Un thème essentiel, bien que présenté par Henri Poincaré d'une manière qui associe bizarrement morale et science.
Hélas Poincaré, tout en remettant en question quelques idées reçues sur les nouveaux modèles mathématiques, en faisant observer que ses propres raisonnement et ceux d'Einstein sur la relativité manquent de cohérence (on pense ici à
Simone Weil, qui a fait ces remarques sur la science physique moderne de façon beaucoup plus "combative"), tout en remettant en cause certaines hypothèses, Poincaré ne tranche pas véritablement sur la "valeur" (sic) de la science. Or, si le doute a place dans la méthode scientifique, il n'en a pas au point de vue du but de la science, qui ne peut pas nous laisser dans le doute ou l'hypothèse... à moins de se confondre avec les religions, qui raisonnent pour beaucoup en termes de probabilité et passent par des raisonnements syllogistiques pour démontrer l'existence de dieu.
Si la science = dieu, et que cette science est morale, estimable en termes de profit pour l'homme, alors l'homme ne se berce-t-il pas surtout de belles illusions sur l'avenir à l'aide de la science ?
On n'aime guère les ouvrages scientifiques qui laissent perplexe. Et celui de Poincaré est de ceux-là.