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Pierre Ménard (IV) (Traducteur)
EAN : 9782081217065
365 pages
Flammarion (13/01/2010)
4.14/5   101 notes
Résumé :
Leningrad, 1941. Deux adolescents attendent leur exécution au fond d'une cellule. Mais alors que Lev et son charismatique compagnon, Kolya, s'apprêtent à recevoir la balle qui mettra fin à leurs jours, ils se voient poser un étrange ultimatum : ils auront la vie sauve à condition de se procurer une douzaine d'œufs pour le gâteau d'anniversaire de la fille d'un puissant colonel soviétique. Dans une ville en proie aux pires privations, les deux compères se mettent en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Une cavale surréaliste dans Leningrad assiégée
C'est l'histoire de son grand-père que nous raconte ici David Benioff avec un talent très cinématographique
En 1941, les allemands sont aux portes de Léningrad bombardant la ville et affamant la population.
Le jeune Lev, 17 ans et fils d'un poète juif « disparu » est chargé de surveiller les attaques aériennes des allemands avec ses copains.
Surpris par la police soviétique en train de détrousser un cadavre ennemi, il est envoyé en prison où il rencontre Kolya, élégant et beau parleur, « expert en filles, en littérature et en échecs », accusé de désertion.
Pour échapper à leur exécution immédiate, ils acceptent le marché fou que leur propose le colonel responsable du secteur : leur liberté contre une douzaine d'oeufs !
Débute alors une quête surréaliste pour ce tandem mal accordé dans une ville ravagée par la famine puis dans la campagne alentours sillonnée par les troupes allemandes et les Einsatzgruppen.
Alternant les scènes d'horreur, d'humour et même de franche rigolade, l'auteur distille avec un talent consommé une histoire passionnante et émouvante, plus axée sur les conditions de vie insoutenables de la population russe que sur les mouvements historiques des troupes en action.
Au final, une histoire qui prend aux tripes en faisant passer le lecteur par toute une palette d'émotions diverses. Peur, joie, dégoût, espoir, la magie d'un récit époustouflant !
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Leningrad 1942.
Lev et Kolya, arrêtés comme voleur et déserteur, risquent le peloton d'exécution s'ils ne trouvent pas douze oeufs pour le gâteau de mariage de la fille d'un colonel du NKVD.
Ce couple improbable, avec fanfaronnades, sarcasmes, tendresse et ironie, entame une quête chaotique et ubuesque dans une ville exsangue et à travers une campagne russe dévastée par la guerre.
Entre famine et cannibalisme, bombardements et froid polaire, attaques de partisans et atrocités des Einsatzkommandos, l'amitié va naître entre les deux hommes, unis par cette mission quasi surréaliste.
Il est très intéressant d'être immergé dans la guerre du coté russe, de comprendre et vivre le blocus et ses conséquences catastrophiques sur la population.
C'est un livre assez jubilatoire, dont la noirceur est éclairée par l'humour et la fantaisie. Une lecture épatante!
Tout cela pour quelques oeufs!
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DES OeUFS A LA NEIGE DE STALINGRAD

Voici une parfaite lecture en cette période de Pâques et de chasse aux oeufs … en chocolat.

« La ville des voleurs » est un conte moderne relatant une période de la vie des grands parents new-yorkais du narrateur, jusqu'alors demeurée hermétiquement cachée.

L'action se passe en 1941, à LENINGRAD, durant le siège de la ville par les allemands et met en scène deux jeunes protagonistes russes, Lev et Koyla, qu'à priori rien n'aurait du rassembler.
Lev est très jeune, juif, d'extraction populaire, maigre, puceau et naïf.
Pour sa part, Koyla plus mature, philosophe, attirant et éduqué, rêve d'un avenir d'écrivain, au travers d'un auteur inconnu issu de sa seule imagination.

Ballotés par les évènements, suite à des accusations de vol pour le premier et de désertion pour le second, les compères n'auront la vie sauve que … s'ils procurent douze oeufs au colonel russe chargé de les juger. Autant chercher une aiguille en or dans une pyramide de foin…

Ainsi débute la quête du Graal, alors qu'autour d'eux tout n'est que désolation, famine, horreur de la guerre. L'histoire est une véritable chasse au trésor durant laquelle sont exploités tous les éventuels indices pouvant les mener à des oeufs.

Le duo côtoie la faim, le cannibalisme, la prostitution, le nazisme mais la cruauté structurelle de l'époque cède parfois le pas à l'optimisme du regard des enfants. de deux compagnons de cellule, les protagonistes deviennent progressivement amis.

Comment ne pas parler de la version allemande du « Qui sait parler anglais ? - Moi sergent - Corvée de chiottes ! » avec le tri des civils russes par les commandos nazis : ceux qui savent lire espèrent une planque de bureau mais sitôt sélectionnés, sont fusillés car intellectuels. Les autres, sont destinés à travailler dans les usines mais ont finalement la vie sauve.

Et puis, en plus d'une belle mais tragique histoire d'amitié, « La ville des voleurs » pose les bases d'une histoire d'amour entre ceux qui seront les grands parents de l'auteur.

Quant aux douze oeufs finalement dénichés ? La conclusion est édifiante et d'un cynisme sans borne. Mais là, je vous laisse découvrir…

Conclusion : splendide histoire ! - un excellent livre, rythmé et entrainant - « La ville des enfants » m'a rappelé un autre sombre périple routier « la route » de CORMAC MCCARTHY qui a donné le road movie de même nom – à quand le film ?

P@comeux - 2014/04 ©
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Un des meilleurs romans lus ces dernières années, incroyablement prenant ! Impossible de le quitter tant l'aventure de Liev et kolya m'a fasciné. Un roman d'aventure, d'apprentissage, d'initiation. Un roman dont le sujet n'est pas la guerre mais se déroule néanmoins hiver 42 à Leningrad. Un livre terrible et merveilleux à la fois. Une mission qui paraît impossible à réaliser pour nos deux personnages. Un roman où la littérature est présente, vitale, alors même que la vie ne vaut plus rien. Un roman où l'amour est une préoccupation, une nécessité alors que la mort est posée sur votre épaule. Un roman où le tragique côtoie le merveilleux, le rire damne le pion à l'horreur et surtout cette envie de vivre envers et contre la folie des hommes.
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Ce n'était vraiment pas évident de m'intéresser à un roman se déroulant en Russie pendant la seconde guerre mondiale, et pourtant j'ai fini subjuguée et passionnée par cette histoire.
L'histoire est une quête rocambolesque. Comment arriver à accomplir une banale course devenue impossible dans les circonstances ubuesques d'une ville assiégée en temps de guerre?
Le livre se lit bien, plutôt facilement, il supporte bien les pauses et les reprises, l'histoire est à la fois passionnante, amusante et facile à suivre, c'est vraiment une agréable lecture de détente.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Staline visite une ferme collective dans les environs de Moscou.../...il veut savoir comment marche chez eux le dernier plan quinquennal.
"Dis-moi, camarade, demande-t-il à l'un des fermiers. Que donnent les pommes de terre cette année?
- D' excellents résultats, camarade Staline. Si nous les entassions, leur pile s'élèverait jusqu'à Dieu.
- Mais Dieu n'existe pas, camarade paysan, lui rétorque Staline.
- Les pommes de terre non plus, camarade Staline."
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- Quand as-tu chié pour la dernière fois ? me demanda abruptement Kolia.
- Je ne sais pas. Cela fait peut-être une semaine.
- Moi, cela remonte à 9 jours. Je les ai comptés. 9 jours ! Quand cela daignera enfin survenir, j'organiserai une grande fête et j'inviterai les plus belles filles de l'université à célébrer l'évènement.
- N'oublie pas la fille du Colonel.
- Je n'y manquerais pas. Ma soirée de merde aura plus fière allure que son satané mariage.
.....
- Ce garçon ne ment pas, dit Kolya en lui tapotant l'épaule. Si c'était le cas, il sait bien que nous reviendrions lui briser les doigts, puisque nous appartenons au NKVD.
- Vous n'êtes pas du NKVD dit le gamin.
Kolya sortit la lettre du Colonel de la poche de son manteau et en tapota la joue du gamin.
- Voici une lettre du Colonel du NKVD nous autorisant à aller chercher des œufs. Que dis-tu de ça ?
- En avez-vous une autre de Staline vous autorisant à vous torcher le cul ?
- Il faudrait qu'il commence à m'autoriser à chier.
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Le talent ressemble à une maîtresse fanatique.
Elle est belle et lorsque vous êtes en as compagnie les gens vous regardent, font attention à vous.
Mais elle débarque chez vous à des heures impossibles et disparait parfois pendant des semaines. Et elle ne supporte pas l'autre part de votre existence: celle qui concerne votre femme, vos amis, vos enfants...
C'est avec elle que vous passez la soirée la plus intense de la semaine mais un jour elle vous quittera pour de bon.
Des années après son départ, vous la reverrez un soir au bras d'un jeune inconnu et elle fera mine de ne pas vous reconnaître. (Kolya citant Radchenko - p. 233)
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One moment I thought I had a few minutes left to live; the next a sniper from Archangel was flirting with me. Was she flirting with me? The days had become a confusion of catastrophes; what seemed impossible in the afternoon was blunt fact by the evening. German corpses fell from the sky; cannibals sold sausage links made from ground human in the Haymarket; apartment blocs collapsed to the ground; dogs became bombs; frozen soldiers became signposts; a partisan with half a face stood swaying in the snow, staring sad-eyed at his killers. I had no food in my belly, no fat on my bones, and no energy to reflect on this parade of atrocities. I just kept moving, hoping to find another half slice of bread for myself and a dozen eggs for the colonel's daughter
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Talent must be a fanatical mistress. She's beautiful; when you're with her, people watch you, they notice. But she bangs on your door at odd hours, and she disappears for long streches, and she has no patience for the rest of your existence : your wife, your children, your friends. She is the most thrilling evening of your week, but some day she will leave you for good. One night, after she's been gone for years, you will see her on the arm of a younger man, and she will pretend not to recognize you.
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