Un très bon livre sur Pavie, résumant bien cette année fondamentale dans l'Histoire de l'Europe. Il y a quelques erreurs (Isabelle de Portugal n'est pas la fille mais la soeur du roi de Portugal de 1525) mais il semblerait que ce soit de l'inattention plus qu'autre chose. Il y a des chances que cet ouvrage devienne une référence sur le sujet. Je le recommande cependant à un public choisi, et pas pour une première lecture sur la Renaissance, le "grand public" pourrait le trouver lourd, ou même difficile à suivre.
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Pour l'empereur, la Bourgogne est "son vray patrimoine, tronc de sa maison et le chief de son ordre de la Toison d'or". Pour l'honneur de son nom, il entend donc récupérer les terres acquises par Louis XI à la mort du Téméraire, son arrière-grand-père.
Cette revendication familiale doit être étayée en droit puisque la France s'est emparée du duché non par simple occupation, mais au motif que l'unique enfant du défunt, Marie, grand-mère de Charles Quint, ne pouvait hériter d'un apanage de la couronne de France soumis à la loi salique. Pas plus que le royaume, le duché ne peut tomber en quenouille. Les négociateurs français ne démordent pas de cette ligne lors de la conférence de Tolède, ajoutant que l'incorporation est irréversible, car les "droits de la couronne sont sacrés et dédiés à la chose publique". Le roi ne peut les aliéner.
Gattinara s'efforce alors de demontrer que la Bourgogne est un fief - transmissible par les femmes -, non un apanage. Quand bien le serait-il, les lettres de Jean II ne disent rien d'une exclusion des femmes par défaut d'un héritier mâle.
À l'occasion de la publication de l'ouvrage : Comment la confiance vient aux princes de Jean-Marie le Gall et Claude Michaud (Presses Universitaires de France)
Alors que les princes hésitaient à se voir et se recevoir à la fin du Moyen Âge, la Renaissance inaugure le temps des rencontres shakespeariennes avec leur diplomatie itinérante fondée sur la confiance et le sens de l'hospitalité. Mais au coeur des somptueuses cérémonies se jouent d'âpres rivalités, de subtils jeux de pouvoir et parfois des trahisons que retrace sur trois siècles la riche enquête de l'historien Jean-Marie le Gall.