Olivier Vossot/5
2 notes
Résumé :
L'existence ne pèse rien mais nous ne nous envolons pas. Nous tombons sans entendre les cris, en affectant l'indifférence comme si tout n'était que bruit. Et ce n'est qu'au seuil de l'hiver, lorsque les jours s'écourtent, que nous approchons des racines. Le silence craque sous nos pieds tandis que nous retenons nos larmes. J'ai dû laisser ma vie, là.
étiquettes
Ajouter des étiquettes
Que lire après FilsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1)
Ajouter une critique
Recueil intimiste et splendide, dans lequel on entre avec une grande émotion, et que l'on fait immédiatement sien, ou plutôt qui nous fait immédiatement sien. Un profond sentiment d'humanité, de tendresse et de force anime la voix de Fils, qui relie à l'enfant, au père et à soi-même en un va-et-vient délicat et saisissant, à chaque page, à chaque vers. Une écriture juste. Bravo.
Citations et extraits (12)
Voir plus
Ajouter une citation
fils III / H
Dans les yeux de mon père ce n’est plus lui que je voyais. Jamais
il ne quittait sa détresse pour la mienne. Les instants sans lien.
Chaleur d’été sans issue. Comme l’intuition d’une patience qui
n’est pas celle d’un enfant.
Dans les yeux de mon père ce n’est plus lui que je voyais. Jamais
il ne quittait sa détresse pour la mienne. Les instants sans lien.
Chaleur d’été sans issue. Comme l’intuition d’une patience qui
n’est pas celle d’un enfant.
fils III / D
Le véhicule s’éloigne. La maison, derrière nous, rapetisse dans
la nuit, éclairée de sa seule fenêtre. Lui, sur le siège passager, ne
laisse rien paraître. En une seconde, grosse de terreur, je vois la
nuque suintante, la figure difforme se retourner au carreau et me
voir, savoir que c’est moi. Il m’était impossible de le quitter. J’ai
compris qu’il était en moi. Le matin ne filtrait pas encore à travers
les lames du volet.
Le véhicule s’éloigne. La maison, derrière nous, rapetisse dans
la nuit, éclairée de sa seule fenêtre. Lui, sur le siège passager, ne
laisse rien paraître. En une seconde, grosse de terreur, je vois la
nuque suintante, la figure difforme se retourner au carreau et me
voir, savoir que c’est moi. Il m’était impossible de le quitter. J’ai
compris qu’il était en moi. Le matin ne filtrait pas encore à travers
les lames du volet.
je tire sur un fil sans commencement ni fin
je tire sur un fil sans commencement ni fin
nulle place assignée
ni bords ni noyau
ne pouvoir vivre rien
…
Aucune trace de ma propre image, comme si je n’existais pas.
je tire sur un fil sans commencement ni fin
nulle place assignée
ni bords ni noyau
ne pouvoir vivre rien
…
Aucune trace de ma propre image, comme si je n’existais pas.
fils III / C
Le passé prend corps à mesure que je déroule ma propre solitude,
que je gravis le chemin abrupt. Je sens l’aggravation des ombres,
le vertige. Il n’est plus temps de rebrousser chemin et à peine
possible de me retourner. Le vide est passé en moi. Quelques mots
dérisoires pour le combler, des gestes ou des prières. Je ne peux
guère que deviner là où rien ne se donne. Main sur la pierre, les
yeux clos.
Le passé prend corps à mesure que je déroule ma propre solitude,
que je gravis le chemin abrupt. Je sens l’aggravation des ombres,
le vertige. Il n’est plus temps de rebrousser chemin et à peine
possible de me retourner. Le vide est passé en moi. Quelques mots
dérisoires pour le combler, des gestes ou des prières. Je ne peux
guère que deviner là où rien ne se donne. Main sur la pierre, les
yeux clos.
fils III / E
Dans le jardin, le jeu n’était qu’une attente de plus. Les murs
blancs, silencieux, des soupirs dont on exige qu’ils portent tout le
poids et se contiennent. L’ombre est lourde des fruits qui n’ont pas
mûri. Du cri ancré en moi, comme si tout devait encore être vécu.
Les terreurs laissées pour morte, les pensées niées arrachées à ce
que je vivais. Enfant, je ne pouvais les fuir, ni fuir en elles.
Dans le jardin, le jeu n’était qu’une attente de plus. Les murs
blancs, silencieux, des soupirs dont on exige qu’ils portent tout le
poids et se contiennent. L’ombre est lourde des fruits qui n’ont pas
mûri. Du cri ancré en moi, comme si tout devait encore être vécu.
Les terreurs laissées pour morte, les pensées niées arrachées à ce
que je vivais. Enfant, je ne pouvais les fuir, ni fuir en elles.
Les plus populaires : Littérature française
Voir plus
Les Dernières Actualités
Voir plus
Autres livres de Olivier Vossot (2)
Voir plus
Quiz
Voir plus
Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)
Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?
Paris
Marseille
Bruxelles
Londres
10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes :
poésie
, poèmes
, poètesCréer un quiz sur ce livre1226 lecteurs ont répondu