Le dessin est arrondi, comme pour permettre à l'humanité de survivre malgré la violence de la dictature. L'écriture manuscrite donne du relief à la planche et nous plonge directement dans le récit. J'ai beaucoup aimé l'équilibre subtil entre espoir et tristesse qui offre d'appréhender cette période de l'histoire du Cambodge sans angoisse supplémentaire. le régime, sa vision du monde extérieur et sa politique de « formatation » des enfants sont expliqués avec beaucoup de simplicité et de justesse. Schémas, cartes et dates précises permettent d'en faire un document très enrichissant. Je lirai le troisième tome avec plaisir.
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Le temps passe :
"détruisons la monarchie, établissons l'angkar !
Détruisons l'impôt, instituons les contributions volontaires !
Détruisons le blanc, mettons en valeur le noir !
Ennoblissons les ignorants et éliminons les érudits !"
Cherchez l'erreur ! Ou plutôt les erreurs !
Je crois que concernant le thème de cette bande dessinée, cette présentation du premier chapitre résume ce deuxième tome ... Que dire de plus sur cette abomination !
Les valeurs vénérées par les vainqueurs du jour : le crime, la délation,...
Les conditions de survie : le travail en camp de concentration, la faim instituée comme donnée pacificatrice, les meurtres comme punition, l'humiliation comme habitude ....
Les couleurs sont toujours aussi sombres et froides... Les seules touches de couleurs vives sont : le rouge, un vrai rouge sang, qui illustre les crimes commis et les horreurs incontestables ! Et bien sûr, le noir, le noir du crime, des assassins, celui qui terrifie et ce n'est pas dans ce deuxième tome que nous verrons l'optimisme, non la vie pouvoir revenir !
Un petit bol d'oxygène au milieu de toute cette noirceur : l'album souvenir, couleur sépia, souvenir des doux temps révolus, nostalgie !
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La famille rencontrée dans le tome 1 n'a pas réussi à fuir : elle est donc envoyée en rééducation - c'est-à-dire en esclavage (travail forcé, nourriture et biens de première nécessité au minimum) à la campagne, à côté des villageois qui vivent guère mieux mais un peu quand même, dans un climat de surveillance haut niveau et de menace subtilement menée (la mort ne fait pas que rôder mais l'art du non-dit est à son paroxysme).
Je me suis perdue dans les personnages mais ça n'a pas tellement d'importance, ce qui compte c'est que l'horreur est très bien racontée, sans en rajouter. Les faits suffisent pour montrer l'abomination qui peut s'installer dans la vie quotidienne par le biais d'une révolution "pour le peuple"...
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Deuxième tome de la trilogie "L'année du lièvre". L'exode de Phnom Penh est fini, la famille de Khim et Lina a été arrêtée et déportée dans un village, afin d'y être "rééduquée", selon les principes d'Angkar, le parti communiste du Kampuchea (cambodgien).
Au prix d'un travail forcené, d'une nourriture trop rare, de conditions de vie inhumaines, du renoncement à toute forme de valeur occidentale, religieuse ou culturelle, la rééducation opérée par les khmers rouges prend forme... Mais l'espoir fait vivre, la frontière vietnamienne n'est pas si loin. Suite dans le prochain tome.
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Un témoignage (celui de son propre père, augmenté de ceux de sa mère et ses oncles et tantes) personnel et glaçant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
La reconstitution vibre de mille détails qui éclairent aussi bien l'absurde dogmatique des bourreaux que les dérisoires sursauts d'espoir qui peuvent naître chez les victimes quand elles sont au bord de l'abîme.
Lire la critique sur le site : Telerama
Second tome d'une trilogie autobiographique, Ne vous inquiétez pas poursuit avec efficacité son travail pédagogique de mémoire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Nous n'avons plus besoin de la technologie des occidentaux pour avancer !
Ni de leurs diplômes !
Désormais la campagne sera notre école !
La terre notre papier !
La charrue notre stylo !
Nous écrirons ainsi notre histoire en labourant !
Détruisons la monarchie, établissons l'Angkar !
Détruisons l'impôt, instituons les contributions volontaires !
Détruisons le blanc, mettons en valeur le noir !
Ennoblissons les ignorants et éliminons les érudits !
- Camarade, il est dangereux de faire des perfusions avec du jus de coco...
- Et toi, camarade ! Tu mets en doute la médecine d'Angkar ?
Notre cœur ne nourrit ni sentiment ni esprit de tolérance.
Pour nous, il vaut mieux arrêter dix personnes à tort qu'en libérer une seule par erreur.