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EAN : 9782918767381
312 pages
Asphalte (07/11/2013)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Longtemps considérée comme la capitale exotique du péché, La Havane n’en reste pas moins une ville marquée par l’Histoire et la pauvreté, avec son cortège de petits arrangements. Dans la vraie Havane ici décrite, le crime et les trafics, bien qu’officiellement bannis de l’île « grâce à l’action révolutionnaire », sont le lot quotidien des habitants. Les dix-huit nouvelles de ce volume viennent aussi bien d’auteurs restés à Cuba que d’autres réfugiés aux États-Unis. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Plonger dans La Havane d'aujourd'hui juste quelques jours avant d'embarquer pour une réelle découverte de cette ville. Une vraie nécessité !
Un cadeau de Noël permettant de le faire au travers de nouvelles décrivant La Havane noir. Quelle bonne idée !
18 nouvelles, 18 auteurs qui sont nés ou qui ont vécus à La Havane, nous permettent ...
D'évoquer les nuits à La Havane, nuits chaudes, chargées de mystère, de crimes ...
De rêver d'un ailleurs qui sera forcément meilleur ....
De constater comment la folie peut devenir furie et tout ravager ....
De finir par nous noyer dans le silence ...
Et oui car dans La Havane noir .... les histoires finissent mal !

Pour ceux qui souhaitent un peu plus de détails sur les différents textes :

Miguel Mejides, un auteur contemporain connu et reconnu en Europe et dans les deux Amériques, un seul livre traduit en français, "perversions à La Havane" ... un aperçu du style de l'auteur au travers de la description d'un drôle d'individu obligé de porter constamment des lunettes de soleil dans sa tentative réussie d'inclusion dans La Havane au milieu des bandes qui régissent la ville ... un univers fou, une vie déjantée !

Ena Lucia Portela, jeune romancière couronnée par un prix de RFI, un seul de ses romans a été traduit en français, "cent bouteilles sur un mur", elle nous y décrit La Havane comme "la ville aux mille métiers, la capitale du système D, où l'on rebâtit quand même le monde, sans nostalgie du passé, sans lamentation, avec une vitalité capable de triompher de la sclérose politique et du machisme dominant." .... un visage caché avec des meurtriers dissimulés derrière une vie simple et à un renouvellement permanent de mêmes scènes de crimes !

Mylene Fernandez Pintado, avocate et narratrice récompensée par de nombreux prix littéraires. Son premier roman, "Otras Plegarias Atendidas", a été publié à Cuba et en Italie. Il traite de la question de l'émigration et est divisé en trois parties sous forme de billet d'avion: La Havane-Miami-La Havane, villes dans lesquelles l'intrigue se développe ... écriture juste, histoire émouvante, belle histoire d'amour à une ville et à une mère ... l'émigration n'est pas envisagée sous son aspect le plus courant, nous ne partirons pas dans un autre pays mais dans un autre monde !

Leonardo Padura, journaliste, scénariste et écrivain, aussi bien de policiers que d'essais littéraires, auteur très connu en France .... une histoire qui nous parle de soleil, le soleil que l'on doit être capable de regarder en face dans les yeux ... et pendant ce temps là, il y en a qui boivent, n'importe quel alcool, il y en a qui avalent des cachets, n'importe quel cachet il y en a qui bandent, qui se masturbent, qui enfilent une demoiselle ... les nuits de la Havane sont chaudes, et il y a toujours "l'odeur amère du désespoir" !

Carolina Garcia-Aguilera, fille d'émigrés cubains à La Yuma, son métier de détective privé lui a inspiré plusieurs romans dont certains sont traduits en français .... La Havane n'est plus la même ... Fidel est passé par là et a changé la société ... les valeurs d'hier ne sont plus les mêmes et c'est un drame pour certains !

Pablo Medina, poète et romancier américain d'origine cubaine, un livre est paru en français "les lumières de Felicia" maintenant épuisé, "Les lumières de Félicia occupe une place très particulière dans la littérature de l'exil grâce au soin mis par l'auteur à extraire cette famille de son environnement luxuriant pour la décrire avec toutes les nuances nécessaires. Medina, dont c'est le troisième livre, évoque son pays natal en connaisseur et d'une main sûre alors que Cuba déclenche le plus souvent une prose sans finesse. Ecoutez Pablo Medina, son ton est subtil et sa voix porte loin. Ce superbe roman lyrique a beaucoup à dire sur les traces visibles ou invisibles que nous héritons de nos parents et de notre culture d'origine. Les descriptions et les comportements des plus attachantes personnalités de ce livre font désirer au lecteur de faire partie de la famille." .... une obsession partir .... mais toujours la peur de ne jamais revenir, de tout laisser, de tout oublier .... quand arrive l'heure ... il faut savoir choisir !

Alex Abella, né à La Havane, exilé à 10 ans, maintenant américain, scénariste, deux romans traduits en français .... digne d'un film américain présentant le coup d'état de Fidel .... tout y est, drogue, arme, sexe avec les bons et les méchants .... tout va bien dans le meilleur des mondes.

Moises Asis, écrivain et journaliste, ses thèmes favoris sont l'exil des cubains à Miami, les thématiques scientifiques et sociales dont le judaïsme .... incroyable que deux mondes puissent se côtoyer comme ça .... ceux pour qui Fidel est le libérateur .... ceux pour qui Fidel est le fossoyeur de la nation ... une très belle histoire d'âme... une fois encore pour certains l'âme est déjà partie à Miami... et pour les autres l'âme est reste à La Havane .... il faut accepter de vivre comme ça !

Arturo Arango, narrateur, essayiste, scénariste .... comment la recherche du coupable d'un assassinat au cours d'un match de baseball peut vite devenir insoluble quand on comprend pas les règles .... heureusement restait la belle mère !

Mariela Varona Roque, ingénieure, auteure de nouvelles non traduites en français ....
la dame est spécialiste des nouvelles ... l'orchidée est remarquable ..... comment la folie ou la furie peut transformer un individu !

Michel Encinosa Fu, auteur de romans de science fiction ou de polars, non traduit en français .... noir c'est vraiment noir et c'est aussi horrible .... l'alcool, les cachets, le sexe ... toujours les mêmes règles du jeu ... toujours les mêmes qui perdent .... une petite fille, un petit garçon ou les mêmes quelques années après s'ils ont tenu le coup !

Yoss, de son vrai nom José Miguel Sánchez, est l'un des fers de lance du renouveau science-fictionnesque cubain. Il est licencié en biologie. Deux de ses récits ont été publié en France .... de la baston, des histoires d'honneur, de limites à franchir ou pas ... à chacun ses choix !

Lea Aschkenas, juste un séjour de dix mois à La Havane, une journaliste américaine ....
une nouvelle émouvante où l'on constate la volonté de l'exil, le silence qui s'installe à travers l'océan ... et le coca cola de l'oubli qui fait son oeuvre !

Achy Obejas est née à la Havane et vit à Chicago, romancière, poète et journaliste, seul "La Havane noir" est paru en français .... elle nous raconte un retour à La Havane ... quand un exilé revient dans ce qui fut son pays ... quand un cubain a été tiré au sort pour pouvoir partir ....

Mabel Cuesta, spécialiste des littératures latino américaines et caribéennes, pas de publication en français ..... une nouvelle où une femme nˋest jamais seule, elle est toujours accompagnée par son ombre ....

Arnaldo Correa, l'un des pères du roman noir cubain, un roman d'aventure à dimension écologique "l'appel du pivert" traduit en français mais ses romans policiers ne sont pas traduits en français .... la nouvelle présentée ici, pourrait être le début d'un roman policier ... "tu dois décider par toi même et répondre de tes actes devant les hommes" ...

Oscar F.Ortiz, exilé en Floride depuis ses 11 ans, auteur de nouvelles et de romans non traduits en français ... l'histoire d'une communauté qui petit à petit a pu prospérer dans La Havane, jusqu'à devenir ... clétin... ou talouze... si vous préférez !

Yohamna Depestre, écrivaine et chanteuse dans un groupe de hip-hop .... quand les centimètres carrés se déchaînent .... ils sont à qui ? Pour quoi faire ?
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Quelques mois après Haïti Noir, retour dans les Caraïbes avec les éditions Asphaltes pour un nouveau recueil de nouvelles noires. Comme de coutume – est-il besoin de le préciser ? – l'exercice promet une belle variété parmi les 18 nouvelles proposées et, bien entendu, une qualité variable même si l'ensemble est indéniablement de grande qualité.

Qualité donc, mais aussi cohérence dans ce livre qui s'ouvre par une nouvelle aux frontières du fantastique dans laquelle Miguel Mejides met en scène une communauté de nains régnant sur les égouts de la ville et, partant, sur la ville elle-même, et qui pose les grandes thématiques récurrentes du recueil : la ville comme une entité maléfique prête à dévorer ses enfants, la pauvreté devenue endémique, les arrangements illégaux malgré la surveillance constante, le paganisme et le rêve de la Yuma comme on appelle là-bas les États-Unis.

Du poignant Dîner de Carolina García-Aguilera à l'étonnant Zenzizenzizenzic d'Achy Obejas qui nous apprend l'existence d'étrangers de compagnie en passant par la désespérante Septième tentative de Johnny Ventura de Pablo Medina, tous les auteurs de ce recueil mettent en avant la misère du peuple, le système d'qui va avec et, souvent, la marchandisation des corps. S'il y a parfois de l'amour, le sexe, omniprésent, reste le plus souvent un moyen d'avilir ou de gagner de quoi vivre… pas même de quoi pouvoir concrétiser le rêve d'une Amérique si proche et si lointaine, repoussante et irrésistiblement attirante.

Lire La Havane Noir, ça n'est pas s'offrir un billet vers l'insouciance tropicale, mais vers un abîme peuplé de personnes, bonnes ou mauvaises mais toutes forcées de plier sous le joug d'une écrasante misère. Cela n'empêche pas quelques rayons de soleil de percer et l'humour de transparaître souvent mais, indéniablement, voilà un des recueils les plus sombres de cette série.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La Havane, souvent, n’est qu’un mythe : un jardin des délices, un tourbillon de danses, mais aussi, paradoxalement, une expérimentation sociale où le pire de la nature humaine est tout simplement nié. Dans cette pure fable, Cuba est un lieu mystique : dépourvu de haine, pur et audacieux, étranger à la cupidité et au meurtre.
Mais telle qu’elle est vécue par ses habitants, La Havane – qui n’est ni l’île des plaisirs pour touristes, ni une utopie marxiste – est une ville pleine de contradictions souvent douloureuses.
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La dernière passagère de Ena Lucia Portela
Ici, les médias officiels, c'est à dire les médias tout court, se limitent en général à nous raconter qu'on vit dans le plus beau et le plus démocratique des pays du monde, que l'ennemi impérialiste nous espionne comme un lâche et qu'il est simplement jaloux parce qu'on a fini deuxième aux championnat du monde de baseball, qu il y aura beaucoup de soleil et qu'il fera très chaud dans l'après midi, avec quelques orages et des éclairs, ce qui ne nous empêchera pas pour autant de nous battre héroïquement contre les moustiques porteurs de la dengue, et que les Juifs perfides sont les méchants dans tel ou tel film se déroulant au moyen- orient. Toujours la même rengaine. Et rien sur les faits divers, bien sûr. Qui a dit qu'il y avait des meurtriers dans notre joli petit Cuba ? Un Impérialiste, forcément.
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Le dîner de Carolina Garcia-Aguilera
En 1959, l'armée révolutionnaire de Fidel Castro avait pris La Havane, et la vie était devenue difficile. Mais depuis la chute de l'union soviétique, la situation était pratiquement insupportable. Pendant des décennies, le gouvernement soviétique avait maintenu Cuba à flot avec son pétrole, sa nourriture et ses approvisionnements ; l'effondrement de l'Union avait obligé les habitants de l'île à se prendre en charge du mieux qu'ils pouvaient. Les coupures d'électricité étaient quotidiennes. Le gouvernement cubain n'était plus capable de nourrir ses citoyens - les besoins vitaux n'étaient plus assouvis - et tout le monde devait se débrouiller pour trouver de la nourriture.
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Ténèbres et lumière de Moises Asis
On va vous laisser partir, a dit le fonctionnaire qui venait juste de valider mon autorisation de sortie du pays. On va vous laisser partir parce que votre âme a déjà quitté ce pays, vous ne réfléchissez pas et vous ne ressentez pas les choses comme nous autres. Vous n'avez pas suffisamment grandi, ça vous aurait permis de tirer un trait sur vos rêves d'adolescent.
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La scène de Mylene Fernandez Pintado
Et au fond, la mer, toujours aux aguets, et le mur du Malecon qui nous en protége. Mur des lamentations, porte qui s'ouvre vers le Pays Imaginaire, cliché de cartes postales et de calendriers.
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