Le livre est divisé en deux chapitres. le premier – très court – a pour protagoniste principal un autoportrait vert véronèse réalisé par
Van Gogh que l'on suit de sa création à sa mise en réserve dans un musée. J'en retiens surtout la difficulté que l'on peut ressentir à s'identifier à un tableau.
Le deuxième chapitre voit se dérouler l'histoire d'un artiste peintre reconnu par d'autres mais certainement pas par lui-même, offrant une autre image de l'artiste maudit à la vie monotone. L'auteur questionne ainsi la trivialité du quotidien d'où émerge potentiellement une oeuvre d'art, il interroge aussi le lien entre création et environnement social et spatial. Strahl, le peintre dont il est question ici, aurait-il peint la même chose dans une autre ville – qu'il aurait aimé – et qu'en aurait-il été si sa femme et ses enfants ne l'avaient pas laissé tomber ?
Le débat aurait pu être intéressant. le style est soigné et limpide, chaque nouvelle entrée dans le texte m'a procuré un certain plaisir de lecture, mais très rapidement – après quelques lignes seulement – je décrochais systématiquement du contenu de l'ouvrage, indifférente aux questionnements de l'auteur. Un instant, quelques réflexions sur l'exil et l'usage d'une langue étrangère m'ont interpellée, le rapport de l'artiste à la ville allemande de Heidelberg aussi, mais bien trop brièvement pour que je garde un souvenir positif de cette lecture.