La lionne, le vieil homme et la petite fille

Ce roman jeunesse est la preuve qu'il faut toujours donner une seconde chance aux auteurs qui ne nous ont pas convaincus de prime abord.

D'Yves-Marie Clément, je n'avais pas tellement apprécié ce qui m'avait semblé relever de facilités narratives et une stigmatisation des illettrés dans son opus Ni lire, ni écrire !. Soit que je me sois trompée, soit que ce roman-ci soit meilleur, toujours est-il que je n'ai pas retrouvé dans La lionne, le vieil homme et la petite fille ce qui m'avait déplu auparavant. Je dirais même que j'y ai trouvé beaucoup de très bonnes choses.

A commencer par la plume de l'auteur (des auteurs puisqu'Yves-Marie Clément écrit avec son épouse Nathalie) que j'ai trouvé beaucoup plus aboutie (très riche au niveau du vocabulaire). Une plume très belle, très évocatrice, sensorielle et poétique.

Cette délicatesse leur a permis d'évoquer, avec pudeur mais sans tabou, le quotidien des syriens pendant la guerre à travers trois personnages fort différents : Maya la jeune fille qui a vu son père enrôlé et son quotidien chamboulé ; Hamid, le vieil homme qui survit après que sa famille ait quitté la Syrie pour la France ; et enfin, plus surprenant, la lionne Labiwa kidnappée en Afrique et abandonnée à son sort dans un zoo d'Alep.
Les personnages sont beaux, cohérents et il ressort de chacun d'eux une grande force.

Les illustrations de Madeleine Pereira viennent sublimer le texte, jusqu'à s'y substituer à un moment de l'histoire. Les vignettes prennent alors la place du texte et permettent de faire un petit bond dans l'histoire de manière très fine et délicate.

Les tableaux, les voix et les pages se succèdent sans que le lecteur ne s'en rende compte.
Ce fut une très belle lecture pour moi, même si ma fille n'a pas été tentée (pour le moment). J'espère bien la faire changer d'avis !

Livre ramené, encore une fois, par mon collégien dans le cadre de la participation au prix du "Livre vivant".

Un livre très accessible et qui parle pourtant d'un sujet douloureux : la guerre.

Il est découpé en huit parties et dans ces huit parties, sur trois personnages :
- Labiwa la lionne sauvage qui se retrouve enfermée dans une cage au zoo.
- Maya petite fille dont le papa est envoyé à la guerre.
- Hamid grand-père dont les enfants et petits-enfants ont quitté le pays pour la France.
Tous les trois vont se trouver au coeur de la guerre d'une grande ville du Moyen-Orient.

Malgré la guerre et ses conséquences, ils vont être une aide les uns pour les autres. Ils vont se comprendre sans parole. Ils vont attendre la fin du conflit.

Une des parties est composée uniquement d'illustrations très simples mais tellement parlantes qu'il n'y a pas besoin de texte.

En moins de cent pages, l'auteur est allé à l'essentiel et à fait passer plusieurs messages simples à comprendre.

Peut être Alep en Syrie ?
Une petite fille et sa famille, un vieil homme, un zoo où vit Biwa, tous vivent dans une paix relative mais la guerre arrive. le père doit aller au combat, la famille du grand père part en France. Maya et sa mère sont cloitrées dans une ville en ruines, sous les bombes. Quant aux animaux du zoo...
C'est l'horreur à tous les niveaux. L'alternance des trois personnages principaux qui se racontent allège un peu le récit. Les chapîtres sont courts, sans détails superflus.
Aux 3/4 de l'histoire, le texte est remplacé par quelques pages de bande dessinée, permettant de passer à un autre temps, le temps de la paix et d'un semblant de vie retrouvée.
Un petit livre pour faire réfléchir sur de nombreux sujets.