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EAN : 9791021060364
256 pages
Tallandier (07/03/2024)
3.75/5   48 notes
Résumé :
Une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des « éveillés », emporte tout sur son passage : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture.
Au nom de la lutte contre les discriminations, elle enseigne des vérités pour le moins inédites. La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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« L'évidence, le sens commun, la vérité devraient être défendus. Les truismes sont vrais. Il fallait s'appuyer dessus. le monde matériel existe, ses lois ne changent pas. Les pierres sont dures, l'eau humide, et les objets qu'on laisse tomber se dirigent vers le centre de la terre. »
George Orwell, 1984

Cet incipit prophétique précède l'essai du philosophe Jean-François Braunstein, « La Religion Woke ».

Conçu au sein des universités américaines, le phénomène woke connaît un succès fulgurant que tente d'appréhender l'auteur dans un texte très érudit mais toujours accessible. Sous couvert de lutter contre les discriminations, le wokisme vise à dé-construire les fondements culturels et scientifiques de la civilisation occidentale, accusée de tous les maux. Ainsi que l'annonce le titre de l'ouvrage, ce mouvement des « éveillés » a en effet tous les atours d'une religion, son intransigeance, ses dogmes et ses fidèles. La comparaison avec la naissance du christianisme développée dans « Je crois parce que c'est absurde » semble en revanche pour le moins exagérée.

L'essai du professeur de philosophie contemporaine à la Sorbonne, revient sur les grandes lignes du wokisme, la théorie du genre, le racialisme, l'intersectionnalité ainsi que sur l'épistémologie du point de vue, c'est à dire la remise en cause de la véracité de la science occidentale.

Le début de l'ouvrage est consacré à la naissance du mouvement woke, un terme qui vient du verbe anglais wake/woke/awaken et désigne les « éveillés » ou plus exactement « les conscientisés », c'est à dire les personnes qui ont pleinement conscience de leur condition immuable de victime ou de coupable.

Selon la grille de lecture raciale, les victimes sont les noirs et par extension les racisés, et les coupables sont les blancs. Selon la grille de lecture issue de la théorie du genre, les victimes sont les femmes et les minorités sexuelles LGBTQIA+, et les coupables sont les hommes hétérosexuels cisgenres. Selon la grille de lecture intersectionnellle, les victimes « combinent » les caractéristiques exposées précédemment. A titre d'exemple, une femme noire se trouve ainsi à l'intersection de l'oppression raciale et de l'oppression « de genre ».

Un point essentiel sur lequel revient l'auteur est que la religion Woke n'offre point de salut, il est impossible de quitter sa condition de victime ou d'oppresseur. Un blanc hétérosexuel cisgenre, est ontologiquement coupable, et condamné à porter ad vitam aeternam les péchés de ses ancêtres esclavagistes et misogynes. Si aucune issue véritable ne lui est proposée, il lui est néanmoins fortement conseillé de prendre pleinement conscience de son privilège blanc et de s'amender auprès de ceux qu'il a offensés, tel un nouveau Sisyphe des temps post-modernes.

Jean-François Braunstein revient également sur l'influence de la French Theory (déconstructionnisme, structuralisme) développée par Foucault, Derrida, Lacan et consoeurs sur le wokisme. L'auteur tente de minimiser l'idée largement répandue selon laquelle la French Theory aurait fournie aux universités américaines la matrice conceptuelle de la religion Woke, qui nous reviendrait à la figure tel un boomerang lancé par des philosophes français des années soixante.

Certains des arguments de l'auteur font mouche lorsqu'il mentionne un orgueil très français consistant à se prévaloir de l'invention du wokisme ou lorsqu'il revient sur la contradiction entre le prisme identitaire des woke et la tentation d'abolir le sujet qui fût l'une des caractéristiques de la French Theory. Il est pourtant impossible de nier le succès de cette dernière outre-Atlantique (comme en témoigne son nom !) et il est pour le moins délicat de nier tout lien entre une théorisation de la dé-construction et l'avènement d'un mouvement qui vise à achever cette dé-construction des « valeurs » de notre civilisation. Bref, il me semble que l'auteur tente, avec un brio indéniable, de dédouaner ses illustres prédécesseurs de leur influence sur un phénomène qui ne laisse pas d'inquiéter.

Les chapitres consacrés à la théorie du genre, à la théorie critique de la race ainsi qu'à l'intersectionnalité sont habilement développés et marquent par leur érudition. L'auteur rappelle les dangers qui découlent de l'application de la théorie du genre, notamment pour les femmes obligées de côtoyer des Trans de sexe masculin (vestiaires, prisons etc.). Il dénonce également le paradoxe de l'obsession pour la race des pseudo anti-racistes « racialistes » qui se sont définitivement éloignés de la phrase de Martin Luther King : « Mon rêve est qu'un jour mes quatre enfants vivront dans un pays où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur leur personnalité ».

Jean-François Braunstein note enfin avec malice combien la volonté de « s'émanciper » du corps qui nous est « assigné » qui caractérise la théorie du genre intéresse les adeptes du développement du métaverse (les GAFAM) ainsi que les promoteurs du trans-humanisme. On peut néanmoins regretter que le paradoxe d'un mouvement qui assigne tout un chacun à sa couleur de peau tout en encourageant une fluidité de genre sans limite ne soit pas développé.

L'auteur décrit avec justesse et un certain courage le destin orwellien que nous dessine la religion des « éveillés ». On peut citer la ré-écriture de l'histoire désignant l'occident comme le coupable de tous les maux qui frappent les minorités, la mise au point d'une novlangue affolante où les hommes sont « enceints » et où le mot « femme » disparaît au profit de l'acronyme AFAB (assigned female at birth), ainsi que la forme d'endoctrinement qui consiste à enseigner la théorie du genre dès l'école primaire. S'il n'est pas question de faire subir à quiconque le supplice qu'endure Winston Smith dans 1984, la mort sociale menace tout de même les opposants les plus virulents à la religion Woke.

La menace du monde orwellien qui nous guette est l'un des aspects les plus percutants de l'essai et aurait pu être creusée davantage, les notions de « crime de la pensée », de « minute de la haine », ou de « double-pensée » (penser tout à la fois le réel tel qu'il est et tel qu'il devrait être selon la doxa woke) auraient également pu trouver leur place dans l'ouvrage de Jean-François Braunstein.

Le chapitre consacré à l'épistémologie de point de vue m'a semblé le plus novateur et le plus inquiétant aussi. L'auteur y explique que la religion Woke va plus loin que le communisme (en dépit de ses dérives lyssenkistes) en s'attaquant aux sciences en général et à un domaine que l'on croyait à l'abri, les mathématiques ! Non contents de suggérer de re-nommer les lois de Newton (trop blanc !), les « penseurs » woke proposent « de démanteler le racisme dans l'enseignement des mathématiques » en minimisant son obsession de la « bonne réponse », de « décoloniser » une discipline jugée trop « abstraite » et « trop formelle ». Bref, c'est la notion de vérité (le fameux 2+2 = 5 de 1984 !) ainsi que l'héritage des lumières qui sont questionnés par une idéologie qui s'intéresse davantage à la notion de point de vue, et se fait fort de dessiner les nouveaux contours du « Camp du Bien ».

« La religion Woke » est un essai qui frappe par son érudition. L'auteur s'y montre toujours très posé, et écrit dans un style neutre et factuel. L'ouvrage s'apparente ainsi davantage à un travail universitaire qu'à la prose aussi inventive que drolatique du regretté Philippe Muray qui dénonçait à sa manière l'ancêtre du wokisme, le politiquement correct, tout en forgeant une grille de lecture et des concepts qui restent pertinents, tels que le « Camp du Bien », « la cage aux phobes » ou « les matons de Panurge ».

S'il faut saluer l'ambition, la rigueur ainsi que le courage de l'essai de Jean-François Braunstein, j'avoue avoir été désarçonné par une conclusion qui me semble exagérément optimiste. L'auteur y propose de convoquer le courage qui semble avoir abandonné l'Occident, de « juste dire non » aux « propositions aberrantes ou abjectes » des « éveillés », et conclut par une proposition qui me laisse (malheureusement) perplexe : « Paradoxalement, c'est la menace de la religion woke qui devrait nous permettre de redécouvrir et réaffirmer la valeur de la civilisation occidentale ».
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Je suis en train de le lire, je ne suis pas étonnée de ce dont l'auteur nous fait part.
En effet, depuis plus d'un an, déjà Mathieu Bock-Côté, un des plus grands sociologues actuels, nous fait part et dans ses ouvrages et dans ses interventions sur CNews du danger de cette vague de folie qui s'infiltre à présent en France.
De même nous avons pu voir Jean François Braunstein sur la même chaîne avec Rioufol. J'ai même enregistré l'émission tellement elle était passionnante.
Il nous faut, puisque nous avons la possibilité de faire des commentaires sur le site de Babelio, nous opposer de toutes nos forces à ceux qui défendent cette mode ou cette « secte ». Je remarque en effet que bon nombre de membres ne savent pas ce qu'est le wokisme ni l'écriture inclusive. Certains le défendent même. le wokisme est la mort de notre culture. C'est le déboulonnement de notre Tour Eiffel et de Notre Dame.
L'auteur évoque évidemment ce déboulonnement de nos monuments érigés parfois depuis des siècles.
Il explique comment la colonisation est perçue et déformée par une frange politique ou autres individus qui n'ont d'autre ambition que de s'emparer du pouvoir, par tous moyens, même les plus absurdes et déshonorants.
De même les personnes transgenres sont une conséquence de ce mouvement qui prône l'égalité ou l'indifférenciation des sexes. de fait, ce genre dégenré nouveau entraîne des conséquences pratiques dans la vie de tous les jours, dans les lieux publics en particulier ou les hôpitaux, toilettes bains et douches.
Il est difficile de rester insensible et calme à la lecture de toutes ces constations pleines de bon sens et l'on se sent parfois accablé et impuissant.
Cependant je me fais l'humble chantre de Jean François Braunstein, ici et ailleurs. chaque fois que je le peux.
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Ca y est, j'ai trouvé le nom de tout ce qui me fait peur dans le monde actuellement "WOKE" ! (Non, c'est une blague mais quand même).

Braunstein met le doigt sur certaines choses et n'a pas vraiment tort.
La première est le racisme exacerbé depuis que les antiracistes woke s'en prennent à la langue, aux symboles, etc. Ils font pire que mieux et montent les gens les uns contre les autres. Tous les blancs ne sont pas racistes, l'affirmer est déjà une forme de racisme en soi... mais le wokisme ne s'embarrasse pas de nuance : blancs racistes VS reste du monde pas raciste.

Le genre maintenant... On s'est battu pour l'émancipation de la femme, pour sa reconnaissance dans le milieu du travail. Maintenant, plus de genre, on peut passer d'un genre à l'autre sans problème (Hateurs, trolls et autres casse-couilles, je vous arrête de suite, je suis maman d'une fille transgenre bien dans ses baskets). Cela ne pose-t-il pas d'autres problèmes ? Eux peuvent aller jusqu'à nier la biologie....
Et la politique surfe allègrement sur le mouvement de déconstruction de notre héritage culturel et scientifique...
A lire, mais ça fait peur
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On entend beaucoup parler du wokisme, de la cancel culture, mais personnellement, j'avais parfois un peu de mal à comprendre ce qui se cachait vraiment derrière ces concepts et ce qui les différenciaient vraiment. Ce livre m'a énormément éclairé et je suis beaucoup plus au fait désormais !
L'auteur n'est pas du tout en phase avec cette religion woke, c'est très clair, et on sent bien son ironie sur certaines absurdités qui peuvent être dites ou publiées sous le principe du wokisme. Ce que j'ai beaucoup aimé dans cet essai, c'est que les principes sont abordés les uns après les autres, posés clairement, avec des données historiques, des citations, des publications. Cela rend l'approche tout à fait complète.
Merci à Netgalley et Grasset pour cette lecture.
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Pour un ouvrage de philosophie, ce livre ne comporte finalement pas tant d'arguments que ça. L'auteur considère comme évident que les idées défendues par les "wokes" sont absurdes, aussi ne s'efforcera-t-il généralement pas de le justifier, mais simplement de souligner à quel point le comportement des "wokes" peut s'apparenter à une forme de folie, ou de fanatisme religieux. L'ouvrage consiste ainsi principalement en une compilation des citations les plus contestables d'auteurs "wokes" très divers, supposée provoquer chez le lecteur non-averti une forme de stupéfaction ("comment est-il possible de dire ca ???" etc) qui finit par devenir assez lassante vers la fin du livre.

A vrai dire, la dimension religieuse du "wokisme" n'est surtout mentionnée que dans le premier chapitre de l'ouvrage, les trois suivants se contentant de réaffirmer qu'il s'agit d'une religion oppressante, fanatique, anti-science, sans justifier plus que cela l'usage du terme religion. le livre aurait mieux fait de s'appeler "la folie woke" ou même "qu'est-ce que le wokisme ? ce courant que je n'aime pas."

Ce fameux premier chapitre, qui est celui qui prend le plus au sérieux l'idée de religion, rattache le "wokisme" au déclin du protestantisme américain. L'idée n'est pas très originale, et contient sans doute une part de vrai, même si l'auteur oublie un point important : c'est que ce n'est pas parce qu'un groupe adhère de manière religieuse à une théorie que celle-ci est fausse.

Dans cette généalogie du "wokisme", l'auteur tient toutefois à épargner deux courants de toute influence majeure dans l'apparition du "wokisme" : le communisme, et la "French Theory".

Pour le premier point, c'est d'autant plus étonnant que l'auteur le compare (référence obligée quand on veut aujourd'hui critiquer le "wokisme") à une forme de lyssenkisme. Les multiples éléments exploitables dans le marxisme pour une pensée "woke" sont totalement ignorés.
Pour le second point, l'auteur, qui semble apprécier Foucault, cite quelques passages de son oeuvre supposés incompatibles avec le "wokisme" : Foucault aurait cherché à ôter toute légitimité aux identités fixes du sujet, là où le "wokisme" réintroduirait ce genre d'essentialisation. Mais Braunstein devrait être au courant, puisqu'il critiquait ce point plus haut dans l'ouvrage, du fait que les identités défendues dans le "wokisme" sont fluctuantes et que c'est justement ce point qui peut trouver une source d'inspiration dans les pensées de la déconstruction de la French Theory.

Il semble tout simplement que Braunstein, en bon universitaire, ait du respect pour la gauche incarnée par les marxistes et les soixante-huitards, alors qu'il n'en a pas pour la nouvelle gauche incarnée par le "wokisme" (expression dont la légitimité n'est jamais critiquée à aucun moment dans l'ouvrage). C'est pourquoi il faut à tout prix préserver les marxistes et Foucault de toute influence majeure dans l'apparition du "wokisme".

Il est difficile, en lisant la manière dont Braunstein présente les théories "wokes", de se convaincre qu'il les a exposées sérieusement. Evoquant le poncif d'un "retour du racisme" à travers le "racialisme woke", Braunstein parvient à écrire que les races évoquées sont certes des constructions sociales et non des entités biologiques, mais que cela ne change rien.

Braunstein reproche d'ailleurs aux théories attaquées des points qui ne devraient pas scandaliser un philosophe un tant soi peu connaisseur de l'histoire de la philosophie : est-il si choquant que cela d'affirmer que l'esprit peut s'émanciper du corps, ou que certaines motivations subjectives interviennent dans l'activité scientifique et sa prétention à l'objectivité ?

Soulignons malgré tout les qualités de l'ouvrage : outre sa grande clarté, il mentionne de temps en temps (mais malheureusement, sans approfondir), quelques uns des arguments les plus efficaces contre le "wokisme", à savoir :
- l'absence de signification des mots homme ou femme, si ceux-ci peuvent renvoyer à l'expression de n'importe quel sentiment.
- la non-falsifiabilité, et donc la non-scientificité, d'un certain nombre des théories concernées.
- l'impossibilité de satisfaire toutes les demandes des concernés sans faire courir un risque objectif à d'autres catégories de personnes (par exemple les femmes dans les compétitions sportives).

De manière assez intéressante, Braunstein fait remarquer que c'est la transidentité qui constitue le fer de lance de la doctrine "woke", car les trangenres incarnent au plus haut point l'idée d'une auto-définition de l'identité par l'esprit seul, là où les autres identités restent encore définies par des structures historiques ou sociales.

Mais de manière générale, l'ouvrage, qui n'est certes pas désagréable à lire, semble prêcher à des convaincus. Un lecteur un tant soi peu convaincu par les idées dites "wokes" ne se remettra pas en question à la lecture de l'ouvrage. Quant aux lecteurs désireux de découvrir la signification du mot "woke", il y aurait sans doute des ouvrages plus neutres à leur recommander.



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critiques presse (3)
RevueTransfuge
22 novembre 2022
Dans le mouvement des idées, il est salutaire de déconstruire les vieux schémas. Mais il est parfois tout aussi fécond de déconstruire les déconstructeurs, surtout si la critique de la critique s’opère de façon non polémique, avec érudition et argumentation élaborée. C’est ce que fait le professeur de philosophie Jean-François Braunstein dans La Religion woke, déconstruction solide de la doxa du moment.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeMonde
21 novembre 2022
Le philosophe défend l'idée, arguments forts à l'appui, que le « wokisme » est une religion. Dont il faut s'inquiéter.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
22 septembre 2022
Dans un livre remarquable, le philosophe Jean-Francois Braunstein depeint le wokisme comme une croyance aberrante.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le problème est que l'on préfère mettre en danger la majorité au profit d'une infime minorité de militants convaincus, qui se présentent comme des victimes éternelles. Leurs droits comme trans passent avant la sécurité des femmes emprisonnées. A ce sujet Rowling n'a pas hésité à aggraver son cas en tweetant, le 12 décembre 2021, à propos de la police qui enregistre désormais comme femmes les criminels hommes ayant violé des femmes, juste s'ils déclarent qu'ils en sont : "La guerre c'est la paix. La liberté c'est l'esclavage. L'ignorance c'est la force. L'individu avec pénis qui vous a violé est une femme." La référence à Orwell ne pouvait être mieux choisie, nous vivons en effet dans 1984.
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l’enseignement primaire et secondaire accorde désormais de plus en plus de place à l’enseignement du genre et à la promotion des identités transgenres. Il s’agit de dénoncer, dès la maternelle, les « stéréotypes sexuels » et d’encourager les enfants à « explorer » ou à « déconstruire le genre ». Les enfants doivent apprendre qu’il leur revient de choisir leur genre.
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En France une circulaire du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a repris sans précaution le langage de l’« affirmation de genre » propre aux militants trans, y compris pour les jeunes enfants : « le seul indicateur fiable de l’identité de genre d’une personne, quel que soit son âge, est son autodétermination6 ». Cette circulaire préconise que toute la communauté éducative accompagne la transition sociale du jeune, en utilisant son « prénom d’usage », en ne discutant pas ses choix d’habillement et en le laissant utiliser les « espaces d’intimité » du genre qu’il se choisit.
..
cela est d’autant plus préoccupant que l’on sait qu’il est très difficile de faire marche arrière lorsqu’une transition sociale est enclenchée. Comme l’ont noté récemment Caroline Éliacheff et Céline Masson, « la transition dite sociale met l’enfant sur des rails qui le dirigent tout droit vers la transition médicale8 »
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Dans les universités en particulier, l’heure est à la réécriture de l’histoire et à l’effacement de ses « heures sombres ». L’héritage pré-woke devait être totalement réécrit : il faut expurger la culture et les universités de toutes les traces de privilège blanc ou masculin pour repartir de zéro et reconstruire une nouvelle culture, vierge de toute oppression. D’où la volonté d’en finir avec toutes les disciplines blanches et virilistes, c’est-à-dire avec à peu près tout l’héritage de la civilisation occidentale : plus d’humanités grecques et romaines, plus de musique ou de danse classiques, plus de peinture et de littérature virilistes, plus de science et de philosophie blanches. Par exemple on proposera de réorganiser le canon des auteurs classiques en philosophie pour qu’il réalise une véritable parité entre hommes et femmes.
...
Et s’il n’y a de fait eu que très peu de femmes philosophes dans l’histoire, c’est que leurs travaux ont été « invisibilisés ». Il faudrait donc sans doute qu’un enseignement équitable accorde la même place aux deux femmes philosophes de l’Antiquité, Hipparchia et Hypatie, dont il ne reste que quelques fragments, qu’aux présocratiques, à Épicure, Démocrite, Platon, Aristote et à tous les autres philosophes antiques.
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Ces étudiants soutenaient qu’il fallait « balayer » la science occidentale dans son ensemble, puisqu’elle avait participé à la colonisation, et refonder une science « africaine », notamment à travers la « magie noire ». La plus intrépide des étudiantes n’hésitait pas à s’en prendre à la loi de la chute des corps de Newton : « la modernité occidentale est le principal facteur hostile à la décolonisation parce que la connaissance occidentale est totalisante : c’est elle qui dit que Newton et uniquement lui a vu tomber une pomme et que de nulle part il en a conclu que la gravité existait et il a créé une éducation et voilà. Que les gens connaissent Newton ou pas, peu importe ce qui arrive en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord. La seule façon d’expliquer la gravité est celle de Newton assis sous un arbre et la pomme qu’il a vue tomber ». Il faut récuser cette prétendue universalité de la science et ne faire confiance qu’aux savoirs « locaux », en l’occurrence les savoirs africains. Il faut se débarrasser de Newton, de Darwin et de Mendel.
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Klainerman constate que les mathématiques sont désormais accusées d’être racistes. Il donne l’exemple du programme à destination des collèges, dont nous avons déjà parlé, intitulé « Vers un enseignement équitable des mathématiques », richement doté par la Fondation Bill et Melinda Gates, et qui a pour objectif de « démanteler le racisme dans l’enseignement des mathématiques » dans l’enseignement primaire et secondaire . Selon ce programme, « la culture de la suprématie blanche apparaît dans la salle de classe lorsque l’accent est mis sur l’obtention de la “bonne” réponse » ou lorsque les étudiants sont tenus de « montrer leur travail » : de toute façon le « concept même de mathématiques purement objectives et sans équivoque est faux »
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