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Jean-Paul Manganaro (Traducteur)
EAN : 9782070762163
188 pages
Gallimard (21/03/2002)
3.64/5   7 notes
Résumé :
« Celui qui écrit sur la tablette est absorbé, comme s'il ne voyait rien autour de lui. Et peut-être ne voit-il rien. Il ne sait peut-être pas ce qui l'entoure. Il suffit du style qui grave les lettres pour capter son attention. La tête qui navigue sur les eaux chante et saigne. Chaque vibration de la parole présuppose quelque chose de violent, un palaiòn pénthos, un "deuil ancien". Un meurtre? Un sacrifice? Ce n'est pas clair, mais la parole ne cessera jamais de le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je suis encore à accuser le coup de la lecture de cet ouvrage dont le titre près du comptoir déjà m'avait totalement hypnotisé chez mon libraire préféré. Oui, selon moi la littérature est divine, dans toutes ses acceptions. Étant profondément athée, la littérature, comme l'art, prend le relais de toute espèce de divinité. Elle nous lie à ce qui nous dépasse en tant qu'humain et reste profondément humain.
L'auteur nous promène depuis les romantiques allemands, à travers Baudelaire, Lautréamont et Mallarmé notamment ainsi que la littérature védique pour nous raconter comment l'écriture, la poésie, le mètre surtout restent notre lien le plus profond avec le divin, le fait surgir, l'interpelle et nous le donne à voir, ressentir.
Il ne m'est pas possible ici d'entrer dans toute la complexité de la trame textuelle de Calasso, il suffira par contre de parcourir les citations que je n'ai pu m'empêcher d'attacher pour en comprendre la profondeur.
Comme Barthes, Blanchot et quelques autres, Calasso fait oeuvre d'écrivain, de poète même tout autant que de critique et de théoricien. Il a lu plus loin que la lecture souvent ne le permet... il a lu comme un grand écrivain seul peut le faire, avec sa plume.
La lecture de théorie littéraire de ce niveau a cet avantage de me grandir :
- elle me rend plus évident ce que j'ai déjà pris plaisir à lire
- elle m'offre de beaux textes de pure littérature (même si on a aussi affaire à de la théorie)
- elle parle enfin de mon activité préférée, l'écriture, elle parle de moi-même, de pourquoi..., de comment il se fait que... de qui je suis, du plus profond de mon existence.
Un ouvrage exigeant donc mais combien inspirant.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
De quoi parlent les écrivains quand ils nomment les dieux? Si ces noms n’appartiennent pas à un culte — ni même à ce culte au sens figuré qui est la rhétorique —, quel sera leur mode d’existence? « Les dieux sont devenus des maladies », écrivit une fois Jung avec une brutalité éclairante. L’informe masse psychique est le lieu où tous les dieux ont fini par se rassembler, comme autant de réfugiés du temps. Mais est-ce là une diminution ? Ne pourrait-ce pas être au contraire considéré comme un retour à l'origine — ou du moins un repli à l’intérieur de l’enclos d’où, depuis toujours, les dieux s’étaient évadés? En effet, quoi qu’ils soient, les dieux se manifestent toujours d’abord comme des événements mentaux. Contrairement à l’illusion moderne, les forces psychiques sont des fragments des dieux, et non pas les dieux des fragments des forces psychiques.
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Le monde — il est désormais temps de le dire, même si la nouvelle est désagréable pour beaucoup — n’a aucune intention de se désenchanter jusqu’au bout, ne serait-ce que parce que, s’il y parvenait, il s’ennuierait trop. Entre-temps, la parodie est devenue une fine pellicule qui enveloppe tout. Aujourd’hui, ce qui était, chez Baudelaire et Heine, un fragment empoisonné d’Offenbach s’est révélé être le chiffre d’une époque. Aujourd’hui, tout ce qui se manifeste apparaît d’abord comme une parodie. La nature elle-même est parodie. Ensuite, avec de la peine et
des précautions subtiles, il se peut que quelque chose se révèle aller au-delà de la parodie. Mais il faudra toujours la
confronter avec sa version parodique originaire. Enfin : la littérature absolue. Ce qui, selon le Grand Inquisiteur de Baudelaire, se manifestait encore comme danger dans l'ombre, sourde menace, éventuelle dégénération s'est révélé être la littérature elle-même.
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Dans sa forme la plus concise, ce postulat déclare que la pensée est langage. Plus ambitieusement, que l'esprit est langage. Mais nous ne pensons pas en paroles. Nous pensons parfois en paroles. Les paroles sont des archipels fluctuants et sporadiques. L'esprit est l'océan. Reconnaître dans l'esprit cet océan semble quelque chose d'interdit, que les orthodoxies en vigueur, dans leurs différentes versions, scientistes ou seulement commonsensical, évitent presque instinctivement. C'est là que réside justement la bifurcation essentielle. C'est là qu'on décide dans quelle direction va opérer la connaissance
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Si les dieux parvinrent au ciel à travers une forme, les hommes auront d'autant plus besoin d’une forme pour rejoindre les dieux... Les mètres sont notre teménos, la forme à l’intérieur de laquelle apparaissent toutes les formes... Nous commençons alors à comprendre pour quelle raison, par exemple, la littérature est si souvent liée à l’immortalité, en un sens bien plus radical que celui - à vrai dire plutôt modeste - de la mémoire qui s’étend sur les générations futures.
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On ne devient jamais assez immortels
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Perspectives sur le sacrifice.
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