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EAN : 9782213685786
220 pages
Fayard (14/01/2015)
3.91/5   11 notes
Résumé :
Edward Snowden, Julian Assange et Chelsea Manning sont les figures essentielles des luttes qui se jouent autour des secrets d’État et de la surveillance de masse, des libertés à l’ère d’Internet, de la guerre et du terrorisme. Ils sont souvent considérés comme des lanceurs d’alerte révélant des informations. Pour Geoffroy de Lagasnerie, ils sont bien plus que cela : ce sont des personnages exemplaires qui réinventent un art de la révolte. Avec eux, nous assistons à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je m'attendais à une description précise de ce qu'ont fait les personnes citées dans le titre et du traitement qui leur a été réservé mais pas du tout : c'est un billet d'humeur inspiré de l'injustice que l'action visant à dénoncer une action jugée éthiquement scandaleuse commise par un puissant - et donc indépendamment de toute considération juridico-légale - se retourne avec la complicité du droit contre le dénonciateur.

Quelles sont les ressources du lanceur d'alerte quand le droit achoppe à relaye sa parole ? La problématique s'étend au rôle de l'État, à la vie privée et à la démocratie, élargissant tout autant les pistes de traitement du sujet. Partir des faits aurait nécessité un travail journalistique qui n'est pas fourni ici. Interroger la question des ressources légales du lanceur d'alerte aurait requis un traitement juridique serré des événements et à en commenter la légalité, ce qui n'aurait pas manqué de contextualiser les lois étatsuniennes dans un sujet plus général d'une démocratie idéale, ce qui n'est pas le cas. Et partir de la généralité d'une diffusion d'informations pour légitimer une réflexion sur la démocratie aurait requis une réflexion de philosophie politique très poussée - qui ne nous est pas davantage offerte. Enfin, une autre voie aurait consisté à évaluer en quoi ces personnes sont des « activistes » puisque dès l'introduction, c'est la thèse affirmée du livre, mais… il n'en est que très vaguement question par la suite (exemples historiques ?, contexte ?, définition ?, limite de la notion ?, exemple d'abus ?, risques en pratique pour l'activiste ?, conséquences sur le système démocratique ?…).

Donc ça papote, tourne en rond et se limite à fournir quelques citations sur un fond de « non, tout de même, alors » qui ne m'a pas semblé ajouter grand chose au courage et au pragmatisme pratique dont ont fait preuve les personnes concernées. On était en droit d'attendre moins d'éclat et plus de réflexion de la part de qui propose de théoriser l'action de l'activiste…
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L'idée de cet essai est de démontrer que l'action de ces trois rebelles constituent non pas un acte antisocial ou même presque "terroriste" mais bien une "simple" action politique. Nouvelle, déconcertante, ambivalente, tout ce que l'on veut, mais malgré tout politique. Évidemment, les détracteurs de ces lanceurs d'alerte ont usé de toute leur "intelligence" pour les faire passer aux yeux de l'opinion politique pour des traîtres ou des lâches. Mais l'auteur prend le contrepied et essaye de montrer en quoi, même si leurs agissements ne ressemblent pas à une action politique classique (désobéissance, contestation, etc.), elles en constituent des nouvelles formes. Et ceci ayant pour conséquence un chamboulement d'autres concepts très ancrés : le caractère public de l'engagement politique, la cohérence de notre identité politique, etc. Qu'un individu Y puisse à un moment X être scandalisé par une situation et la dénonce, sans pour autant vouloir s'engager publiquement et faire tourner sa vie autour de cet évènement, cela vous choque ? Et pourquoi cela ne serait-il pas un acte politique, et donc une forme légitime de contestation dans une démocratie ?
J'ai apprécié le fond et l'originalité des idées contenues dans cet essai même si je préviens les futurs lecteurs qu'on est dans un essai de type théorique/académique plutôt que journalistico/vulgarisé (oui je dérape là mais au moins vous voyez l'idée et vous voyez un peu dans quoi vous vous embarquez)
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découvert à la radio... n'hésitez pas à écouter ses interventions en suivant les liens de son site
Lien : http://geoffroydelagasnerie...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sur la planète, chacun se trouve placé sous l’oeil du pouvoir, et ses mails, ses appels, ses échanges sur les réseaux sociaux pourraient être, iu seraient d’ores et déjà archivés, collectés, examinés parles services de renseignement, la police, etc…
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À pzrtir de juin 2013, Snowden rend en effet publiques les activités de l’Agence nationale de sécurité américaine et d’autres branches des services de renseignement. Les documents présentent [comment] les ÉtatsUnis […] ont mis en place un système de recueil de données en masse […]
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Snowden, Assange et Manning ne sauraient être considérés simplement comme des « lanceurs d’alerte » […] Ils sont [,] font bien plus que cela. Je propose de les traiter comme des activistes, des « personnes exemplaires » qui font exister un nouvel art politique […]
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La thèse que je voudrais avancer est que nous sommes en train d’assister à […] une nouvelle manière de faire de la politique […]
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[Chelsea Manning] a été condamnée à 35 ans de prison […]
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Videos de Geoffroy de Lagasnerie (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geoffroy de Lagasnerie
Rencontre animée par Antoine Idier
Le sort réservé à Joseph K dans le procès de Kafka a de quoi épouvanter : on y découvre un monde régi par un pouvoir « omniprésent et sans règle, effrayant et illogique, tout-puissant mais insaisissable ». Très loin du nôtre a priori. Et, pourtant, nous y reconnaissons quelque chose. Quel est ce « quelque chose » ? Et n'y a-t-il pas matière à nous méfier de cette identification spontanée ? Ce qui nous semble kafkaïen (injuste, arbitraire et donc opaque et imprévisible) ne retrouve-t-il pas une terrible clarté quand on s'extrait de l'appréhension subjective pour penser avec la sociologie ? Joseph K n'est personne en soi ; mais à lui donner un visage, une classe sociale et le cauchemar kafkaïen devient funestement réel, permettant à Geoffroy de Lagasnerie d'interroger la nature même du système judiciaire dans nos sociétés, y compris la notion de jugement et de culpabilité.
« Sans doute est-ce parce que chacun d'entre nous ressent au plus profond de lui-même que notre monde est opaque, que les institutions avec lesquelles nous devons composer pour vivre nos vies sont dotées de fonctions cachées et mystérieuses, (…) que nous cherchons sans cesse, dans la littérature ou la théorie, dans l'art ou la psychanalyse, des interprétations qui pourraient nous dire la vérité de ce qui est – nous révéler ce qui se joue derrière la façade trompeuse des apparences. » Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka
À lire – Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka, Flammarion, 2024.
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