AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791022613088
160 pages
Editions Métailié (16/06/2023)
3.38/5   20 notes
Résumé :
Teresa a quitté la Sicile pour échapper au souvenir de l’assassinat de son père, le pâtissier, resté impuni sur ces terres de mafia. Elle travaille dans un organisme qui s’occupe d’alléger la solitude de malades en fin de vie, elle leur tient compagnie et écoute leurs histoires. Un jour, on l’envoie auprès d’un ancien “brigadiste” tout juste libéré de prison. Elle parle avec lui de son passé, de ce que veut dire tuer un homme, de la vengeance.
Elle choisit de... >Voir plus
Que lire après La vengeance de TeresaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Teresa est une jeune femme qui travaille à Rome, pour une association qui accompagne des malades en fin de vie. D'origine sicilienne, elle a quitté sa région pour tenir à distance le souvenir de la mort de son père, survenue quelques années auparavant. Une de ces morts par assassinat, courantes, lâches et impunies, d'un homme téméraire qui n'avait pas voulu se soumettre au racket de la mafia locale.
Mais quand, dans le cadre de son travail, elle rencontre un ex-membre des Brigades Rouges tout juste sorti de prison et l'interroge sur ce que signifie tuer un homme, l'envie de venger la mort de son père s'empare d'elle...
Une héroïne rugueuse à la carapace impénétrable (ou si peu) de grande fille courageuse, un style sec sans la moindre virgule de pathos, un roman bref et intense sur le thème de la vengeance.
Une découverte intéressante.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          492
🧁Chronique🧁

Les idées s'en vont, s'en viennent. Elles vivent et meurent parfois dans le même temps. Mais des fois, une, reste. Une, devient obsession. Même s'il est difficile à expliquer pourquoi une telle idée ne s'en va pas de la tête, elle devient une réalité, un cheminement, un but.
Teresa, un jour, a l'une de ces idées-là. Et même si cela la torture de savoir ce qu'elle encourt, elle n'en démord pas, la vengeance sera son point de mire…
Je crois que je me suis profondément attachée à cette jeune fille. Elle semble si libre et si perdue, si bienveillante et à la fois, remplie de rancoeur. Teresa c'est le feu et l'eau mélangé. C'est un être complexe que la tragédie a façonné. Teresa, c'est une promesse et un être brisé. Et dans toutes ses contradictions, elle est , tout de même, une personne qui tend la main à l'autre, un esprit vagabond mais aussi dans sa tolérance, une amie et une fille, une amoureuse et une orpheline, une aide et un dommage collatéral. Teresa, c'est un questionnement philosophique et un regret. Bref, c'est une nana qui n'a pas froid aux yeux, et qu'on se plait à aimer sans demi-mesure!
Claudio Fava en mettant en lumière, cette vengeance, dénonce les dérives politiques et sociales de l'Italie. L'Italie, rongée par la mafia, malade de son état, et pourtant, encore et toujours passionnée et passionnante. L'Italie, dans ces débordements de coeur et de violence, est attrayante mais surtout, fatale. L'Italie authentique et bouillonnante, est implacable et Impérieuse. Mais l'Italie, on l'aime aussi comme ça, pétrie de lave et de douceur, explosive et si pleine de tendresse.
J'ai lu et adoré la vengeance de Teresa pour sa pertinence et son éclat. Il y a quelque chose qui échappe totalement au cadre établi, comme une balle perdue: cette fameuse vengeance de Teresa. C'est aussi inattendu que évident, mais tout l'intérêt, est de trouver l'angle de vue précis entre l'intime et un contexte politique sur-saturé de corruptions, et l'auteur, dans sa lunette de tir, nous offre une histoire captivante. Direct et efficace, grâce à sa plume sensible et son engagement politique contre le crime organisé, il nous atteint en plein coeur, avec ce court roman bouleversant!
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          230
C'est à force d'être être autorisée à accompagner des personnes en fin de vie, les aider à mourir même, que notre héroïne finie par se convaincre qu'elle a un meurtre à perpétrer... enfin ! une vengeance. Et elle va s'y atteler alors même que l'Amour sonne possiblement à sa porte. Elle s'organise, elle planifie. le fera-t-elle ? Après tout elle doit venger le meurtre de son père ! Intrigue pas très compliquée, en revanche, l'écriture est très agréable. Souvent mon expression utilisée est "c'est une belle plume". Et c'en est une.
Commenter  J’apprécie          190
J'avoue être passée à côté de ce roman, et en parcourant les quelques critiques à son sujet mon sentiment se confirme. Peut être un mauvais timing de mon côté ; ça vaudra le coup de le relire pour vérifier mon opinion.

Mais pour ce qui est de la première impression, voilà ce qu'il en est. Je ne suis pas entrée dans l'histoire et ai eu beaucoup de mal à ressentir les émotions ; surtout celles de Teresa. Durant la lecture, nous suivons ce personnage qui semble n'avoir pas de réel objectif dans sa vie depuis le décès de son père. Un assassinat dont Teresa ne s'est jamais véritablement remise, au point de fuir sa ville natale.

Je ne suis pas du tout entrée dans cette histoire, Teresa est un personnage qui m'a laissé avec un sentiment étrange de ne tout simplement pas comprendre ses objectifs et ambitions. Je n'ai pas compris le rôle des différents personnages, notamment ceux liés à son travail d'accompagnement aux malades.

Peut être suis je passé à côté de quelques choses, mais de mon côté, la découverte de ce roman n'a pas pris. Aussi courte soit elle, la lecture a été laborieuse.
Commenter  J’apprécie          10
Teresa a choisi de quitter sa Sicile natale, le souvenir de son père pâtissier,  assassiné  par la Mafia pour avoir refusé de payer le pizzo, mais aussi pour échapper à sa mère, aux reproches de ne pas être marié au fils de la voisine...

Elle a quitté un job de prof de latin non payé en Sicile, pour aller écouter des malades en fin de vie à Rome.

Elle rencontre un jour un ancien membre des Brigades Rouges, libéré de prison pour raisons médicales.

Discuter avec lui de sa vie, fera naître en Teresa l'idée de venger son père.

Dans un récit qui ne tournera pas du tout comme on l'imagine, ce court roman nous plonge dans l'histoire récente de l'Italie et sa gastronomie, entre pizza et canolli  sans oublier la célèbre pistache de Bronte.

Un roman qui mérite le détour. 

Un auteur que je découvre et dont je vais rechercher les autres productions.

Je remercie NetGalley et les Editions Métailié qui m'ont offert cet ouvrage.

#LaVengeancedeTeresa #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’idée de le tuer me vint soudain à l’esprit : une pensée inévitable. Au début, je ne me souvenais même pas de son nom. C’était un gars parmi tant d’autres que j’avais vu s’agiter durant les jours où ça s’était passé. Avec le temps, tout s’était délavé comme sur une vieille photo de famille. Puis, le visage de cet homme se détacha et vint à ma rencontre. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à lui. C’est à ce moment-là que je me suis mis en tête de le tuer. Je n’avais jamais tué personne. Je ne savais même pas si j’allais vraiment en être capable : c’est que, parfois, les choses doivent être faites et c’est tout. Sans tourner trop autour du pot, sinon vous oubliez tout, même la colère. Et sans colère, on ne tue que dans les films ou dans les livres. Pour de faux.

Je m’appelle Teresa. Sicilienne, célibataire, orpheline de père. Quand je décidai de tirer sur cet homme, j’avais trente-deux ans et je m’y connaissais un peu, en morts. Sauf que je devais les rencontrer avant : avant qu’ils ne s’en aillent, je veux dire. Je travaillais pour une association qui s’occupait d’assister des malades en phase terminale. On me donnait nom et adresse, et moi j’y allais et je les écoutais. Je les faisais parler de leur vie, je fouillais dans les moments perdus de leur mémoire, le jour où ils s’étaient mariés, leur voyage de noces, les enfants : des choses comme ça. L’important était de leur parler au passé, faire semblant. Et : ne jamais avoir pitié, ne jamais être pressé.

Ce sont des choses qui se disent : ne jamais avoir pitié, ne jamais être pressé. Mais après, vous vous retrouvez devant eux, avec leurs petites têtes desséchées, les yeux qui dansent sur le visage et dans l’air une odeur de médicaments… On m’avait avertie : il y en a qui savent et d’autres pas. Foutaises, ils savent tous. La mort les enveloppe ; une main tiède, une espèce de torpeur habille toutes leurs paroles, tous leurs gestes, comme s’ils étaient déjà de l’autre côté. Mais ils sont de ce côté, avec moi. On me paye pour les distraire, pour leur extraire ces bruits de l’âme. Ça dure seulement le temps d’une visite, c’est comme les magiciens qu’on engage pour les anniversaires des enfants, pendant une heure, c’est la fête, les jeux, leurs rires qui s’enfoncent dans l’air, et on pourrait croire qu’ils ne s’en iront plus, et que ce sera toujours la fête d’anniversaire, le dimanche, les bougies à souffler, les cadeaux à déballer. Ensuite, le gâteau arrive, le magicien enlève sa cape et sa perruque, et sans ces habits d’enchanteur il est tout de suite plus maigre, plus vieux, usé par ce métier. Je fonctionnais de la même façon. Je faisais mes numéros de cirque, les sortilèges contre la maladie et puis je m’en allais.

(INCIPIT)
Commenter  J’apprécie          90
J’arrivai à la maison, vive, la tête froide, déterminée à tous les envoyer se faire foutre, ce porc de Rosco, le brigadiste, la brigadiste… Et aussi ma mère avec ses yeux larmoyants, et Gisella qui me cherchait un mari, et aussi mon père qui pouvait éviter de se faire tuer, de toute façon il savait qu’après ce serait aux autres de s’occuper de lui, de se souvenir de lui, de le révérer même s’il n’était plus là, de parler de lui comme s’il était encore vivant, mais dix ans s’étaient presque écoulés, bon Dieu, presque dix ans à faire l’orpheline, et on a envie d’oublier, de parler d’autre chose, au contraire il faut endosser cette mémoire comme une robe qui, entre-temps, est devenue trop serrée et qui dégage des effluves de trucs mal digérés.
Commenter  J’apprécie          50
J'étais décidé à tout laisser derrière moi, ma mère, feu mon père, cette odeur de moisi qui, désormais, commençait à s'exalter de ma vie. Même la colère. Au début elle était nourrie au pain et à l'eau, pour la rendre plus désespérée et les années passant, elle s'était amaigrie, assagie. A la fin, ses morsures, je ne les sentais plus. Alors je suis partie. Je voulais tirer un trait bien droit sur mon passé. Et je voulais me trouver un homme. Un homme qui n'allait pas me proposer des mélancolie d'émigrant. Un gars capable de me parler d'autre chose. Et peut-être aussi de me dire qu'il me trouvait belle.
Moi, je me trouve belle, ma mère pas. Elle dit que je mange peu et que ça me donne des cernes, qu'on peut compter mes côtés sous mon tee-shirt, que j'ai les cheveux filasse comme des spaghetti trop cuits et que je ne sais pas les coiffer. Moi, au contraire, j'aime bien mes cheveux, si fins qu'ils me collent à la figure ; j'aime aussi mon visage effilé, je me regarde dans le miroir et je me dis : voilà, on dirait une de ces femmes peintes par Modigliani. Les yeux étroits, pleins et allongés, ce même air pensif sur certains de ses portraits que l'on gardait accrochés aux murs du couloir quand j'étais petite fille.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : Sicile (Italie)Voir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Autres livres de Claudio Fava (1) Voir plus

Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
831 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}