Les futurs de Liu Cixin, tome 8 : Brouillage intégral

J'avoue que, pour des raisons patriotiques et idéologiques, cette lecture m'a laissé un goût très amer. On nous présente l'OTAN qui envahit la Russie redevenue communiste mais qui a sombré dans une guerre civile. Les héros sont de braves militaires russes qui défendent leur dictature contre l'envahisseur à la fois français et américain après avoir dû abandonner Berlin-Est lors de la chute du mur quelques années plus tôt.

La récente histoire du monde montre que c'est bien la Russie autocratique qui a envahi un Etat démocratique à savoir l'Ukraine et que l'OTAN s'est abstenue de les combattre sur leur terrain en faisant preuve d'une rare retenue. J'ai du mal à me faire à l'idée que nous sommes présentés comme les méchants même si nos démocraties ne sont pas exemptes de reproches. Mais bon, à l'échelle de comparaison, il n'y a pas photo ! J'ai trouvé cet inversement des rôles plutôt haïssables. Je le dis sans ménagement.

L'auteur Liu Cixin est chinois et je peux comprendre leur penchant pour l'allié russe d'autant qu'ils ont peur d'être à leur tour menacé par les forces de l'OTAN. Il va falloir preuve de beaucoup d'indulgence pour se plonger dans cette lecture.

Ceci dit, on va comprendre que le thème principal est le brouillage intégral des systèmes électronique de l'ennemi afin de le désorienter sur le terrain et reprendre l'avantage. Les moyens terrestres ne suffisant plus, notre général va alors avoir droit à l'aide de son fils pacifiste qui va lui donner un petit coup de main en se servant du soleil pour créer une perturbation électromagnétique touchant le globe terrestre. Il est question de bloquer les communications radio par ondes courtes et aboutir au fameux brouillage intégral.

Tout le récit est construit autour de cela avec une dimension humaine entre un père et son fils qui ne se comprennent pas pour des raisons idéologiques. A la fin, tout va se rejoindre dans un sacrifice final qui ne m'a d'ailleurs pas marqué. Certes, cela ne va pas arrêter le cours de la guerre.

On remarquera que notre auteur chinois va offrir une sortie dite honorable à La France qui va abandonner son allié américain sur le champ de bataille pour ne point sombrer car elle ne peut se le permettre. C'est l'explication donnée. J'avoue également que je préférerai mourir au combat que d'être considéré comme un lâche mais ceci est une autre histoire.

Comme dit, il va falloir vous accrocher. A l'heure où il y a une enquête judiciaire sur les oeuvres de Bastien Vivès, gageons que celle-ci échappe également à la censure car il y aurait de quoi faire au niveau de la défense nationale et des intérêts de notre pays.

Un long et terrible conflit oppose la Russie à l'OTAN. Les forces russes se font déborder par l'ennemi, et ne semblent pas pouvoir tenir assez longtemps pour voir arriver les renforts. Alors le général Levchenko a une idée pour annuler l'avantage technologique des occidentaux : brouiller les ondes. Dans des combats aujourd'hui de plus en plus technologiques et cyber, ce retour à la guerre “mécanique” est brutal : communications réduites à néant, plus de guidage possible des dernières versions de missiles, tirs amis entre nations de l'OTAN. Mais est-ce que cela sera suffisant pour mettre un terme à ce conflit destructeur ?
Comme beaucoup d'autres lecteurs, difficile de lire ce tome sans avoir quelques frissons en pensant à l'actualité européenne de 2022-2023. L'auteur chinois positionne son récit du côté de la Russie, ce qui, avouons-le, est assez inhabituel et inconfortable pour un lecteur occidental.
Je n'ai pas complètement accroché au dessin des personnages, et le traitement de l'histoire m'a semblé un peu long. Et c'est sans doute issu de la nouvelle initiale, mais je suis resté assez hermétique à ce deus ex machina issu de l'espace et la relation père-fils associée.
Bref, pas convaincu par ce tome en comparaison du reste de la série.

Pour faire écho à la guerre actuelle, on retrouve l'OTAN et la Russie dans une guerre frontale, très longue où la technologie va être au coeur des stratégies militaires…
Les premières pages annonçaient de belles scènes de bataille mais au final, on a droit à une purge.
Que c'est long ! Les dialogues sont interminables et l'histoire est assommante. Entre les atermoiements d'un père pour son fils et ses relations difficiles avec lui ; et les stratégies de combats à base de communication… bref, c'est une histoire bien ennuyante. Je n'ai pas du tout accroché. J'avoue avoir survolé plusieurs passages pour espérer raccrocher au récit mais l'histoire ne décollant pas, le survol devenait de plus en plus des vols long-courriers.
J'aurai aimé que le récit nous décrive un peu plus le cadre géopolitique de cette guerre au lieu de s'égarer dans des discours stratégiques et des relations entre personnages qui manquent d'émotions.
C'est encore une déception pour un album de cette collection qui propose toujours des idées intéressantes mais qui se fourvoie dans des récits subtils à l'excès.
Mais je persiste et je signe pour la lecture d'autres tomes, on ne sait jamais, on tombe parfois sur quelques pépites…

Une intrigue qui fait froid dans le dos ; une troisième guerre entre l'Otan et la Russie s'éternise. Aucun ne semble avoir pris l'ascendant. Pire, les armées russes se trouvent dans une nasse et les renforts promis se font attendre. Alors le général Levchenko a une idée : il faut brouiller toutes les ondes, en revenir à des armes plus conventionnelles, moins d'electronique. Après plusieurs tentatives ratées et/ou contrées par l'OTAN, une idée ultime : et si on utilisait la puissance du soleil? le fils du général a choisi les étoiles plutôt que la carrière militaire. Laissé seul dans une station spatiale qui peut faire office de vaisseau parce que tous les autres, militaires, avaient été rapatriés sur Terre pour servir leur pays, il s'est opposé à son père, pacifiste dans l'âme.
Une intrigue particulière voire un peu génante qui même si elle nous montre au moins un héros pacifiste, est profondément pessimiste et est plus pro russe que pro Otan.
Tout cela se discute sans aucun doute, la nouvelle a été écrite il y a quelques années, mais il n'empêche que je n'ai pas pu l'apprécier sans doute à sa juste valeur.
le dessin est rude, abrupt.