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EAN : 9782847422955
319 pages
Le Passage (15/01/2015)
3.88/5   12 notes
Résumé :
Il en rêvait depuis l'adolescence : devenir grand reporter. Alors quand Pierrot, tout juste diplômé, se voit proposer une mission au Sri Lanka, il fonce, emmené par une journaliste un peu loufoque dont il est le caméraman, l'esclave puis l'associé. D'un reportage à l'autre, il sillonne l'Asie, avec pour jardin l'Hindoustan.
Des fumeurs de cannabis de l'Himalaya aux êtres-bigorneaux du Japon de l'après-tsunami, des sâdhus nus du Gange aux vrais-faux talibans K... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pierrot a toujours rêvé d'être grand reporter. Lorsqu'au sortir de l'Ecole de Journalisme il rencontre « la grande Béa », journaliste chevronnée, loufoque mais sympa ! Son caméraman vient de tomber malade, elle lui propose de partir à sa place « Pierre, tu sait filmer ? ». Il n'a pas une seconde d'hésitation ! Ainsi commence sa carrière de reporter, et, quelques jours plus tard, il pose le pied pour la première fois en Asie. C'est un départ plutôt pétaradant, genre « petit couple en lune de miel », à la recherche de tout ce qui bouge à Colombo, puis ailleurs… et cela n‘est qu'un début...
Ainsi Pierrot apprend, découvre les ficelles du métier, fait ses preuves, jusqu'au jour où Béa obtient le sauf conduit qu'elle attendait depuis longtemps et qu'elle décide de partir seule. Très indépendante, sous ses airs désinvoltes la grande journaliste a bien compris que son protégé pouvait désormais voler de ses propres ailes. Elle part pour l'Asie centrale laissant son poulain se débrouiller et regagner Mumbai seul. Il va sillonner l'Asie au gré des évènements en tous genres, et des impératifs imposés pour la diffusion de ses reportages. Il lui faudra s'affirmer sur le terrain, face à la concurrence, à la recherche de l'image qui frappe, du sujet retient l'attention, de ceux qui décident depuis leurs bureaux parisiens…
Le style est percutant, moderne. le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer, les récits sont menés tambour battant. On y découvre l'envers du métier dans la vie d'un grand reporter. Mais c'est aussi un livre qui fait voyager, de découverte en découverte. A partir du moment où Pierrot a pris son destin en main, et c'est là que pour moi le récit est devenu plus particulièrement intéressant, c'est son oeil qui nous guide. L'auteur ne manque pas d'humour, de réparties. Comme j'ai un réel penchant pour la littérature de voyages, je peux dire que ne suis pas déçue. A mon avis, bien modeste, Constantin Simon pourrait bien figurer un jour en bonne place parmi la liste des grands écrivains voyageurs que j'affectionne tout particulièrement, et bien sûr je n'en citerai aucun pour ne pas faire de jaloux.
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Partons avec Pierrot direction l'Asie du Sud Est. Pierrot sort tout juste d'une école de journalisme où il a obtenu un diplôme de JRI (journaliste reporter d'images) : mixe de journaliste et de cameraman. Chanceux, il va rencontrer et s'associer avec une journaliste qui va booster sa carrière et lui montrer toutes les ficelles du métier.

Pas belles les ficelles d'ailleurs ! Elle lui montrera comment choisir ses sujets d'investigation pour être assuré de passer aux journaux de 20h ou sur ces merveilleuses chaînes d'informations en continu (St Graal du journaliste indépendant), comment utiliser le site "http://www.journee-mondiale.com/" et avoir un sujet en lien avec l'actualité, comment les français ont besoin de se sentir concernés même lors d'une interview d'un policier véreux indien.
Pierrot passera par tous les types de sujets envisageables (recherche de taliban, interview de fumeurs de ganja, accompagnement d'une équipe de police en lutte, successivement, contre la drogue, les mendiants et les rats...) et partira explorer tous les coins du sous-continent indien.

Un livre qui va vous plonger dans l'envers du décor à la découverte du quotidien de ces chers reporters à l'étranger. de l'illusion à la désillusion!
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Pierrot, jeune reporter, qui s'ennuie un peu et veut échapper à une carrière ennuyeuse du côté de Bourg-en-Bresse, sa ville d'origine, est contacté par Béatrice Astruc, une journaliste de l'audio-visuel, confirmée et reconnue de ses pairs. Elle lui propose une mission au Sri Lanka, et l'associe à ses reportages comme journaliste d'images .Il accepte, car la perspective d'échapper à la routine l'emporte. Pourtant, au cours de leurs missions, Pierrot va rapidement déchanter : l'éthique journalistique de Béatrice Astruc est des plus douteuses, des plus incertaines : il y apprend comment vendre un sujet, comment le trouver, comment tourner le sujet …

A ceci près que les reportages tournés par exemple sur des trafiquants de drogues, des talibans (sont-ils réels ?), des commissaires de police qui se targuent de mener une lutte sans merci contre les pauvres paraissent à Pierrot bien artificiels, passablement insincères, et empreints d'une fausseté insupportable. Il décide donc de voler de ses propres ailes, de s'affranchir de la tutelle, devenue bien pesante, de Béatrice Astruc, et se met à son compte.
Au cours de reportages effectués en particulier lors de la catastrophe de Fukushima, il découvre, avec la complicité décisive de Maya, une danseuse japonaise rencontrée lors d'un précédent reportage, la dignité des Japonais, leur stoïcisme , leur caractère impénétrable .Cela le frappe , lui , l'homme de l'image habitué à exposer ses sujets jusqu'à la limite de l'intimité .Il modifie sa pratique du journalisme d'image, s'oriente vers plus de sincérité, d'authenticité, de vérité : « Ce que je m'avouais maintenant sans détour : le ridicule de mon métier .Les images que je filmais n'étaient plus des images mais des messages , esclaves d'une information .Elles n'exprimaient rien en elles-mêmes, elles étaient muettes, prisonnières d'une autorité supérieure qui avait divisé le monde en deux catégories :d'un côté les victimes , les « gentils »,qui n'avaient droit qu'a geindre ; de l'autre les coupables, les « méchants » , à qui je collais une pancarte et que j'introduisais par une musique bien dramatique . »

Ouvrage plaisant par l'ironie mordante qui transparaît de manière omniprésente dans le récit, ouvrage efficace également dans la dénonciation d'une certaine dérive du journalisme audio-visuel.
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Pierre a un rêve, devenir grand reporter. Son diplôme en poche, il part pour une mission au Sri Lanka avec une journaliste expérimentée : Béatrice. Expérimentée me paraît un bien grand mot, les missions sont peu préparées, on fait confiance un peu au hasard, Pierre qui n'a jamais tenu une caméra, le voilà cameraman. Beaucoup d'improvisation mais c'est cela qui fait le charme de ce livre, de l'humour malgré des sujets graves. Il le dit lui-même : « notre voyage ressemblait à un roman picaresque ; elle était Don Quichotte, moi son Sancho Panza. »

Il apprendra son métier à ses côtés, elle lui montrera comment trouver le reportage qui tiendra en haleine le téléspectateur français branché sur sa chaîne d'infos en continu.

Pierre pensait rentrer en France mais son destin, sa vie se fera en Inde, son pays d'adoption.

Un roman vif, des dialogues truculents avec des phrases courtes qui donnent de la rapidité au roman. On est avec eux, on tient la caméra, on court après le sujet qui les rendra peut-être célèbres. Il est vrai qu'à travers ce livre on a une image différente du métier de journaliste, il faut trouver par tous les moyens le sujet qui collera à l'actualité, celui qui leur permettra d'être dans la lumière, celui qui plaira au français moyen assis sur son canapé dans sa vie dénuée de toute aventure mais ne sommes-nous pas les demandeurs, nous voulons toujours plus d'images percutantes.

J'ai bien aimé même si ce n'est pas le genre de livre que je lis d'habitude, une belle découverte, je vous le conseille.
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Un bon premier livre de Constantin Simon... On y suit le parcours de Pierrot, un jeune journaliste fraichement sorti de l'école, qui se fait embarquer par une baroudeuse atypique, vétéran de cette profession, pour une série de reportages en Asie. le lecteur découvre donc différents aspects de l'Inde, du Pakistan et même du Japon puisque le roman se termine sur le fameuse catastrophe de Fukushima.
Si on découvre des horizons variés, c'est surtout une plongée dans le monde du journalisme qui occupe le centre de ce livre, normal l'auteur parle ici d'un monde qu'il connait bien puisqu'il est correspondant en Inde d'une chaîne de TV française.
Une écriture entrainante, un rythme soutenu pour une lecture dépaysante. Seul bémol, il m'a manqué un petit quelque chose du côté du personnage principal pour le rendre vraiment attachant, j'ai glissé sur lui sans vraiment parvenir à m'y accrocher, à croire que le vrai héros du livre et bien c'est le journalisme en fin de compte...

J'ai reçu « India express » par le biais d'une masse critique, je remercie donc chaleureusement les éditions LePassage ainsi que Babelio pour cette jolie découverte, un auteur à suivre assurément !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Parfois mon métier me désespérait tant il confinait à l'absurde, jouait de l'obscène. D'autres fois il me remplissait de bonheur. Toujours il m'intriguait.
Ca me grattait, je me disais qu'il y avait quelque chose à y voir, un truc à piger... (p.181)
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Je serais rester des heures à écouter ces versets auxquels je ne comprenais rien, comprenant à quel point les rites, ces cailloux ridicules sur le chemin de Dieu, étaient pour les hommes si nécessaires.
(P. 163)
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Caméra à la main, nous sillonnions l'Asie du Sud avec pour jardin l'Hindoustan. Parfois mon métier me désespérait tant il confinait à l'absurde, jouait de l'obscène. D'autres fois, il me remplissait de bonheur. Toujours il m'intriguait. Ça me grattait, je me disais qu'il y avait quelque choses à y voir, un truc à piger ... C'était grégaire et grossier, mais ça le mérite de créer des situations rocambolesques, des rencontres détonantes, des moments où l'on se disait : "Bon dieu, c'est aussi ça la vie !".
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L'inde regardait vers l'Amérique avec des verres encore anglais. "The Jaipur's fair" était l'endroit qui incarnait à mes yeux la perfection de ce métissage. Avec son passé de maharadjas, ses merveilleux palais, la ville royale de Jaipur aurait pu se satisfaire d'un destin de musée, mais ce festival, qui attirait les plus grands écrivains du monde, lui avait redonné un second souffle. (p.141)
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De la même manière que les politiciens étaient censés travailler à trouver des solutions à de vrais problèmes mais passaient une grande partie de leur temps à créer des problèmes dont ils proposeraient la solution, le correspondant censé parler de l'étranger à la France passait une partie de son temps à s'adresser à la France depuis l'étranger. (p.92)
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Videos de Constantin Simon (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Constantin Simon
Pour la sortie de « Sac à dos et libido » d'Antonio Fischetti, avec AR Magazine voyageur, nous avons co-produit un podcast spécial, réalisé par le studio Aller-Retour.
Épisode 4 : L'art des cordes au Japon De tous mes voyages, sexuellement parlant, c'est le Japon qui m'a le plus frappé. Par exemple, dans le quartier de la gare de Tokyo à Shinjuku, on peut croiser dans la rue, des jeunes femmes en tenue sexy d'écolières, des distributeurs de petites culottes féminines ou des cordes en vente dans les supermarchés pour pratiquer le bondage. Ce jeu érotique consiste à attacher son partenaire. On l'appelle « kinbaku » au Japon. Comment est né cet art de ficeler les corps ? Comment il se pratique ? Pour mieux comprendre, on va l'appeler Constantin Simon, il est journaliste et vit au Japon et a réalisé un film sur le kinbaku justement.
Découvrez l'épisode 4 sur toutes les plateformes d'écoute !
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