De 1925 à 1926
André Gide, en compagnie de
Marc Allégret, entreprend un long périple en Afrique noire, qu'il relatera dans "Voyage au Congo" paraissant dès 1927 et dans "Retour du Tchad" en 1928.
Il séjournera quelque temps chez Marcel de Coppet, alors administrateur d'une région du Tchad, dont il deviendra plus tard gouverneur.
Gide et de Coppet se sont rencontrés dès 1920 par l'intermédiaire de Roger Martin du Gard, leur ami commun. Ils commencent à correspondre en 1924, moment où
André Gide se prépare à embarquer pour l'Afrique ; départ retardé qui n'aura lieu qu'à l'été 1925.
Entreprise au départ pour des raisons pratiques, l'organisation du séjour de
Gide au Congo, cette relation épistolaire deviendra de plus en plus chaleureuse et s'étalera sur plus d'une vingtaine d'années.
André Gide et Marcel de Coppet vont y confronter leurs opinions concernant la question coloniale,
Gide dénonçant les turpitudes et exactions de certains coloniaux ainsi que les dérives de l'administration coloniale
et Coppet lui contant ses efforts pour améliorer les conditions de vie des "indigènes".
Tout cela est émaillé de moult digressions et anecdotes concernant tant l'oeuvre et les activités de
Gide que les problèmes personnels de Coppet et ses démêlés avec l'administration concernant son avancement.
Ce qui est loin d'être sans intérêt mais éloigne considérablement le lecteur du sujet annoncé, à savoir la question coloniale entre les deux guerres. Pour cela, on reste un peu sur sa faim et cet ouvrage me paraît donc être un complément de lecture à faire en parallèle à "Voyage au Congo" et "Retour du Tchad" dans lesquels
Gide épingle férocement les pratiques des compagnies commerciales, en général soutenues par les administrateurs coloniaux, ce qui, bien sûr, va lui attirer de solides inimitiés parmi les responsables de ces iniquités.
Ouvrage reçu dans le cadre de la dernière Masse critique pour l'envoi duquel je remercie Babelio et les
Presses Universitaires de Lyon.