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Éric Neuhoff (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253099376
186 pages
Le Livre de Poche (23/03/2005)
4.03/5   17 notes
Résumé :

Dans ce recueil paru aux Etats-Unis en l988, un choix des meilleures nouvelles de Saroyan des années soixante et soixante-dix a été fait parmi ses récits publiés dans d’illustres revues comme The New Yorker, Harpers’, The Saturday Evening Post, ou The Atlantic Monthly. Pleines de charme et de fantaisie, ces nouvelles concernent souvent la communauté arménienne dans toute sa spécificité, présent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
William Saroyan (1908-1981), un écrivain Arméno-Américain, autodidacte, dont j'avais beaucoup aimé ses deux livres, « Papa, tu es fou ! » et « Maman, je t'adore ». Ma troisième rencontre est un recueil de nouvelles truculentes. Sa prose est d'une vitalité et d'un sens de l'humour, dont l'intelligence me touche particulièrement. Même dans le pétrin jusqu'au cou, ses personnages ont toujours une issue de secours engendrée par leur attitude légère, positive, émerveillée face à la Vie, c'est ce qu'il appelle « Folie », d'où je suppose le titre du livre.
Dans sa nouvelle «  Sacré monde, dit le cycliste », probablement autobiographique, il raconte avec humour et légèreté, en quelques pages, le désarroi d'un père de famille avec quatre enfants en bas âge, que sa femme vient de larguer sur un coup de tête,
«  Gaston » , l'habitant d'un noyau de pêche est le sujet d'une émouvante conversation entre une petite fille et un père qui se voient occasionnellement ,
“L'exemplaire dédicacé de ‘La Sonate à Kreuzer' “, sera fatal à Gaspar qui s'apprête à se marier avec une inconnue ( “Il faut que je relise ce texte le plus vite possible, ce soir peut-être. -Pourquoi ? -C'est une histoire de Tolstoi sur le mariage. -Et qu'est-ce-qui s'y passe? - Tout, et tout tourne mal....”),
“Il était une jeune dame de Perth”, l'histoire de l'inspiration littéraire qui vient au mauvais moment ,......
Au total dix-neuf histoires jubilatoires empreintes d'une immense humanité, sur fond du “Vieux Pays” (l'Arménie), d'un fou joyeux, un grand écrivain ! Il s'amuse et nous amuse, je vous garantie un bon moment !

« Ne prétendons pas à beaucoup de spiritualité à moins d'être en permanence aussi légèrement malades »
Un proverbe de Gultik ( Arménie ),mais remis illico au goût du jour de Fresno ( Californie ).

P.s Pour qui s'intéresse à la peinture, je viens de découvrir deux peintres arméniens contemporains, aux peintures pleine de verve et d'humour, qui rappellent l'esprit de ces nouvelles, Daron Mouradian et Ashotyan; à découvrir sur Internet.
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Quand je veux ressentir encore plus fort de l'amour pour ce monde de fous dans lequel nous vivons, je prends ce livre ou un autre de William Saroyan, par exemple, Mon nom est Aram, et je lis quelques unes de ses nouvelles. le sourire vient sur mon visage et je n'ai qu'une envie, de partager ces anecdotes, souvent très drôles, avec d'autres. L'auteur transmets des émotions universelles avec une écriture claire et accessible à tous.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’intelligence consiste parfois à ne rien faire, surtout à ne rien tenter en pleine imbécillité émotive.
( Sacré monde, dit le cycliste , p.30 )
(p.s. Dans le contexte d’un homme qui vient d’être largué par sa femme, et ne sait comment l’annoncer à ses quatre enfants de bas âge )
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– C’est qui ? demanda la fillette.– gaston.– il vit où ?– il vivait dans ce noyau mais maintenant que la pêche a été récoltée, vendue, et que j’en ai mangé la moitié, on dirait bien qu’il n’a plus ni feu ni lieu.– Tu ne vas pas l’écraser ?– non, bien sûr que non. Pourquoi je l’écraserais ?– C’est un insecte. il est affreux.– Pas du tout. C’est gaston, le grand boulevardier.– Tout le monde hurle quand il trouve une bête dans une pomme ; toi, tu ne hurles pas ni rien.– non. Nous aimerions que quelqu’un se mette à brailler chaque fois que nous sortons de chez nous ?– Pourquoi quelqu’un braillerait ?– Justement. alors pourquoi crierions-nous sur gaston ?– il n’est pas pareil à nous.– Pas exactement, mais il est pareil à beaucoup d’autres occupants de noyaux de pêche. maintenant le pauvre n’a plus de maison, et il est là, tout joli, tout coquet, sans nulle part où aller.– Joli ?– gaston est le plus beau que j’aie vu de son espèce.– Qu’est-ce qu’il dit ?– là, il est un peu perturbé. Chez lui, il avait tout bien rangé. son lit là, la porte ici, et tout à l’avenant.
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– Tu es contente d’avoir vu ton père ?– Bien sûr que oui.– est-il drôle ?– oui.– et fou, aussi ?– oui. Je veux dire : non. seulement, il ne crie pas quand il voit une bête sortir d’un noyau, ou des choses comme ça. il la regarde sans lui faire mal. mais… ce Gaston est-ce que ce n’est vraiment qu’une sale bête, dis ?– rien d’autre.– et il faut l’écraser ?– exactement.

la fillette regarda gaston sur l’assiette,et
ne l’aima plus du tout. il était franchement affreux, comme elle l’avait jugé au début. il n’avait plus de maison, et il tournait en rond, et il était idiot, et ridicule, et il ne faisait rien de bien, et il ne servait à rien, et tout et tout. elle pleura un peu, mais à l’intérieur seulement, car il y avait longtemps qu’elle avait décidé qu’elle n’aimait pas pleurer, parce que si on commençait, il y avait tant de choses sur lesquelles il fallait pleurer qu’on risquait de ne pas s’arrêter, et elle n’aimait pas cela du tout. les deux moitiés du noyau ouvert étaient idiotes, aussi. vilaines. même pas propres.
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l’un des quelques points communs à tous les Bashmanian se trouve être un amour immodéré pour le feu, ce qui n’est pas surprenant dans une famille au tempérament de feu : nous adorons le soleil, les rouges, les jaunes, les coquelicots et tournesols de Californie. rien d’étonnant pourtant à ce que les arméniens aient résisté aux Perses quand ceux-là vinrent exiger à la pointe de l’épée que nous épousions leur culte du feu. Pourquoi aurions-nous gâché une bonne chose en la rendant officielle ? nous avions un Jésus des plus officiels, et c’était assez miraculeux.
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Certains connurent des crises à répétition, ce qui leur valut la qualité d’homme sage, même un caractère sacré, comme s’ils avaient fait le pèlerinage à Jérusalem ; en un sens, ils l’avaient fait.
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Vidéo de William Saroyan
Poème de William Saroyan sur le génocide arménien de 1915.
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