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EAN : 9782268108780
220 pages
Les Editions du Rocher (08/03/2023)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Écrivain dubitatif, Paul de Salles arrive à un tournant de son existence où même les satisfactions d'amour-propre ne compensent pas l'ennui qu'il éprouve. Son échappée belle : prendre le tragique du quotidien avec légèreté. Par le plus heureux des hasards, Paul tombe sous le charme d'Erika, piquante, sophistiquée, stoïcienne. Elle travaille sans ardeur pour une « ravissante idiote » qui veut passionnément devenir présidente de la République. Cette confrontation entr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Rencontre avec Marin de Viry à la fête du livre du Var. Écrivain vraiment sympathique qui est aussi critique, et à ce titre, nous avons parlé de différents autres auteurs comme le très regretté Christian Bobin qu'il a interviewé peu avant sa mort. Je venais de lire Fabcaro et il me dit que son roman est dans l'humour noir aussi. Je l'achète. J'avoue avoir eu du mal avec le style que j'ai trouvé pompeux. Un critique, un peu gauche, démarre une liaison avec une artiste qui accompagne une candidate pour la présidentielle. Des dialogues trop bavards, mais recherchés et amusants. Quelques idées intéressantes. Ce fut surtout une rencontre très agréable. J'espère que ce dernier ne sera pas trop fâché par ma sincérité.



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Ce court roman écrit d'une plume moqueuse, ironique, incisive, pleine d'esprit et même d'auto dérision est bien agréable à lire, il parle des névroses du milieu intellectuel parisien de notre époque ,« une bande d'irresponsables » . Certes ce ne sera pas le futur Goncourt(quoique…)
Un chroniqueur littéraire,Paul, fatigué de la vacuité galopante du petit milieu qu'il fréquente se rend au Palais de Tokyo en traînant les pieds pour voir une « performance »qui sera encore incompréhensible mais portée aux nues par une petite élite parisienne.
Il y rencontre Erika, jolie femme à la tête bien faite, et là commence une histoire d'amour un peu bavarde, avec grande intelligence de part et d'autre , mais avec un Paul naïf et un peu nunuche.
Ces deux là vont fréquenter des adversaires politiques que beaucoup de choses opposent, et prêts à tout pour gagner le pouvoir, l'un a des valeurs universelles, l'autre , une femme sans trop de cervelle veut le pouvoir pour le pouvoir.
C'est une satire pétillante, ce n'est pas une querelle entre Anciens et Modernes mais ça y ressemble, le titre est éloquent. Quelque part dans le livre l'auteur écrit qu'un critique littéraire féroce et reconnu surtout n'aura pas trop de mal à recevoir des éloges s'il commet un roman… amusant puisque il est lui-même critique.
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Ce roman n'est pas vraiment « mon » genre de roman, et ce ne serait probablement pas allée spontanément vers ce livre, tant mes préférences vont plutôt vers le roman policier et la littérature jeunesse. Cependant, je dois dire que j'ai passé un agréable moment en compagnie de ces personnages.

Au début de ma lecture, j'avais crains de me retrouver face à un vaudeville dans les milieux littéraires. Heureusement, il n'en est rien. Paul et Erika parlent beaucoup, certes, mais ce qui est le plus important est qu'ils écoutent réellement ce que l'un dit à l'autre, et même si, parfois, leurs échanges sont assez étonnants, puisque l'un et l'autre manient très bien la langue française et partagent une culture commune (ce n'est pas le cas de tous les personnages qu'ils croiseront). Discuter, échanger, oui, parler pour ne rien dire, brasser du vent, non. Surtout, l'un comme l'autre pense réellement ce qu'ils disent, et ils sont parfois bien les seuls.

Parce qu'il faut bien que je l'écrive : dire la vérité, toute la vérité tout le temps est quasiment impossible dans les milieux dans lesquels ils gravitent. Paul, romancier, travaille à la rubrique « culture » d'un grand journal, et s'il s'entend très bien avec sa rédactrice en chef, elle, lui, et d'autres membres de la rédaction sont lucides : certains voudraient bien les pousser gentiment ou moins gentiment vers la sortie. Les conférences de rédaction prennent alors des allures de grandes manoeuvres, et s'en est presque réjouissant. A croire vraiment qu'il est des personnes que la culture dérange. Et bien, oui, il en est. Digression de ma part : l'on n'a même pas attendu le confinement et les professions « non essentielles » pour que la culture soit reléguée loin, très loin des préoccupations de ceux qui nous gouvernent.

Manoeuvrer, encore et toujours, en coulisse, bien entendu, est l'un des meilleurs moyens non d'abattre un adversaire politique, mais de nuire grandement à sa progression. Charlène a des ambitions, conquérir l'investiture pour la mairie de Paris. Elle n'est qu'une personnalité politique de plus, qui pense avant tout à elle-même, aux postes qu'elle souhaite obtenir, et ne se préoccupe de rien d'autres, surtout pas d'obtenir les connaissances, le savoir-faire nécessaires pour exercer ces postes – et quand bien même elle les aurait, il n'est ni certain, ni nécessaire qu'elle les utilise trop/très souvent une fois le poste obtenu. Seulement, il est des personnes dont le manque d'intérêt pour la chose politique, pour le partie politique dont elles font partie se voient un peu trop, tant elles ne semblent pas profiter du travail que toutes les petites mains à leur service effectuent.

La Montée des périls – ou quand histoires privé et politique se croise et s'entrecroisent.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Amour et vacuité dans le milieu intellectuel parisien

Paul de Salles, romancier et chroniqueur littéraire dans l'hebdomadaire 𝐿𝑎 𝐺𝑎𝑢𝑙𝑜𝑖𝑠𝑒, s'ennuie dans sa vie, qui se déroule au sein du petit milieu culturel parisien. Il a pour ambition de mettre les voiles (au sens propre comme au figuré).

Il se rend, sans grand enthousiasme, à une énième exposition d'art contemporain et y fait la rencontre inespérée d'Erika Dauze, brillante et jolie femme de 29 ans, auteur d'une série d'articles sur l'art figuratif. Ensemble, ils vont connaître leur 𝑠𝑎𝑙𝑢𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑖𝑒𝑟 dans ce marasme parisien.

𝑳𝒂 𝑴𝒐𝒏𝒕𝒆́𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒆́𝒓𝒊𝒍𝒔 est d'abord un roman d'amour entre un aristocrate cornichon et une jeune femme piquante et sophistiquée. Ne maîtrisant pas les codes de la drague et peu sûr de lui, Paul courtise Erika en utilisant des stratagèmes ingénieux et finement pensés, aidé par la rédactrice en chef de 𝐿𝑎 𝐺𝑎𝑢𝑙𝑜𝑖𝑠𝑒.

Les dialogues entre Paul et Erika sont enlevés et espiègles, ils manient parfaitement la langue française et partagent une culture et une vision communes. Cet amour naissant se déploie sur fond de satire de la société culturo-mondaine, où les arrivistes politiques, culturels et médiatiques pullulent.
Paul et Erika détonnent, loin des basses ambitions bourgeoises incarnées par quelques personnages sans principes et mus par leur unique soif de pouvoir.

Marin de Viry décrit les travers de la société germanopratine parisienne et dresse une galerie de portrait peu glorieuse des types humains que l'on peut croiser dans le Tout-Paris.
On rencontre des intellectuels prétentieux confits dans l'entre-soi, sans idées ni opinions que celles de l'air du temps et qui leur permettront de progresser socialement, et des politiciens sans conviction, pouvant endosser n'importe quel discours politique, pourvu qu'il leur permette de prendre le pouvoir.

Erika et Paul fréquentent deux adversaires politiques du même parti. Frédéric, ami de Paul et responsable du grand parti de Droite, souhaite stopper l'ascension politique de Charlène, pour qui Erika travaille (elle lui écrit ses discours : « 𝑙𝑎 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑖𝑙 𝑓𝑎𝑙𝑙𝑎𝑖𝑡 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑙'𝑎𝑖𝑟 𝑑'𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑖𝑚𝑝𝑟𝑒́𝑔𝑛𝑒́𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑠𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑠-𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡𝑒𝑟, 𝑐'𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑙𝑒 𝑟𝑜̂𝑙𝑒 𝑑'𝐸𝑟𝑖𝑘𝑎. 𝐹𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑛 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑖𝑣𝑒́ 𝑎̀ 𝑠𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠. »).

Cette Charlène est représentative des élites politiques ne voyant dans la chose politique qu'un moyen de satisfaire leur égo et leur soif de pouvoir : « 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒 𝑙𝑎 𝑣𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑔𝑙𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑎 𝑏𝑖𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑑'ℎ𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑑'𝑢𝑛 𝑒́𝑝𝑎𝑖𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑏𝑎𝑛𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑢𝑖 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑒𝑠𝑡 𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑟𝑎𝑚𝑒𝑛𝑒́ 𝑎𝑢 𝑙𝑎𝑏𝑜𝑟𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑓 𝑑𝑒 𝑠𝑒 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒 𝑠𝑦𝑚𝑝𝑎 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙'𝑜𝑝𝑖𝑛𝑖𝑜𝑛, 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑑𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑒𝑡 𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑔𝑛𝑜𝑛. »

Au milieu de tous ces manigances et bassesses, nos deux protagonistes nous montrent un amour sans triche, empli de fraîcheur et d'authenticité, que la lourdeur de leur milieu peine à concevoir.

𝑳𝒂 𝑴𝒐𝒏𝒕𝒆́𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒆́𝒓𝒊𝒍𝒔 est paru début mars, aux Éditions du Rocher ; il est complémentaire de 𝑴𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒅'𝒖𝒏 𝒔𝒏𝒐𝒃𝒆́ (𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒 𝐺𝑢𝑖𝑙𝑙𝑎𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑅𝑜𝑢𝑥, 2012), où Marin de Viry évoquait déjà le milieu intellectuel parisien à travers les névroses de l'un de ses représentants et sa peur d'être snobé.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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Paul de Salles, écrivain et critique, tombe sous le charme d'Erika Dauze. Cette drôle et vive jeune femme est chargée d'aider Charlène Karpov (ravissante idiote) à gravir la montagne qui lui permettra d'atteindre la présidence de la République. Bâtir et asseoir une relation amoureuse, une destinée politique : lequel des deux objectifs connaîtra une destinée heureuse ?

➡️"La montée des périls" aura eu du mal à me saisir au cours des quarante premières pages puis j'ai réussi à m'immerger au coeur de l'histoire et des personnages 💙. J'ai arboré un sourire permanent à la limite de la béatitude tout au long de ma lecture tant j'ai aimé le ton pris par Marin de Viry lorsqu'il décrit ses personnages et leur donne la parole. Il y a eu de jolies joutes verbales, des jeux discrets de séductions diverses et quelques coups de dague pour entraver la bonne marche, parfois ; toujours une finesse et une acuité dans la description des gestes, regards, attitudes, connivence et complicité.
Fin, intelligent, délicat.

"Quand je t'ai vue arriver, je voulais mourir tout de suite pour rester sur cette impression de l'existence"
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critiques presse (1)
LeFigaro
21 mars 2023
Une comédie romantique piquante et spirituelle sur les élites parisiennes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans les vingt mails environ qu'il recevait par semaine, il y en avait trois à quatre provenant de lecteurs intéressés et pertinents, désireux de partager sans espoir de récompense leur point de vue sur un roman avec leur critique favori. Ils étaient devenus pour Paul ceux que Flaubert appelait des "amis inconnus" à qui il répondait, parfois avec retard, mais fidèlement. Il les imaginait dans leur appartement, leur bureau ou leur maison en pierres blondes du Beaujolais, volant du temps à leur famille ou leur travail pour s'exprimer, mus par le besoin de dialoguer sur l'art littéraire, leur âme en sûreté.
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Elle me hait. Mes petites capacités littéraires insultent son esprit, qui se débat face au réel avec des formules toutes faites de sous-MBA, et qui ne cesse évidemment de rendre les armes devant la complexité d'un monde qu'il faut aimer.
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- Paris est la capitale des maladies d'amour-propre, lui répondit Erika, en ayant l'air de penser que Paul en était atteint.
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Vidéo de Marin de Viry
Quelle place pour la culture?
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