L'Ambulance 13 - Tomes 3 et 4 : Les braves gens - Des morts sans nom

Deuxième cycle (tomes 3 et 4) des aventures du Lieutenant Bouteloup.

La boucherie qu'a été la bataille de Verdun nous est décrite sans ménagement si l'enfer existe Verdun en est un digne représentant, une horreur...

Soeur isabelle quant à elle est accusée de trahison et livrée à la vindicte populaire.
A noter un mal pour un bien «grâce» à cette guerre la médecine a fait des progrès fantastiques qui sont très bien retranscrits.

Ce second cycle est une nouvelle réussite. Par l'intermédiaire des médecins de l'armée on entre de pleins pieds dans ce qui a été une boucherie. Les auteurs (scénaristes et dessinateurs) ont fait un travail superbe.

Malgré la déception que j'avais ressentie à la lecture du tome 1, je me suis tout de même lancée dans la lecture du tome 2. Malheureusement, je ne l'ai pas trouvé meilleur que le premier.

Là encore, j'ai eu l'impression d'être perdue dans le temps. J'avais conscience qu'il se passait des jours, voire des semaines, entre deux scènes, mais je ne savais pas toujours combien, et je n'en avais pas toujours la certitude non plus. Là encore, le manque de transition s'est fait ressentir, comme s'il manquait des passages. Cela a quelque peu compliqué ma compréhension du récit.

Cette fois non plus je ne suis pas parvenue à entrer dans l'histoire, à m'attacher aux personnages, à ressentir de la compassion pour eux. J'avais parfois l'impression d'être, au contrairement, totalement détachée de ce qu'il leur arrivait. J'avais la sensation aussi qu'ils l'étaient eux-mêmes d'ailleurs. Je veux dire, cette histoire se passe durant la première guerre mondiale et on nous décrit des situations horribles, mais quelque fois, c'était comme s'il n'y avait aucun sentiment, aucune émotion, ni dans les personnages, ni dans la façon dont les tragédies nous étaient racontées.

Niveau dessins, c'est le même souci que pour le premier tome. Tout est bien détaillé, les costumes, les décors, très bien. Mais les visages se ressemblent tous et encore une fois, j'avais du mal à distinguer les personnages les uns des autres. Il y a d'ailleurs beaucoup de personnages, j'avais du mal à resituer les uns et les autres, entre leurs noms, leurs surnoms, ceux qui n'apparaissent que de temps en temps, ça ne m'a pas paru évident.

Pour conclure, je n'irai pas plus loin dans cette histoire. Ces deux premiers tomes ne m'ont pas donnés envie de continuer. Et puis de toute façon, la bibliothèque ne possède pas la suite.

Février 1916, la soeur Isabelle de Ferlon, d'origine allemande, dont le père et le frère combattent au côté du Kaiser Guillaume II, est arrêtée, soupçonnée d'intelligence avec l'ennemi.

La coupable est idéale et le dossier est vite monté en épingle par le ministère de la guerre. Clémenceau la sert sur un plateau d'argent à l'opinion publique et malgré son innocence, il faut faire un exemple, quitte à fabriquer des preuves, la nonne est condamnée à mort. Isabelle, que le sous-lieutenant Bouteloup aime en secret, est appelé à la prison pour la traditionnelle visite médicale d'avant peloton d'exécution.

De retour sur le front, Bouteloup, toujours assisté de ses fidèles lieutenants, continue sans relâche de se battre pour que les poilus blessés soient le mieux soignés possible mais le matériel manque et les hommes, épuisés par deux ans de tranchées, n'en peuvent plus et ils sont de plus en plus nombreux à ne plus vouloir prendre part au combat.

Dans le cycle 1, les auteurs mettaient en lumière le rôle du service médical des armées, un service méconnu, né à l'occasion de cette guerre de tranchées. Dans le second opus, Patrick Cothias et Patrice Ordas qui sont toujours aux manettes du scénario, nous montrent encore davantage l'horreur de cette guerre, la boucherie qu'elle fut, avec des scènes de bataille hyper réalistes signées Alain Mounier pour les dessins et Sébastien Bouet pour la colorisation.

Des planches saisissantes donc qui témoignent de l'horreur des combats et de la guerre, du difficile et dangereux travail accompli par les ambulanciers, infirmières et médecins qui perdaient souvent la vie pour tenter de sauver celle des autres.

Horreur des tranchées donc mais pas que. Les auteurs reviennent aussi sur les exécutions sommaires de pseudo espions ou déserteurs, la façon honteuse dont étaient traitées les troupes coloniales dont les médecins ou chirurgiens n'étaient pas autorisés à pratiquer leur art sur des blancs, et qui affrontaient en plus des allemands, le mépris cinglant des officiers français !

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Dans cette BD, j'ai retrouvé notre héros, Charles-Louis, dans la bataille du bois des Caures. Cette bataille ne me disait strictement rien, et j'ai découvert qu'en fait c'est une des premières batailles de Verdun, bien plus connus de tous.

J'ai retrouvé avec plaisir ces hommes qui risquent leurs vies dans les tranchées et les no man's land pour sauver la vie de leur camarade. Ils font aussi leur travail avec presque rien.

Un autre aspect de ce roman, c'est les complots et tractations à l'arrière dans les milieux politiques et des militaires haut-gradés. J'avais perçu cet aspect dans le précédent tome, mais ici c'est bien plus présent. Des manigances pour accuser des innocents de complots contre la France et ainsi leur faire porter le chapeau des échecs de certaines batailles à cause de mauvaises stratégies.

J'ai aussi encore plus perçu, la volonté de Charles-Louis de faire son métier coûte que coûte, quitte à désobéir aux ordres de ses supérieurs.

J'ai aussi vu au travers de cette BD, les progrès de la médecine grâce malheureusement à cette guerre, avec ici l'arrivée de la radiographie grâce aux travaux de Marie Curie.

Une BD toujours aussi plaisante qui me fait toujours découvrir des aspects méconnus de cette guerre. Je lirai avec plaisir le prochain tome.
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