Indochine, tome 4 : La Vallée des six villages

Ce qui est sympa avec cette série, c'est le ton léger et cynique. Les trois vallées, c'est le nom français. Pour l'état major français de la colonie vietnamienne, c'est DBP. Pour l'histoire, c'est Dien Bien Phû.
Le scénario tourne autour de ce nom tellement chargé d'histoire pour les bons élèves du vingtième siècle (ceux d'aujourd'hui n'en n'ont jamais entendu parler, c'est ainsi, n'en déplaise à M. Desmurget).
C'est aérien puisqu'on suit le sergent chef Armand Baverel, pilote émérite et baroudeur désabusé, qui va nous promener au Nord du Vietnam, à la frontière chinoise, chez les "Méos" , appelés aussi les Hmong qui prirent une part active à la guerre d'Indochine (celle là) puis du Viet nam (la même avec les étasuniens qui comptaient tirer les marrons du feu de notre défaite). Indépendant , les Méos luttèrent contre les français puis avec les français contre les japonais ,les Viet Minh , les chinois,et plus tard avec les forces spéciale étasuniennes contre le Viet Cong ... Cela ne s'est donc pas très bien terminé pour eux, mais la bande dessinée ne le montre pas, elle s'arrête à la fin de DBP.
Les images et les couleurs sont très beaux-belles (Allusion à l'actualité), les paysages indochinois (tiens, je retourne en arrière) sont bien rendus. Les héros français ne sont pas impérialistes par vocation mais ils se battent par nécessité. L'auteur se moque gentiment des sentiments qui animent les décideurs : pas de morale, pas de lutte du bien contre le mal chez ces soldats, du réalisme chez un Graham Greene qui travaille pour la CIA (Perso, j'en étais resté à son boulot pour le MI6).
Bref, une bande dessinée à contexte historique fort très recommandable.