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Guerilla tome 2 sur 3
EAN : 9791091447966
427 pages
Ring (26/09/2019)
3.92/5   164 notes
Résumé :
Du sang, des armes et des larmes.
Voyage au bout de la guerre totale.
Plus d'État.
La France s'est effondrée en trois jours, livrée aux assassins qui tiennent les rues, aux chiens de guerre qui terrorisent les campagnes. Partout le pillage. La folie. La survie. Partout le silence des réseaux détruits. Et partout la violence.
Plus de règles.
Des crânes perforés de balles, des ombres qui fuient, des rues dévastées, des cadavres ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Laurent Obertone, journaliste et écrivain, nous propose la deuxième partie de Guerilla sous-titrée : « le temps des barbares ». le premier opus raconte comment la France s'écroule en trois jours suite à une banale intervention policière dans une cité sensible de la Courneuve. Des policiers étaient intervenus pour secourir une femme en « danger de mort », mais en réalité un guet-apens avait été préparé. de là, un embrasement s'empare de la France et l'Etat se dissout peu à peu…

Dans ce nouveau volet, nous retrouvons les éléments qui ont contribué au succès de Guerilla tome 1 : dialogues percutants, scénario ultra réaliste, récit précis et mouvementé, personnages attachants, dimension psychologique très pertinente. L'oeuvre est une nouvelle fois découpée en chapitres très courts introduits par une citation. Celle que nous avons retenue introduit le chapitre 37. Elle correspond parfaitement à la thématique de l'ouvrage : « Survivre : verbe, rester en vie dans des circonstances où d'autres périssent, après des événements rendant la vie insupportable. » Dans cet océan de soucis, de galères, de bassesses humaines, comment réagirions-nous ? le récit nous donne des indications précieuses sur le comportement des individus en situation extrême. N'oublions pas que la saga Guerilla « repose sur les hypothèses de travail du renseignement, des forces spéciales, et des témoignages directs de victimes de guerres civiles ».

Pour se rendre compte de la fragilité de nos sociétés, il suffit d'étudier le comportement de certains de nos compatriotes aux pompes à essence quand les dépôts de carburants sont bloqués par des grévistes. Certains sont prêts à se battre pour gagner une place ou pour remplir un jerricane alors que notre société dispose encore de l'électricité, d'internet et que les centres commerciaux regorgent de nourriture et de biens de consommation. Qu'en sera-t-il quand la police ne pourra plus endiguer le flot et que les commerces auront été victimes de pillages ? Lire cet ouvrage nous donne des éléments de réponse. Effectivement, l'électricité coupée signifie « priver la société de son sang et les citoyens de ses yeux. Sans électricité, on ne peut plus s'informer, ni cuire ni conserver la nourriture, payer quoique ce soit, faire le plein. Plus d'internet, de radio, de télévision, d'eau, d'évacuations, d'éclairage, de transports, de distribution, de chauffage, et après quelques heures plus d'hôpitaux, de gares, d'aéroports et de réseaux. »

Comme pour le premier opus, l'histoire nous prend aux tripes et nous voyons toujours ce film défiler sous nos yeux. Obertone rédige avec talent une fresque qui voit la France mutilée par le pillage et la folie. Une fois la France consumée, les gens s'organisent tant bien que mal alors que « les assassins tiennent les rues et que les chiens de guerre terrorisent les campagnes ». Les règles écrites et non écrites de la société s'envolent mais il faut malgré tout survivre. Alors qu'il faut se battre pour gagner son pain et disposer d'un minimum de confort, certains baissent les bras : « Cette foule était l'allégorie du renoncement. Un peu comme si on venait de mettre bout à bout leurs mille-et-une lâchetés du quotidien pour créer un tout. »

Notre société vit dans le luxe et dans une espèce d'effrayante monotonie. Si demain la société dégringole, peu sont les individus à envisager le pire : « Il faut imaginer. Les trains qui s'arrêtent au milieu de nulle part. Les aéroports saturés. Les paniques dans le métro. Les rues bloquées par des milliers de véhicules abandonnés. Les citadins piégés par des incendies que plus personne ne cherche à éteindre, qui vont tout dévaster, sans aucun moyen d'appeler les secours. Et dans un tel merdier plus personne ne va risquer sa peau pour secourir, et encore moins pour réparer. Sans parler des mouvements de foule, des pillages, des actes terroristes. » Ce tableau saisissant peut-il advenir en France ? Nul ne le sait…

Toutefois, il demeure important de comprendre que si la société tombe, des milliers voire des millions d'individus verront leur vie basculer : « Elle avait été clerc de notaire, et le lendemain esclave sexuelle d'une poignée de délinquants et de trafiquants, braqueurs de bureaux de tabac et voleurs de vieilles dames qui tentaient d'insuffler à leur misérable vie un arôme de mission divine. » La société française pourrait-elle sombrer dans un tel chaos ? Beaucoup seront tentés de dire que non, mais les mêmes n'ont-ils pas pensé il y a trente ans que la France des années 2020 ressemblerait à tout autre chose ?

En situation désespérée et effroyable, il faut avoir en tête que nos réactions normales n'existent plus. Sans ces lois écrites et orales constituant la base de toute civilisation, la loi de la jungle se substitue au Code Civil. Obertone écrit : « Les humains privés de leur ordre quotidien sont des créatures tout à fait à part, en-deçà des bêtes, monstrueuses, corrompues, détraquées par on ne sait quel instinct maudit, et plus il semble qu'on les discipline contre cette viciation, plus il semble qu'elle s'accentue. » Thucydide faisait au reste le même constat dans La Guerre du Péloponnèse dans le livre III au paragraphe 84. Notre auteur développe une idée pertinente quoique très ironique à l'endroit de la société d'aujourd'hui : en cas d'effondrement politique ou économique « le dieu du lien social sera mort ! » Beaucoup aujourd'hui consomment et surtout consument leurs vies sur les réseaux sociaux. En cas de « Bellum omnium contra omnes », phrase en latin signifiant « la guerre de tous contre tous », pour reprendre l'idée de Thomas Hobbes, ces humains lobotomisés par les écrans et la société du divertissement pourront-ils survivre au milieu des barbares ?

Cela nous conduit à évoquer un passage du livre qui rapporte qu'au milieu de l'anarchie et de la confusion un enfant « continue toujours de jouer, même si sa guilde venait d'être décimée par une carte chaos. Perdu en terrain hostile, un de ses personnages favoris, parmi les plus atypiques, avait usé sans succès de ses pouvoirs de conversion. Seul et loin de sa guilde, il était tombé sur un groupe d'orcs assoiffés de sang, et n'avait dans son deck aucune carte susceptible de contrer une telle attaque. » Scène étonnante, paradoxale que certains pourraient croire sortie de la seule imagination du cerveau d'Obertone. Devons-nous rappeler que l'orchestre du Titanic a continué de jouer alors que le paquebot s'enfonçait lentement et sûrement dans l'océan Atlantique ?

Après l'écroulement de la France en soixante-douze-heures, Obertone nous présente une suite très convaincante de « cette vertigineuse odyssée » qui nous amène à poursuivre notre « voyage au bout de la guerre totale » …
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J'avais moyennement apprécié le premier tome, le deuxième m'a paru beaucoup plus abouti et travaillé au niveau de l'écriture, même si l'absence de fin peut laisser attendre un troisième opus.

Alors, il y a de très bons moments dans ce temps des barbares que sont devenus les hommes et les femmes parce que le chaos s'est installé dans la France. Certains personnages m'ont paru assez intéressants, tels que le docteur Cachet, le colonel et la fillette, le couple qui trouve le plaisir dans un accouplement de survie au milieu du chaos, le capitaine Danjou en symbole d'une autorité inflexible.

D'autres sont beaucoup plus fades comme la psy, le calife, Donatien, l'homme symbole de la lâcheté totale, capable de s'intéresser à une femme uniquement pour la baiser. C'est elle qui le fera mais pas comme il aurait espéré.

Quelques bons points également pour rythme de la narration, les régions décrites, Lozère, Haute-Savoie, Jura et Paris avec ses monuments ravagés, ses incendies, ses ordures, excréments, sang des innocents et des bourreaux qui coule de la même couleur, ruisselant aussi bien à l'Opéra Garnier que dans les caniveaux des ruelles.

La violence est présente, qu'elle se manifeste par les armes à feu, blanches, ou contrainte aux suicides en série. Elle a sa place dans cette guérilla qui n'en est pas vraiment une puisque personne ne sait vraiment contre qui il se bat.

L'auteur a très bien exploré les tréfonds de la nature humaine et creusé particulièrement les comportements les plus ignobles avec quelques étoiles qui s'éteignent souvent sous la hache ou le couteau.

Donc, mieux que le premier tome à mon goût, en espérant une apocalypse littéraire si un troisième vient à paraître.
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Dans ce second tome, Laurent Obertone reprend les mêmes personnages que dans "Guérilla le jour où tout s'embrasa" mais après " le jour où tout s'embrasa" est venu le monde du chaos et "Le temps des barbares".

Ses personnages sont confrontés à une survie difficile dans un contexte terrifiant de guerre civile ethnique. Une jungle où la seule loi est celle du plus fort… Un roman qui rappelle — jusque dans son titre — l'immense roman « Demain les barbares » qui avait déjà inspiré le premier tome de Guérilla.

« Guérilla, le temps des barbares » se situe quelque part entre le roman de Franck Poupart, « Mad Max » et « La Route » de Cormac Mc Carthy.

Beaucoup de violence, un peu d'humour, du survivalisme. Pour l'espoir et les sentiments, vous vous êtes trompés de crèmerie.

"Le temps des barbares" nous propose un voyage à travers un pays anéanti par la guerre, par la destruction et le chaos. Les meutes sont partout. le meurtre, le viol, la torture sont quotidiens. Souvent, l'auteur en fait trop… mais c'est rythmé, prenant, angoissant.

Mais le plus gênant n'est pas la violence, mais la faible épaisseur de personnages caricaturaux, le rythme qui manque un peu de variation. Tout ça manque de subtilité. C'est à la hache... Les méchants sont méchants. Les bons sont bons. On reste sur sa faim.

Les fans vont adorer... Les lecteurs plus exigeants préféreront l'original de Poupart... Ceux que le sujet hérisse ne le liront même pas.
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Guérilla : le temps des barbares, c'est le titre du nouveau livre de Laurent Obertone publié chez Ring, la suite du premier volet sorti en 2016. Un roman qui risque fort de s'imposer comme l'une des meilleures ventes de 2019, comme ce fut le cas pour son prédécesseur. Justement : le petit nouveau est-il à la hauteur ? Découvrez la critique Lettres it be !

# La bande-annonce

Plus d'État.
La France s'est effondrée en trois jours, livrée aux assassins qui tiennent les rues, aux chiens de guerre qui terrorisent les campagnes. Partout le pillage. La folie. La survie. Partout le silence des réseaux détruits. Et partout la violence.
Plus de règles.
Des crânes perforés de balles, des ombres qui fuient, des rues dévastées, des cadavres déchiquetés à perte de vue, des ordres, des plaintes, des cris, des rafales d'armes automatiques se répondant d'une rue à l'autre, des geysers de flammes et le bruit sourd des rotors brassant le ciel ardent des villes.
Plus d'issue.
Ils étaient de simples citoyens. Ils ne sont plus que des créatures humaines, privées de tout, isolées dans leur méfiance, prêtes à tuer pour un bidon d'essence.

# L'avis de Lettres it be

On l'attendait cette suite de Guérilla sorti en 2016. On attendait le retour de Laurent Obertone après La France Interdite, troisième partie de sa trilogie essayiste. On attendait ce phénomène littéraire on ne peut plus discret, boudé (alerte euphémisme) par les médias et pourtant présent dans le top des ventes à chaque parution. Avec Guérilla : le temps des barbares, le journaliste de formation nous propose de plonger à nouveau dans une France dévastée, sous les décombres, une France meurtrie et placée sous le joug menaçant de l'intégrisme islamique. Vous voyez le tableau ?

Le premier chapitre pose, d'emblée, le ton. Laurent Obertone capte l'attention et frappe à la jugulaire sans la moindre trace de round d'observation. Et tout s'enchaîne : on retrouve les personnages de la première partie avec joie malgré les situations dramatiques qu'ils traversent, on imagine avec effroi ces militaires dans le POPB… Sur le fond, tout ce qu'on attendait est là et bien là. Sur la forme et l'écriture en tant que telle, on imagine aisément Laurent Obertone sourire avec malice pendant l'écriture de ce livre : les formulations acides et les tacles deux pieds décollés se multiplient à l'encontre des « gauchistes », de Greta Thunberg et consorts, le ton est assurément plus malin par endroit, parfois drôle à d'autres endroits. Des respirations bienvenues pour continuer notre traversée des décombres fumants. En effet, par moment, on se croit un peu sur La Route de Cormac McCarthy tant Laurent Obertone emprunte les codes du post-apocalyptique dans son approche de la survie et de la « société d'après ». Post-apocalyptique, humour malin, saillies drolatiques… Vous avez dit maîtrise des registres ?

Alors que le premier volet de Guérilla proposait une évolution incroyable entre le point de départ et la fin, le tout servi par une tension folle et une rythmique d'écriture hors du commun, Guérilla : le temps des barbares prend un peu plus son temps, bien que la noirceur et l'intensité des chapitres soient encore et toujours au rendez-vous. Ce deuxième volet se fait un poil plus lent, peut-être moins enlevé par endroit. En même temps, difficile de faire mieux ! Quoi qu'il en soit, Laurent Obertone repasse l'examen avec brio une fois encore. La boucle est bouclée. On se retrouve quand ?

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Laurent Obertone a été révélé par la France Orange mécanique. C'est une des valeurs sûres de la galaxie identitaire. La « France Big Brother » a suivi ainsi que des ouvrages sur des personnages contestés comme Anders Breivik ou le pilote de la German Wings.

« Guérilla », son seul et unique roman, a également été un vrai succès d'édition — malgré le boycott des médias et de certains libraires.

Un tel succès appelait forcément une suite… La voilà...

« Guérilla, le temps des barbares » est en vente depuis fin septembre toujours chez Ring. On peut trouver de nombreuses références à la Route ou à Mad Max (sans oublier les films de zombies).
La parenté avec le roman « Demain les barbares, le grand effondrement» publié un an avant le premier guérilla est cette fois-ci clairement revendiquée dans le sous-titre. Dommage que la similitude s'arrête au titre.
En effet, les défauts du premier Guérilla se retrouvent presque accentués dans ce second tome. Les personnages sont décrits très superficiellement, on a vraiment du mal à s'y attacher, les scènes sont une succession de boucheries et de viols particulièrement crus.

Bref, on a l'impression que ce tome est un coup éditorial vite écrit par l'auteur, alors que Laurent Obertone, au départ journaliste et essayiste, aurait pu progresser devenir un romancier.

Ce n'est malheureusement pas le cas.

Le livre passionnera les survivalistes et les nombreux fans des galaxies identitaire et survivaliste. Il s'en vendra sûrement beaucoup, mais dans dix ans, les gens liront encore « La Route », « le Camp des saints » ou « Demain les barbares » alors que ce roman mineur aura disparu des étals de librairies.

Dommage car le sujet fort, voire prémonitoire, méritait mieux. C'est d'ailleurs pour le sujet que je lui donne une troisième étoile.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Le sergent arma sa H&K, dans un claquement métallique. La balle était dans la chambre, le canon pointé sur le jeune homme. Sa vie ne tenait qu'à l'index effleurant la courbe froide de la queue de détente. Cette détente était alésée à quatre-cents grammes, cet index avait déjà tué, et la mort était déjà passée par ce canon. Le jeune homme avait lâché son portable et levé les mains. Il savait. Un crépitement dans le cortex, un ordre du nerf médian au tendon fléchisseur, une pression d'un demi-centimètre, et la foudre, la fin de toute chose.
"Pitié".
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Pour lui ce pays maudit marchait depuis bien trop longtemps sans son âme, sans seulement savoir où, sans comprendre son agonie. Et chaque année qui passait semblait l'enfoncer dans une mort plus complète et aboutie encore. Lui ne s'était jamais senti capable de se battre. N'était-il pas prêt à se laisser torcher pour continuer à faire semblant de vivre ? Il pensait que le rêve d'esclave serait le dernier et le plus fort de tous les rêves. C'était aussi le sien et il n'avait jamais eu le courage d'y renoncer. « Je ne suis que l'art d'évoquer les idées malheureuses », avait-il dit à ce fou qui lui demandait des solutions. Sa lucidité était un fardeau et son monde bien plus noir que l'incertitude. Il passait son temps à s'informer, c'est-à-dire à se faire peur, se faire mal, entretenir méthodiquement sa haine, en contaminer son entourage. Être l'effroi du réveil, venant juste après le rêve. La clé du placard où Barbe Bleue enfermait les cadavres de ses femmes. Il aurait voulu en enfant, d'abord pour lui inculquer un peu de ce mal, et laisser de l'autre côté de sa tombe comme un bagage suspect, un colis piégé, un dernier éclat d'Homme.
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« Réservé aux personnes LGBTQIA2+ », puis on avait ajouté : « Et personnes racisé.e.s minoré.e.s », puis : « Et non-valides et atypiques », puis : « Et femmes », et on avait finalement rayé le tout au marqueur rouge pour écrire : « Entrée interdite aux mâles blancs valides psychotypiques hétéro-binaires non-fluides », mais de sulfureux militants anti-assignation prétendaient que nul ne devait se réduire à des cases, et que désigner et catégoriser c’était déjà stigmatiser.
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« Il y a un truc qui m'intrique chez toi, reprit le retraité. Tu n'as pas peur de ce qui se passe ? C'est comme si tu n'avais pas l'air concerné. Comme si tu connaissais déjà la fin de l'histoire. »
Pol Pot aiguisa son plus beau sourire.
« Je suis que pour vous, les Blancs, notre sagesse ressemble à de la folie. »
Le regard du colonel l'encourageait à développer. L'encens lui piquait les yeux et les flammes ronflaient dans la vieille cuisinière. Il était un peu plus de minuit.
« Pourquoi devrais-je avoir peur ? Je n'ai pas d'enfant et je n'ai pas besoin de vivre parce que les miens ont fait mille millions d'enfants. Personne ne peut rien contre cette quantité. Je ne suis qu'une brique dans un mur, une maille de tapisserie, et moi mort mes descendant seront encore là. C'est pour ça que je n'ai pas peur. Vous, les Blancs, devriez avoir peur. Mais vous êtes fous, alors… Vous êtes vieux et ne faites plus d'enfants. »
[…]
« Vous croyez que cette arme qui vous aide à mieux dormir va vous sauver, mais moi je ne le crois pas. Si les vôtres ne sont plus là, vous ne serez pas sauvés. Une république n'a d'avenir que les enfants de ses femmes. Vous les Blancs tirez votre gloire de vos idées. Vous en oubliez de vivre, et vos idées vont vous tuer. Et vous brûlez ceux qui vous en avertissent. Le mélange dont l'idée vous rend si fiers empoisonne votre peuple, et va vous anéantir. Vous allez disparaître, vous dissoudre dans ce que vous êtes, dans ces autres que vous croyez sauver… Votre race est orgueil, elle porte sa mort. Dans ses entrailles technologiques, dans le gouvernail de ses idées. Elle est ce navire titanesques qui qui défie nature et dieux, puis sombre et se perd à jamais. »
[…]
« Je crois que l'Occident hurle et s'agite vainement, comme un nourrisson abandonné sur le rivage avant la marée. Et nous dans mille ans serons toujours là. Nous aurons vu comme le sage les cadavres de nos ennemis passer. Tôt ou tard, tout se dissoudra dans notre nombre et notre unité. Alors peut-être que demain vos soldats viendront encore vous sauver, que vos médecins et vos marchands adouciront la fin de votre vie. Mais au fond, je crois que votre race est finie. Déprimée par sa frénésie, étouffée par sa supériorité. Vous n'avez plus les armes pour cette vie, et peu à peu vous y renoncerez. »
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De la baie vitrée du chalet, au coin du feu, le docteur Cachet regardait les montagnes, leur glace éclatante de soleil. Leur pureté aiguë, photographique, leur immobilité sidérale. Le principe d'inviolabilité et de puissance qui se dégageait de ces géants éternels.
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