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EAN : 9782907883283
122 pages
Indigo - Côté femmes (01/06/1992)
5/5   1 notes
Résumé :
Ernestine, l'héroïne de Marie-Jeanne Riccoboni, exerce une activité rémunérée qui assure son indépendance ; elle épouse l'amant dont elle partage les sentiments, un homme dont elle est le professeur, un homme "qui goûte le plaisir de lui voir prendre une espèce d'autorité sur lui". Transgressant les conventions de son époque, Ernestine est une héroïne tout à fait exceptionnelle. Ce roman écrit en 1762, inspiré par l'expérience féminine sublimée par l'imaginaire de l... >Voir plus
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« Je vous afflige, lui dit-elle ; hélas ! je vais peut-être vous révolter ; mais au nom de notre amitié, ne vous opposez point à mes desseins : j’ai un projet, ne le combattez par aucune raison, par aucun discours. Ô ma chère Henriette ! je n’abandonnerai point M. de Clémengis ; il est exilé, son mariage est rompu, sa fortune détruite, il va perdre le reste de ses espérances ! il est affligé, malheureux ! je veux partir, aller le trouver, ma vue sera peut-être un adoucissement à ses peines ; si je ne puis le consoler, je partagerai ses maux ; je veux gémir, souffrir, mourir avec lui ! Ne me dites rien, non, ne me dites rien ; ne me parlez ni du monde, ni de ses cruelles bienséances ; je les rejette si la dureté les accompagne : est-il des lois plus saintes que celles de l’amitié ? des devoirs plus sacrés que ceux de la reconnaissance ? À qui dois-je des égards ? je ne tiens à personne ; si ma démarche est une faute, j’en rougirai seule. Je veux dénaturer tout ce que je possède, je veux rendre en secret à M. de Clémengis tous les biens que j’ai reçus de lui ; ah ! pourrais-je en jouir à présent ! heureuse aux yeux des autres, ingrate aux miens, comment supporterois-je la vie ? » (Indogo, p.111-112)
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« Ô ma charmante amie ! lui dit-il, n’oubliez jamais un homme qui a pu passer tant d’heures auprès de vous et réprimer une ardeur dont l’objet et la vivacité lui offroient une excuse si naturelle. Je vous aime ! vous l’ignoriez ; il m’est doux de vous le dire, de vous le répéter ! Oui, je vous aime, je vous adore ! combien il m’en a coûté pour vous le taire si longtemps ! je m’applaudis de vous avoir respectée : plus mes désirs étaient grands, plus l’innocence et la sensibilité de votre cœur me présentoient l’idée flatteuse d’un triomphe assuré ; plus la victoire que j’ai remportée sur moi-même est satisfaisante : si vous croyez devoir quelque retour à ma tendre, à ma solide amitié, accordez-moi la récompense d’un effort si difficile, d’une retenue si constante ; cessez de vous affliger, dissipez cette tristesse cruelle où vous vous livrez, que je n’en aperçoive plus de traces dans ces yeux chéris. Ah ! vous le savez, tout mon bonheur dépend d’être sûr de celui d’Ernestine » ! (Indigo, p.84-85)
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Une situation heureuse ne conduit point à réfléchir ; pourquoi voudrait-on approfondir la cause du bonheur dont on jouit ? Le bien-être nous paraît un état naturel; son interruption nous trouble, nous agite ; le malheur nous instruit, étend nos idées, rend notre âme inquiète et notre esprit actif, parce que la douleur nous fait chercher en nous-mêmes des forces pour la supporter, ou des ressources pour nous en affranchir. (Indigo, p.51)
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Mlle Duménil entra alors dans des détails nécessaires à ses desseins, s’étendit sur la façon de penser libre et inconséquente des hommes ; sur la contrariété sensible de leurs principes et de leurs mœurs. « Ô ma chère amie, vous ne les connaissez pas, lui disait-elle ; ils se prétendent formés pour guider, soutenir, protéger un sexe timide et faible : cependant eux seuls l’attaquent, entretiennent sa timidité, et profitent de sa faiblesse : ils ont fait entre eux d’injustes conventions pour asservir les femmes, les soumettre à un dur empire ; ils leur ont imposé des devoirs, ils leur donnent des lois, et par une bizarrerie révoltante, née de l’amour d’eux-mêmes, ils les pressent de les enfreindre, et tendent continuellement des piéges à ce sexe foible, timide, dont ils osent se dire le conseil et l’appui. » (Indigo, p.70)
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Henriette ne quitta pas Mme Dufresnoi pendant sa maladie ; et quand il en fut temps, elle arracha la désolée Ernestine d'auprès de son lit, la conduisit chez sa parente, et s'enferma avec elle dans son appartement. Elle laissa couler ses larmes, en répandit aussi, et lui accorda cette douceur nécessaire à un cœur affligé, cette liberté de se plaindre, de gémir, que des consolateurs insensibles ou maladroits croient devoir gêner, restreindre, nous ôter même ; ce zèle approche de la dureté : une tranquille raison, de vains discours, de froides considérations, blessent une âme accablée du poids de sa douleur. Hé ! d'où vient, hé ! pourquoi vouloir persuader à un malheureux que le trait dont il se sent déchiré doit à peine laisser des traces de son passage ? (Indigo, p.31-32)
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