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Histoire de la littérature récente tome 1 sur 2
EAN : 9782818037867
192 pages
P.O.L. (11/02/2016)
3.26/5   34 notes
Résumé :
Vingt ans après la Revue de littérature générale et ses deux numéros historiques, Olivier Cadiot a eu envie de revenir sur le sujet, mais cette-fois sans l'aide de sociologues, de philosophes, de musiciens ou de paysagistes. Avec les seuls moyens de l'écrivain contemporain. Sans plans, ni cartes, ni partitions, ni théorie. Cela donne un feuilleton en plusieurs épisodes, comique et sensible, une histoire en zig-zag émaillée de conseils à de futurs auteurs? et surtout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE RÉCENTE (Tome 1) Olivier Cadiot (POL, 180 petites pages)
Je prends le livre, je le manipule, et tout de suite j'ai un doute avec le titre (accolé de l'épithète « Tome 1 » de surcroît). D'autant que lorsque je feuillette l'ouvrage (imprimé dans une police pour malvoyants et dans une typographie aérée de beaucoup beaucoup de blancs), de tous petits chapitres semblent renvoyer le titre à une galéjade ; et la quatrième de couverture, lapidaire et économe (« Une méthode révolutionnaire pour apprendre à écrire en lisant », c'est tout) confirme l'impression de vaste blague au second degré.
J'y vais quand même. Et je ne comprends rien… mais alors rien de rien, ou presque. Bien sûr, ici ou là, une tournure de phrase, une formule accroche à peine l'intérêt. Mais est-ce autre chose qu'une triste succession de « réflexions » informes sur l'écriture, la modernité, la mort annoncée de la littérature, l'état du monde... Un style abscons, du pique-assiette, on est invité à grignoter des petits bouts de la pensée de l'auteur et l'on est prié de faire soi-même le tri, puisque lui revendique par ailleurs le droit d'être contradictoire. Le fil conducteur apparent, c'est une enquête que mène Olivier Cadiot sur l'état de la littérature récente… et sur bien d'autres choses. Et bien sûr, évidemment dirais-je, il s'assoit avec une belle condescendance facile sur les réponses qu'il obtient des professeurs et autres sommités supposées pouvoir parler de ce sujet. Cadiot se plaint beaucoup des reproches qu'on lui fait d'écrire des livres compliqués, et répète à chaque page « on est tous pareils », il fait le pari réussi de l'absolue confusion. Qu'importe, il a ici un sujet tellement pertinent, n'est-ce pas, aussi essentiel que compliqué (« Ce n'est pas de tout repos de vouloir créer une nouvelle plate-forme de réflexion et d'échange sur ces questions aussi peu à l'ordre du jour », se gargarise-t-il en se lamentant). Il semble quand même (mais ai-je bien compris ?) qu'après avoir écrit des poèmes et des romans, Cadiot voudrait rien moins qu'inventer un nouveau modèle de littérature, trop « contraint » qu'il était par la poésie et le romanesque (c'est ce qu'il raconte dans des interviews), sans verser dans l'essai bien sûr, il ne va quand même pas s'abaisser à ça. Il fait donc dans l'illisible, hors genre et hors tout.
Il ne nous épargne rien du mépris qu'il ressent pour les lecteurs assez bêtes pour ne pas saisir sa pensée si fulgurante. Je fais partie de ceux-là. Je me suis senti bête à le lire, puisque je n'ai rien compris, ni de son sujet, ni de son écriture. J'ai donc eu envie qu'un pédagogue, au sens grec du mot, me prenne par la main et me fasse comprendre, justement, au sens de me permettre de « prendre avec », de repartir de la lecture de ces 180 pages avec au moins un petit quelque chose. Alors j'ai lu deux critiques, ou plutôt deux présentations du livre. Dans Télérama du 17 février d'abord, mais là encore, je n'ai rien compris… à ce que la journaliste a compris du bouquin, d'autant qu'elle se garde bien de donner un avis, et laisse quasiment tout la place à des citations de l'auteur. Quant à la chroniqueuse de « Elle », elle semble avoir adoré, au point d'avoir relevé "un conseil par chapitre" (???) dans ce livre "tout plein d'humour" (!!!)… Et moi j'ai envie de pleurer. Même dans Babélio qui m'aide si souvent, 11 lecteurs, 3 citations… mais 0 critique (si quelqu'un passe et veut se faire pédagogue, pour moi et pour d'autres, j'en serai ravi…)
Je me souviens de la lecture d'un Stendhal vers 15 ans (je crois que c'était « La chartreuse de Parme »), et je ne m'étais pas senti exclu par le trop fameux « to the happy few », au contraire, je m'étais senti fier de faire partie de ces quelques heureux, parce que j'avais beaucoup aimé et l'histoire et l'écriture. Ici, c'est tout le contraire. Un livre, pour moi, c'est un objet de compagnonnage, pour quelques heures ou pour bien plus longtemps, un paquet de pages qu'on « prend avec » et avec lequel on fait un bout de route, puisqu'il m'emmène quelque part. Je ne prends rien de cette « Histoire de la littérature récente », qui pour moi ne mérite en rien le si beau qualificatif de "livre".

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Livre très intéressant et caustique qui sous couvert de donner des conseil pour écrire critique toutes les erreurs d'une littérature française mise en avant et si pauvre.
Des comportements, au propos tenus, aux marottes, aux idées pré-conçues le messages est finalement clair : tout ce qu'on dit sur les méthodes d'écriture, jetez cela à la poubelle et faites ce qui vous plait sans en attendre quoi que ce soit d'autre que ce que c'est réellement.
Jubilatoire, permettant d'exorciser nos propres doutes, l'ouvra est dynamique, goguenard et bien écrit.
En espérant que le tome 2 suive le même chemin.
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Le livre est court, très court. En même temps c'est le tome 1. Inutile de dire que je ne lirai jamais le Tome 2, tellement l'auteur se fout du lecteur. le titre n'a rien à voir avec le contenu, si l'on peut parler de contenu car le tout est incompréhensible. Un amas de phrase sans queue ni tête. Je me demande si ce livre n'est pas le résultat d'un pari : « je te parie que j'écris n'importe quoi et que, sur mon seul nom, je serai édité ». Pari gagné. Pour l'auteur. Pour la littérature, c'est autre chose. Quant au respect des lecteurs, n'en parlons même pas.
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Histoire de la littérature récente est un drôle de recueil: rempli de fulgurances d'un côté, mais manquant drôlement de simplicité d'un autre.
Des fulgurances, il y en a pleins dans ce baroque composite de pensées et d'impressions sur la littérature contemporaine, sur l'écrivain et le lecteur de maintenant et de toutes les époques. Ce petit bijou se dégusterait sans faim, s'il n'était pas parfois un petit peu trop emprunté. Olivier, désolé, mais quand ton médecin te dit qu'il n'y comprend rien, mais alors rien; il n'a pas seulement tort. La prochaine étape, garder le croustillant et se débarrasser de ce rien de prétention... Je croise les doigts.
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Comment les gens habitent leur langue ? Dans cette enquête rieuse, savante et stylée, sur la possibilité d'écrire de la littérature récente, Olivier Cadiot feint de nous livrer les recettes pour devenir écrivain, pour mieux ausculter de si étrangement continuer à couler nos sensations et souvenirs dans des phrases. Un livre passionnant.
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critiques presse (1)
NonFiction
27 octobre 2017
Olivier Cadiot s'essaie à une histoire de la littérature par les problèmes, avec les outils de l'écrivain.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les autres artistes, les musiciens, les arrangeurs, les scénaristes, les philosophes sont aussi assez gentils et sont prêts à vous aider à -faire le deuil-. Ils compatissent, même s'ils sont secrètement ravis de voir s'effacer un sérieux concurrent. On n'est jamais si plein d'énergie et de mansuétude qu 'à la mort d'un ennemi. (...)
Ils n'en pouvaient plus de la littérature. Vous avez poussé le bouchon trop loin.-L'art pour l'art, vous nous avez fait croire que c'était engagé, des textes difficiles pour résister à la langue ordinaire, celle de la soumission- en fait vous êtes élitiste. Nous, on aime le peuple, on parle normalement. (p. 34)
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Le temps n'existe pas

C'est le titre de la philosophie du site et du catalogue de l'entreprise de livraison de sushis à domicile, créée récemment. Pourquoi le temps n'existe-t-il pas ? C'est ce que nous en faisons qui le définit, répond le catalogue. Tout de suite on monte le niveau. même si le temps passé en attente au téléphone est payant - et que l'on pourrait se rebeller -, poursuivons la lecture : L'homme est un sculpteur de temps, lorsqu'il est doué, il le transforme en une chose rare et unique : un moment.
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On étudiera si vous le voulez bien une question assez délicate ce matin, ce sont les livres qui essayent de mimer une langue absolument normale. Ils ont bien raison de la chercher cette vraie langue, d'enlever de la littérature; de vouloir rendre les choses ultra-vivantes, quotidiennes, partageables, légères. Mais oui, on s'en fout, pas d'écriture, pitié; ils ont raison. On le fait tous les trente ans depuis cinq siècles. On doit absolument faire ça...ce nettoyage de printemps. Mais il ne faut pas s'arrêter en chemin. La chercher, cette vraie langue transparente et émotive, ça ne veut pas dire aller jusqu'à croire qu'elle existerait. Ça doit rester un projet, ne le réalisez pas, sinon on va s'imaginer, en vous lisant, que les gens parlent comme ça, de manière si relâchée.
Les gens, comme vous et moi, ils sont relâchés, très relâchés, mais assez tendus aussi. Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'on ne serait qu'une seule chose ? Mais vous nous prenez pour qui ? On est des tourbillons; pour nous attraper, faut se lever de bonne heure. On est compliqués ! On est tous pareils. On est compliqués et heureux de l'être. On va faire des écriteaux, des banderoles, on va l'écrire en énorme au bord des autoroutes. On va acheter de l'espace. Les modèles se rebellent : Hey, on ne me parle pas comme ça, ok. Tu m'as traité dans ton livre. Un jour il va y avoir des mouvements de foule contre les gens qui nous représentent.
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Un journaliste à tête de grenouille, ce qui est assez rare - ils ont plus souvent des têtes de chevaux ; les chiens, ce sont plutôt les auteurs, prétend un ami qui prépare une Histoire de la critique jusqu'à nos jours - ce journaliste s'étouffait de rire, en proclamant au cours d'une émission : L'illisible, c'est kitsch. Bien sûr, il avait raison, il n'y a rien de pire que les livres volontairement ou involontairement incompréhensibles ; mais on sentait derrière cette assertion un grand soulagement - et surtout une envie sadique de coller au bucher des libertaires démodés.
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Croire qu'on est au maximum de la douleur, bien installé dans son fauteuil, si on est un petit-bourgeois anxieux qui souffre quelquefois de rages de dents - et a sans doute perdu sa mère: grossière erreur. [...] Vous finirez par croire pour de bon que vous êtes la personne la plus malheureuse du monde; et vous allez vous persuader que vous avez le devoir de déverser vos malheurs dans un livre et en détails: histoires de famille, premiers émois, mort du père, viol de X, disparition de Z, torture de W. Vous remarquerez que les gens qui souffrent vraiment se sentent les plus illégitimes pour témoigner - ça devrait vous faire réfléchir.
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Videos de Olivier Cadiot (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Cadiot
Lecture – entretien avec Olivier Cadiot. Modéré par Guénaël Boutouillet
38e édition Comédie du Livre - 10 jours en mai Dimanche 14 mai 2023. 16h - Théâtre du Hangar
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