AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782212573251
326 pages
Eyrolles (02/04/2020)
3.44/5   27 notes
Résumé :
Reprendre au pied levé une agence de publicité spécialisée en cosmétique : voici la mission confiée à Bobette ! Elle hérite d’une équipe au bord du burn-out, malmenée par les agissements de son unique cliente,
Super Power. Les créatifs sous pression s’évertuent à cracker la coconut. En vain. Les demandes contradictoires les submergent : une noix de coco puissante, mais pas trop, travaillée par la main de l’homme mais pas trop, toujours plus de plumpy-glowy… J... >Voir plus
Que lire après N'en fais pas une affaire personnelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 27 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Bobette est nommée directrice d'une agence de publicité, La Bulle, au sein du groupe Chabadabada. Elle y remplace La Rousse, usée par le client unique de la Bulle, Super Power, responsable d'une branche du groupe de cosmétique NCC.
Le problème, pense Bobette, vient de ce que Super Power, en charge d'une ligne de produits dont les résultats ne sont pas bons, fait preuve d'une grande instabilité, jamais satisfaite de ce qu'on lui propose, même si l'idée vient d'elle. Bobette cherche alors à protéger son équipe, qu'elle baptise Les Chatons, en essayant de maîtriser l'énergie débordante mais incontrôlée de sa cliente. Elle y parvient tant bien que mal, grâce à l'aide et au soutien de son patron, Quentin l'Arbalète, de son ami Paul, de Psychiatre Préféré, son psy, de sa coach Coralie, de son compagnon Nounours et même de son père, décédé quelques mois plus tôt, à qui elle raconte par écrit ses déboires.
Bobette parvient à maintenir un équilibre précaire, jusqu'au jour où Super Power et NCC décident de remettre le contrat en concurrence. Au conflit entre le fournisseur et son client, viendront alors s'ajouter les tensions internes au groupe qui emploie Bobette...

Ce roman est un pamphlet sur certains modes de management que l'on peut observer en entreprise : priorité absolue aux finances ; dénigrement permanent de la valeur ajoutée des fournisseurs pour essayer de diminuer le montant des contrats ; abaissement des salariés à leur seul coût en oubliant leur apport réel à l'entreprise ; etc. Toutes pratiques qui ouvrent le champs aux déviances perverses. Je pense que nous serons nombreux à reconnaître une partie au moins de notre vécu professionnel dans ce texte.
J'ai, pour ma part, trouvé ce roman un peu "entre deux" : entre une face de réalisme, car même si l'auteure force parfois un peu le trait, ce qu'elle décrit est assez proche de situations existantes, et une autre face plus caricaturale, proche d'un humour sarcastique (Cf. les noms donnés aux acteurs de l'histoire, par exemple). Cette dichotomie nuit à la crédibilité du message que Paula Marchioni veut faire passer. Dommage, car l'argument du livre est intéressant et mériterait d'être mieux traité. La lecture n'en est pas particulièrement perturbée : le texte est fluide, rythmé, facile à lire ; on va au bout de la lecture sans difficulté.
Un très bon sujet de roman ; dommage que son traitement hésite enter réalisme et caricature...

Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
Commenter  J’apprécie          251
Je voulais un texte honnête, réaliste, plein de vérité et de sensibilité et c'est ce que j'ai trouvé.
Surtout, la cerise sur le gâteau était là : un zest d'humour !
A petite dose certes, mais en tous cas ce texte n'était pas du tout larmoyant ou déprimant.

Bravo à Paula Marchioni car dans les situations de harcèlement on peut vite tomber dans le glauque et l'apitoiement quand on raconte ses mésaventures.
C'est que ce que nous raconte Bobette c'est l'histoire de sa descente aux enfers.
Une descente qu'elle ne voit pas venir, qu'elle ne reconnaît même pas vraiment alors qu'elle la vie.

Le harcèlement le plus dur à supporter est celui que l'on vit au quotidien, insidieux, connu de tous et surtout protégé par tous quand il est tu de tous.

Quand je lis l'histoire "édulcoré" ou "romancée" de Paula Marchioni, je ne peux que compatir et me retrouver dans cette séance de "vis ma vie de Bobette".

Sans chichis ni tralalas, ce livre est une belle découvert.
Le style de l'auteure est aussi frais que simple et permet de passer ce moment de lecture avec plus de facilité

Ce livre est vraiment très bon.
Commenter  J’apprécie          70
Tout d'abord merci à Babelio et aux Editions Eyhrolles de m'avoir fait découvrir Paula Marchioni, cette rencontre s'est super bien déroulée malgré la pandémie et la distanciation.
Comme je le dis, je n'aime pas faire de résumé, d'autres le font bien mieux que moi j'essaie juste de donner mon ressenti.
Cette histoire est celle de Bobette et de sa descente aux enfers, dirigeante d'une agence de publicité, où l'ère est à la rentabilité, où la course du chiffre est imposée. Bobette est confrontée à la folie de sa cliente « Super Power «
« N'en fais pas une affaire personnelle « dépeint de façon ultra réaliste, l'univers du travail, ou l'humain n'a plus sa place. Doit-on tout sacrifier au nom du profit en commençant par l'humain, la vie, la nature ?
Personne ne sera épargné, au nom du profit, malgré les beaux discours de l'entreprise sur la bienveillance et la QVT. (Qualité de vie au travail)
Il n'y a pas une vérité, et la crise actuelle que subissons, nous démontre de l'imprévisibilité qui gouverne nos vies.
Qu'est-ce qui DOIT changer ?

P .S.
Voir les films :
- « Corporate » de Nicolas Silhol avec le talentueux Lambert Wilson et la n'en moins talentueuse Céline Sallette,
- « de bon matin » de Jean-Marc Moutout avec le brillant Jean-Pierre Darroussin
Commenter  J’apprécie          50
Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Eyrolles et Babelio pour m'avoir fait découvrir ce roman de Paula Marchioni.

Ce livre m'a permis de me replonger dans la frénésie du marketing et de la communication que j'ai connu dans mes premiers emplois. Il est vrai que de l'extérieur c'est un monde plein de paillettes, qui fait rêver et c'est le propre de ces métiers : inciter les clients à acheter.

Mais le citoyen lambda voit seulement le haut de l'iceberg. La réalité est tout autre et l'auteure, au travers de son récit, dévoile clairement la réalité du terrain.

Entre pression, insatisfactions répétées des clients, budgets serrés, heures supplémentaires à gogo et vie personnelle bien souvent mise entre parenthèse, l'envers du décor fait beaucoup moins rêver et le burn-out pointe vite son nez…

J'ai trouvé ce roman plutôt fidèle à la réalité, même s'il ne faut pas en faire une généralité et que dans certaines entreprises les choses se passent mieux. Toutefois, je ne sais pas vraiment à quel lectorat il est destiné. Pour moi c'est un livre de niche car le vocabulaire est propre au secteur du marketing, de la communication, et le lecteur lambda se trouvera vite perdu au milieu de tout ça.

De plus, il apparait pour moi plus comme une thérapie (et l'auteure a écrit le livre en ce sens), plutôt qu'un récit à destination du grand public. Pour toucher le plus grand nombre et donner à réfléchir sur sa façon d'agir, des livres comme « le jour où les lions mangeront de la salade verte » de Raphaëlle Giordano, me semblent plus percutants même s'il y a un côté humoristique.
Commenter  J’apprécie          30
Bobette vient de reprendre une agence de publicité dans la cosmétique, mais pas dans n'importe quelle agence.
La personne qu'elle remplace à fait un burn out et l'équipe qu'elle doit manager est au bord du gouffre.
Cette expérience est pour elle révélatrice de la violence dans le monde du travail où l'argent prime sur tout et surtout sur l'humain.


L'histoire est inspirée de la vie de l'auteure car elle a travaillé dans ma communication comme Bobette. Elle s'est servie de son expérience pour raconter cette histoire.
Elle veut faire prendre conscience aux lecteurs de la dure réalité du monde du travail.
L'auteure dénonce aussi le harcèlement au travail, les suicides et les burn out.
C'est une histoire à lire qui fait réfléchir et qui remet le travail en perspective.
Une écriture honnête, sincère et qui dénonce avec un pointe d'humour.
J'ai passé un bon moment
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
- Ce n'est pas qu'une impression, Bobette. Agir, ne pas subir, c'est le meilleur antidépresseur ! Face à un danger, nous avons trois attitudes possibles : fuir, réagir, ne rien faire. Écrire vous permet à la fois de réagir en gardant la main sur votre cliente puisque vous la transformez en personnage de roman, ça devient une marionnette, et, en plus, ça vous permet de vous échapper de l'enfer du quotidien. Magnifique !
Page 46
Commenter  J’apprécie          230
- Vous savez que Keynes, le grand économiste anglais, s'est beaucoup référé à Freud.
[...]
- Il a été l'un des premiers à expliquer les liens entre économie et psychanalyse, à utiliser d'ailleurs le même vocable : " dépression, complexe, libido... " Pour lui, l'économie obéit à la psychologie et à l'irrationnel, et pas tant au rationnel !
[...]
- Au-delà des grandes équations, il a su référer aux pulsions humaines fondamentales. Le capitalisme répondrait aux pulsions de mort, Thanatos, à l'autodestruction, au moi et à sa toute-puissance. C'est un peu aussi le mythe de la poule aux œufs d'or. A force de vouloir toujours plus d'or, ou d'argent, on en vient forcément à s'autodétruire.
[...]
- [...] L'homme qui finit par étriper son outil de production, sa poule, pour en gratter encore et encore, et en vient à la tuer. Cela mène à s'entretuer pour obtenir toujours plus, dans cette course effrénée. D'ailleurs pour Freud, l'argent, la monnaie, ont un contenu anal. Ce n'est pas fait normalement pour être stocké ! Mais dépensé, évacué. Pour vivre, et pas pour se tuer !
Commenter  J’apprécie          40
INCIPIT
C'est une agence de pub, appelons-la "la Bulle", d'une vingtaine de personnes travaillant pour un seul gros client international, la NCC, au sein d'une grande agence de communication, Chabadabada, à ramifications internationales. Je suis la "boss" de la Bulle. Avant moi, la Rousse était aux commandes.
Depuis ce matin, je contemple son fauteuil de bureau ergonomique, vide, qui se sera révélée pire qu'un siège éjectable. Elle a laissé tous ses dossiers, ses affaires personnelles, ses grigris aussi sur les étagères. Je crois même qu'il y a une paire d'escarpins de rechange au fond d'un placard, qu'elle sortait pour les meetings high level . Je viens d'avoir la confirmation par des bruits de couloir qu'elle a fini par craquer, ses vacances se sont transformées en arrêt maladie et en départ tout court. Chabadabada, c'est fini pour elle.
Commenter  J’apprécie          40
- Quand je parle de folie, je parle bien de cela. De déconnexion avec la réalité. Ils sont dans un fantasme qui s'autonourrit. Et c'est la panique à tous les niveaux. Tout le monde a peur de perdre son job.
Commenter  J’apprécie          100
Vous avez, disais-je, fait beaucoup pour moi. Vous m'avez appris notamment comment un homme peut se servir des autres, en tout bon égoïsme et toute mauvaise foi ; comment on peut exploiter la faiblesse et la crédulité à l'aide d'un sermon véreux ou d'une promesse à bon marché. J'ai eu tort, je le confesse, de tenir trop souvent mes promesses envers vous. ....
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : personnalités toxiquesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (76) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3662 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..