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EAN : 9782877064729
220 pages
Editions de Fallois (06/05/2003)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Le 14 juillet 1865, une expédition conduite par Edward Whymper atteint le Cervin. Au retour, c'est la catastrophe. Quatre morts le jour de la conquête, mais cinq cents morts depuis. Le 3 juin 1950, Maurice Herzog et Louis Lachenal atteignent le faîte de l'Annapurna, premier sommet de 8 000 mètres visité par les hommes. Mais c'est de la descente, dramatique, que naît le mythe : un récit qui nous fait côtoyer l'infirmité et la mort. Il y a cinquante ans, le 29 mai 195... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Soupir... soupir...
Il m'est toujours difficile d'écrire une critique d'un livre que je n'ai pas apprécié, surtout lorsque le sujet est la montagne.
Quand un ouvrage me plaît, j'éprouve tellement de plaisir à communiquer mon enthousiasme, tellement de joie à l'idée que je vais, peut-être, entraîner d'autres lecteurs dans mon sillage... mais de tout cela, il ne sera pas question ici.
J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque non pour le titre assez morbide (La montagne et la mort), mais parce que la quatrième de couverture était terriblement alléchante.
En effet, comment résister quand on parle d'Edward Whymper au Cervin, de Maurice Herzog et Louis Lachenal à l'Annapurna, et d'Edmund Hillary et Tenzing Norgay à l'Everest ? Pour la passionnée de montagne que je suis, c'est impossible ! Surtout quand il est écrit : "Que font les hommes, que cherchent-ils là-haut, quand ils poussent la porte des huit mille en sachant qu'elle pourrait se refermer avant qu'ils n'y repassent ? Avec ce livre, les corps à corps de l'homme avec la montagne revêtent tout leur sens : loin d'être inutiles, ils sont un moyen pour celui-ci de réaliser la conquête de sa propre condition, de définir son humanité."
Beau programme !
Je me lance donc dans la lecture de cet essai qui promet d'être passionnant.
Hélas, je déchante vite.
Le livre est truffé de citations. Tellement truffé que les citations en constituent une bonne part, en fait, presque la plus grande partie. Ce qui me pose deux problèmes : primo, je m'attendais à lire un texte original ; secundo, j'ai lu quasiment tous les livres dont les citations sont extraites puisque ce sont des classiques de la littérature alpine.
L'ouvrage est donc constitué de citations "enrobées" de réflexions de l'auteur, celles-ci étant plus ou moins intéressantes et dans un style souvent lourd et alambiqué.
Outre le fait que je trouve le procédé malhonnête (il y a une grande différence entre faire référence à des textes connus et les piller pour "écrire" son propre livre), l'ensemble donne une lecture inintéressante.
Un exemple pour illustrer mon propos. Page 66, on peut lire trois notes de bas de page, indiquant les références des passages cités : 1. Voir E. Whymper, op cit, p206 2. Ibid, p207 3. Ibid p208
Et ce n'est qu'une page parmi d'autres.
Enfin, pour couronner le tout, l'auteur fait également fréquemment référence à ses propres ouvrages, ce qui est très agaçant. Inutile de dire que je n'ai absolument pas envie de les lire !
En bref, Paul Yonnet a relevé de nombreux passages dans des livres connus, les a agrémentés d'un petit "liant" personnel... et voilà !
Allez, je termine par une dernière "pique"... je me sens d'humeur vacharde...
Le dernier chapitre intitulé "Le vertige, catégorie de l'activité humaine" aurait pu (un peu) rattraper le reste ; le sujet avait l'air alléchant. Eh bien non.
Au lieu d'apporter l'embellie espérée, il m'a achevée. J'y ai lu des pages et des pages de digressions sur la guerre en général et sur le rôle des sous-marins pendant la seconde guerre mondiale en particulier. Sur la religion, aussi. Mais qu'est-ce que tout cela vient donc faire dans un livre censé parler de montagne ? Je me le demande encore !
Conclusion : une lecture totalement dispensable. Je vous conseille plutôt de lire sur le sujet les livres originaux que l'auteur a allègrement dépiautés :
Tragédie à l'Everest de Jon Krakauer
Annapurna premier 8 000 de Maurice Herzog
Escalades dans les Alpes d'Edward Whymper
Carnets du vertige de Louis Lachenal
Les conquérants de l'inutile de Lionel Terray
L'affaire du K2 de Walter Bonatti
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'homme consommateur, grand amateur de produits transformés, n'admet plus de se trouver en face d'une trace de sang qui pourrait évoquer le cortège de bêtes qui attendent la fin, le grand massacre préludant aux agapes ou à l'alimentation quotidienne, sans parler de celles qu'on égorge en pleine conscience pour des motifs religieux, celles qui ont compris, se débattent, bougent et se rétractent, tandis que s'écoulent des fleuves de sang. Les exigences de la "traçabilité", le genre de néologisme qui nous fait regretter la messe en latin et les vocables d'origine étrangère, s'arrêtent devant le vertige absolu que constitue la réalité de l'abattage de masse. La notion de "traçabilité" tente même de dénier une telle réalité. Il n'y aurait plus que des bêtes individuellement tuées, au destin identifiable. La "traçabilité", c'est l'idéologie dont a besoin le consommateur pour croire qu'il ne s'alimente pas quotidiennement à l'industrie de la mort.
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Tom Patey [...] a laissé ces définitions :
"Grimpeur solitaire" : homme seul qui tombe tout seul.
"Cordée" : plusieurs hommes qui tombent en même temps.
"Casque" : système de sécurité pour grimpeur qui tombe la tête la première. Si la chute est longue, la tête du grimpeur peut s'enfoncer complètement dans le casque, et ainsi se ramener à une petite masse visqueuse qu'on peut facilement ranger dans son sac.
"Novice" : personne qui, si elle n'est pas décédée, devrait se tenir à l'écart de la montagne.
"Grimpeur expérimenté" : dont la mort est inévitable.
"Membre du club alpin" (syn : vétéran) : quelqu'un qui ne meurt jamais, mais se fane lentement.
"Voie engagée" : condamnation à mort avec possibilité de sursis.
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C'est cela l'Everest. On y monte au milieu des morts, des os qui surgissent de nulle part, rendus par les glaciers, après qu'ils ont broyé les dépouilles pétrifiées par le froid. Les morts font un cortège muet, ils sont là, on le sait, et l'on marche dessus sans vouloir trop y penser. On marche au milieu des morts, on monte sur les morts. On marche à la mort, aussi, comme ces huit alpinistes décédés les 10 et 11 mai 1996 : "On croise ceux qui descendent, jamais certain de les revoir."
[La citation est extraite de "Chroniques himalayennes" de Jean-Michel Asselin]
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Vidéo de Paul Yonnet
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