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EAN : 9782100836390
272 pages
Dunod (05/10/2022)
3.3/5   25 notes
Résumé :
Au cours des quinze dernières années, Guilaine Kinouani a nourri la réflexion sur la façon dont le racisme affecte la santé physique et mentale des personnes noires et racisées. Dans le cadre de ses recherches et travaux cliniques, elle a conçu des outils pour les aider dans leur prise de conscience et leur changement de posture. Pour appuyer ses propos, elle met en lumière des expériences des Noirs du monde entier et offre des conseils d’expert sur la manière de se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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L'autrice, psychologue de profession, nous livre ses réflexions sur les conséquences du racisme anti noirs sur la santé mentale et physique des victimes. Elle les accompagne de conseils pour tenter de se protéger.

Est-il nécessaire que je dise que je n'ai pas aimé cet essai ? Si j'ai lu avec attention les cent premières pages, je n'ai fait que survoler rapidement les suivantes... Á cela, deux raisons.
La première : dès les avant-propos, il y en a deux, je me suis posé cette question : "Que deviendrait cet essai si on remplaçait "noir" par "arabe" ou "musulman" ou "amérindien" ou "aborigène" ou "femme" ou, plus précisément, en ce moment, "jeune femme iranienne" ou, en généralisant, "opprimé" ou "harcelé". À mon avis pas grand chose... Je trouve donc l'objet de ce livre beaucoup trop restrictif. En voulant faire des "noirs" l'unique centre de son intérêt, l'autrice a perdu le mien et mon attention. Les questions qu'elle soulève sont beaucoup plus générales que le seul racisme anti noir.
La seconde est sans doute liée à la profession de Guilaine Kinouani : le texte est beaucoup trop donneur de leçons, voire parfois culpabilisant...

Bref, un essai qui pour moi rate sa cible en ne s'intéressant trop qu'à une seule cause et pas assez à la généralisation du propos.


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Parce que je suis blanche je sors sans carte d'identité dans la rue, je ne me suis jamais fait fouillée par la police, ni arrêtée pour un contrôle. Je n'ai pas peur d'être tuée à cause de ma couleur de peau, je n'ai pas eu à apprendre à mon enfant comment se comporter quand on lui disait de retourner dans son pays parce que personne le lui dira. Elle est chez elle ici. Même si sa grand mère à une carte de séjour. C'est un privilège invisible que je n'ai pas choisi.
Parce que mon nom fait français je n'ai pas vécu de discrimination à l'emploi, ni au loisirs, je n'ai pas été refoulée d'une boite de nuit. C'est un privilège qui est devenu visible à 18 ans quand on a voulu fêter un anniversaire et que tout le monde est entré sauf un pote. le seul noir de la bande. Bien sur on est ressorti, bien sur j'ai écris un article publié dans trois journaux locaux pour dénoncer l'injustice. Mais j'ai gardé l'amertume de sa réaction à lui "allez vous amusez je reste dans la voiture" Il le savait lui que quand on est noir c'est des choses qui arrive et il ne voulait pas gâcher la fête.
Parce que j'ai toujours eu à manger ma faim, que j'ai toujours un un toit où dormir, des vêtements chauds et que je n'ai jamais eu peur de mourir la nuit parce qu'il gelait dehors, je suis privilégiée. Tellement que je considère ça comme un dû.
Parce que je passe pour une hétéro je n'ai pas peur des insultes homophobe, ni d'être molestée par des inconnus pour mon orientation.
Parce que je marche sans fauteuil le métro m'est accècible.
Ma dyslexie est légère. et si quelques un me jugent me conseillent "bienveillament" de lire plus pour la corriger je suis outillée pour leur répondre.
Parce que je passe pour être une femme j'ai du apprendre à réagir au harcellement de rue, à me defendre pour éviter d'être violée. Je fais avec. Comme les noirs, les handicapés, les LGBTQI+, les pauvres... et ceux qui cumulent.
Etre intersectionnelle ne fait pas de moi quelqu'un qui veut brûler le mâle blanc cis de plus de 50 ans, juste une personne qui voudrait bien qu'il se taise pour une fois et qu'il écoute les autres parler d'une réalité invisible pour lui... Juste ça se taire et écouter quand on ne peut pas savoir et faire en soi le travail de déconstruction nécéssaire non pas pour renoncer à ses privilèges mais pour que ces privilèges là s'étandent à tous.
Je ne sais pas ce que c'est d'être noire ici et maintenant, mais je veux bien apprendre et être une alliée.
Ce livre propose une piste de reflexions ainsi que des outils qu'on retrouve dans les livres de développement personnel (jounal, gratitude, médiation... et d'autres spécifiques danse musique, culture historique) ciselé pour les personnes noires.

Franchement "chers amis blancs" pour paraphraser la série tant que le monde sera aussi inégale peut-on leur laisser cet espace là pour penser leur spécificité... Tout le reste "le monde neutre" est un monde blanc taillé sur mesure pour nos nuances de peau que se soit concrêtement les pancements et les collants couleur chaire ou culturelement nos ancètres les gaulois, nos jours fériés...
Ne peut on pas juste accepter d'écouter ce qu'ils nous confient pour construire un monde un peu moins bancale?Un peu moins injuste?
Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce livre que j'ai aimé sur le fond comme sur la forme et la rencontre avec cette autrice.
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Ca a été une lecture plutôt ardue. D'une part, je ne suis pas aussi à l'aise avec les essais que les romans. D'autre part, si j'ai plutôt bien compris le propos, j'ai été souvent surprise des choix faits par Guilaine Kinouani dans la construction de son livre et les arguments apportés.

Je me suis bien entendu demandé si je ne me voilais pas la face en me retrouvant si peu dans ses exemples et ses réflexions. Peut-être ai-je été chanceuse.

Il est vrai que l'auteure est psychologue et, au-delà de son expérience personnelle, elle a été confrontée professionnellement à des patients qui souffraient.

Toujours est-il que le traitement de chacun des thèmes m'a semblé un peu extrême.

P.S. J'ai eu le plaisir d'assister à l'échange de Guilaine Kinouani avec ses lecteurs dans les locaux de Babelio la semaine dernière.
Je n'ai pas pu rester au cocktail qui suivait où j'aurais pu avoir l'occasion de discuter avec l'auteure. Dommage car j'aurais aimé lui poser une question. Pour quelle raison, elle qui accorde autant d'importance aux cheveux des femmes noires auxquels elle consacre plusieurs pages dans son livre, ne laisse-t-elle pas ses cheveux naturels. N'en est-elle pas fière ?
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Comment le racisme ordinaire peut affecter la santé de ceux qui en sont les victimes et comment en sortir ? Voici la question centrale de ce livre écrit par une psychologue noire révoltée par le fait que la question du racisme soit si peu prise en compte dans la pratique clinique de sa profession.

J'ai eu le plaisir de participer à la conférence Babelio au cours de laquelle elle présentait son ouvrage. À la fin de ce moment fort où elle avait exposé longuement les souffrances que peuvent engendrer le racisme anti noir sur le psyché des concernés, la manière dont les négociations systématiques peuvent renforcer ces traumas, une femme blanche est venue me voir pour me dire que tout cela était fini et n'était pas un problème. La première réaction d'une majorité du public (blanc) autour de moi fut le rejet de l'expression de la "souffrance noire" et la colère.

Ces réactions blanches sont particulièrement édifiante pour illustrer le propos du livre. Il est particulièrement difficile de surmonter les agressions racistes lorsque la société entière vous hurle de les passer sous silence, que vous faites preuve de sensiblerie excessive, que le racisme n'existe en réalité que dans votre tête, que le problème c'est vous.

Face à cet état de fait, l'auteure donne des clés aux noirs pour se sentir moins seuls, comprendre l'origine des mécanismes de domination en jeux, et y faire face pour bien vivre en tant que noir dans une société post coloniale.

Je salue l'ambition du projet de l'auteur mais regrette qu'elle ait autant noirci le tableau de l'existence des milliards de noirs vivants sur cette planète. Si nous sommes bien tous confrontés à diverses mesures au racisme anti noirs, la couleur de notre épiderme ne constitue pas systématiquement une sorte de chape de plomb sur notre existence. Beaucoup de noirs sont fiers de leurs traits africains, de leur histoire ou tout simplement s'acceptent comme ils sont et ne font pas grand cas de ce que peut bien penser telle ou telle personne de leur couleur de peau. Pourquoi généraliser et noircir à ce point l'expérience d'être noir? Je trouve qu'en cela, le livre est assez contre productif.

En résumé, c'est un livre à lire l'esprit ouvert comme un témoignage de l'impact que le racisme peut avoir sur la santé mentale et sur comment s'en sortir SI on en souffre.
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J'ai beaucoup aimé ce livre. Il est absolument passionnant et balaie les différents événements que peut vivre une personne noire au cours de sa vie. J'ai eu la chance de participer à la rencontre avec Guilaine Kinouani, et j'ai été éblouie par son intelligence, sa pédagogie et sa finesse.

Son ouvrage ne plaira pas à tous, et cela parce qu'il titille le phénomène de "fragilité blanche", qui d'après la définition de la ligue des droits et libertés renvoie à un "état émotionnel intense dans lequel se trouvent les personnes blanches lorsque qu'une personne racisée critique certains de leurs comportements jugés racistes. Cet état est caractérisé par des réactions vives, défensives, voir violentes. Cela se traduit par des émotions comme la peur, la colère, la culpabilité ou des comportements comme argumenter, minimiser ou arrêter la conversation. le propre de ces interactions est de mettre l'accent sur les sentiments négatifs que provoque la critique plutôt que sur l'expérience vécue du racisme."

Ayant moi-même étudié la psychologie pendant cinq ans et obtenu mon diplôme de psychologue clinicienne, je n'ai jamais entendu parler de racisme sur les bancs de ma fac, ni de l'impact du traumatisme racial, dû à l'ensemble des micro agressions racistes et agressions manifestes que vit une personne non blanche dans la société. J'ai trouvé essentiel de lire cet essai, pour être formée lorsque je recevrai moi-même des patients non blancs. Les parties "exercices" élaborées par Guilaine Kinouani m'ont parues éclairantes et très utiles.

Chaque chapitre est documenté, expliqué, décortiqué, et se finit par une partie réflexive et pratique. Un travail remarquable a été fourni par l'auteur. Cet essai manquait véritablement, au sens où l'impact du racisme sur la psyché, quant il s'inscrit dans une société post coloniale, n'avait point été fait jusqu'alors.

Merci à Guilaine Kinouani pour cet ouvrage, merci pour sa force.

Je regrette que tant de lecteurs français n'aient pu apprécier ce livre, mais comment leur en vouloir, quand le Président de la France disait, en août 2022, de la relation entre la France et l'Algérie (caractérisée par des crimes contre l'humanité de la première contre la seconde) qu'il s'agissait d'une "histoire d'amour" ? Un chef d'État aveugle ne peut l'être sans miroiter aussi les habitants de son pays.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Vous entrer dans une piece.

Vous sentez comme un poids. Vous regardez autour de vous. Des yeux vous fixent comme s'ils allaient vous dévorer. Vous comprenez instantanément que vous êtes la seule personne de couleur de la pièce.

Une sorte de malaise s'empare de vous. Vous vous sentez un peu barbouillé. L'inconfort vous donne peut-être même le tournis. Ou la nausée. Dans tous les cas, votre corps réagit à quelque chose.

Très vite, ce quelque chose devient étouffant. Chacun de vos mouvements est fait avec une précision millimétrique. Vos attributs noirs sont scrutés au microscope. Vous n'avez qu'une envie, sortir de là. Vous savez que cet endroit est inhospitalier pour vous. Vous commencez peut-être à avoir du mal à respirer et cherchez une voie de secours, une raison pour vous en aller, discrètement.

Vous en trouvez une et disparaissez presque aussi vite que vous êtes entré. Votre départ a de grandes chances de passer inaperçu.

… Que s'est-il passé dans cette pièce ?
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Notre héritage ancestral reconnaît l'importance de la connexion. La résistance doit donc se concentrer sur celle-ci. Connexion avec notre corps, notre esprit, notre histoire et notre environnement. Les conceptualisations africaines du bien-être se fondent sur une relation symbiotique avec les êtres et le monde qui nous entourent, la nature, la terre, le sol et nos ancêtres. C'est la relation mutuelle qui existe entre les entités vivantes et non vivante qui assure l'harmonie et la continuité entre passé et présent.
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La plupart des Noirs ont appris qu'ils devaient être deux fois plus performants que leurs homologues blancs pour être considérés comme suffisamment bons pour se tenir au-dessous d'eux.
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le racisme subtile (...) les cibles noires se retrouvent, à les ruminer pendant des heures, à passer en revue toutes les hypothèses possibles, à rejouer, parfois seconde par seconde, ce qui a été dit ou fait dans l'espoir de pouvoir croire ce qu'ils savaient déjà.
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Je trouve inquiétant que même si ce que vivent les familles noir est assez courant, les Blancs et les écoles continuent d’être choqué lorsque nous en parlons. Les inégalités dans le système scolaire sont connues depuis longtemps. Nous savons que les élèves noirs ont 2 fois plus de chances que les élèves blancs d’être relégués à un groupe plus faible en mathématiques même s’ils sont issus de milieux sociaux économiques, plus élevés,
Ils sont trois fois plus susceptibles d’être touchés par des renvois temporaires et d’être considérés comme des fauteurs de trouble.
Sont exclus parce que leurs cheveux naturels sont jugés inappropriés
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Video de Guilaine Kinouani (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guilaine Kinouani
Avec son livre 'La Vie en noir' (Dunod), Guilaine Kinouani donne des pistes pour vivre en tant que Noir dans une société blanche. Comment faire sa place et exister paisiblement en tant que membre d'une minorité ? Et plus largement : qu'est-ce que cette donnée implique ? Découvrez ses réponses dans notre interview vidéo.
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