Je suis encore à accuser le coup de la lecture de cet ouvrage dont le titre près du comptoir déjà m'avait totalement hypnotisé chez mon libraire préféré. Oui, selon moi la littérature est divine, dans toutes ses acceptions. Étant profondément athée, la littérature, comme l'art, prend le relais de toute espèce de divinité. Elle nous lie à ce qui nous dépasse en tant qu'humain et reste profondément humain.
L'auteur nous promène depuis les romantiques allemands, à travers
Baudelaire,
Lautréamont et Mallarmé notamment ainsi que la littérature védique pour nous raconter comment l'écriture, la poésie, le mètre surtout restent notre lien le plus profond avec le divin, le fait surgir, l'interpelle et nous le donne à voir, ressentir.
Il ne m'est pas possible ici d'entrer dans toute la complexité de la trame textuelle de Calasso, il suffira par contre de parcourir les citations que je n'ai pu m'empêcher d'attacher pour en comprendre la profondeur.
Comme Barthes, Blanchot et quelques autres, Calasso fait oeuvre d'écrivain, de poète même tout autant que de critique et de théoricien. Il a lu plus loin que la lecture souvent ne le permet... il a lu comme un grand écrivain seul peut le faire, avec sa plume.
La lecture de théorie littéraire de ce niveau a cet avantage de me grandir :
- elle me rend plus évident ce que j'ai déjà pris plaisir à lire
- elle m'offre de beaux textes de pure littérature (même si on a aussi affaire à de la théorie)
- elle parle enfin de mon activité préférée, l'écriture, elle parle de moi-même, de pourquoi..., de comment il se fait que... de qui je suis, du plus profond de mon existence.
Un ouvrage exigeant donc mais combien inspirant.