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EAN : 9782849750131
185 pages
Fage éditions (01/10/2005)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Henri Focillon (1881-1943). Entre 1910 et 1920, Henri Focillon s'attache à l'étude de l'art d'Extrême-Orient. Trois publications en attestent, dont Hokousaï, éditée en 1914. La pensée de Focillon qui se cristallisera plus tard dans la Vie des formes (1934) et L'Art d'Occident (1937) est déjà opérante dans cet ouvrage consacré à Hokusaï. Si la plupart des pages du livre sont consacrées à des anecdotes biographiques, pour Focillon l'objectif est de proposer pour l'art... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Hokusai, peintre et dessinateur japonais (1760-1849) est un des artistes les plus connus dans le monde occidental.
Illustrateur de livres (premier dessinateur d'images en noir et blanc), créateur d'estampes luxueuses pour des particuliers, auteur de la série des "trente-six vues du mont Fuji", il a aussi travaillé à partir de la poésie.
Il a influencé notre art et particulièrement les impressionnistes.
Ce livre présente une introduction à l'art japonais.
Il raconte la biographie de Hokusai, sa formation artistique, ses recherches, son travail d'illustrateur de romans, ses voyages et sa passion de la nature, sa maladie trop tôt advenue.
Son art d'inspiration populaire, son humour, l'évolution de ses dessins, sa vocation et ses réflexions de peintre ("Traité du Coloris" 1848), ses estampes éblouissantes sont développés et nous permettent de pénétrer plus avant l'oeuvre de cet artiste de formes et de mouvements poétiques.
L'ouvrage comporte de nombreuses reproductions et nous emmènent d'un univers à un autre, le monde d'Hokusai s'ouvre à nous, fascinant, émouvant, poétique. Un très beau livre.
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Pénétrer le mystère des choses.
L'étude consacrée en 1914 par l'historien d'art Henri Focillon à hokusaï marque immédiatement l'esprit par la qualité d'écriture, la richesse et la précision du vocabulaire, le balancement souple de la phrase et la clarté du propos. Seize pages liminaires de reproduction en couleur d'oeuvres d'Hokusai plongent d'emblée le lecteur dans un bain de joie et de jouvence. Henri Focillon enrichit son texte, lors d'une seconde édition en 1925, d'une préface habitée d'un esprit de synthèse porté par un souffle poétique. Il y est question de « sorbets de tons » dans les miniatures persanes, d'interprétation « tantôt galvanique, tantôt sereine » de la nature par hokusaï, lui-même peintre des « profondeurs cachées ». Des phrases volontairement évasives concentrent une vision de l'art particulièrement pertinente : « Pour s'emparer de la vie, il ne faut pas se répandre mais se concentrer. Pour en signifier le secret et le charme, il faut user, non de développement mais de suggestion ». L'auteur clôt superbement sa préface : « et dans son nom même, il me semble entendre le choc d'un flot qui vient heurter la plage et s'y résout en pluie étincelante – Hokousaï ! ». Ensuite, le premier volet étudié concerne la représentation de l'espace dans l'art japonais (l'exemple de Susson Shukei est pertinent avec ses « degrés d'éclairage » qui « semblent creuser la concavité des cieux) et de l'appropriation dans l'estampe de la perspective occidentale. La gravure et la mise en couleur des estampes sont étudiées à travers un va-et-vient didactique entre le Japon et l'Europe. Hokusai s'inscrit dans un contexte technique et culturel déterminant. Il en exprime l'esprit à travers une oeuvre forte, vive, détachée de « toute esthétique intellectualiste ». Henri Focillon va ensuite évoquer la vie de l'artiste depuis sa naissance jusqu'à sa mort en l'intriquant à la trivialité du quotidien, à un milieu populaire, au monde flottant, source et modèle d'une production picturale monumentale ancrée dans son époque mais la sublimant pour se satelliser dans l'atemporalité des oeuvres archétypales. L'art d'Hokusai est étudié à travers le dessin, la composition, le mouvement, la gravure, l'estampe, la couleur, l'approche formelle éclairant l'oeuvre du maître mais plus globalement l'art japonais. Les postfaces de Sadao Fujihara et de François-René Martin relativisent la portée de la pensée de Focillon et complètent intelligemment un ouvrage biographique remarquable par son propos et ses illustrations ainsi que par la densité d'une réflexion déjà articulée autour de la vie des formes. Avec Hokusai, Henri Focillon ne pouvait espérer trouver meilleur modèle.
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Dans l'édition Fage (2005, collection Varia) l'éditeur a choisi de conserver l'orthographe des noms propres japonais telle que l'avait donnée Focillon plutôt que les formes normalisées qui n'avaient pas cours en son temps : Hokousai plutôt que Hokusai ; Oukiyo-yé pour ukiyo-e ; Yeddo plutôt que Edo ; Yakoutshiou pour Jakuchû ; etc.
Le format (16.6x23.5) n'est pas trop dommageable à l'illustration qui reste belle bien qu'elle eu mérité plus d'espace mais les deux pages de la Manga reproduites pp. 72-73 l'on été à l'envers (en miroir). Il est dommage que les illustrations d'origine qui figuraient sur des planches hors texte dans les éditions de 1914 et 1924 se soient trouvées dispersées dans la présente édition et ne soient plus identifiables mêlées qu'elles sont aux nombreuses autres qui enrichissent le livre mais sans souci d'aider le texte. La mise en page du texte ne facilite pas non plus la lecture.
Le principal intérêt de cette édition est dans les deux textes additionnels en postface.
Sadao Fujihara fait le point sur la réception de l'oeuvre de Hokusai au Japon et en Europe et souligne l'originalité de l'approche de Focillon contre les conceptions idéalistes de l'art (l'idée prévalant sur les contraintes de la matière dans la production des formes) qui avaient cours chez les orientalistes et japonisants de son temps.
La contribution de François-René Martin est un essai reconstitution de la genèse du Hokousai de Focillon.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce fameux sourire japonais qui agace Loti et dont Lafcadio Hearn a donné une magistrale analyse n'est pas seulement le signe d'une douceur bienveillante. Il met sur les lèvres ce qu'il y a au fond du coeur : un don d'universelle sympathie. Rien de retors dans cet humour : il est discret, il est simple.Il s'associe spontanément à tout ce qui vit,il en saisit le charme, la grâce ou la drôlerie. Il ne froisse rien. Il nous conduit à cette universelle curiosité, à cette ardeur de voir,de connaître et d'apprendre qui caractérise le génie d'Hokusaï et qui explique ce qu'il y a d'encyclopédique dans son effort.(p.115)
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La maturité d'Hokusaï et sa longue vieillesse sont remplies par des travaux innombrables et divers; l'homme chargé d'années connaît une pauvreté noire,l'exil,les cachettes successives pour échapper aux créanciers de son petit-fils, mais plus il est accablé par le poids des jours et de la dette,plus il est avide d'exprimer son émotion devant les formes vivantes.Plus misérable, on dirait qu'il est plus ardent et plus léger. Alors sa production devient immense. Il est le"fou de dessin".(p.94)
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« Le dessin, pour être précieux au Japon, dit le narrateur, doit être fait sans aucune reprise du trait, sans aucun repentir. On attache même une certaine importance à la rapidité du faire, et le compagnon du peintre a été regarder l'heure à la pendule, quand l'artiste a commencé ! »
On pourrait être tenté de croire que ce souci est purement personnel et de circonstance et que nous avons affaire à un exotique dépaysé, heureux de montrer sa virtuosité à des barbares. Mais nous verrons que l'art japonais, loin d'être hostile aux tours de force, nous en fournit au contraire d'innombrables exemples et qu'Hokousaï exécuta des prodiges d'adresse, dignes du plus artiste des bateleurs.
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Mais si, pour installer ses paysages, il fit intervenir des éléments d'emprunt dans leur composition et dans leur structure, il demeura fidèle par ailleurs à l'inspiration naturaliste, à l'étude attentive d'un univers sur lequel passent les apparences éphémères des saisons et des heures. (...) Il demeura pour les autres une leçon de sincérité.
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C'est par la justesse de la mise en place, par l'exactitude et la fermeté du dessin linéaire que les maîtres japonais sont parvenus à équilibrer les plans et à donner l'impression, non d'une pure arabesque décorative, mais de
volumes concrets.
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