Nombre sont ceux de la jeune génération qui ont entendu parlé de la Guerre de Troie sans pour autant en connaitre les ressorts, qui ont entendu parlé du Cheval de Troie sans savoir ce qu'il a d'extraordinaire dans le panel des idées géniales.
Imaginez un énorme cheval de bois ouvragé et des hommes camouflés dedans pour assiéger la ville de Troie.
Mais qui a eu cette idée folle?
Ce n'est pas Charlemagne ( ce n'est pas l'époque), c'est le personnage d'Ulysse, le plus rusé des héros antiques grecs qui l'a eu.
Oui, Ulysse a aussi fait parti de cette grande aventure. Elle se situe en fait avant son odyssée et se trouve un peu la cause de sa longue errance loin de chez lui.
Il paiera cher d'avoir donné la victoire aux grecs et de s'être montré plus malin que certains dieux.
La Guerre de Troie est une longue histoire, assez complexe, dont les hommes se sont montrés les instruments et les victimes des caprices des dieux d'un bout à l'autre de l'histoire de" l'Illiade".
Pour résumer un peu, les dieux de l'Olympe s'ennuient et ainsi prennent-ils partis dans les batailles humaines, ainsi leur impulsent-ils mêmes de se battre sur des raisons d'orgueil en leur nom, parce que leur belle image a été offensé dans une conversation ou par un geste malheureux, sur un sanctuaire, une statue à leur effigie. C'est une vraie guerre de popularité permanente entre frères et soeurs divins.
Le monde des hommes est un jeu d'échec qui les divertit car lorsque l'on vit d'éternité, il est un peu vain de se défier directement.
"La véritable Histoire du cheval de Troie" de
Viviane Koenig est une bonne idée, offrant une version raccourcie et dynamique du célèbre récit épique bien dense.
Mais d'où est parti cette énorme bataille où beaucoup de héros ont succombé?
C'est l'oeuvre de l'amour.
N'importe quoi, me diriez-vous.
Et bien si, c'est l'oeuvre de l'amour et surtout d'Aphrodite (Vénus, en romain). Car un jour trois déesses se disputèrent le titre de la déesse la plus belle (rien que ça) et choisirent un mortel pour les départager.
Pâris, jeune berger, devra remettre une pomme d'or à la déesse de sa préférence, chacune lui promettant monts et merveilles pour s'attirer les faveurs du jury.
Aphrodite se montrera la plus maligne, creusant au fond de son coeur son désir le plus cher et lui promettant ainsi l'amour de la femme la plus belle du monde.
Pâris cédera à la promesse de l'amour mais c'était sans savoir que celle qui lui était promise...était déja marié (ah ben, on fait avec ce que l'on a quand on est dieux).
Et c'est parti de là.
Manipulée par Aphrodite, Hélène de Sparte succombera à Pâris, qui l'emportera "sur son beau cheval blanc" et l'affaire prendra des proportions politiques.
Le troyen donnera l'impression d'enlever l'épouse du roi de Sparte, Ménélas et donc Ménélas et ses partenaires déclareront la guerre à Troie pour la reprendre.
Le reste, nous vous laisserons le plaisir de le découvrir pour en revenir à la fameuse stratégie du cheval géant.
Cet album fait l'impasse sur le héros Achille, un parti pris, on s'en doute, pour s'en tenir à l'essentiel de l'intrigue.
Certains lecteurs réaliseront que le récit est truffé de références empruntées par la peinture et qu'ils connaissent peut-être, "les fils de Laocoon", "Cassandre"...
Les illustrations de
Marie Caillou sont soignées et très plaisantes.
La version de
Viviane Koenig est un excellent résumé à ne pas manquer, une bonne façon d'appréhender l'Illiade avant l'épreuve du roman au collège.