle adaptation qui mérite largement le détour, un récit restant conforme au roman d'origine. Chaudement recommandée...