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EAN : 9782749914916
237 pages
Michel Lafon (22/09/2011)
2.94/5   8 notes
Résumé :

Marie-Paul Ross, soeur missionnaire québécoise, a consacré vingt années de sa vie à l'Amérique latine. Dans les bidonvilles de Bolivie et du Pérou, elle a découvert une pauvreté intolérable et, surtout, la détresse engendrée par une sexualité bestiale et vide de sens. Et force lui est de constater que, même dans nos sociétés prétendument "civilisées", le corps n'est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dubitatif ! Face à cette autobiographie, je reste assez partagé entre j'aime et je me méfie. L'areligieux que je suis reste toujours prudent face aux bonnes actions chrétiennes. Souvent, je tente de faire la différence entre la charité et la générosité.

Je pense que la charité est un acte fait vers l'autre pour soi-même, pour être récompensé du "très haut", alors que la générosité, acte gratuit dépoussiéré de toute croyance, est fait sans attente de récompense si ce n'est le bonheur de l'autre. Mais, défenseur convaincu de la laïcité, face à la vie de cette religieuse, suis-je moi-même objectif. Il est certain que peu importe l'origine de l'acte altruiste, ce qui compte, au final, c'est le résultat. Mais quand derrière cette altruisme, il reste tout de même une mission d'évangélisation, je me pose toujours la question de la pureté d'un tel acte.

La personnalité de cette religieuse est assez complexe. None et scientifique, sexologue se sentant épanouie physiquement dans l'abstinence, religieuse qui se qualifie de rebelle mais qui rentre dans les ordres ? Ce sentiment est renforcé quand je lis : " J'ai beau être religieuse, je suis également infirmière et humaniste. ". Je suis encore plus contrarié face à son objectivité de scientifique dogmatique dans le chapitre qui aborde le sujet de l'avortement, quand elle écrit, en parlant du foetus disparu et qui est un poids qui semble toujours lourd à porter à la femme avortée qu'elle qualifie encore de mère : " Une autre étape très importante est de donner un nom à cet enfant et lui permettre de croître dans son âme. " Ici, j'ai le sentiment que la religieuse domine fortement la scientifique. Que vient faire l'âme dans la science ou la psychologie ? J'ai ressenti davantage cette contrariété quand elle est une grande admiratrice de Jean-Paul II. Ce n'est pas l'exemple le plus tolérant en matière de jugement de la sexualité de ses contemporain que je connaisse.

A l'inverse, j'ai beaucoup apprécié ses prises de positions face à l'église et ses travers en matières de moeurs, quand elle écrit par exemple : " La sexologie et ma pratique de clinicienne m'ont confortée dans l'idée que le rôle des dirigeants d'églises n'est pas de régenter les pratiques sexuelles des personnes, ce qui relève de leur stricte intimité. " Ou bien encore : " L'Église à laquelle j'aspire devrait revoir ses positions culpabilisantes concernant le plaisir sexuel, en tenant compte de la liberté qu'ont les individus de prendre des responsabilités et de faire des choix en fonction de ce qu'ils assument de vivre. Une sacrée révolution ! "

Son action médicale et de thérapeute me semble aussi très efficace pour soigner les problèmes de couples ou les graves troubles du comportement entraînant de grave perversions chez certains individus, qu'ils soient civils ou religieux. Dans ces cas, même les plus extrêmes, elle fait preuve de beaucoup d'objectivité et reste avant tout un médecin et une scientifique.

Pour terminer, j'ai lu ce livre pour me faire une opinion sur le fait qu'on puisse à la fois défendre le dogme, la liberté et l'épanouissement sexuel de ses pairs et je sors de cette autobiographie sans opinion. Je me dis que cette gentille religieuse fait tout de même beaucoup de bien autour d'elle et qu'elle est très courageuse face à son "employeur" qu'est l'église romaine.

Quand au style, il est assez basic, l'écriture est fluide, l'auteure a évité le piège de nous en mettre plein la vue dans lequel elle aurait pu tomber en utilisant un jargon médical incompréhensible de la majorité des mortels dont je suis. Ca reste assez agréable à lire. Alors, comme je reste partagé, je le note avec une cote partagée de trois étoiles.
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Etre religieuse et... sexologue... Voilà un véritable défi que relève avec beaucoup de succès et de bonheur Soeur Marie-Paul Ross..
Native du Québec, elle découvre sa vocation très jeune et commence par faire des missions humanitaires en Amérique latine (Pérou et Bolivie).
Là, dans les années 70 et le début des années 80, elle découvre une détresse engendrée par des fléaux divers tels que le machisme, la condition des femmes victimes de violences, les jeunes hommes rongés par l'alcoolisme et la drogue, la prostitution enfantine, les incestes, les grossesses juvéniles, l'absence de moyens de contraception.
Très vite elle se rend compte de ll'importance de l'éducation sexuelle et décide de revenir au Québec afin d'entreprendre des études dans ce domaine, contre l'avis de sa congrégation;
Seul le Pape précédent, Jean-Paul II, l'encourage dans cette mission plutôt délicate..
Après avoir obtenu son diplôme, Soeur Marie-Paul va revenir en Amérique du Sud pour développer l'éducation des femmes et les moyens de contraception..
Elle aura aussi une mission au Québec en vue d'aider les couples en difficulté, et lutter contre les méfaits dans nos sociétés, de la pornographie galopante..
Elle milite aussi pour une rénovation de l'Eglise, trop rigide à l'égard des laïcs et trop "souple" jusqu'à ces derniers temps, envers les abus sexuels commis par les religieux.
C'est un très beau livre de témoignage... Beaucoup d'authenticité et de courage dans cette confession d'une femme qui mène un parcours original et entièrement dévoué à l'Humanitaire..
Un très beau livre qui en plus nous fait voyager au Québec et en Amérique latine dans les années 70 et 80..
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Ce livre comprend 3 parties.
L'auteur explique sa mission lors des années 80 en Amérique du sud dans la première partie. Elle y faisait la préventions des crimes incestueux, sexuels, etc. Plusieurs passages m'ont surpris et choqués. J'ignore si ces crimes sont toujours aussi courant dans ces tribus/pays mais certaines situations sont réellement troublantes. Tout son travail est admirable et elle a su dépeindre un portrait très réaliste de la situation là-bas. C'est très important, pour moi, d'avoir le sentiment d'être transporté ailleurs lors de ma lecture et c'était le cas dans cette première partie.
Dans la deuxieme partie, l'auteur explique et critique des crimes/gestes/orientations sexuels tels que la masturbation, la pédophilie, la contraception, etc. Ses explications sont toujours appuyés par des témoignages et des cas qu'elle a rencontré dans le cadre de son travail de sexologue. Même si je n'ai pas de problème quelconque, j'ai trouvé ses explications très interessante. Elle fait très rarement référence à sa foi catholique et n'oblige en aucun cas à adhérer a sa manière de pensé. Nous avons même droit à des explications sur les méthodes utilisées pour démystifier le type de pédophile auquel elle a à faire lors de ses thérapies, ce que j'ai particulierement apprécie.
La troisième partie a pour but d'exprimer ses opinions face à certaines situations qui sont encore tabous dans les églises. L'homosexualite, l'utilisation des moyens de contraception ainsi que les relations sexuelles entre prêtres et religieuses, par exemple. J'ai trouvé que cette dernière partie bouclait bien la boucle et résumait parfaitement les sujets abordés dans l'ouvrage.
Un roman à découvrir.
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C'est un livre intéressant et hors du commun de par son autrice comme son sujet mais je suis très dubitatifve quant au contenu.
Si j'ai trouvé la première partie, où l'autrice raconte ses missions en Amérique latine, intéressante et réellement révolutionnaire dans sa manière de penser, la suite m'a de moins en moins plu.
La deuxième partie, qui se concentre sur les pratiques thérapeutiques développées par Marie-Paul Ross au cours de son expérience sur le terrain et de ses études de sexologie, est très théorique et datée à mon sens. En effet, en dépit d'une volonté d'objectivité, les positions sur l'avortement et certaines pratiques sexuelles restent très conservatrices. J'ai aussi eu l'impression que les exemples de patients utilisés pour illustrer ses méthodes thérapeutiques sont triés sur le volet pour correspondre exactement à son propos théorique, sans prendre en compte la diversité humaine et le fait que tout le monde ne réagit pas pareillement face à une même situation.
J'ai abandonné la lecture vers la fin de la deuxième partie car le ton devenait trop médical et moralisateur, dans le sens où tous les sujets étaient abordés d'un point de vue pathologique et déviant.
C'était malgré tout très rafraichissant de voir qu'une religieuse puisse aborder le sujet de la sexualité sans tabous ni détours, et je suis convaincu-e que c'est un exemple à suivre pour le dogme catholique.
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Marie-Paul Ross, est une soeur missionnaire québécoise qui a consacré vingt années de sa vie à l'Amérique latine. Dans les bidonvilles de Bolivie et du Pérou, elle a découvert une pauvreté intolérable et surtout, la détresse engendrée par une sexualité bestiale et vide de sens.
Religieuse et sexologue, il peut y avoir antinomie, mais son livre est écrit comme un témoignage et on oublie vite son statut, face au travail documenté réalisé.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'arrive mon tour, le pape (Jean-Paul II) s'approche de moi, me tire par la manche et me demande:
- Que pensez-vous de l'homosexualité? insiste-t-il.
- Très Saint Père, l'orientation sexuelle des personnes se forge entre 3 et 7 ans, qu'elles soient hétéro ou homosexuelles. Mon rôle de sexologue est d'aider chacun à vivre selon son orientation sexuelle véritable. Plus une personne pratique une sexualité qui ne lui correspond pas, moins elle vit une sexualité satisfaisante, moins elle est épanouie.
Il me prend alors la main, et m'encourage comme la veille à poursuivre mes recherches.
Par la suite, j'ai retrouvé dans un de ses écrits son souhait de voir l'Eglise témoigner du respect à l'égard des homosexuels.
Malheureusement ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je déplore profondément le discours homophobe de certains représentants de la hiérarchie ecclésiastique. C'est inacceptable et très nuisible aux personnes en quête de spiritualité.
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Dans le but d'apprendre la langue, je vais à Cochabomba (Bolivie). Considérée comme la capitale quechua du pays, la cité est située au coeur des cartels de la cocaïne. A l'hospital materno-infantil, où je vais travailler quelques mois, j'assimile, en espagnol, tout le vocabulaire des techniques de soins, afin de être rapidement efficace auprès des enfants malades et des accouchées.
Ici les patients sont installés sur des lits en fer des années trente, sans draps, à même le matelas.
Pas question d'être trop à cheval sur l'hygiène: on manque tellement de choses!
J'effectue des tournées à domicile. Lors de mes visites, mes hôtes, avec beaucoup de gentillesse, me proposent le plato paceño, à base de viande et de maïs; de délicieuses bumintas - chaussons de manioc - arrosées d'api, la boisson régionale sucrée servie très chaude.
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A Baurès (Département du Beni - Bolivie) je suis immédiatement frappée par la différence de rythme de vie entre les hommes et les femmes.

Pendant que celles-ci s'occupent des bêtes et des enfants, lavent le linge à la rivière, partent chercher de la leña, du bois mort, pour les fourneaux de la cuisine, travaillent dans les champs ou confectionnent des chapeaux dans de petits ateliers d'artisanat, leurs compagnons, eux, se la coulent douce.

Tantôt allongés dans des hamacs, tantôt attablés à la taverne, en train de s'énivrer avec une boisson à base de jus de pamplemousse et de maïs.

A Baurès, on ne manque jamais d'alcool!!

Comme les cultures de coca sont une des activités principales de la région, les trafiquants de drogue passent au village prendre discrètement leur cargaison.
En échange de quoi ils offrent aux locaux d'énormes barriques de gnôle et mettent à leur disposition leurs avions comme moyen de transport local.

J'avoue en profiter parfois quand je dois m'absenter pour me rendre à Trinidad ou pour atteindre différentes populations très éloignées dans la selva, la jungle...
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A Lima, comme en Bolivie, le climat entre les hommes et les femmes est extrêmement tendu et malsain. Les violences conjugales, les grossesses non désirées, la prostitution, les viols, la drogue sont responsables de tant de souffrances.
Par chance le curé du barrio, le père Jack, un Américain, se montre très ouvert d'esprit et favorable à ce que je donne à tous ces jeunes livrés à eux-mêmes, nés dans un milieu gangrené par les trafics, des cours d'initiation à la sexualité.
D'autant qu'il sait que j'ai obtenu de bons résultats en Amazonie.
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Pour rejoindre Irupana, dans les Yungas, à huit heures de voiture de La Paz, je découvre des dénivelés impressionnants, des vallées luxuriantes d'une beauté exceptionnelle. Carrefour où l'on croise chercheurs d'or, producteurs de coca et de café, la région est un centre agricole de la Bolivie et a su préserver son patrimoine culturel, ses coutumes et son artisanat d'avant les conquistadors.
La route à flanc de montagne est si étroite que les véhicules ne peuvent pas s'y croiser.
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Rencontre avec Marie-Paul Ross.
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